Gulf Anatomy - Brèves de la Péninsule Arabique - Semaine du 06 au 12 mai 2024
Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....
Gulf Anatomy
L'essor du secteur des soins de santé dans les pays du CCEAG
Les professionnels de l’industrie pharmaceutique et des sciences de la vie se réuniront dans la capitale des Émirats arabes unis à l'occasion de l'Abu Dhabi Global Healthcare Week, qui débutera lundi 13 mai, puis du J.P Morgan Asset Management : Life Sciences Innovation Summit alors que le pays cherche à se faire une place en tant que centre régional de recherche et de traitement médical de pointe.
Au nombre des start-ups, investisseurs et entreprises présentes, AstraZeneca occupera une place particulière puisque le géant pharmaceutique a conclu cette semaine un accord de partenariat avec M42, société spécialisée dans les technologies de santé et soutenue par Mubadala. Les deux entreprises partenaires souhaitent étendre les capacités de diagnostic de cancer au Moyen-Orient. Et M42 projette notamment d’investir dans le séquençage des gènes du cancer du sein héréditaire.
L’occasion est donc offerte aux braves lecteurs des brèves d’ausculter les enjeux d’une économie de la santé en pleine transformation au sein du CCEAG.
Le secteur des soins de santé apparaît clairement comme une priorité pour les pays du CCEAG, qui s'efforcent de diversifier leur économie en s'affranchissant de la dépendance à l'égard de la production pétrolière. On observe dans la région une prévalence forte de certaines pathologies : maladies cardiovasculaires, taux d’obésité élevés (40 % en Arabie Saoudite, 37 % au Koweit) ou encore du diabète (16,2 % de la population totale en 2021, la prévalence la plus élevée au monde et qui devrait augmenter de 86 % d’ici 2045 (selon l’International Diabetes Federation).
Les dépenses courantes de santé dans le CCEAG - entendues comme les dépenses pour tous les biens et services de santé utilisés ou consommés au cours d'une année, à l'exclusion des dépenses d'investissement - ont augmenté continuellement, ce qui traduit l'engagement des gouvernements à étendre et à améliorer les services de santé dans toute la région. Entre 2016 et 2020, on estime qu’elles ont crû à un taux de croissance annuel moyen de 5,8 % pour atteindre 86,8 Mds USD (dans l'ensemble du CCEAG).
Sur ce montant total, plus de 70 % (61,3 Mds USD) ont été financés par les gouvernements, un taux en baisse (assez légère toutefois) par rapport à 2016, ce qui montre la participation croissante d’un secteur privé émergent.
La pandémie de COVID 19 a contraint les gouvernements régionaux à augmenter leurs allocations budgétaires pour les soins de santé afin de renforcer les capacités et de gérer les dépenses liées aux mesures de précaution nécessaires pour lutter contre le virus. Et aujourd’hui, cette progression est conforme aux plans politiques, alors que la part de ces dépenses dans le PIB a atteint 6,1 % en 2020, contre 5,1 % en 2016.
L'Arabie saoudite, plus grand marché du CCEAG, représente environ 56,6 % de l'industrie des soins de santé de la région, avec des dépenses de santé estimée à 49,1 Mds USD en 2020. Cela s'explique bien entendu en grande partie par la forte concentration de la population du Royaume (~60,1 % de la population totale du CCEAG) et par l'importance accrue accordée au développement du secteur grâce à la participation du secteur privé et aux projets public-privé. En conséquence, les dépenses de santé dans le Royaume ont augmenté à un taux de croissance économique (TCE) estimé à 4,3 % entre 2016 et 2020.
Aux EAU, les dépenses de santé ont progressé à un rythme supérieur à 12 % entre 2016 et 2020 pour atteindre 19,7 Mds USD. Le pays est resté le marché à la croissance la plus rapide du CCEAG, largement soutenu par de forts investissements du secteur privé, une industrie du tourisme médical en plein essor et un soutien continu du gouvernement.
Au Koweït, les dépenses de santé ont atteint 6,7 Mds USD en 2020, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,6 % sur la période de quatre ans. Un rythme tel que les dépenses de santé émiraties et koweïties ont augmenté plus rapidement que la moyenne du CCEAG. En Oman, l’augmentation était de 5,2 %, suivis par le Qatar (2,0 %), tandis que Bahreïn a connu une baisse de 2,0 %.
Une fois ce tableau dressé, on constate que les dépenses de santé par habitant du CCEAG, qui s'élèvent à 1 490,2 USD en 2019, sont supérieures à la moyenne mondiale de 1 115 USD, mais nettement inférieures à celles d'autres pays à revenu par habitant élevé. En pourcentage du PIB cette fois, le CCEAG reste à la traîne de la moyenne mondiale et des nations développées comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et l'Australie.
Compte tenu du coût élevé et de la durée du traitement de ces maladies liées au mode de vie, les dépenses de santé dans la région sont appelées à augmenter, ce qui soulève des risques en raison de la dépendance de ces pays aux importations de produits pharmaceutiques, de biens d'équipement, d'implants et de dispositifs médicaux. Ils sont ainsi exposés aux fluctuations des prix mondiaux en cas de perturbation des chaînes d'approvisionnement, comme cela a été le cas lors des fermetures imposées par la pandémie.
Les Émirats arabes unis importent des produits pharmaceutiques d'environ 72 pays, mais seuls 10 d'entre eux concentrent environ 80 % du total en valeur. En 2021, les importations de produits pharmaceutiques du pays étaient évaluée à 3,2 Mds USD en 2021. Son voisin, l'Arabie saoudite, est également un importateur net, alors que 80 % de ses médicaments sont importés d'autres pays. Le Royaume dispose toutefois de capacités nationales de fabrication de médicaments.
Mais la dépendance ne se réduit pas aux produits de santé. Elle concerne également la main d'oeuvre. Le personnel de santé est constitué dans son immense majorité de travailleurs étrangers, en raison de la pénurie de médecins et d'infirmières nationaux qualifiés et expérimentés dans la région. A titre d'exemple, la population expatriée des Émirats arabes unis représente 82 % des médecins et 96 % des infirmières. La pénurie d'institutions médicales accréditées entrave également la croissance des professionnels de santé locaux.
Dernier défi à relever dans la perspective de l'augmentation de la population et de son vieillissement, celui de l'offre de soins insuffisante. Malgré les progrès récents, l'offre d'installations spécialisées dans des domaines tels que les troubles neurologiques, les chirurgies cardiaques, les traumatismes et la réadaptation demeure sous-dimensionnée. C'est pourquoi le tourisme médical à l'étranger est en augmentation. Le coût des services de santé dans le CCEAG a continué d'augmenter en raison de la demande accrue de traitements complexes, de la forte dépendance à l'égard des importations et du manque de centres de traitement spécialisés.
Aujourd’hui, la région a commencé à utiliser des outils de diagnostic précoce et des modèles prédictifs plus précis pour l'évaluation et la gestion de la santé, tandis que les entreprises innovantes exploitent de plus en plus les technologies basées sur l’IA pour améliorer la prévention. Les investissements consentis par les pays du CCEAG dans la technologie généreront des effets de "spillovers" favorables à l'ensemble de l'économie, et en particulier au secteur de la santé. L'Arabie saoudite devrait être le marché de santé numérique à la plus forte croissance dans la région, le gouvernement ayant alloué 1,5 milliard USD aux technologies de l'information sur les soins de santé et aux programmes de transformation. Aux Émirats arabes unis, plus de 50 % des hôpitaux utilisent des solutions basées sur l'Internet of Things et 90 % des médecins utilisent des applications médicales pour fournir des services à leurs patients. L'intégration de ces nouvelles technologies contribuera à l'accessibilité et à la croissance dans le secteur des soins de santé.
Adèle Grenaille, Adjointe au Chef du service économique régional
Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier
Pétrole et gaz
Brent : 10/05/2024 à 12h00 GST : 84,4 USD/Bbl
Les prix sont remontés au-dessus de 84 USD/Bbl cette semaine, soutenu par des perspectives de demande légèrement restaurées. Ils restent loin en-dessous des sommets atteints il y a un mois, amputé de la prime de risque géopolitique par l’engagement de négociations de paix pourtant bien fragiles entre Israël et le Hamas.
Le niveau du Brent se stabilise autour de la moyenne des projections sur 10 ans, car les traders ont dévalué l’importance des risques géopolitiques pour se concentrer sur les données conjoncturelles. Bien que les efforts de paix parrainés par l’Egypte et les Etats-Unis n’apparaissent pas bien concluants ce vendredi, et malgré l’attaque israélienne sur la ville de Rafah, les risques d’embrasement régional et donc d’impact sur l’offre en pétrole semblent écartés, au moins pour le moment.
La situation d’approvisionnement se stabilise vers un marché plus relâché, mais beaucoup d’incertitudes demeurent. Les inventaires de brut aux Etats-Unis ont certes chuté de 1,4 millions de barils, 400 000 de plus que ce qu’attendaient les experts, ce qui pourrait indiquer un approvisionnement plus contraint. Mais s’ils s’établissent à un niveau assez bas, environ 3% inférieur à la moyenne à 5 ans, les variations s’expliquent en grande partie par une production accrue des raffineries cette semaine. Les spreads du marché à terme continuent à se resserrer, confirmant que le sentiment du marché s’oriente vers un relâchement de la tension d’approvisionnement.
Du côté de l’OPEC+, la réunion du 1er juin sera décisive, et il est difficile de spéculer sur le prolongement ou non des réductions volontaires de production. Des annonces contradictoires brouillent les analyses : si la Russie a annoncé de plus fortes coupes pour essayer compenser ses manquements des mois de mars et d’avril et dans le contexte des attaques de drone ukrainiennes sur ses raffineries, des rumeurs persistantes relayées par Reuters affirment qu’elle demandera en juin une hausse des quotas. Ceux-ci ne sont d’ailleurs probablement pas respectés en Russie, et ne le sont clairement pas en Irak et au Kazakhstan. En attente d’éléments plus concrets, la position des pays de l’OPEC+ est qu’ils maintiendront leurs restrictions si les perspectives de demandes ne s’améliorent pas d’ici à la réunion.
C’est la demande qui a tiré cette semaine les prix du pétrole vers le haut. Le rapport hebdomadaire de l’EIA fait état d’une hausse de la production de gazoline aux USA, qui indique une augmentation de la demande en essence à mesure que la saison estivale, propice aux trajets routiers pour les vacances, s’engagent. De l’autre côté du Pacifique, les chiffres chinois restaurent la confiance dans la consommation du géant asiatique : +5,5% des importations de brut par rapport à l’année dernière, et des chiffres de commerce général très positif en avril qui indiquent une hausse de la demande après un début d’année compliqué.
Les yeux de tous les analystes restent rivés sur la FED et les moindres réactions de Jerome Powell aux derniers chiffres macro-économiques : les statistiques d’inflation publiées la semaine prochaine seront probablement décisives. La banque centrale européenne quant à elle semble se préparer à baisser ses taux dès le 6 juin.
Leith PIC, Analyste macroéconomie et finance
Brèves économiques
Péninsule Arabique
Le secrétaire général de l'Union des Chambres Arabes prédit une croissance de 4% du commerce entre pays arabes en 2026. En marge du congrès AIM, il a réaffirmé la nécessité pour les pays arabes d'investir dans les vecteurs d'expansion du commerce intra-arabe, en particulier les transports, la logistiques et les politiques douanières. Le commerce intra-régional ne représente que 10% du commerce total de ses membres, un niveau jugé faible par le FMI.
Les EAU et l'Arabie Saoudite ont représenté la totalité des 1,2 milliards d'introductions en bourse du MENA au T1 2024. L'Arabie Saoudite est en tête de l'activité boursière régionale, avec 9 des 10 entrées du trimestre réalisées à Tadawul pour une valeur totale de 724 millions de dollars. Les Emirats Arabes Unis affichent cependant la plus importante d'entre elles, Parkin ayant réuni 429 millions de dollars pour la première entrée en bourse de 2024 sur le Dubai Financial Market. La plupart des entreprises côtés aux EAU sont publiques, seules 6 des 24 derniers listings ayant été réalisés par des entreprises publiques.
Arabie saoudite
Macroéconomie & Finance
Le PIB de l’Arabie saoudite s’est contracté de 1,8 % au T1 2024, cela pour un troisième trimestre consécutif suite à la décision du royaume de réduire sa production de pétrole à 9 millions de barils par jour. Il s’agit tout de même d’une nette amélioration par rapport au T4 2023 où l’économie saoudienne s’était contractée de 4,3 %. La contraction du T1 2024 a été à nouveau tirée par la chute des activités pétrolières. Le PIB pétrolier s’est contracté de 10,6 % au T1 2024, après une contraction de 16,2 % le trimestre précédent. Dans le même temps, la croissance non pétrolière se poursuit mais ralentit. Au T1 2024, elle était de 2,8 % selon la GASTAT, contre 4,2 % au T4 2023, soit son plus bas niveau depuis 2020 et la pandémie de COVID-19. Selon la banque Chartered Bank et Bloomberg, ce pourrait être la stagnation de la consommation, causée par un niveau d’endettement plus élevé des ménages au T1 2024, qui soit responsable de ce ralentissement.
Selon le ministère saoudien des Finances (MoF), le déficit public du royaume s’est élevé à 3,3 Md USD au T1 2024. Les dépenses se sont élevées à 81,6 Md USD et les revenus à 78,3 Md USD (-18 % en glissement trimestriel (g.t.)). Les revenus non pétroliers ont représenté 38 % du total des revenus, soit 29,7 Md USD (+9,0 % en g.t.), tandis que les revenus pétroliers ont représenté 62 % du total, soit 48,5 Md USD (+1,9% en g.t.). Selon le ministre, le déficit de ce premier trimestre a été financé par de la dette et non pas par les réserves de la banque centrale.
Energie, Industrie & Services
Lancement le 08 mai de la Chambre de Commerce Européenne en Arabie saoudite. Qualifiée d’historique par la délégation de l’Union Européenne, cette chambre de commerce vise à renforcer les liens économiques et devenir la voix des entreprises européennes dans les pays du CCG. Elle met particulièrement l’accent sur la facilitation de l’accès au marché pour les entreprises membres. La création de la chambre fait suite aux accords conclus lors du Forum d’investissement saoudo-européen en octobre 2023. Le Ministre saoudien de l’Investissement, Khaled Al Faleh, y avait par ailleurs souligné la croissancedes échanges commerciaux entre l’Arabie saoudite et l’Union européenne qui avaient atteints environ 80 Md USD en 2022. On retrouve au Conseil d’administration de la Chambre d’importantes entreprises françaises comme EDF, Alstom et Airbus.
L’entreprise saoudienne minière Maaden acquiert 10 % du brésilien Vale Base Metals. Pour mémoire, les deux entreprises avaient signé un accord en juillet 2023 pour entreprendre cette transaction. Celle-ci a par ailleurs été réalisée par l’intermédiaire de Manara Minerals, une joint-venture entre Maaden et le Fonds souverain (PIF) dédiée aux investissements dans des projets à l’international. Le montant de la transaction est estimé à 3,4 Md USD. L’Arabie saoudite souhaite en effet devenir un acteur incontournable du secteur minier à l’international et pour affirmer cette position, le Royaume a lancé en 2022 le Future Minerals Forum, un salon annuel dédié aux problématiques liées à l’évolution du secteur.
L’Arabie Saoudite se classe parmi les 20 premiers marchés automobiles mondiaux. Le marché automobile saoudien a consolidé sa position en tant que marché automobile de premier plan et représente plus de la moitié des ventes de voitures dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). La Zakat, Tax and Customs Authority (ZATCA) a annoncé qu'en 2023, ce sont 93 199 voitures qui ont été importées, contre 66 870 en 2022, soit une hausse de près de 40 % (YoY). Les principaux pays exportateurs de voitures vers l’Arabie sont le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, les Etats-Unis et la Thaïlande. L’Arabie saoudite cherche par ailleurs à développer sa propre industrie automobile en implantant des usines de production dans le pays. L’une des mesures phares adoptée par le pays a été le lancement d’une zone économique spéciale (ZES) dédiée en grande partie à l’automobile : King Abdullah Economic City (KAEC), dans l’Ouest du pays. A ce jour, des constructeurs comme Lucid (USA) et Hyundai (Corée du Sud) y sont implantés.
Émirats arabes unis
Macroéconomie & Finance
La banque centrale des émirats arabes unis (CBUAE) et Bank Indonesia s'accordent pour promouvoir l'utilisation de monnaies locales dans les transactions bilatérales. Les deux banques ont signé un memorandum of understanding pour encadrer l'utilisation accrue de leurs devises nationales dans leurs échanges, en facilitant les règlements et en renforçant la coordination des deux pays dans la gestion des liquidités et des réserves de changes. Ces efforts devraient permettre de réduire les frais usuellement associés aux transactions transfrontalières, en éliminant les intermédiaires. Bien que les liens des EAU avec le dollar américain soient toujours très fort, le dirham étant directement indexé sur le billet vert, les émirats multiplient ces dernières années des solutions alternatives pour les partenariats internationaux. Ainsi, un accord similaire à celui de vendredi a été signé avec l'Inde en 2023, et la Chine en janvier 2024 a effectué le premier achat de pétrole en yuan virtuels (e-CNY). Sans se faire ouvertement les porte-paroles d'une dé-dollarisation du monde comme certains de leurs partenaires, les EAU suivent leur stratégie de diversification jusque dans leurs avenues de paiement.
Le tourisme devrait représenter 12% du PIB des EAU en 2024, selon le ministre de l'économie. Lors de l'Arabian Travel Market, Abdullah Al Marri a rappelé que le secteur avait représenté 11,7% du PIB en 2023, soit 59,9 Mds USD, et a annoncé qu'il devrait grimper à 12% et 64,3 Mds USD. La première destination est de loin Dubaï, avec 17,15 millions de visiteurs en 2023, en hausse de 19,4% par rapport à 2022. Le visa de tourisme commun aux pays du CCEAG, approuvé en novembre 2023 et qui devrait entrer en effet à la fin 2024, pourra renforcer la croissance de ce secteur très dynamique et dans lequel les émirats investissent lourdement.
Les Emirats Arabes Unis et la Nouvelle Zélande annoncent l’ouverture de négociations pour un accord de libre-échange. Le Comprehensive Economic Partnership Agreement (CEPA) envisagé permettrait de réduire les barrières tarifaires et de faciliter l’accès aux marchés respectifs, ainsi que l’établissement de canaux d’investissements. L’accord vise à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, les échanges non-pétroliers atteignant déjà en 2023 765 millions de dollars, en hausse de 15% par rapport à 2019. La Nouvelle-Zélande est cependant également en discussion avec l’ensemble du CCEAG pour l’établissement d’un CEPA régional, illustrant la stratégie déjà maintes fois répétée par les EAU d’assurer des accords bilatéraux sans attendre l’action du CCEAG.
L'introduction de la chaîne de supermarchés premium Spinneys à la bourse d'Abu Dhabi est un succès, les actions s'échangeant dès son entrée ce jeudi à 11% de plus que lors de son IPO. L'entreprise a attiré deux investisseurs majeurs, EIIC et Franklin Templeton, et est une des 6 entreprises privées à avoir été introduites aux EAU depuis 2021 (contre 18 entreprises publiques). Spinneys opère plus de de 75 supermarchés à Oman et aux EAU, et espère profiter des fonds récoltés par son entrée en bourse pour financer son expansion en Arabie Saoudite
Energie, Industrie & Services
Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) a conclu un accord de vente de gaz naturel liquéfié (GNL) à long terme avec l'entreprise allemande Energie Baden-Württemberg (EnBW). Dans le cadre de cet accord, Adnoc fournira à EnBW 600 000 tonnes métriques par an de GNL, provenant principalement de son projet Ruwais LNG, pour une période de 15 ans. Les livraisons de GNL devraient commencer en 2028, lorsque les opérations commerciales de l'installation de GNL de Ruwais devraient débuter.
La Ras al Khaimah Transport Authority (RAKTA) et la Ras Al Khaimah Tourism Development Authority (RAKTDA) ont signé un protocole d'accord avec la société londonienne Skyports Infrastructure pour développer un réseau de taxis aériens dans l'émirat. Les opérations commerciales devraient commencer d'ici 2027 et l'accord soutient l'objectif de l'émirat d'accueillir 3,5 millions de visiteurs par an d'ici 2030.
Mubadala s’est associé à Global Infrastructure Partners pour investir dans le projet Western Australia Urea du producteur de produits chimiques industriels Perdaman. Le fonds souverain d’Abu Dhabi signe le plus grand investissement jamais consenti dans l’industrie des fertiliseurs australienne. Le projet, d’une valeur totale de 4,2$Mds (soit 6,4 Mds de dollars australiens), il s’agit de l'une des plus grandes installations de production d'engrais à base d'urée au monde.
Qatar
Le programme d’investissement ‘Startup Qatar’ enregistre plus de 1000 candidatures, deux mois après son lancement. Le programme, piloté par Qatar Development Bank (QDB), vise à attirer les startups souhaitant s’établir ou développer leurs opérations au Qatar, en fournissant du capital d’amorçage (jusqu’à 500 000 USD) et du capital-développement (jusqu’à 5M USD) sous forme de subvention. ‘Startup Qatar’ vise en priorité le développement de 16 secteurs, dont l’Agritech, l’Energytech, la Climatetech, Healthtech, Fintech, Edutech, la cybersécurité, la robotique et les drones, l’IoT, l’IA et le langage machine.
Le Qatar accède au Système international (Système de Madrid) des marques de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). L’Émirat a présenté le 4 mai ses instruments d’accession au Système de Madrid de l’OMPI, permettant aux entreprises établies au Qatar d’obtenir une protection internationale de leur propriété intellectuelle en une procédure unique, réalisée en une langue et moyennant un paiement unique. Selon le ministère des Affaires étrangères du Qatar (MoFA), cette accession est une avancée sur la voie de la construction d’un écosystème attractif pour les investissements étrangers dans le cadre la Vision nationale 2030.
QatarEnergy (QE) signe un accord d’affrêtement à long terme avec Qatar Gas Transport Company Limited (Nakilat) pour l’opération de neuf méthaniers de très grande capacité. Les neufs méthaniers concernés, de type QC-Max (plus grands jamais construits) et d’une capacité de 271 000 m3 chacun, font partie du lot de 18 méthaniers commandés par QatarEnergy au chantier naval chinois de Hudong-Zhongua, filiale à 100% de la CSSC, et ce lors de la visite à Pékin (29-30 avril) de Saad Al Kaabi – PDG de QE. Ceux-ci seront livrés en 2028 et 2029 et Nakilat en sera le propriétaire et opérateur. Cet accord d’affrêtement constitue ainsi la seconde étape du programme naval de QE concernant les méthaniers de très grande capacité QC-Max et portera à terme la taille de la flotte de Nakilat à 34 navires.
Bahreïn
Hydrocarbures : Bahreïn reçoit les offres pour 7 stations de compression de gaz non associé (NAG)
Bapco, compagnie nationale pétrolière bahreïni, a reçu les propositions des soumissionnaires pour l’installation de 7 stations de compression de gaz non associé. Les entreprises soumissionnaires sont : Beinit Energy (UAE) ; Jereh Group (Chine) ; Enerflex (Canada) ; Engineering for the petroleum and process industries (ENPPI) (Égypte).
Le projet devrait être achevé d’ici le premier trimestre 2026 et son coût total est estimé à 60 M USD. A noter que le contrat porte exclusivement sur les stations, les pipelines feront l’objet d’un autre appel d’offres.
Koweït
L’excédent courant koweïtien a baissé de 19,3 Mds KWD (34,5% du PIB) en 2022 à 15,8 Mds KWD (31,5% du PIB) en 2023. Cette baisse s’explique par des cours du pétrole et un volume de production plus faibles. Le déficit de la balance des services s’est creusé pour atteindre 5,8 Mds KWD, notamment avec l’augmentation du tourisme koweïtien à l’étranger. Les réserves restent stables et importante (14,6 Mds KWD) et peuvent couvrir plus de 3 mois d’import de biens et services.
Les exportations du Koweït vers la Chine sont en baisse de 47% au premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier, d’après les chiffres du gouvernement chinois. Elles s’établissent désormais à 2,55 Mds USD, contre 4,85 Mds USD l’an passé. Le Koweït a importé pour 1,07 Mds USD depuis la Chine sur la période, en baisse de 18% en glissement annuel.
La NBK est la première banque du Koweït à rejoindre le partenariat PCAF (partenariat pour la comptabilisation carbone). Ce partenariat mondial, incluant pour l’instant 6 banques de la région Afrique du Nord-Moyen-Orient, vise à aider ses membres à mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre liées à leurs prêts et à leur portefeuille d’investissement.
Oman
La croissance du PIB réel du Sultanat d’Oman a atteint +1,3% en 2023, à 38,3 Md OMR (soit 99,6 Md USD). Selon le National Center for Statistics and Information, si le secteur pétro gazier continue de représenter un tiers de la VA du PIB réel omanais, ce dernier a relativement stagné (+0.3% en g.a). Cette stagnation s’explique en partie par la baisse de la production, couplé à un prix du baril plus bas, suite aux engagements omanais dans le cadre de l’accord OPEP+. Les activités non-pétrolières ont enregistré une croissance de +2,4%. Dans le détail, le secteur tertiaire, qui représente 18,4 Md OMR – soit 48% du PIB, a été porté par les activités financières et d’assurance (+8%) et de transports et de stockage (+4,8%). A noter que les activités de services des administrations publiques ont atteint 3,5 Md OMR en 2023. Le secteur industriel représente 21% avec notamment la part belle à la construction (5% de la VA du PIB réel) la fabrication de produits chimiques (3,3%).