A la fin mars 2024, la dette pakistanaise s’élevait à 290 Mds USD (81 000 Mds PKR).

Selon la Banque centrale du Pakistan (SBP-State Bank of Pakistan), la dette totale du Pakistan a augmenté à la fin mars 2024 en g.a. de 8 400 Mds PKR (30,4 Mds USD) pour atteindre 81 000 Mds PKR au cours de l'année écoulée, soit 290 Mds USD (82% du PIB 2022/2023).

La dette extérieure du Pakistan a atteint 130,4 Mds USD fin mars, en augmentation de 3 Mds USD en g.a. La dette domestique totale du gouvernement fédéral a augmenté pour atteindre 43 400 Mds PKR (155,6 Mds USD), soit une augmentation de 4 600 Mds PKR (16,5 Mds USD), soit 12 %, au cours de l’année écoulée.

Le service de la dette atteint 8 300 Mds PKR (30 Mds USD, soit 8% du PIB et 75% du budget voté en juin 2024) alors qu’il avait été budgété à 7 300 Mds PKR (26,2 Mds USD) dans la loi de finances de l’année budgétaire 2023/2024. Selon les experts, le coût du service de la dette ne pourra pas être réduit tant que la Banque centrale n’abaissera pas son taux directeur et que le gouvernement ne négociera pas une réduction des taux d’emprunts avec les banques commerciale pakistanaises qui achètent les bons du Trésor.

La dette et le passif des entreprises du secteur public auraient atteint 3 800 Mds PKR (13,74 Mds USD) à la fin du mois de mars, la dette de la compagnie aérienne PIA se montant à, au moins, 1,4 Md USD.

« State of Pakistan’s Economy Report » de la SBP pour le 1er semestre de l’année budgétaire 24 : modeste amélioration des conditions macroéconomiques du Pakistan.

La Banque centrale du Pakistan (SBP) indique dans son rapport que les conditions macroéconomiques du Pakistan se sont légèrement améliorées au cours du premier semestre de l’exercice budgétaire 2023-24 (juillet à décembre) :

Croissance : Tiré par le secteur agricole (+2,7%), le PIB a augmenté de 1,7 % au premier semestre 2024. La SBP prévoit une croissance du PIB réel de l’ordre de 2 à 3 % pour l’exercice budgétaire (l’année budgétaire 2022/2023 avait connu une contraction du PIB de -0,2%).

Budget : le solde primaire a affiché un excédent plus élevé au cours du premier semestre de l’exercice 2023/2024 que pendant la même période de 2022/2023, en raison de la croissance des recettes fiscales et non fiscales, qui ont dépassé l’augmentation des dépenses (hors service de la dette qui représente environ 50% du budget).

Compte courant : La modération des prix mondiaux des matières premières devrait entraîner une contraction de la facture des importations et, améliorer la balance commerciale du pays. En tenant compte de ces facteurs, le SBP prévoit un déficit du compte courant entre 0,5 et 1,5 % du PIB pour l’année 2023/2024.

Réserves de change : (i) l’approbation de la deuxième revue du Stand-By Arrangement (accord de confirmation), (ii) la diminution des remboursements de prêts extérieurs prévus par rapport au premier semestre de l’exercice 2022/20 23 et la réduction significative du déficit du compte courant, en raison de la baisse des importations ainsi que (iii) la hausse des exportations, ont soutenu la reconstitution des réserves de change de la SBP (7 Mds USD à la fin du 1er semestre de l’année budgétaire -de juillet à juin- soit un mois et demi d’importations à 9,1 Mds USD à la fin avril, ce qui correspond quasiment à 2 mois d’importations).

Inflation : au premier semestre de l’année budgétaire en cours, l’inflation en g.a. se situait à 35.3%. Malgré la faiblesse de la demande intérieure et la baisse des prix mondiaux des matières premières, la SBP considère que l’augmentation du prix de l’énergie et des taxes indirectes pourrait amener le taux d’inflation au cours du premier semestre de l’exercice 2023/2024 entre 22 et 24% (contre une prévision à la fin décembre entre 20 et 22%).

Les services du FMI suggèrent aux officiels pakistanais de s’inspirer des modèles fiscaux australien et indien en matière de TVA.

Dans le cadre de premiers contacts informels entre les Services du FMI et des haut-fonctionnaires pakistanais qui visent à la mise sur pied d’un nouveau programme du FMI, le FMI suggère au Pakistan de réorganiser son système de GST (General Sales Tax), en adoptant un système de prélèvement centralisé de la GST avec une formule stricte de partage des revenus. Le ministère des Finances pakistanais est également invité à suivre l’exemple indien en matière de taxes à l’importation qui doivent être perçues selon des experts du FMI par une autre agence que le FBR (Agence pakistanaise autonome de collecte des impôts). Par ailleurs, le FMI a demandé au FBR d'introduire un seuil d'enregistrement unique basé sur le chiffre d'affaires de 8,5 M PKR (30 000 USD) pour toutes les entreprises.

Index LSMI de production des grandes industries : forte croissance dans les secteurs de l’habillement et des engrais mais 12 secteurs sur 22 enregistrent une baisse.

Situé à 2 % de croissance en mars en g.a. à la fin mars, l’index LSMI publié par l’Office pakistanais des statistiques (PBS) connait un recul de 9,35% par rapport à février 2024. Le LSMI montre une situation contrastée selon les secteurs au cours des neuf premiers mois de l’exercice budgétaire 2023/2024 :

- Une forte relance est enregistrée dans l’industrie de l'habillement, une relance de + 18,18 % (contre 3,5% dans la fabrication de tissus), dans l’industrie des engrais (+ 25,35 %), dans la production d'articles en caoutchouc (+ 9,66 %). La fabrication de machines et d'équipements a connu une croissance de 13,67 %.

- Une baisse dans douze secteurs sur les vingt-deux qui constituent l’index : industrie automobile (-36%), produits chimiques hors engrais, les boissons, le tabac, produits pharmaceutiques (-0,5%), le papier et le carton, les produits minéraux non métalliques, les produits sidérurgiques, produits métalliques, services informatiques, production électronique, production d'huile de cuisson (-4,53 %).

Enquête « Dubai unlocked » : les Pakistanais pourraient être les deuxièmes investisseurs immobiliers à Dubaï.

Alors qu’officiellement 17 000 citoyens pakistanais sont répertoriés parmi les propriétaires de biens immobiliers à Dubaï, les analyses diffusées par l’ONG « Organised Crime and Corruption Reporting Project » (OCCRP), estiment le nombre réel de propriétaires pakistanais de propriétés résidentielles à Dubaï à 22 000. La valeur totale de leurs appartements et villas était estimée à environ 10 Mds USD au début de 2022, mais avec l'augmentation de plus de 25 % de la valeur de l'immobilier au cours des deux dernières années, la valeur actualisée des propriétés résidentielles des Pakistanais à Dubaï pourrait désormais être supérieure à 12,5 Mds USD, ce qui représenterait 2,8% du stock des actifs immobiliers de l’émirat. L’enquête ayant été effectuée avant le conflit en Ukraine, qui a entraîné de nombreux achats par des citoyens russes, il semblerait à ce stade de la divulgation des informations que les propriétaires pakistanais seraient les deuxièmes investisseurs immobiliers à Dubaï après les investisseurs indiens.

Le Président du « Federal Board of Revenue » (FBR), l’Agence autonome de collecte des impôts, annonce que son agence enquêtera sur les opérations d’achat pour s’assurer que les opérations ne résultent pas d’évasions fiscales tout en rappelant qu’en matière de perception des impôts, le FBR respecte les conventions bilatérales de non-double imposition.

Manifestations contre la vie chère dans l’Azadé Jammu et Kashmir (AJK) au Nord du Pakistan : le gouvernement annonce des aides exceptionnelles sous forme de subventions de 23 Mds PKR (83 M USD)

Le Comité de coordination économique (ECC) du Premier ministre a accordé 23 Mds PKR pour réintroduire immédiatement des mesures de subventions dans la région spéciale de l’Azadé Jammu & Kashmir (AJK). Cette décision a été prise lors d'une réunion d'urgence de l'ECC suite à la mort de trois manifestants samedi dernier. Le collectif des protestataires exigeait de pouvoir payer le prix de l’électricité en fonction du mix énergétique de la « région spéciale » (l’hydro-électricité étant une énergie moins onéreuse que « l’électricité carbonée »), de bénéficier d’un retour à la farine subventionnée et de réviser certains « privilèges des élites ». Les manifestations ont cessé après que le gouvernement a annoncé des aides d’urgence.