Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen....

La raison du marché est-elle toujours la meilleure ? 

En 2022, les subventions aux combustibles fossiles s’élevaient à 7 000 milliards de dollars, selon le FMI qui, au-delà de la sous-facturation des coûts d’approvisionnement, intègre dans son calcul la dimension implicite du coût climatique. En tête du classement mondial, on retrouve l’Arabie Saoudite, dont les subventions accordées au secteur de l’énergie représentaient 27 % du PIB, soit 7 000 dollars par habitant. La part explicite représentant la moitié soit près de 130 milliards de dollars, cela nuance les inquiétudes sur le déficit saoudien.

La philosophie dominante à l’œuvre au sein du CCEAG, en matière de tarification de l’énergie notamment, est née pendant le boom pétrolier des années 1970, dans un contexte cumulant l’excédent des recettes publiques à une population moins nombreuse et moins aisée qu’aujourd’hui. L'électricité subventionnée était un moyen efficace de canaliser une partie de l'excédent vers l'industrie et les citoyens. L’abondance d'hydrocarbures a conduit les responsables politiques à considérer le carburant comme un moyen essentiellement gratuit d'améliorer la qualité de vie et le bien-être des citoyens, de créer des richesses et de développer l'économie nationale.

Aujourd'hui, les subventions, omniprésentes, ne sont pas exemptes de critiques pour les biais de comportement qu’elles ont pu créer. En matière énergétique premièrement et en maintenant les prix artificiellement bas, elles ont réduit la motivation des utilisateurs finaux à devenir plus efficaces dans leur consommation d'énergie et ont affecté les choix dans la conception du réseau électrique et de l'équipement de consommation d'électricité. En 2020, on estime que les subventions à l'électricité ont coûté, à elles seules, aux pays du CCG plus de 120 milliards de dollars au cours des 20 dernières années, d’après une étude de PwC. Le maintien, sur leur périmètre actuel, de ces politiques jusqu'en 2030 coûterait 150 milliards de dollars supplémentaires en raison de l'augmentation de la demande.

Or, la volonté d'industrialiser les économies du CCG et d'implanter des chaînes d'approvisionnement dans la région, ainsi que l'électrification croissante des processus industriels, font grimper en flèche la demande d'électricité dans l'industrie. Dans le même temps, la croissance démographique et l'amélioration de la qualité de vie dans le contexte d’un climat péninsulaire rigoureux se sont traduites par une demande résidentielle en constante augmentation pour des systèmes de climatisation et de réfrigération.

Des réformes de la tarification de l'électricité paraissent aujourd’hui souhaitables pour rendre les systèmes électriques économiquement viables tout en contribuant à la croissance de la base industrielle de la région. Pour atteindre ce double objectif, les tarifs doivent refléter plus fidèlement les coûts sous-jacents que les différents types d'utilisateurs font peser sur les systèmes électriques, ce qui favoriserait par exemple les investissements en matière d’efficacité énergétique.

Divers mécanismes de contrôle des prix s’appliquent également aux denrées alimentaires, notamment par les tarifs de l'énergie et de l'eau fournies à la production agricole nationale et par les subventions accordées aux négociants de produits importés, principalement la viande. L'argument économique classique contre l'utilisation de telles subventions tient en ce qu'elles provoquent nécessairement un décalage entre les prix et les coûts de production. Ce faisant, elles peuvent fausser les signaux de marchés et détourner les ressources des entreprises vers des usages moins productifs.  Si les subventions profitent à certaines entreprises plutôt qu'à d'autres, elles tendent à étouffer l'innovation et forcer les entreprises efficaces à sous-traiter ou à quitter complètement le marché. Cela peut à son tour réduire la productivité globale.

Certes, le tableau est loin d’être monochrome et des réformes, longtemps jugées difficilement réalisables, ont été entreprises ces dernières années. Ainsi, les Émirats arabes unis se sont largement départis des subventions à la pompe en 2015. Ils ont libéralisé les prix des carburants en 2015 pour leur permettre d'évoluer en fonction du marché. L'essence reste bon marché par rapport aux normes mondiales, mais elle est 30 % plus chère qu'en Arabie saoudite et près de 150 % plus chère qu'au Koweït. La plupart des États du Golfe ont laissé augmenter les prix de l'électricité et de l'eau, qui étaient auparavant bien inférieurs aux prix du marché. Oman, qui n'avait pas modifié ses tarifs d'électricité depuis 33 ans, a supprimé le tarif réduit accordé aux citoyens : ils paient désormais le même prix que les expatriés. Ces changements ont eu un impact réel. Le budget saoudien de 2012 prévoyait que les sources non pétrolières contribueraient à moins de 8 % des recettes totales. Dix ans plus tard, malgré la flambée des prix du pétrole, ce chiffre atteignait 31 %.

Si établir des tarifs reflétant plus fidèlement les coûts permettrait aux pays du Golfe de se départir (en partie) de leurs contradictions sur le climat, cela représentera néanmoins un défi social pour les pays du CCEAG tant ces subventions ont contribué à fonder le contrat social.

Adèle Grenaille, Adjointe au Chef du service économique régional

Luidgy Belair, Attaché macroéconomique et financier

 

Pétrole et gaz

Brent : 03/05/2024 à 12h00 GST : 83,7 USD/Bbl

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Les prix du baril se sont effondrés cette semaine de plus de 4 dollars, entraînés par l’espoir croissant d’un cessez-le feu à gaza qui a sévèrement amputé la prime de risque du Brent et révélé une situation économique moins favorable à la reprise de la demande en pétrole que prévu.

La cause principale de la chute du baril cette semaine est la perspective enfin tangible d’un accord entre Israël et le Hamas pour établir un cessez-le feu à Gaza. L’Egypte a en effet joué un rôle de médiateur pour amener les deux parties autour de la table, soutenue par les Etats-Unis qui ont urgé le Hamas à accepter un cessez-le-feu, et annoncé « avoir de l’espoir » quand au résultat de ces pourparlers. La prime de risque liée aux possibilités d’embrasement de la région (et donc de restriction de la production) s’est très rapidement réduite à peau de chagrin, faisant chuter les prix et permettant aux analystes de se recentrer sur les fondamentaux économiques.

Sur ce front, le prix du Brent n’a pas résisté à un examen de la demande mondiale. Les prévisions de demande en pétrole très audacieuses de l’OPEC+, et celles tout de même relativement optimistes de l’IEA, ont perdu en crédibilité après les récentes annonces de la FED : après avoir maintenu les taux d’intérêt ce mercredi, celle-ci a laissé entendre qu’elle pourrait retarder les premières baisses, et avec elles la reprise de la croissance. Les données économiques européennes n’améliorent pas le tableau, le PMI ayant à nouveau chuté au mois d’avril (45,6 contre 46,1 en mars), indiquant une dégradation de l’environnement des affaires pour le 22ème mois consécutif.

Cette faiblesse de la demande en pétrole s’est également illustrée par l’augmentation des inventaires américains publiés par l’EIA, qui ont grimpé de 7 millions de barils, effaçant complètement la baisse de 6 millions de la semaine dernière. Les inventaires sont remontés à seulement -1% de la moyenne saisonnière : le marché n’est plus aussi tendu qu’il y a quelques semaines, pointant vers une baisse du déficit de production qui explique en partie la chute des prix. Ce constat est confirmé par l’étude du marché à terme, la backwardation continuant à s’atténuer légèrement.

En fin de semaine, les prix se sont stabilisés sous l’effet combiné de deux annonces qui visaient à préserver des prix relativement élevés. D’un côté, les Etats-Unis ont annoncé vouloir remplir leurs réserves stratégiques. Alors que le WTI avait suivi l’évolution du Brent et était passé en dessous des 80 USD, l’état a promis d’acheter du West Texas Intermediate à un prix de 79$, instaurant de fait une borne inférieure aux prix du WTI.

De l’autre, l’OPEC+ a annoncé que ses membres conserveraient les restrictions de production au second semestre si la demande ne reprend pas d’ici la réunion du 1er juin. L’Arabie Saoudite en particulier, dont le breakeven fiscal nécessite un prix de 96 USD, a tout intérêt à maintenir ces restrictions pour faire remonter artificiellement les prix. Seule une envolée au-delà de 90 USD, en cas de remise en cause des pourparlers à Gaza par exemple, serait de taille à les faire reconsidérer. 

Gaz Naturel (Henry Hub) 19/04/2024 à 12h00 GST : 2,04 USD/MMBtu

Gas 

Le gas naturel cette semaine est remonté à 2 USD/MMBtu, sous la double action d’un accroissement de la demande et d’une restriction des productions aux Etats-Unis, conséquence directe des faibles prix observés ces derniers mois.

Les prix du gaz sont légèrement remontés cette semaine, mais restent à un niveau très faible, le plus bas en termes réels depuis le début des échanges en 1990. L’accroissement de la demande au Henry Hub en Louisiane est principalement dû à une augmentation des exportations de LNG aux Etats-Unis, mais les analystes espèrent que l’arrivée de l’été permettra une reprise conséquente de la demande liée aux systèmes de climatisation.

La remontée des prix est plutôt liée à un phénomène prévisible : après des mois de prix exceptionnellement bas à cause d’un hiver 2023 très doux, la réaction des producteurs commence à se faire sentir. La plupart des entreprises de production de gaz on ainsi mis en pause l’installation de nouveaux puits et complexes gaziers. Aux Etats-Unis, le nombre de forages mensuels a ainsi diminué de 25% sur la période de Septembre 2023 à Février 2024, en comparaison du pic de Septembre 202, ce qui s’est accentué à partir de mars lorsque plusieurs producteurs ont annoncé ralentir davantage leur production pour faire baisser les inventaires et remonter les prix : seulement 108 puits creusés aux USA en avril 2024, le plus bas depuis la pandémie de COVID-19.

Leith PIC, Analyste macroéconomie et finance

Brèves économiques 

Péninsule Arabique

Plusieurs sources au sein de l’OPEC+ ont annoncé que le groupe pourrait étendre les restrictions volontaires de production de pétrole lors de sa réunion du 1er juin. La persistance de l’inflation aux Etats-Unis et la perspective de taux d’intérêts « higher for longer » avancée par la FED ont contribué à faire chuter les prix du baril. Or, les pays de l’OPEC+, et en premier lieu l’Arabie Saoudite dont le breakeven fiscal appelle un prix du baril de 96 USD, comptent sur des prix élevés du pétrole pour financer leurs larges projets d’infrastructures et leurs diversifications économiques. Les membres pourraient donc décider de poursuivre ces restrictions de production afin de maintenir le prix du baril. Pour rappel, les restrictions initiées à la fin 2022 concernent aujourd’hui 5,86 millions de barils par jour, soit 5,7% de la demande mondiale : parmi ces restrictions, 2,2 millions bpd doivent être reconduites où non le mois prochain.

Arabie saoudite

Macroéconomie & Finance

Le PIF et BlackRock signent un accord pour la création d’une plateforme d’investissement de 5 Md USD en Arabie saoudite. Cette entité sera nommée « BlackRock Riyadh Investment Management ». L’équipe en charge de la gestion du portefeuille sera basée à Riyad et soutenue par la plateforme mondiale de gestion d’actifs de BlackRock. BlackRock Riyadh Investment Management lancera des stratégies d'investissement dans différentes catégories d'actifs pour le marché saoudien (marchés publics et privés). Le PIF prévoit de lever des fonds supplémentaires pour la plateforme auprès d'investisseurs locaux et internationaux.

Les autorités saoudiennes prévoient de porter les actifs sous gestion à 29,4 % du PIB en 2024. L'Arabie saoudite entend renforcer l'attractivité de sa bourse pour les investisseurs étrangers et vise une proportion de 17 % d'actions flottantes d'ici à 2024. La Saudi Capital Market Authority prévoit d'augmenter les actifs sous gestion à 29,4 % du PIB en 2024 en améliorant l'environnement d'investissement. Ces objectives s’inscrivent dans le Financial Sector Development Program.

Energie, Industrie & Services

L’Arabie saoudite et l’Union européenne renforcent leur coopération dans le domaine de l’énergie avec la préparation d’un protocole d’accord. Le ministre saoudien de l’Energie, le Prince Abdulaziz bin Salman, s’est entretenu avec le commissaire européen à l’Energie, Kadri Simson, afin de discuter des perspectives de coopération dans le domaine des énergies propres. Cette rencontre a eu lieu en marge de la réunion spéciale du Forum Economique Mondial à Riyad. Les deux ont échangé sur les perspectives et moyens de renforcer les liens bilatéraux, la promotion des énergies vertes ainsi que de faire avancer les objectifs de l’Accord de Paris et d’assurer la mise en œuvre de ceux de la COP28 qui s’est tenue à Dubaï l’année dernière. A l’issue de cet entretien, ils ont réaffirmé les objectifs communs suivants : accélérer les investissements privés dans le secteur des énergies renouvelables et coopérer sur l’interconnexion électrique ainsi que l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique.

Mawani annonce la première expédition de conteneurs du port commercial de Jubail vers le port sec de Riyad. L’interconnexion entre les liaisons maritimes et ferroviaires saoudiennes s’améliorent avec l’entrée en service du transport de conteneurs entre le port commercial de Jubail et le port sec de Riyad. Ce nouveau transit découle d’une collaboration entre l’Autorité portuaire saoudienne (Mawani), la Saudi Railway (SAR) et l’Autorité fiscale et douanière saoudienne. Cette opération s’inscrit dans le cadre du National Industrial Development and Logistics Program (NIDLP) qui a pour objectif de faire de l’Arabie saoudite un véritable hub et d’améliorer la connectivité intra et internationale. La stratégie vise aussi à améliorer la place du pays dans les classements internationaux comme l’indice de performance logistique (LPI) de la Banque mondiale. L’Arabie, qui était 55eme sur 139 en 2018, se positionne désormais à la 38ème place, et ambitionne de se positionner parmi les 10 premiers pays du classement d’ici 2030.

Le géant saoudien Aramco et la société chinoise Rongsheng envisagent la création d’une joint-venture dans le domaine de la pétrochimie. Les investissements saoudo-chinois devraient se renforcer avec la prochaine création d’une joint-venture entre Aramco et Rongsheng Petrochemicals au sein de la raffinerie Saudi Aramco Jubail Refinery (SASREF). Située dans la ville industrielle de Jubail, à l’Est du pays, cette installation produit chaque jour 305 000 barils de pétrole par jour. Pour mémoire, Aramco avait acquis, en juillet 2023, une participation de 10 % dans Rongsheng par l’intermédiaire de sa filiale Aramco Overseas. L’entreprise saoudienne renforce ainsi davantage sa présence sur les activités aval en Chine et plus globalement en Asie, ce qui lui permet de sécuriser davantage de parts de marché auprès de ses plus grands acheteurs. Aramco exporte en effet une part importante de son pétrole brut et ses produits raffinés et chimiques vers l’Asie. En 2022 et 2023, les clients asiatiques, y compris les raffineries affiliées, ont acheté respectivement 79 % et 82 % des exportations de pétrole brut de l’Arabie.

 

Émirats arabes unis

Macroéconomie & Finance

La Banque Centrale des Emirats Arabes Unis a confirmé ce mercredi conserver le taux de base à 5,4%. Ce taux applicable aux facilités de dépôt à un jour agit à la fois comme signal de la politique monétaire et comme plancher effectif des taux d'intérêts dans le marché monétaire émirien. Le taux d'emprunt de liquidités à court terme est également préservé à 0,05% au-dessus du taux de base pour toutes les facilités de crédit permanentes.

La décision fait directement suite à l'annonce par la FED du maintien de son taux d'intérêt sur les réserves excédentaires : le dirham étant directement indexé sur le dollar, la politique monétaire de la CBEAU doit suivre celle de la FED. La décision de la FED était déjà une certitude depuis plusieurs mois : la plupart des acteurs espèrent une première réduction des taux d'intérêt au plus tôt à la fin de l'été, que les mauvais chiffres d'inflation de mars aux Etats-Unis semblent encore repousser. La situation de higher for longer risque donc de perdurer, et la CBEAU contrainte de suivre ces politiques restrictives pour la consommation et l'investissement, alors même que les EAU affichent une très belle performance dans la lutte contre l'inflation (1,6% en 2023)

ADQ a émis 2,5 milliards de dollars d'obligations sur le London Stock Exchange. L'opération de diversification des sources de financement vise à alimenter les plans de croissance stratégique du fonds. L'émission a été bien reçue, ayant été sursouscrite plus de 4,4 fois, les investisseurs faisant confiance à la solidité de l'économie de l'émirat et aux perspectives de croissances d'ADQ, dont les actifs atteignent presque 200 milliards USD.

Cette opération est une démonstration supplémentaire de l'intérêt croissant des émirats pour les marchés obligataires : sans nécessité absolue de trouver des financements, leur présence sur les marchés de la dette est principalement une question de crédibilité et de présence.

Emirates Islamic a lancé Fractional Sukuk, un nouveau produit innovant destiné aux investisseurs. Cette offre exclusive permet aux clients d'accéder aux marchés internationaux des Sukuk avec un investissement minimum de 25 000 USD. Le marché international des Sukuk requiert généralement un investissement minimum de 200 000 USD, ce qui représente un défi pour les investisseurs particuliers qui souhaitent s'exposer aux marchés des Sukuk. Les investisseurs désireux d'accéder aux marchés des Sukuk avec des montants d'investissement plus faibles bénéficieront des Sukuk fractionnés conformes à la Charia, qui leur permettront de diversifier leur portefeuille d'investissement et de créer une source de revenus alternative.

Energie, Industrie & Services

Les Émirats arabes unis et l'Ukraine ont finalisé les termes d'un accord de partenariat économique global (CEPA) entre les deux nations, dernière étape en date des efforts déployés par les Émirats arabes unis pour porter la valeur du commerce extérieur non pétrolier à 4 000 milliards d'AED d'ici à 2031. La conclusion des négociations a été confirmée par la signature d'une déclaration conjointe du Dr Thani bin Ahmed Al Zeyoudi, ministre d'État au commerce extérieur, et de Yulia Svyrydenko, premier vice-premier ministre et ministre du développement économique et du commerce de l'Ukraine. Il soutiendra le redressement de l'Ukraine et la reconstruction d'industries et d'infrastructures clés, tout en contribuant à renforcer les chaînes d'approvisionnement de la région MENA pour les principales exportations telles que les céréales, les machines et les métaux.

 

Qatar

L’excédent commercial qatari atteint 4,8 milliards USD en mars 2024, en baisse de 17% par rapport à mars 2023. Les exports totaux de biens s’élèvent à 7,8 milliards USD, en baisse de 7,6 % par rapport à l’année précédente, tandis que les importations ont grimpé de 13,2 %. La différence s’explique principalement par une chute des exportations d’hydrocarbures entre les deux années. Les principales destinations d’exportation du Qatar sont la Chine (20,2%), l’Inde (15,3%) et la Corée du Sud (14,1%).

La construction du réservoir géant du terminal de Grain en Grande Bretagne, dédié à recevoir 7,2 Mt/an de GNL qatarien pendant 25 ans, devrait être mis en service dès la mi-2025. Plus grand terminal de gaz naturel liquéfié d’Europe, l’installation géante et stratégique pour la sécurité énergétique de la Grande Bretagne – avec la capacité de stocker et livrer un tiers de la demande britannique – et celle de l’Europe. L'aboutissement du réservoir britannique devrait coïncider avec la mise en service outre-Atlantique, au Texas, du terminal GNL de Golden Pass (capacité de 18 mtpa), que QE construit avec son partenaire Exxon Mobil. Golden Pass est la première installation de production de GNL du Qatar en dehors de ses frontières. La proximité de l'Europe laisse à penser qu'une partie de ses volumes pourrait aboutir à Grain. Un porte-parole d’Exxon Mobil a déclaré ce 29 avril que la première production de GNL de Golden Pass était bien attendue au premier semestre 2025

 

Bahreïn

Masdar et Bapco vont développer 2 GW de projets éoliens au Bahreïn. L’entreprise émirienne Masdar s’est associée au groupe étatique bahreïni Bapco pour installer à la fois des projets onshore et offshore dans le royaume, afin de diversifier le mix électrique du Bahreïn et lui permettre de s’approcher de ses objectifs de devenir neutre en carbone en 2060. Masdar apporte une expertise internationale dans le domaine éolien, ayant développé le plus grand parc éolien du Moyen-Orient avec la Dumat Al Jandal wind farm en Arabie Saoudite, et des capacités d’innovations démontrées dans le projet offshore London Array. Le Bahreïn produisait cependant 100% de son énergie à partir de sources fossiles en 2020 d’après l’IRENA : le chemin est encore très long avant d’atteindre les objectifs de décarbonations annoncés.

 

Koweït

Le Koweït et la Jordanie ont réaffirmé dans une publication jointe que le champ gazier offshore de Durra et ses ressources appartiennent au Koweït et à l’Arabie Saoudite seuls au regard du droit international. Le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a dénoncé cette déclaration conjointe, conseillant au Koweït de « cesser le battage médiatique » et indiquant « la volonté de l’Iran de poursuivre les discussions dans le respect des intérêts des différents acteurs ». Ce désaccord remonte à la découverte du champ à la fin des années 60, alors qu’il apporterait une réserve de 220 milliards de mètres cubes de réserves de gaz.

 

Oman

 

EDF signe un accord avec l’entreprise omanaise Hydrom pour augmenter la production d’hydrogène vert. Hydrom a en effet signé deux accords d’une valeur de 11 milliards de dollars pour la production de deux centrales, dont une avec l’entreprise française. Les accords amèneront à terme la production omanaise d’hydrogène à 1,38 millions de tonnes par an, et la production de la centrale conçue par l’énergéticien français devrait servir à la production d’ammoniac vert pour l’export. Oman se situe en effet au carrefour entre deux centres identifiés de consommation future de gaz verts, l’Europe et l’Asie, et développe en conséquence ses capacités de production mais également ses infrastructures logistiques pour profiter de cette position.