Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

L'Humain, Capital

Graph

New World Wealth au sein du Henley Private Wealth Migration Report 2024

Le rapport Henley Private Wealth Migration 2024 prévoit que les Émirats Arabes Unis seront au premier rang des pays accueillant en 2024 les flux migratoires nets de millionnaires. Cela sera un driver essentiel pour la croissance de secteurs spécifiques tels que le luxe, l’immobilier ou encore les services bancaires. En effet, de tels flux migratoires, sur les segments les plus aisés de la population mondiale, ont tendance à contribuer positivement à la croissance davantage via la consommation que le facteur travail.

Or, historiquement les flux migratoires ont contribué à la croissance des pays du CCEAG en important massivement le facteur travail. La prédominance des étrangers dans la main-d'œuvre de ces économies en est une caractéristique très particulière, qui a de nombreuses conséquences macroéconomiques qu’il nous appartient ici d’analyser brièvement.

Le facteur travail est largement dominé au sein du Golfe par une main d’œuvre bon marché. Cette situation n'est pas sans avantages et vient juguler les risques d’inflation puisqu’en pratique la boucle prix/salaire – à savoir le phénomène d’entraînement réciproque entre les augmentations de salaires et l’augmentation du niveau des prix – ne se vérifie pas face à l’abondance des travailleurs migrants.

De surcroît, le coût de la main d’œuvre favorise essentiellement la compétitivité-prix des entreprises du CCEAG. Ainsi, l'inflation au sein du CCEAG a été nettement plus faible que la moyenne des économies de marché avancées et émergentes : en moyenne respectivement de 4,2 % contre 7,5 % respectivement en 2022. La flexibilité géographique de cette main d’œuvre s’est enfin révélée être un facteur de résilience pour les économies du CCEAG lors de chocs à l’instar du Covid.

En revanche, les migrations de travailleurs dans la région n'ont cessé d'augmenter jusqu’à atteindre récemment des niveaux importants : les non-nationaux représenteraient aujourd’hui près de 95 % de la main-d'œuvre au Qatar et aux Émirats arabes unis, 75 % de la main-d'œuvre en Arabie saoudite, et 63 % de l'emploi total à Bahreïn. Les économies du CCEAG ont alors développé une certaine dépendance à l'égard du recours massif à la main-d'œuvre étrangère, ce qui a eu pour effet d'exacerber la concurrence salariale sur fond de compétition entre les économies de la région et d'encourager la main-d'œuvre étrangère à adopter des comportements de mercenaires.

Selon l’Organisation Internationale du Travail, entre 2010 et 2022, la croissance de la productivité a diminué de 0,8 % dans les pays du CCEAG. En comparaison, dans les pays émergents et en développement d'autres régions, elle a augmenté en moyenne de 3,1 % au cours de la même période, tandis que dans les économies avancées, elle a augmenté de 1 %, la moyenne mondiale enregistrant une hausse de 2,1 %. Les principales raisons de ces tendances à la baisse dans la région tiennent au manque de diversification économique avec une dépendance à l'égard des secteurs à faible productivité, la difficulté d'investir les gains fiscaux dans la promotion de la croissance de la productivité et le manque d'investissement dans la qualification de la main-d'œuvre pour répondre aux nécessaires transformations de l’économie.  En outre, le taux de turnover est particulièrement élevé localement.  Selon une étude mondiale de McKinsey, les salariés interrogés dans le CCEAG sont plus de deux fois plus nombreux à faire part de leur intention de quitter leur emploi que les salariés du monde entier (36 % contre 16 %) en fonction de facteurs décisifs qu’ils définissent comme spécifiques à la région à l’instar des conditions matérielles d’expatriation et la compétition entre talents.

Au regard des ambitions économiques à l’œuvre au sein du Golfe, il existe ainsi de nombreux défis en matière de politiques de l’emploi afin de réduire la dépendance à la main d’œuvre étrangère.  C’est l’objet des efforts de "nationalisation" de la main-d'œuvre qui se déclinent dans chacun des pays et visent à limiter l'offre de travailleurs étrangers et à augmenter la demande de main-d'œuvre nationale notamment dans le secteur privé.  Si ces politiques s’avèrent nécessaires, elles doivent veiller à ne pas nuire à l’attractivité.  Certaines approches à l’instar de la Bahrainisation tentent de ménager les différentes contraintes en créant de nombreuses incitations pour les entreprises privées et en finançant les politiques éducatives.

Si ces économies continueront à recourir à la main-d'œuvre étrangère, ce sont surtout les mesures visant à accroître la productivité du travail qui s’avéreront déterminantes. La mise en œuvre de l'IA contribuera sans doute à réduire la dépendance de ces pays à l'égard de la main-d'œuvre étrangère. A plus long terme, la contribution du capital humain aux économies du CCG ne sera pas entièrement libérée tant que la qualité de l'éducation ne sera pas améliorée. Selon la Banque Mondiale, la qualité de l'éducation dans la région est la principale raison pour laquelle un enfant né aujourd'hui dans le CCEAG ne devrait atteindre que 62 % de sa productivité potentielle. L’investissement dans le capital Humain passera alors nécessairement par l’éducation.

 

Luidgy Belair, Attaché Macroéconomique et Financier

Pétrole et gaz

Brent : 05/07/2024 à 12h00 GST : 87,5 USD/Bbl

 

petrol

 

Le baril a poursuivi son envolée cette semaine, porté par les courants ascendants de l’incertitude géopolitique mondiale, et par des données de consommation exceptionnelles publiées par l’IEA mercredi. Désormais établi bien au-delà de 87$, il pourrait continuer à progresser dans les prochains jour. Les investisseurs maintiennent cependant une certaine caution, observant avec attention la situation à Gaza, et les résultats des élections anglaises et françaises.

 

La prime de risque géopolitique n’en finit pas de grossir : non seulement les tensions se multiplient, mais elles menacent de plus en plus les approvisionnements en pétrole. Au Moyen-Orient, les maigres avancées dans les négociations avec le Hamas arrivent au moment où la pression monte au sud du Liban. Après une frappe ayant tué un général du Hezbollah, plusieurs centaines de missiles ont été lancés sur Israël, entraînant une réplique aérienne de Tel-Aviv. La situation n’a pas dégénéré au-delà ce vendredi, mais elle est précaire et menace la région d’un embrasement délétère. Toute contagion du conflit pourrait compromettre les approvisionnement, en impliquant l’Iran ou en générant une réplique Houthi en mer rouge. En Ukraine, les attaques sur les bases navales en Crimée par les forces ukrainiennes semblent porter leur fruits, et plusieurs sources annoncent une diminution drastiques des exportations de pétrole Russe en mer noire. En mer de Chine, Taiwan a dénoncé la saisie d’un de ses bateaux de pêches par la marine chinoise, et l’augmentation de l’activité militaire dans la région. Ces risques sur les zones de production et de transit de pétrole contribuent significativement à la hausse des prix du pétrole.

Les données de consommation ont également eu un rôle dans la hausse des derniers jours. En tête de liste, l’état des réserves de pétrole américains rapporté par l’IEA pour la semaine dernière : après un début de saison très lent, les stocks de brut ont chuté de 12,2 millions de barils alors que les experts n’en attendaient que 0,6 millions, ceux d’essence de 2,2 millions et de produits finis de 1,5 millions. Les américains partent enfin en vacances ! Les réserves s’établissent maintenant nettement en dessous des moyennes à 5 ans (-4%, -1%, -10%), et la reprise de la demande en carburant devrait soutenir la hausse des prix sur le reste de l’été.   

Cependant, tout n’est pas clair sur l’état de la demande. Les récentes données prédisent une hausse du chômage aux USA, qui sera confirmée dans la soirée, et dont l’effet n’est pas trivial. D’un côté, la perte d’emplois va contraindre la demande de ménages moins prospères. De l’autre, la tension sociale pourrait contraindre la FED à avancer sa coupe des taux directeurs et favoriser la demande en pétrole. Beaucoup d’incertitudes persistent à l’échelle mondiale, notamment lié aux cycles électoraux au Royaume-Uni, en France et à plus long terme aux Etats-Unis. Et certaines données restent franchement négatives, notamment la baisse des commandes industrielles en Allemagne.


Enfin, les tendances de long terme laissent douter d’un baril durablement supérieur à 90$ : si la demande en pétrole continuera à augmenter dans les prochaines années, c’est à un rythme réduit, et l’IEA prévoit même un peak oil demand en 2029. Alors que dans le même temps, la production ne fait qu’augmenter, notamment dans les pays hors OPEP+, bénéficiant notamment des développements technologiques qui font chuter les coûts d’exploitations de pétroles non conventionnels et offshore. Illustrant la pression vers le bas sur les prix que va causer cette nouvelle concurrence, l’Arabie Saoudite a annoncé réduire les prix de ses exportations de brut vers l’Asie (qui représente 80% de ses échanges), sous la pression de concurrents moins-disant auxquels elle ne veut pas céder les juteux marchés orientaux.

  Leith Pic, Analyste macroéconomique et financier

 

Brèves économiques 

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Aramco va acquérir une participation de 10 % dans une coentreprise de Renault et Geely. Le géant pétrolier saoudien va acquérir une participation de 10 % dans Horse Powertrain, une coentreprise de moteurs thermiques valorisée à 7,9 Md USD. Renault et Geely détiendront chacun environ 45 % de Horse Powertrain, qui fournira des moteurs à essence, des systèmes hybrides et des boîtes de vitesses. Luca de Meo, PDG de Renault, a décrit l'accord dans un communiqué comme la création d'une "équipe de rêve" qui "réinventera" l'avenir des technologies des moteurs à combustion et des technologies hybrides

Le PIF annonce un bénéfice de 36,8 Md USD pour 2023, après une perte de 15,6 Md USD en 2022. En 2023, le fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), a enregistré un bénéfice de 36,8 Md USD, après une perte de 15,6 Md USD en 2022. Les revenus totaux du fonds ont doublé sur la période pour atteindre 88,3 Md USD en 2023, tirés par la hausse des revenus des activités d’investissement qui se sont élevés à 25 Md USD, contre -11 Md USD en 2022. Le montant total des emprunts est passé de 85 Md USD en 2022 à 125 Md USD en 2023.

Energie, Industrie & Services

Le Ministre saoudien de l’Energie annonce la découverte de 7 gisements de pétrole et de gaz. Le Prince Abdulaziz bin Salman, Ministre de l’Energie, a annoncé la découverte de sept gisements de pétrole et de gaz principalement à l’Ouest et au Sud du Royaume. Il a déclaré que l’entreprise nationale, Saudi Aramco, avait découvert :

  • Ladam et Al Farouk : deux champs de pétrole non conventionnel découverts dans la province orientale
  • Unayzah B/C : un réservoir de pétrole découvert dans le champ de Mazalij, à l’Ouest du pays
  • Al Jahaq et Al Katuf : deux gisements de gaz dans le Sud du pays
  • Hanifa et Al Fadhili : deux réservoirs de gaz découverts dans le champ d’Asikra.

Le potentiel de production de ces gisements serait de 11 000 barils per day (bpd) supplémentaires de pétrole et de 20 M square cubic feet per day (scfpd) de gaz. Le pays produit actuellement 9 M bpd de pétrole et 20 Md scfpd. Aramco arrive par ailleurs en tête de la liste des plus grandes compagnies pétrolières au monde en termes de réserves prouvées avec une estimation à près de 260 Md de barils équivalent pétrole (boe). On retrouve ExonMobil en deuxième position de ce classement avec 18 Md boe, suivi de Chevron avec 11 Md boe, et de TotalEnergies 10 Md boe.

Saudi Aramco a annoncé avoir finalisé les accords relatifs à Jafurah-2 et MGS-3 en attribuant des contrats d’une valeur de 25 Md USD. La société a conclu 16 accords pour Jafurah-2 pour un montant total de 12,4 Md USD ; et quinze autres d’une valeur de 8,8 Md USD pour MGS-3. En plus de cela, 23 contrats d’installation de gaz d’une valeur de 2,4 Md USD et 13 contrats de raccordement pour 1,6 Md USD ont été attribués. Ces deux projets s’inscrivent dans la stratégie du groupe visant à étendre son activité dans le domaine du gaz et augmenter sa production de 60 % d’ici à 2030 (par rapport aux niveaux de 2021). Les réserves du champ de gaz non conventionnel de Jafurah sont estimées à 229 000 Md scfpd et Aramco y envisage un investissement total de 100 Md USD pour atteindre une production de 2 Md de scfpd d’ici 2030.

SPPC signe des contrats d’achat d’électricité pour trois nouveaux projets solaires d’une capacité combinée de 5,5 GW dans le cadre de son Programme national pour les énergies renouvelables (NREP). La Saudi Power Procurement Company (SPPC) a finalisé les accords d’achat d’électricité avec ACWA Power, Water & Electricity Holding (Badeel, filiale à 100 % du PIF), et Aramco Power pour un montant total de 3,3 Md USD. Les projets solaires sont les suivants : Haden et Al Muwaih, tous deux situés dans la région de La Mecque, avec une capacité de 2 GW chacun ; et Al Khushaybi dans la province de Qassim et d’une capacité de 1,5 GW. Pour mémoire, l’Arabie saoudite souhaite atteindre une capacité de 130 GW d’énergie renouvelable d’ici 2030 et diversifier ainsi son mix énergétique. Depuis le lancement du programme en 2018, 21 projets ont été attribués, représentant une capacité totale de 19 GW. Actuellement, sept projets totalisant 4,1 GW sont opérationnels et raccordés au réseau, tandis que huit projets d’une capacité totale de 8,2 GW sont en cours de construction et six projets totalisant 7 GW sont en phase finale de clôture financière

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

L'émirat de Dubaï déploie un plan d'incitation de 6,8 milliards de dollars pour attirer des investissements étrangers. Les mesures, qui entendent convaincre les entreprises de s'installer à Dubaï en exacerbant les avantages comparatifs de la ville et de sa situation géographique, devraient s'étaler sur 10 ans. L'objectif annoncé est d'attirer plus de 170 Mds de dollars d'investissements d'ici à 2033 pour faire de Dubaï l’une des trois villes les plus dynamiques économiquement d’ici 10 ans. L’émirat dévoile également son Dubaï Economic Model, chargé d’aligner le développement de la ville à ses objectifs ambitieux.

ADNOC et la Japan Bank for International Cooperation (JBIC) ont signé un accord de facilité de financement vert d’une valeur de 3 milliards de dollars. L’entreprise pétrolière d’Abu Dhabi a annoncé que ces fonds contribueront à sa décarbonisation et ses initiatives de transitions énergétiques, notamment les objectifs annoncés de réduire son intensité carbone de 25% d’ici à 2030 et d’investir 23 milliards de dollars dans des énergies propres innovantes (hydrogène, géothermie, technologies de capture du carbone). La facilité de crédit offerte par JBIC fait partie de son programme d’action globale pour la réconciliation de la croissance et de la préservation de l’environnement (GREEN), qui est partiellement soutenu par les banques commerciales japonaises.

Le gestionnaire d'actifs français AXA Investment Managers va ouvrir un bureau au sein d'Abu Dhabi Global Market pour développer sa présence au Moyen-Orient. L’entreprise française s’installe dans la région pour lever du capital dans les actifs privés et alternatifs et améliorer son service client local. Géant plus de 184 milliards d’euros mondialement, le fonds français ouvre ainsi son 16ème bureau international, avec des investissements spécialisés dans l’immobilier, le crédit alternatif, les infrastructures et l’investissement à impact. ADGM a accueilli 107 gestionnaires d'actifs au premier trimestre 2024, triplant les actifs détenus par ses membres.

Abu Dhabi Islamic Bank a constitué un portfolio d’investissements verts de 1,5 milliards de dollars en 2023. Le dernier rapport ESG de la banque révèle qu’elle a également émis le plus important sukuk vert jamais émis par une banque, d’une valeur de 500 millions. L’entreprise a également réduit ses émissions de scope 1 de 65%, et s’est fixé des objectifs de neutralité carbone en scope 1 et 2 pour 2030. Elle n’a cependant pas précisé de tels objectifs pour ses émissions de scope 3, qui représente la majeure partie des émissions associées au système bancaire.

Energie, Industrie & Services

Une société émirienne et deux françaises vont déposer des offres finales pour acheter la société espagnole d'énergies renouvelables Saeta Yield. China Three Gorges, la société émirienne Masdar et les sociétés françaises Engie et Total sont en concurrence pour le rachat de Saeta Yield, détenue par le fonds canadien Brookfield, est estimée à 1,7 Md EUR (1,82 Md USD). L’entreprise espagnole est spécialisée dans les énergies renouvelables, opérant plus de 1,2 GW de projets éoliens, solaires et géothermiques en Espagne et au Portugal. 

Adnoc Logistics and Services (ADNOC L&S) a attribué aux chantiers navals sud-coréens des contrats de construction d'une valeur de 9,2 Mds AED (2,5 Mds USD) pour la construction de nouveaux transporteurs de gaz naturel liquéfié. Samsung Heavy Industries et Hanwha Ocean ont chacun obtenu des contrats pour la construction de quatre navires.

La société Ghitha Holding, basée à Abu Dhabi, va acquérir le volailler saoudien Arabian Farms. Ghitha a informé l'Abu Dhabi Securities Exchange (ADX), qu'elle payait 240 M AED (65,3 M USD) pour l'entreprise saoudienne. Fondée en 2002, Ghitha Holding est une société de commerce et de distribution dont le portefeuille de filiales est distribué sur un large éventail de secteurs agro-alimentaire .Fondée en 1978, Arabian Farms est bien connue pour sa marque de produits avicoles Saha, largement disponible dans les épiceries de l’Arabie et des Émirats arabes unis. La société produit plus de 270 M d'œufs par an et plus de 8,7 M de volailles.

Qatar

Macroéconomie & Finance

La capitalisation totale des sociétés cotées à la bourse de Qatar (QSE) atteint près de 172 Mds USD en 2023 (+2,7% en g.a.), selon le dernier rapport annuel du gendarme des marchés financiers qatariens, Qatar Financial Market Authority (QFMA). Par ailleurs, les marchés financiers de l’Émirat ont entamé au cours de l’année 2023 une timide reprise après avoir sévèrement dévissé pendant l’année 2022. Ainsi l’indice général QSE a enregistré une croissance d’1,4% en 2023, à la suite d’un recul de 8,13% en 2022. L’année 2023 a également été marquée par une augmentation nette des acquisitions de valeurs boursières qatariennes par les non-qatariens, à hauteur de 467 M USD, portant la part détenue par les non-qatariens à 15,2% de la capitalisation totale de la place de Doha. QSE réalise néanmoins une performance en demi-teinte, et ce malgré l’augmentation du nombre d’entreprises cotées de 47 à 51 (3 entrées en bourse, un transfert du marché du capital risque au marché principal) : la valeur des actifs échangés s’est établie à 34,4 Mds USD, en baisse de 21,89% en glissement annuel

Energie Industrie & Services

La part des énergies renouvelables dans le mix électrique qatarien atteindra 18% à horizon 2030. C’est ce qu’affirme le directeur de la planification de la production chez Kahramaa, le propriétaire et opérateur public du réseau de distribution d’électricité et d’eau au Qatar. L’Emirat ambitionne de générer 4 GW d’électricité d’origine renouvelable à partir de projets énergétiques centralisés et 200 MW à partir de projets distribués. A l’heure actuelle la part des énergies renouvelables dans le mix électrique est estimée à 5% et repose sur les 800 MW produits par la centrale photovoltaïque d’Al Kharasaah. L’Emirat a annoncé la construction de deux centrales photovoltaïques d’une capacité combinée de 880 MW et l’introduction de programmes attractifs de financement d’énergies renouvelables. L’électricité ne représente cependant que 18% de la consommation d’énergie du pays : les renouvelables ne représenteraient donc en 2030 que 3% du mix énergétique total.

Qatar Airways (QA) annonce un profit record d’1,7 Md USD pour l’exercice comptable 2023-2024. En effet, QA affiche sa meilleure performance financière en 27 ans d’opération, avec un revenu total s’élevant à 22,2 Mds USD (+6% en g.a.) et des profits en hausse de 39% en g.a. Plusieurs facteurs sont à la base de cette performance historique de QA : l’augmentation à 40 millions du nombre de passagers transportés (+26%), l’augmentation des heures de vols (+21% en g.a.), un taux de remplissage à un niveau historique des appareils (83%), l’élargissement du nombre de destinations, alors que la part de marché de QA Cargo reste quasi-stable (+0,04% en g.a.). Dans le sillage de la réalisation de son objectif de relier 255 destinations à horizon 2030, QA a, au cours de l’exercice comptable 2023-2024, ajouté Al Ula, Neom, Tabuk, Lyon, Toulouse, Medan et Trabzon à ses dessertes, tout en reprenant les liaisons avec 14 destinations prisées, telles que Bahreïn, Nice, Ras Al Khaimah et Marrakech.

Le ministère des Municipalités réduit les loyers sur les parcelles de la zone industrielle jusqu’à -90%, selon le type d’activité auxquelles elles sont consacrées. Ainsi, l’arrêté fait passer de 27,5 USD/an/m2 à 2,75 USD /an/m2 le loyer sur les parcelles consacrées aux activités commerciales, de 5,5 USD/ an/m2 à 1,37 USD/an/m2 le loyer sur les parcelles consacrées aux activités logistiques et de 2,75 USD/an/m2 à 1,37 USD/an/m2 le loyer sur les parcelles consacrées aux activités industrielles. Cette décision suit de quelques jours seulement celle prise par le ministère du Commerce et de l’Industrie (MoCI) de réduire jusqu’à -90% les frais sur les démarches administratives des entreprises, visant toutes deux à encourager la création d’entreprises locales, l’installation d’entreprises étrangères, ainsi que la croissance des entreprises établies.

Koweït

Le secteur non-hydrocarbure du Koweït continue de croitre. Le score de PMI pour le mois de juin indique une expansion en s’établissant à 51,6, en léger ralentissement par rapport à mai (52,4). Les créations d’emploi ont également atteint des niveaux records, sans toutefois parvenir à combler parfaitement les besoins suscités par la reprise de l’activité. L’augmentation des dépenses marketing a été un des facteurs déterminants d’augmentation de la demande, mais elle a aussi limité l’impact sur les coûts de production du ralentissement de l’inflation.

Oman

L’inflation à Oman s’établit à +0,9% en mai 2024 par rapport à mai 2023, en légère hausse par rapport au chiffre d’avril (+0,4%). Les prix alimentaires ont été le principal poste d’augmentation, avec +3,8%, suivis par la santé à +2,4%, tandis que la plupart des autres postes sont restés stables. Les transports ont même vu leurs prix diminuer de 1,6%. La situation est assez différente selon les gouvernorats, de +0,6% à Mascate jusqu’à 2,1% à North Al Sharqiyah.

Bahreïn

TotalEnergies et Bapco Energies s’associent dans le trading de produits pétroliers. Cette joint-venture marque une étape importante pour Bahreïn et permettra de booster le secteur énergétique à l’échelle nationale. TotalEnergies accompagnera Bapco dans l’optimisation de sa raffinerie de Sitra, dont la modernisation est en cours. TotalEnergies apportera sa capacité mondiale d’approvisionnement en pétrole et en matières premières ainsi que son expertise en matière de raffinage. L’accord a été signé en présence de Patrick Pouyanné, Président-Directeur général de TotalEnergies, et Son Altesse Sheikh Nasser bin Hamad Al Khalifa, représentant du Roi du Bahreïn pour les œuvres humanitaires et la jeunesse et Président de Bapco Energies. Le partenariat, qui devrait débuter en juillet 2024, permettra également à Bapco de saisir de nouvelles opportunités de marché, d’améliorer ses stratégies commerciales et élargir sa portée et son influence sur le marché mondial