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Région

Energy Transition Index 2024 : l’ASEAN stagne en milieu de classement

Le World Economic Forum a publié le 19 juin son rapport annuel Fostering Effective Energy Transition. Cette année, l'Indice de Transition Énergétique (ETI) introduit des parcours personnalisés pour émettre des recommandations adaptées aux spécificités de chaque pays. Le score moyen global de l'ETI a augmenté de 6% depuis 2015, avec une croissance plus lente ces trois dernières années. Dans l’ASEAN, malgré une croissance substantielle de la demande d'énergie, le développement de l'énergie renouvelable est à la traîne en raison des cadres politiques et d'investissement inadéquats. Les pays d’Asie du Sud-Est se situent ainsi en milieu de classement, avec le Vietnam en tête (32), suivi de la Malaisie (40), l’Indonésie (54), la Thaïlande (60), Singapour (64), le Laos (72), et le Cambodge (77). La Suède, le Danemark et la Finlande dominent le classement, la France arrive en 5ème position grâce à ses politiques d'efficacité énergétique.

 

Singapour reprend la tête du classement mondial de la compétitivité de l’IMD

L’Institute for Management Development (IMD) de Genève a publié cette semaine la version 2023 de son World Competitiveness Ranking, en tête duquel se classent aux 4 premiers rangs Singapour, la Suisse, le Danemark et l’Irlande. Singapour retrouve la première place après avoir été 4ème en 2023 et 3ème en 2022. Les pays les mieux notés en Asie-Pacifique sont Taiwan (8ème ; -2) et Hong Kong (5ème ; +2). Les autres pays de la région couverts par le rapport affichent une progression notable, à l’exception des Philippines (52ème) : +7 places pour l’Indonésie (27ème), +5 places pour la Thaïlande (25ème). Seule la Malaisie perd 7 place par rapport à 2023 (34ème). La particularité de ce classement, très relayé dans les médias, reste de s’appuyer en grande partie sur indices de perception reposant sur des données d’enquêtes réalisées par des partenaires locaux de l’IMD dans chaque pays couvert, ce qui explique que les résultats soient parfois contre-intuitifs, pour ne pas dire contestables : l’Indonésie et la Thaïlande seraient, selon le classement de cette année, des économies plus compétitives que le Royaume-Uni et la France.

Suez remporte de nouveaux contrats

Suez multiplie les signatures de contrats en Asie du Sud-Est, suivant une stratégie de développement à l’international, consistant à viser 40% de son activité à l’international. Suez a construit 600 usines d’eau potable en Asie, y emploie 6 500 personnes, et dégage dans la zone un chiffre d’affaires consolidé de 374,1 M USD. Le groupe français s’intéresse notamment à l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et Singapour. L’urbanisation accroît les contraintes dans la gestion de l’eau et des déchets des économies de la région. Suez a annoncé trois nouveaux projets en Asie lors de la Singapore International Water Week (SIWW). Axées sur les solutions numériques, le dessalement de l'eau de mer et la réutilisation de l'eau, ces collaborations à Singapour, en Chine et aux Philippines illustrent l'engagement de SUEZ à résoudre les problèmes critiques liés à l'eau en permettant aux communautés de s'adapter aux impacts climatiques avec une résilience accrue. Suez va ainsi apporter son savoir-faire numérique pour optimiser le réseau d’eau à Singapour, et construire une unité de désalinisation aux Philippines.

Singapour et le Cambodge lancent une initiative pour stimuler le commerce des PME

Singapour et le Cambodge ont lancé une initiative de transparence financière visant à améliorer le financement des PME entre les deux pays. Lors de la visite officielle du Premier ministre cambodgien, Hun Manet, à Singapour, une initiative a été inaugurée pour permettre aux institutions financières des deux nations d'accéder à des informations fiables sur les PME locales. Ce projet, soutenu par un protocole d'accord signé en juillet dernier, permettra d'améliorer les évaluations des risques de crédit et de faciliter le financement transfrontalier. Les premières transactions de financement en direct sont prévues pour le second semestre de cette année. En 2023, Singapour était la deuxième source d'IDE au Cambodge et son huitième partenaire commercial.

Indonésie

La roupie indonésienne au plus bas en quatre ans

La roupie indonésienne a atteint un plus bas depuis quatre ans, suscitant des inquiétudes quant à l'inflation importée. La roupie s'échangeait autour de 16 350 IDR pour 1 USD mercredi, après avoir atteint un creux de 16 419 IDR lundi, soit son point le plus bas depuis avril 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 a mis à mal de nombreuses devises des marchés émergents. Cette situation est principalement due à la position ferme de la Fed, renforçant le dollar et exerçant une pression supplémentaire sur la roupie, ainsi qu’à la demande régionale faible pour les produits indonésiens, couplée au ralentissement économique de la Chine. Par ailleurs, des préoccupations concernant la politique budgétaire indonésienne ont exacerbé la situation, entraînant une incertitude sur le marché et des sorties de capitaux.

BI maintient son taux directeur à 6,25%

Bank Indonesia (BI) maintient son taux directeur à 6,25% en juin 2024, en réponse à la volatilité des marchés financiers mondiaux. BI considère que les incertitudes externes, telles que le calendrier de la réduction des taux par la Fed, et les tensions géopolitiques croissantes ont entraîné la prudence des investisseurs. Cela s'est traduit par des sorties de capitaux récentes sur les marchés des actions et des obligations, notamment en juin. Dans son annonce, BI a également indiqué qu'elle interviendrait davantage pour stabiliser la roupie si nécessaire et adopterait une approche proactive pour maintenir l'inflation entre 1,5 et 3,5% en 2024.

49e mois consécutif d’excédent commercial en mai

L'Indonésie a enregistré, en mai 2024, un excédent commercial de 2,9 Mds USD (contre 2,7 Mds USD en avril), du fait d’une augmentation plus importante des exportations que des importations. Les ventes à l’étranger ont augmenté de 2,7 Mds USD (+13,8% en v.m. ; +2,9% en g.a.) pour atteindre 22,3 Mds USD, tandis que les importations ont augmenté de 2,5 Mds USD (+14,8% en v.m. ; -8,8% en g.a.) pour atteindre 19,4 Mds USD. L'essor des exportations est attribué à une demande constante pour les principales commodités indonésiennes comme le fer, l'acier et les machines et équipements électriques. La hausse des importations, quant à elle, est due à l'accélération de la demande pour des biens d'équipement afin de soutenir les projets de construction privés et publics, ainsi qu'à la progression des importations de biens de consommation, notamment les produits chimiques et plastiques.

Malaisie

Confirmation de la reprise des exportations en mai

Après avoir enregistré en avril leur plus forte croissance depuis février 2022 (+9,0% en g.a.), les exportations ont augmenté en valeur de 7,3% en mai en g.a. pour atteindre 27,2 Mds USD. Le secteur électrique et électronique en particulier a vu ses ventes (39,1% des exportations) repartir nettement à la hausse (+7,6% en mai après +0,6% en avril, en g.a.), contrairement à la filière pétrolière (14,0% des exportations ; -18,3% en g.a.). Les importations (25,1 Mds USD) continuent à croître, de 13,8% après 15,5% en avril. L’excédent commercial mensuel (2,2 Mds USD) recule moins que le mois précédent (-35,4% après -38,7% en avril, en g.a.).

Signature de plusieurs accords au cours de la visite du Premier ministre chinois

Douze protocoles d’accord ont été signés entre la Malaisie et la Chine au cours de la visite du Premier ministre chinois, Li Qiang, à Kuala Lumpur du 18 au 20 juin. Ils ont notamment pour objectif de renforcer la coopération dans l’économie numérique et le développement vert ainsi que dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie et du développement urbain. Les deux pays ont également signé un nouveau cycle de programme quinquennal de coopération économique et commerciale, pour la période 2024-2028, afin d’approfondir les relations entre les entreprises issues du secteur manufacturier, de l’agriculture, de l’économie numérique, des infrastructures, de la logistique, de l’innovation et des services financiers. S’y ajoute une déclaration commune pour l’établissement d’un système de guichet unique douanier qui doit contribuer à faciliter le commerce bilatéral par la numérisation des procédures. La Chine était en 2023 le premier partenaire commercial de la Malaisie, avec une part de 21,1% dans les échanges extérieurs de biens malaisiens (121,9 Mds USD), et le deuxième investisseur en stock (16%, 32,4 Mds USD), derrière Singapour (21%), mais le quatrième investisseur en flux (T3 2023) derrière les Pays-Bas, Singapour et les Etats-Unis.

La Malaisie pourrait rejoindre les BRICS

Le Premier ministre malaisien a annoncé le 18 juin que la Malaisie s’apprêtait à rejoindre les BRICS. Cette déclaration est survenue quelques heures avant la venue en Malaisie du Premier ministre chinois. Il ne semble pas toutefois que la Malaisie ait encore entamé des démarches formelles auprès du groupe. Créée en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde, et la Chine, cette organisation intergouvernementale, rejointe par l’Afrique du Sud en 2010, a pour ambition de regrouper des pays émergents pour coopérer dans les domaines économique, politique et culturel afin de faire contrepoids aux économies développées. Bien que les BRICS soient une entité informelle, ils ont créé plusieurs institutions pour renforcer leur coopération en 2014, comme la Nouvelle Banque de Développement ou le Fonds de réserve pour imprévus destiné à fournir un filet de sécurité en cas de crises de liquidité ou de tensions sur la balance des paiements. Le groupe s’est élargi début 2024 avec l’arrivée de l’Iran, l’Egypte, l’Ethiopie et des Emirats Arabes Unis et représente 27,6% du PIB mondial. Le prochain sommet des BRICS aura lieu à Kazan (Russie) du 22 au 24 octobre prochain, sous présidence russe.

Singapour

Oxford Economics prévoit 2% de croissance pour Singapour en 2024

Selon une nouvelle estimation d’Oxford Economics, la croissance économique de Singapour atteindrait 2% en 2024 (+2,6% pour l'économie mondiale), ce qui constituerait le rythme le plus lent depuis la fin de la pandémie. L'augmentation du PIB de 2,7% au premier trimestre 2024, principalement grâce aux exportations électroniques et à la reprise du tourisme, ne compenserait pas les perspectives globales moroses et les taux d'intérêt élevés. Les exportations électroniques ont grimpé de 21,1% en mai, mais la baisse des exportations non électroniques limite la croissance. Le secteur des services, en hausse de 8,9% au premier trimestre, pourrait aussi perdre son élan. Selon Oxford Economics, l'économie de l'Asie du Sud-Est devrait croître de 4%, freinée par une consommation intérieure faible dans le contexte de taux élevés. Ces prévisions sont comparables à celles du ministère du Commerce et de l'Industrie, qui prévoit une croissance de 1 à 3% en 2024, grâce à une reprise progressive des industries liées au commerce, notamment l'industrie manufacturière, tandis que la reprise des voyages aériens et du tourisme stimulerait le marché intérieur.

Marée noire à Singapour

Le 15 juin 2024, une marée noire causée par la collision d'un draguer néerlandais (Vox Maxima) et d'un navire-citerne singapourien (Marine Honour) a entraîné la fermeture des plusieurs plages touristiques à Singapour. La collision a provoqué une fuite de pétrole du terminal de Pasir Panjang, situé à moins de 10 kilomètres de l'île. L'Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA) a déployé 16 navires de réponse pour contenir et disperser la marée noire.

Recyclage : nouveaux investissements français tandis que le taux de recyclage domestique stagne à 12%

En 2023, Singapour a connu un taux de recyclage domestique de 12%, le plus bas depuis plus d'une décennie. Malgré une réduction des déchets par habitant à 0,88 kg par jour, la contamination reste un défi majeur, affectant 40% des matériaux recyclables. Le taux global de recyclage, qui inclut les secteurs domestiques et non-domestiques, a chuté à 52%, principalement en raison de la baisse des déchets de construction. Singapour vise un taux de recyclage global de 70% d'ici 2030 dans le cadre de son Plan Vert. Le projet de retour des contenants de boissons, prévu pour juillet 2025, illustre les efforts pour améliorer le recyclage. Par ailleurs, Séché Environnement a signé un accord pour acquérir ECO Industrial Environmental Engineering, leader des déchets industriels dangereux à Singapour, pour 445,7 M USD. Cette acquisition, la plus importante de l’entreprise française, vise à renforcer sa présence en Asie-Pacifique. ECO (41 M SGD de résultat opérationnel ajusté en 2023), permettra à Séché d'accéder à de nouveaux marchés et de bénéficier de synergies commerciales et industrielles.

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La MAS met à jour son évaluation nationale des risques de blanchiment

L’Autorité monétaire de Singapour a publié le 20 juin la mise à jour de son Money Laundering National Risk Assessment. Selon cette nouvelle évaluation, le secteur bancaire de Singapour, notamment la gestion de fortune, est identifié comme posant les risques de blanchiment les plus élevés. Le volume important des transactions et l'exposition à des clients de juridictions à haut risque accentuent cette vulnérabilité. Ce rapport actualisé pour la première fois depuis 2014, guidera les efforts de lutte contre le blanchiment. Les nouveaux secteurs à risque incluent également les fournisseurs de services de paiement numérique et les négociants en métaux précieux.

Vietnam

Déficit commercial de 456 M USD en mai

Ce résultat est dû à une hausse des importations de 9,1% par rapport au mois d’avril pour atteindre 32,7 Mds USD alors que les exportations ont augmenté seulement de 3,9% par rapport à avril. 88% des importations de mai sont des produits destinés à la production, notamment les matières premières pour le secteur textile-habillement (+14,3% par rapport à avril). Selon les experts, le déficit au mois de mai s’explique ainsi par la reprise des commandes qui sera un facteur positif pour la croissance des exportations et de la consommation dans les mois à venir.  

Lancement d’une enquête anti-dumping sur l’acier chinois et sud-coréen  

Le ministère vietnamien de l'Industrie et du Commerce (MoIT) a annoncé lancer une enquête antidumping sur les produits en acier galvanisé provenant de Chine et de Corée du Sud. Des entreprises vietnamiennes, telles que Hoa Sen Group et Nam Kim Steel, ont fourni des preuves de dumping, avec des marges de 69,2% pour la Chine et 3,4% pour la Corée du Sud. Des mesures anti-dumping temporaires seront appliquées par le MoIT afin de protéger l’industrie nationale, jusqu’à ce que l’enquête soit conclue. Pour référence, malgré sa forte augmentation capacitaire depuis 2018, le Vietnam a toujours besoin d’importer de l’acier (brut ou sous forme de produits finis) pour répondre aux besoins de son marché intérieur. Les exportations en volume (11,1 Mt brutes en 2023) restent inférieures aux importations (13,3 Mt brutes). L’augmentation de la production nationale est une volonté gouvernementale qui se traduit progressivement d’effets : la production a atteint en 2023 20 Mt (contre moins en 100 000 t avant les années 2000) et la croissance de la production est estimée à +6,4% en 2024. Le pays reste loin derrière les principaux producteurs du marché, n’étant que 13e mondial en 2022, loin derrière la Chine, l’Inde ou le Japon.

Une triple panne perturbe les accès à internet

Trois des cinq câbles sous-marins connectant le Vietnam au sites internet hébergés dans le reste du monde rencontrent des problèmes, affectant gravement les connexions internationales des utilisateurs. Les fournisseurs de services internet prennent des mesures pour maintenir la connectivité, sans qu’un calendrier de réparation n'ait été annoncé pour l’instant. Il ne s’agit pas d’incidents inédits : selon Viettel, entre 2016 et 2021, les câbles sous-marins reliant le pays au reste du monde ont connu en moyenne dix incidents par an. Entre novembre 2022 et janvier 2023, l’ensemble des cinq câbles reliant le pays au réseau ont été endommagés, affectant la vitesse de connexion de l’ensemble du pays, en particulier sur le réseau fixe dont dépend l’activité quotidienne de nombreux acteurs économiques. C’est pourquoi le pays déploie une politique volontariste de développement du nombre de câbles depuis février 2023 et de montée en compétence en termes de maintenance, notamment en mobilisant les opérateurs nationaux.  

Thaïlande

Un budget 2025 en hausse

Le Premier ministre Srettha a présenté ce mercredi le budget pour l’année fiscale 2025 (Octobre 2024 – Septembre 2025) à la Chambre des Représentants, après son approbation par le cabinet fin mai. Le budget proposé s'élève à 3 750 Mds THB (101,9 Mds USD), soit 19,2% du PIB Thaïlandais, en hausse de 7,8% par rapport à 2024. Selon le NESDC, l’économie du pays devrait croître entre 2 et 3% cette année et entre 2,5 et 3,5% en 2025, avec une inflation prévue entre 0,7 et 1,7%. Le budget 2025 sera financé à hauteur de 2 880 Mds THB (78 Mds USD) par la collecte d’impôts et taxes, et à 865 Mds THB (23,5 Mds USD) par emprunt. Environ 24% du budget sera alloué aux dépenses d’investissement, ciblant les huit secteurs pour lesquels les autorités souhaitent faire de la Thaïlande un hub régional (aviation, tourisme, bien-être et médical, agro-alimentaire, mobilité future, économie numérique et finance). Le portefeuille électronique, dont la mise en place est prévue au 4e trimestre 2024, bénéficiera d’une allocation de 152,7 Mds THB (4,2 Mds USD) du budget 2025 et de 122 Mds THB (3,2 Mds USD) du budget 2024.

Recensement des minéraux critiques

Le Département des Ressources Minérales a annoncé que 40 sortes de minéraux critiques seraient répartis sur 19% du territoire, soit 30 000 Mds de tonnes identifiées. Parmi les minéraux détectés, on retrouve le lithium et le quartz, qui pourront être particulièrement utiles pour la production de panneaux solaires, de batteries pour véhicules électriques ou encore pour le stockage d’électricité. Le nord-est du pays contient également en quantité importante de la potasse (éléments contenant du potassium), qui peut être utilisée pour l’engrais ou la production de batteries au sodium destinées aux véhicules électriques. Enfin, la Thaïlande disposerait aussi de terres rares (gisements de monazite).

Baisse continue de l’indice boursier

Alors que la Thaïlande attendait ce mardi 3 décisions politiques majeures, seul le cas de l’ancien Premier ministre Thaksin a été traité : ce dernier a été libéré sous caution avec une interdiction de quitter le territoire thaïlandais, après avoir été inculpé en mai dernier pour lèse-majesté. Les deux autres affaires, concernant une potentielle démission de ses fonctions du Premier ministre Srettha par la Cour constitutionnelle ainsi que la dissolution du parti politique Move Forward (MFP) ont été renvoyées au mois prochain. Sous l’effet des incertitudes politiques créées par ces procédures, l’indice boursier de la SET (Stock Exchange of Thailand) a ainsi chuté le 17 juin sous la barre des 1 300 points pour la première fois depuis novembre 2020. Cette baisse est continue depuis début 2023, avec une accélération en septembre à la suite de la nomination du nouveau gouvernement.

Philippines

38 sociétés philippines dans le Fortune 500 régional

38 entreprises philippines se sont démarquées dans le classement des 500 plus grandes entreprises d’Asie du Sud-Est proposé pour la première fois par le magazine Fortune le 18 juin dernier. Si les Philippines sont à la 6ème place (sur 7) du classement en nombre d’entreprises, elles se redressent à la 2ème place quand l’on s’intéresse aux bénéfices moyens des entreprises, soulignant leur profitabilité. Au sein du top 10 du classement, on retrouve l’entreprise San Miguel Corp. (SMC), propriété du milliardaire Ramon S. Ang et premier conglomérat philippin. Avec des recettes brutes qui s’élevaient à 28,2 Mds USD en 2023, il pèse à lui seul presque 7% du PIB national et bientôt 9% avec la privatisation gagnée de l’aéroport international de Manille. A ses côtés dans la suite du classement, le conglomérat de la famille Sy, SM Investment Corp. (27ème) ou encore le géant de l’électricité Meralco (34ème).

IMD : les Philippines en queue de classement

Dans la dernière édition du World Competitiveness Ranking établi par l’International Institute for Management Development (IMD), les Philippines enregistrent encore un retard par rapport à ses pairs d’Asie-Pacifique, et se maintiennent à la 52ème place mondiale (sur 67) et la 13ème régionale (sur 14). Les principales faiblesses soulignées par le classement concernent les infrastructures, les retards éducatifs et la législation commerciale. Cette moindre performance en matière de compétitivité ne participe pas à aider le pays à rattraper son retard en matière d’IDE, avec le niveau le plus faible des grands pays de l’ASEAN.

+2,8% des envois de fonds de travailleurs au T1 2024

En avril 2024, les envois de fonds de travailleurs philippins à l’étranger ont augmenté de 3,1% g.a. pour atteindre 2,86 Mds USD. Cette performance est attribuable aux envois de fonds des travailleurs basés sur terre avec des contrats d'un an ou plus, et aux travailleurs marins et terrestres avec des contrats de moins d'un an. Au T1 2024, les flux d’envois de fonds cumulés ont augmenté de 2,8% en g.a. à 12,0 Mds USD (11,7 Mds USD au T1 2023). Les envois de fonds continuent de se faire dans leur immense majorité en espèce, et en provenance des États-Unis, de l'Arabie saoudite et de Singapour.

Cambodge

Stock d’IDE en hausse de près de 8% fin 2023

Selon la Banque Nationale du Cambodge et le Conseil pour le développement du Cambodge, le stock d’IDE au Cambodge a atteint 48,4 Mds USD fin 2023, en hausse de 7,9%. Les IDE par secteur se diversifient progressivement vers la finance (23,3% du total), l’industrie manufacturière (22,3%), les activités immobilières (11,2%), l’hébergement (10,1%), l’agriculture (9,2%), l’énergie (6,2%) et la construction (5,8%). La diversification géographique reste à la traîne : encore 45,6% des flux d’IDE proviennent de Chine, devant la Corée du Sud (11,8%), Singapour (6,5%), le Japon (6,2%) et les autres pays de l’ASEAN. Malgré son écosystème commercial en pleine expansion et son potentiel économique, les préoccupations liées à la fiscalité, la transparence et l’image du pays continuent d’avoir un impact sur les investissements européens (et américains). Selon les dernières données de la Banque de France, les flux d’IDE en provenance de France au Cambodge ont atteint 24 M EUR en 2022, pour un stock de 559 M EUR fin 2022. Pour relancer les intérêts des entreprises françaises, la Chambre de commerce et d’industrie française au Cambodge et le Comité Cambodge des conseillers du commerce extérieur de la France organisent la deuxième édition du « Forum d’Affaires France-Cambodge » du 8 au 10 juillet 2024.

Faible risque d’endettement public

Selon le ministère de l’Economie et des Finances (MEF), la dette publique du Cambodge a atteint à peine plus de 11 Mds USD à la fin du T1 2024 (-1,2% en variation trimestrielle). La dette extérieure en représente à peu près l’intégralité (11 Mds USD). La valeur actuelle de la dette extérieure publique par rapport au PIB est de 26,4% alors que le seuil de tolérance se situe à 40%. La situation reste donc gérable et le risque de surendettement demeure faible, selon le MEF. En revanche, c’est plus complexe pour l’endettement privé, qui s’établit à 140% du PIB. Sinon, la dette publique cambodgienne est très concessionnelle, avec de faibles taux d’intérêt, et principalement composée d'échéances à moyen et long terme. 64% de la dette publique ont été contractés auprès de partenaires bilatéraux (36% pour la Chine, 5% pour la France) et 36% auprès de partenaires multilatéraux. Au T1-24, le gouvernement a signé de nouveaux prêts concessionnels avec des partenaires de développement pour un montant total de 140,1 M USD (-71% par rapport au T1-23) pour financer des projets d'investissement publics.

L’aviation au service du tourisme (et vice-versa)

Le premier vol exploité par Angkor Air entre Phnom-Penh et New Delhi a eu lieu le 16 juin. Ce vol inaugural s’est fait en présence de représentants du secrétariat d’État de l’aviation civile (SSCA). Le ministre chargé de l’avion civile, MAO Havannal, n’a pas manqué de rappeler l’importance des liaisons aériennes et du tourisme au Cambodge. Le pays possède 3 aéroports internationaux (Phnom Penh, Siem Reap et Sihanoukville). Après l’entrée en service du nouvel aéroport de Siem Reap (mi-octobre 2023), c’est celui de Phnom Penh – qui sera exploité par Vinci Airports – qui devrait entrer en service en 2025. Si l’année 2023 a été marquée par un tourisme plus régional, 2024 pourrait voir revenir des touristes plus lointains. C’est en tout cas la tendance pour les touristes chinois, qui semblent revenir au Royaume en plus grand nombre. En effet pour les 4 premiers mois de 2024, c’est un peu plus de 260 000 touristes chinois qui sont arrivés contre 184 000 pour la même période de 2023. Cela reste encore bien loin des 500 000 touristes thaïlandais. Enfin, pour fluidifier le passage aux frontières, les touristes rempliront leur carte d’arrivée en ligne (e-arrival) à compter du 1er juillet.

Laos

La triplette maudite

Le déficit commercial se maintient depuis le début de l’année. En avril, derniers chiffres disponibles, le déficit commercial s’est élevé à près de 200 M USD, pour 660 M USD d’importations. Les exportations laotiennes ont été constituées de produits de base (sel, or, minerai de cuivre et produits agricoles) alors que les importations étaient constituées de carburants et de produits manufacturés. Quant aux trois premiers partenaires commerciaux, ils sont inchangés : Thaïlande (443 M USD), Chine (316 M USD) et Vietnam (193 M USD). En conséquence, le kip continue de se déprécier face au baht, au dong ou au dollar. Depuis 5 ans, le kip a perdu 60,5% face au dollar et 6,7% depuis le début de l’année. Et, sur le marché non officiel, le dollar s’échange pour 25 000 kips, soit une dépréciation de 18% depuis début 2024. En toute logique, cela contribue à la fois à favoriser le déficit commercial et à maintenir une inflation qui reprend de la vigueur à 25,8% en mai ; pour résumer, déficit-dépréciation-inflation.

Des touristes pour le triangle d’or ?

La construction de la zone économique spéciale du triangle d’or, aux confins de la Birmanie, s’est accompagnée de celle d’un aéroport international. Les deux ont été confiés au multimillionnaire et roi des casinos de Hong Kong, Zhao Wei. Le problème est qu’il est placé sous sanction par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, pour trafic de drogue, traite d’êtres humains et autres activités criminelles. L’aéroport international lui-même ne dispose toujours pas d’un code OACI. Il est aujourd’hui desservi par un vol quotidien au départ de Vientiane, assuré par Lane Xang Airways. Et c’est le même Zhao Wei qui en est le principal investisseur. Et, de manière étonnante, les vols qui le desservent ne disposent pas non plus d’un code IATA. Pour développer les activités touristiques en bordure du triangle d’or, il a été demandé à Lao Airlines, compagnie porte-drapeau, de mettre en place des vols à prix réduits. Il s’agit d’alimenter un projet d’hôtel 3 étoiles et des infrastructures destinées à favoriser le tourisme. Il n’est pas certain que cela améliore la situation financière de la compagnie aérienne, deuxième entreprise d’Etat la plus endettée après Electricité du Laos. Elle porterait une dette d’environ 500 M USD.

Paiements transfrontières par QR code

Le gouverneur de la Banque du Laos vient d’annoncer devant l’Assemblée nationale le lancement d’un service de paiement transfrontière avec le Vietnam par QR code. Des virements seront également possibles par ce biais. Il s’agit d’une coopération entre les banques centrales des deux pays pour faciliter les paiements des touristes comme des entreprises. Le Vietnam est désormais le deuxième pays d’origine des touristes au Laos, avec 263 000 visiteurs depuis le début de l’année. Et le Vietnam est le troisième partenaire commercial du Laos. Le Laos offre donc un service avec un pays de plus puisqu’il est déjà disponible avec le Cambodge et la Thaïlande. Au-delà de la facilité apportée aux utilisateurs, la banque du Laos espère ainsi intégrer plus fortement et plus aisément dans le système bancaire les recettes en devises. C’est en quelque sorte la technologie au service de la monnaie nationale, sans doute plus efficace que les différentes réglementations prises depuis 2023.

Birmanie

Coopération Mékong-Lancang

Pour commémorer le 74ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Birmanie et la Chine, un accord a été signé pour le transfert de 3,6 M USD en provenance du Fonds Spécial de la Coopération Mékong-Lancang (MLC) pour l’année 2024. Douze projets seront mis en œuvre dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie, de la réduction de la pauvreté, du commerce, de l’innovation et des moyens de subsistance en Birmanie. Entre 2017 et 2024, la Birmanie a reçu environ 35 M USD pour 118 projets grâce au Fonds Spécial MLC soutenu par la Chine.

 

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