Tic Tac - Brèves Economiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 13 au 19 mai 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Tic, Tac...
“Le temps est bref, l’opportunité fugace, l’expérimentation faillible, les décisions difficiles…” soupirait Hippocrate.
Chacun a l'intuition de la valeur intrinsèque du temps, mais aussi du caractère non linéaire de sa valeur marginale. En finance, le fait est objectif : la valeur-temps d’une option, par exemple, baisse de manière accélérée à l’approche de sa date d’expiration.
Plaçons-nous du point de vue d’un Etat rentier. Si l’on considère par exemple que, à partir de 2035, la demande mondiale de pétrole commencera à s’éroder et que les prix du baril de brut amorceront leur baisse structurelle, chaque année qui nous sépare de 2035 pèse de plus en plus lourd le temps passant, la pression à produire les barils contenus dans le sous-sol s’accroît, le coût d'opportunité d'une non production (un cap OPEP par exemple) augmente, et la valeur de l'actif du pays (constitué par exemple de réserves de pétrole) se déprécie à un rythme accéléré. Le sentiment d'urgence est d'autant plus fort qu'il faut financer la diversification des économies, laquelle doit être achevée avant la fin de l’ère pétrole. Celle-ci n'est peut-être pas pour demain, mais l'AIE vient de réviser à la baisse (-130.000 barils jours) ses prévisions d'augmentation de la demande mondiale. Bref, il faut aller vite.
D’un pays du CCEAG à l’autre, la perception de l'urgence diffère, mais c'est une course contre la montre.
Le Qatar, qui avait annoncé une augmentation de 60 % de sa production de gaz jusqu’en 2027, est conscient qu’il doit placer une quantité massive de GNL sur un marché qui, dans quelques années, pourrait être inondé par des capacités de production mondiales en hausse, notamment des Etats-Unis et de l’Australie. D’où les exigences de Doha en matière d’engagements contractuels : 20 ans, pas moins. Autant de piles neuves pour la montre.
En Arabie Saoudite, les dollars s'écoulent rapidement dans le sablier... Le Royaume vient de publier un déficit de 3,3 Mds USD sur le 1er trimestre 2024. Les megaprojets consomment des ressources financières à un rythme qui semble, toutes choses égales par ailleurs, difficilement soutenable. Selon le rapport annuel de la Saudi Vision 2030, 197 des 243 indicateurs de performance ont atteint leurs objectifs pour 2023 sur leur trajectoire de 2030. En revanche, les indicateurs de diversification de l’économie accusent pour le moment un retard : la valeur du PIB non pétrolier reste en deçà des ambitions du Royaume à 504 Md USD en 2023, alors qu’il doit atteindre 1 325 Md USD d’ici 2030. Sans parler du problème de la valorisation de ce PIB, qui inclut des activités connexes ou corrélées au secteur des hydrocarbures. "There are challenges... we don't have ego, we will change course, we will adjust, we will extend some of the projects, we will accelerate some of the projects" (Mohammed Al Jadaan, ministre des finances du Royaume, au World Economic Forum de Riyad). Dans cette course, le Royaume a besoin de partenaires de long terme et d'ancrer la confiance pour attirer les investissements étrangers. Remonter le mécanisme de la montre pour gagner du temps.
Les Emirats semblent davantage maîtriser l'agenda : 150 Md d’euros investis dans l’augmentation de la capacité de production d’huile, qui devait atteindre 5mbj d’ici 2030 ; nous y sommes presque, la pays étant désormais en capacité de produire 4,85 mbj. A quelques jours de la ministérielle OPEP de juin, le rapport de force est plus que jamais favorable aux EAU pour obtenir à court ou moyen terme une élévation de son quota de production au sein du cartel (le rapport entre production et capacité de production est de 40 % aux Emirats, le plus élevé, loin devant l’Arabie saoudite). Et dans le même temps, les ressources, considérables, sont investies dans la diversification de l’économie, par activation de tous les leviers possibles : digitalisation, acquisitions internationales, conclusion d’accords de libre-échange bilatéraux (CEPA)...
Mais l'incitation à aller vite est source d'un risque : celui de privilégier les investissements plus rapidement rentables dans des secteurs ne diversifiant finalement que les rentes. Or la vraie diversification est celle qui résultera de la construction d'avantages compétitifs et de croissance à long terme : éducation, innovation, infrastructures de transport, réformes structurelles... aller vite tout en gardant une vision du temps long pour faire les choix stratégiques dont les générations futures bénéficieront. Ni myope ni presbyte, la bonne vision stratégique doit dépasser ainsi le dilemme de la valeur temps pour que la vente d’un baril devienne, demain, « cherry on the cake », et non plus « the cake » lui-même. Bref, un mouvement perpétuel.
Jean-Baptiste Chauvel, Chef du service économique régional
Pétrole et gaz
Brent : 17/05/2024 à 12h00 GST : 83,5 USD/Bbl
Les prix se sont légèrement restaurés cette semaine entre 83 et 84 USD/Bbl : les investisseurs ont davantage suivi les bons signaux de l'économie dans son ensemble, chérissant l'espoir de voir la FED baisser ses taux d'intérêts, plutôt que les chiffres assez mitigés du secteur pétrolier.
La prime de risque géopolitique ne s'est pas relevée cette semaine malgré l' intensification de l'attaque Israélienne sur Rafah. Ce n'est pas que la paix soit proche, mais on ne croit plus à la déflagration qui affecterait l'approvisionnement en pétrole.
Du côté de la demande, les nuages de l'inflation semblent s'éclaircir, mais sous l'effet d'une très légère brise : les USA ont affiché une inflation de 3,4% au mois d'avril, contre 3,5% en mars. C'est un signal qui a pourtant eu de l'effet sur les marchés, lesquels ont reliés ces données à celles sur l'emploi et espèrent désormais que la FED baissera ses taux d'intérêt plus vite que prévu.
La demande en pétrole, elle, n'apparait pas aussi robuste. Les inventaires de pétrole américains ont chuté de plus du double de ce qu'estimaient les experts, et l'IEA a révisé à la baisse ses prévisions de demande pour 2024. Pour les pays du golfe, la situation est encore plus dégradée : la dégradation des marges des raffineries asiatiques a entraîné une diminution des importations de brut du golfe, au profit de barils américains moins coûteux.
L'OPEC de son côté, malgré des annonces de demande qui se veulent aussi robustes que prévues, a du admettre que les pays membres avaient dépassé leurs quotas de production de plus de 500 000 barils par jour. La réunion du 1er juin, qui devrait tout de même mener à une conservation des quotas de production, sera scrutée par tous les observateurs qui se demandent si nous verrons d'autres tensions internes mises à jour, comme lors du dernier conflit de l'organisation qui s'était soldé par le départ de l'Angola
Leith PIC, Analyste macroéconomie et finance
Brèves économiques
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
La croissance de l’activité non pétrolière reste soutenue en avril. L’indice des directeurs d’achat* (PMI) de Riyad Bank a maintenu un chiffre robuste de 57,0 pour le deuxième mois consécutif en avril. Selon la Chief Economist de la banque, cette tendance à la hausse depuis février laisse présager une croissance du PIB non pétrolier supérieure à 4,5 % en 2024 (4,6 % en 2023 selon la GASTAT). L’activité commerciale a continué de croître en ce début de deuxième trimestre. Le secteur du commerce de gros et de détail a connu la plus forte croissance de sa production, soutenue par des prévisions de hausse continue des ventes. Afin de répondre à cette demande, le nombre de nouvelles commandes et les stocks de matières premières des entreprises ont augmenté
Energie, Industrie & Services
Le Fonds souverain saoudien fusionne les projets de SEVEN et de Qiddiya. Le PIF a annoncé la fusion de sa branche Saudi Entertainement Ventures (SEVEN) avec la Qiddiya Investment Company (QIC). Ce transfert s’inscrit dans la stratégie du fonds visant à développement les secteurs du divertissement, du sport et de la culture dans le royaume avec des destinations d’ordre international. Créé en 2018 par le PIF, SEVEN était le fer de lance d’un projet d’investissement de 14 Md USD pour développer 21 infrastructures de divertissement dans 14 villes du pays. QIC développe de son côté le projet de Qiddiya, à l’Ouest de Riyad, un vaste parc d’attraction d’une superficie totale de 376 km². Cette initiative a pour objectif de renforcer la capacité du pays à mettre en place un véritable écosystème du divertissement et contribuer à la diversification de ses activités et de son économie.
L’entreprise chinoise CITIC signe un accord avec NHC pour la construction de 12 usines. La National Housing Company (NHC) a annoncé avoir signé un accord de coopération avec la société chinoise CITIC Construction en vue d’établir 12 nouvelles usines dédiées à divers matériaux de construction. L’objectif est également d’inciter d’autres usines et fabricants locaux de petite et moyenne taille à s’installer dans le parc industriel et logistique national. Cet accord s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par la NHC pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement de ses projets résidentiels et d'en assurer la mise en œuvre dans les délais. Pour mémoire, en octobre 2023, le PDG de la NHC, Mohammed bin Saleh Al-Buty, s'était rendu à Pékin pour l'exposition Belt and Road et y avait signé un accord avec CITIC visant à obtenir des investissements et à étendre les lignes de production pour servir le marché saoudien.
L'entreprise saoudienne Binyah signe un contrat de 141,8 millions de dollars avec la DGDA. Binyah a annoncé avoir signé un contrat de 141,8 M USD avec Diriyah Gate Development Authority (DGDA) pour la mise en œuvre de travaux d’excavation. Binyah, société nationale détenue à 60 % par Al Akaria, est spécialisée dans la mise en œuvre de travaux de développement d'infrastructures et dans la construction de routes, de ponts et de tunnels, ainsi que dans l'extension d'oléoducs et de gazoducs et dans la construction de stations de distribution d'eau et de canalisations. Diriyah, gigaprojet estimé à 63 Md USD, a pour objectif de transformer la ville historique en véritable centre culturel et touristique. A ce jour, près de 5 Md USD de contrats ont été attribués par la DGDA dont près d’1 Md pour l’entreprise italienne WeBuild notamment en charge de construire le méga parking de 10 500 places.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
Le nombre d'employés dans le secteur privé aux EAU a augmenté de 10,5% en 2023, et les processus d'émiratisation et de féminisation de la population active accélèrent. Le nombre d'émiriens dans la population active a grimpé de 157% entre 2021 et 2023, et la participation des femmes dans le secteur privé a augmenté de 23,1%. Pour rappel, les Emirats ont mis en place un programme d'émiratisation de leur économie afin d'accélérer leur diversification et la montée en compétence de leur population, qui visait en 2021 de passer de 38 000 émiriens dans le secteur privé à 75 000 en 2026 : l'objectif a déjà été dépassé à la fin de 2023, avec 90 000 employés, malgré des difficultés liées aux prétentions salariales et aux contraintes imposées aux entreprises étrangères
Le fonds souverain stratégique Mubadala atteint 302 milliards de dollars d’actifs sous gestion, et prévoit de doubler la taille de son portfolio d’ici 10 ans. Le taux de retour sur investissement du fond s’établit à 10,3% en 2023, en hausse par rapport à l’année précédente (8,5%). Mubadala est le deuxième plus grand fonds souverain d’Abu Dhabi après ADIA. Il a été fondé pour aider la diversification de son économie à travers des investissements stratégiques ciblés, comme l’intelligence artificielle ou l’énergie verte.
Le géant des services d'aviation dnata, filiale d'Emirates Group, a annoncé étudier de nombreuses opportunités de fusion et acquisitions après l'annonce de ses excellents résultats sur l'année 2023, qui a vu ses profits quadrupler. Le PDG de dnata a indiqué qu'il s'intéressait principalement à des entreprises de petite ou moyenne taille, et souligné les opportunités de croissances offertes par l'Amérique du Sud
Les EAU représentent la 5ème plus importante demande d'or mondiale en 2023, avec un total de 39,7 tonnes, et le 2ème par habitant derrière Hong-Kong. La consommation des émirats a certes chuté de 7,2 tonnes par rapport à 2022, mais cela est principalement dû à un fort effet de base et aux prix records atteints par le métal sur l'année écoulée.
Energie, Industrie & Services
Mubadala Energy, l'unité pétrolière et gazière de la Mubadala Investment Company d'Abu Dhabi, a annoncé une découverte de gaz « substantielle » au large de l'Indonésie. La découverte a été faite à partir du puits d'exploration Tangkulo-1, foré à South Andaman. Malgré les limites imposées par les installations d'essai, la capacité estimée du puits se situe entre 80 et 100 millions de pieds cubes standard par jour.
Un consortium composé d’Abu Dhabi Future Energy Company (Masdar), Infinity Power et la société égyptienne Hassan Allam Utilities ont signé un accord d'accès au territoire avec le gouvernement égyptien pour un projet de parc éolien terrestre de 10GW en Égypte. Les Emirats Arabes Unis multiplient les investissements dans le pays, à l’instar de l’immense projet de Ras al Hekma qui mobilise plus de 35 milliards de dollars. Cette décision permet à la fois de renflouer un pays ami, dont les perspectives ont depuis été réhaussées par les agences de notations qui citent explicitement l’aide émiratie, et d’étendre l’influence économique et politique du pays dans le Sud Global.
Qatar
Le Qatar Economic Forum (QEF) 2024, organisé par Bloomberg sous le patronage de l’État du Qatar, se tient à Doha les 14, 15 et 16 mai 2024. Plusieurs projets de développement hors hydrocarbures ont été annoncés, Qatar Free Zones Authority (QFZ) ayant signé des memoranda d’entente avec Siemens Energy ainsi qu’avec FedEx Logisitics. Le PDG de QIA, Mansoor Al-Mahmood, a indiqué que le fonds souverain continuerait à investir en Chine étant donné le prix attractif des actifs chinois. Par ailleurs, le PDG de QA, Badr Al-Meer a annoncé que le transporteur national qatarien est en phase de finalisation d’une prise de participation dans une compagnie aérienne d’Afrique australe. Enfin, le fonds de capital-risque basé à Singapour, Golden Gate Ventures, a annoncé établir et gérer depuis le Qatar son fonds de 100M USD pour la région ANMO, dont 20M USD seront abondés par des investisseurs qatariens
Durant le sommet Choose France 2024, QIA et Bpifrance ont déclaré leur intention d’abonder leur véhicule d’investissements commun « Future French Champions » (FFC) jusqu’à 300M € supplémentaires, pour soutenir l’émergence d’une nouvelle génération de champions nationaux parmi les PME françaises de l’IA, des semiconducteurs, du quantique et de l’aérospatial notamment. Cette annonce lance la troisième phase du partenariat d’investissement entre le fonds souverain qatarien et Bpifrance, établi en 2021 avec une enveloppe initiale de 300M €, et suit la seconde phase annoncée en janvier 2023, dans laquelle les deux investisseurs publics se sont accordés pour ajouter 300M € supplémentaires à leur enveloppe FFC
QIA annonce son intention d’engager des investissements dans le fonds thématique Ardian Semiconductor. Cette annonce confirme l’intérêt marqué et croissant du fonds souverain qatarien pour l’exposition financière à des sous-secteurs technologiques clés et au haut potentiel disruptif. Pour mémoire, QIA annonçait en juin 2023 avoir pris une participation minoritaire dans le fabricant japonais de semi-conducteurs de premier plan Kokusai Electronic Corporation
Qatar Stock Exchange (QSE) et Qatar Central Securities Depository (QCSD/Edaa) supervisent la réalisation de la première opération de prêt et emprunt de titre au Qatar. Dans cette transaction, HSBC a fait figure de banque dépositaire et de prêteur de titres à l’emprunteur QNBFS. Cette première opération est à replacer dans le contexte de la mise en œuvre du 3ème Plan stratégique pour le secteur financier (3FSS), lancé par la Banque centrale du Qatar (QCB) en novembre 2023 pour accroître la profondeur et la liquidité des marchés de capitaux qatariens, et attirer davantage d’investissements directs étrangers.
QatarEnergy (QE) acquiert des participations dans deux blocs d’exploration au large de l’Égypte, à la suite de la signature d’un accord d’affermage avec ExxonMobil. Sujet à l’approbation du gouvernement égyptien, QatarEnergy acquerrait une participation de 40% dans les blocs d’exploration offshore « Masry » et « Cairo », attribués en propriété à ExxonMobil en janvier 2023.
Bahreïn
La société bahreïnienne Investcorp a annoncé la clôture de son fonds Investcorp Technology Partners V (ITP V) avec un total d'engagements de 570 M. Le fonds a dépassé son objectif de 500 M USD grâce aux engagements de partenaires nouveaux et existants en Europe, en Amérique du Nord, en Asie et dans le CCG. Le fonds ITP V s'inscrit dans la continuité de la stratégie d'Investcorp dans le lower mid-market du secteur des technologies B2B. Le fonds cherchera à prendre des participations majoritaires dans des entreprises du monde entier ayant un chiffre d'affaires supérieur à 10 M USD et un excédent brut d'exploitation positif, qui nécessitent des investissements en capitaux propres de 30 à 75 M USD.
Koweït
Vendredi 10 mai, Son Altesse Cheikh Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a ordonné la dissolution de l'Assemblée nationale et la suspension de certains articles de la Constitution pour une durée maximale de quatre ans. Les pouvoirs de l’assemblée nationale vont être exercés par l’Emir et le conseil des ministres. Un nouveau gouvernement a ainsi été nommé, conservant la plupart des membres du précédent.
La société publique Kuwait Petroleum Corporation a renouvelé lundi 13 mai son contrat de livraison de 300 000 barils de pétrole brut par jour avec Unipec, filiale du groupe pétrolier chinois Sinopec. Le directeur général de la KPC, Cheikh Nawaf Al-Sabah, a salué un « pas en avant significatif » dans les relations commerciales du Koweït avec Pékin, lesquelles s’annoncent durables puisque le contrat est prolongé jusqu’en 2033.
Bpifrance et la Kuwait Investment Authority (KIA) ont annoncé le lancement d’un fonds de co-investissement de private equity. Le fonds FKF sera souscrit paritairement par les deux partenaires et a vocation à co-investir avec Bpifrance au travers de fonds ou directement dans le capital des PME et ETI françaises non cotées. Il sera géré par Bpifrance.
Oman
Le Sultanat d'Oman a enregistré un excédent budgétaire de 162 M OMR (421 M USD) au premier trimestre 2024 selon le ministère des Finances, contre un excédent de 450 M OMR (1,2 Md USD) sur la même période de 2023, soit une division supérieure à deux sur un an. La baisse de l’excédent en g.a. s’explique en partie par la baisse des revenus (-12,1%) notamment pétroliers et gaziers (du même ordre) du fait des prix de barils (-2 USD) plus bas et d’une production en baisse (-4,6%). Les autorités ont profité de ses excédents budgétaires au premier semestre 2024 pour réduire le niveau de la dette publique à 15,1 Md OMR (39,3 Md USD) contre 15,3 Md OMR (39,8 Md USD) fin 2023, via notamment le remboursement anticipé de crédits bancaires.
Le FMI a conclu la visite de ses équipes à Mascate, du 30 avril au 8 mai 2024, en déclarant que les perspectives de croissance d’Oman sont favorables. Le FMI prévoit que la croissance du PIB atteigne +0,9% en 2024, du fait des engagements omanais dans le cadre des accords OPEP+. Le fonds estime que la croissance reprendra et accélérera à +4,1% en 2025, en prévision de l’assouplissement des quotas OPEP+ ainsi que de la poursuite des réformes et des projets d’investissements en cours.