Le rapatriement des bénéfices des investisseurs étrangers a atteint 887 MUSD depuis juillet 2023.

Selon la Banque centrale (SBP-State Bank of Pakistan), au cours des 10 premiers mois de l'année budgétaire 2023/2024, les entreprises multinationales et les investisseurs étrangers sur le marché boursier ont pu rapatrier 887,1 MUSD de bénéfices, ce qui représente une augmentation de 250% par rapport aux 10 premiers mois de 2022/2023. Les multinationales opérant au Pakistan et les investisseurs étrangers sur le marché boursier ont envoyé 56,6 M USD de bénéfices et de dividendes dans leur pays d'origine en avril, les envois de fonds sont en baisse régulière depuis trois mois.

Le rapatriement des seuls bénéfices des investissements directs étrangers a atteint 811,6 MUSD au cours des dix premiers mois de l’année 2023/2024 contre 207,9 MUSD au cours de la même période de l'année budgétaire précédente. Depuis janvier 2024, la SBP a autorisé certaines sociétés multinationales à rapatrier leurs fonds, mais tous les obstacles au rapatriement ne sont toutefois pas levés.

 

Préparation du budget :

La préparation du budget prend du retard et le Président du parti au pouvoir (la PML-N) s’impose dans le processus de décision budgétaire.

On a tout d’abord annoncé le report de l’approbation du budget par le Premier ministre (qui précède la présentation du budget au parlement) d’au moins une semaine en raison du déplacement en Chine du Premier ministre Shehbaz Sharif du 4 au 8 juin.

M. Nawaz Sharif (le président historique de la Ligue musulmane du Pakistan – Nawaz -PML-N redevenu Président du parti il y a peu) et son équipe ont fait savoir qu’ils s’étaient imposés dans le processus budgétaire. A ce stade, ils n’ont donné leur blanc-seing ni concernant les objectifs macroéconomiques du projet de budget présentés par le ministre des finances, ni sur la mise en place d’un système de retraite indépendant du budget, ni par la façon dont le ministre des finances entendait gérer le Programme de développement du secteur public (PSDP).

 

Le ministre des finances indique que le PSDP pourrait être accompagné de financements issus du partenariat public privé.

Les ministères ont fait remonter au ministère des finances une demande de budget de projet (PSDP) de 2 900 Mds USD milliards de roupies. Selon le quotidien International News, le ministère des finances envisagerait un PSDP qui serait situé entre 1 000 Mds PKR et 1200 Mds PKR et qui serait accompagné de 2 000 Mds PKR provenant de ressources non-gouvernementales provenant d’un partenariat public-privé (PPP), qui seront ajoutées au cours des projets de développement d’infrastructures.

 

L’abandon du volet provincial du PSDP est en discussion.

Le Premier ministre Shehbaz Sharif est sur le point d’approuver le 13e plan quinquennal qui sera présenté début juin 2024. Selon la presse, le ministre des finances voudrait amener le Premier ministre à approuver l’abandon des projets de développement (PSDP) provinciaux dans le cadre de l’exercice budgétaire 2024-2025 actuellement en discussion.

 

Le porte-parole de l'association des agriculteurs du Pakistan considère que l’administration fiscale n’est pas techniquement prête à une forte augmentation des prélèvements fiscaux d’origine agricole

Lors d'une séance consultative pré-budgétaire, M. Afaq Tiwana a déclaré que le FBR (administration fiscale) était face à un secteur informel extrêmement important dans le secteur.  Par ailleurs, concernant le secteur agricole connu par l’administration fiscale, la documentation insuffisante en matière de chaînes de valeur ne permettait pas au FBR de faire à ce stade un calcul précis de la valeur ajoutée. Dans ce contexte de manque d’information économique adéquate sur l’agriculture, M. Afaq Tiwana considère que l’administration fiscale ne pourra opter que pour une approche pragmatique et progressive.

 

British-American Tobacco (BAT) menace de se retirer si la nouvelle loi de finances devait mettre en place une nouvelle hausse de droits d’assises sur les cigarettes.

Le directeur régional de British-American Tobacco (BAT) pour le Moyen-Orient a rencontré le Premier ministre puis le lieutenant-général Sarfraz Hussain qui est à la tête de l’organe civilo-militaire SIFC (Conseil spécial de facilitation des investissements) pour leur demander de ne pas augmenter les droits d’assise sur le tabac dans la loi de finances en préparation. Il a indiqué que l’augmentation de 73 % depuis l’année budgétaire 2022/2023 des droits d’accises fédérales sur le tabac avait provoqué une chute de 25% des ventes de la distribution formelle de cigarettes (et de 38% des ventes des cigarettes du groupe BAT) au profit de la distribution illicite de cigarettes de contrebande qui occuperait désormais 58% du marché pakistanais. Sur les 80 milliards de cigarettes vendues en 2023/2024 BAT estime que 46 milliards de cigarettes sont vendues sans droits d’accises.