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Région

Vague de chaleur extrême en Asie du Sud-Est

La région connaît, pour la deuxième année d’affilée, une vague de chaleur extrême, avec des températures record allant jusqu’à 43°C. Engendré par El Nino, le phénomène devrait perdurer jusqu’à la mi-mai, début de la saison des pluies. Certains pays comme le Vietnam ont déjà déclaré l’état d’urgence pour plusieurs de leurs provinces menacées par les pénuries d’eau. Dans le delta du Mékong, le manque d’eau douce pourrait s’avérer délétère pour l’agriculture locale en raison de la sécheresse sur les hauts plateaux et d’une remontée anormale d’eau de mer vers l’amont du fleuve. En Birmanie, la chaleur aggrave la situation pour les civils confrontés à la guerre civile, alors que le pays compte déjà 2,6 millions de déplacés internes. Aux Philippines, la ville d’Iloilo a déclaré l’« état de catastrophe » et mis en place la distribution de rations d’eau aux habitants.

Les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN s’expriment sur la situation en Birmanie

Dans un communiqué de presse du 18 avril, les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade du conflit en Birmanie et ont exhorté « toutes les parties à cesser immédiatement la violence ». Après plusieurs jours de combat mi-avril, le groupe armé de l'Union nationale Karen (KNU) est parvenu à prendre le contrôle de la région de Myawaddy. Frontalière de la Thaïlande, la région est un carrefour d’échanges important où près de 1,1 Md USD de biens ont transité au cours des 12 derniers mois.

Indonésie

Augmentation du taux directeur de la banque centrale à 6,25%

Bank Indonesia a relevé son taux directeur de 25 points de base à 6,25% le 24 avril dernier, afin de stabiliser la roupie indonésienne. La dernière révision de son taux, à 6,00%, remontait à octobre dernier. Les taux de facilité de dépôt et de prêt ont également été augmentés à 5,50% et 7,00% respectivement. Ces mesures visent à contrer les sorties de capitaux de l'Indonésie s’élevant à 1,9 Md USD depuis le début de l'année, en réponse aux incertitudes sur les marchés mondiaux liées à la politique de taux de la Fed et aux tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient. Les réserves en devises s'élèvent à 140,4 Mds USD fin mars, soit 6,4 mois d'importations. Malgré une dépréciation de la roupie de 5,07% depuis le début de l'année, à date du 23 avril, la balance des paiements devrait rester stable, soutenue par un faible déficit du compte courant et un excédent persistant du compte de capital et financier.

Excédent commercial en hausse en mars

En mars, l'Indonésie a enregistré un excédent commercial de 4,5 Mds USD (contre 0,8 Md USD en février). A 22,4 Mds USD, les exportations indonésiennes au cours du mois de mars sont en recul par rapport à la même période l’an passé (-4,2%) mais ont augmenté de 16,4% en variation mensuelle. Les importations se sont établies à 18,0 Mds USD, enregistrant une contraction de 12,8% en g.a., qui touche toutes les catégories de biens, et de 2,6% par rapport à février 2024. Les principaux biens exportés comprennent l'huile de palme, le charbon et l'acier, stimulés par la demande de la Chine, du Japon, des États-Unis et de l'Inde. Les métaux ferreux et l'acier ont connu la plus forte croissance, suivis des graisses et huiles animales/végétales. La Chine est toujours le principal client de l’Indonésie, bien que les exportations vers la Chine enregistrent une diminution plus marquée que la tendance générale, à -16,3% en glissement annuel.

Augmentation de la dette extérieure de l’Indonésie

En février 2024, la dette extérieure de l'Indonésie a atteint 407,3 Mds USD, soit une augmentation de +1,4% en glissement annuel. Cette augmentation est due à l’accroissement de la dette du secteur public (gouvernement et banque centrale). La dette extérieure du secteur public (hors banque centrale) s’élève à 194,8 Mds USD (+1,3% en g.a.), principalement attribuable aux décaissements d’emprunts contractés auprès de prêteurs étrangers et destinés à financer divers programmes et projets gouvernementaux. La dette extérieure privée se stabilise à 197,4 Mds USD en février 2024, reculant de 1,3% en g.a. L’endettement extérieur de l’Indonésie reste soutenable, représentant 29,5% du produit intérieur brut, principalement composé de prêts à long terme, à hauteur de 86,9%.

Malaisie

Premières estimations de croissance à 3,9% au T1-24

Selon les premières estimations du Département des statistiques (DOSM), la croissance s’établit à 3,9% au T1 en g.a. (contre +3,0% au T4 2023).  Les services (59,4% du PIB, +4,4% en g.a.) sont les principaux contributeurs à cette hausse qui est soutenue par les activités de commerce, de transport et de services aux entreprises, devant les industries manufacturières (23,2% du PIB ; +1,9%). La plupart des autres secteurs ont également connu une expansion, notamment les industries extractives (6,5% du PIB, +4,9%), l’agriculture (5,8% du PIB, +1,3%) et la construction (3,9% du PIB, +9,8%).

Contraction de 46,5% de l’excédent commercial au T1

L’excédent commercial s’est réduit de 46,5% au 1er trimestre en g.a., s’établissant à 7,2 Mds USD, en raison d’une croissance plus modérée des exportations (76,7 Mds USD, +2,2% en g.a.) que des importations (69,5 Mds USD, +13,1%). Le secteur électrique et électronique (36,9% des exportations) et la filière huile de palme (6,9%) ont vu leurs ventes à l’international se contracter respectivement de 5,7% et 5,0%. Les exportations d’hydrocarbures et de produits pétroliers raffinés (17,5% du total) ont enregistré quant à elles une hausse de 2,7%. Les principaux clients de la Malaisie demeurent la Chine et Hong Kong (17,5% des exportations), Singapour (14,5%), les Etats Unis (11,6%), l’Union européenne (7,9%) et le Japon (6,6%). La hausse des importations est principalement portée par les produits électriques et électroniques (30,4% des importations, +15,5% en g.a.), ce qui laisse augurer un rebond des exportations de semiconducteurs compte-tenu du positionnement de la Malaisie en bout de chaîne de fabrication pour ces types de composants. Viennent ensuite les produits pétroliers raffinés (12,0% des importations, +19,8%), les produits chimiques (7,8% des importations, -2,7%) et les machines et équipements (7,6% des importations, +24,6%). Les principaux fournisseurs de la Malaisie sont la Chine (20,7% des importations), Singapour (12,2%), Taïwan (8,5%), les Etats Unis (7,6%) et l’Union européenne (7,2%).

TotalEnergies complète sa prise de contrôle de SapuraOMV

TotalEnergies a annoncé le 22 avril la signature d’un accord avec Sapura UpStream Assets en vue d’acquérir sa participation de 50% au capital de la co-entreprise SapuraOMV, un producteur et opérateur de gaz indépendant en Malaisie. D’un montant de 530 M USD, la transaction devrait être finalisée au 2nd semestre 2024.  Cette opération fait suite à la signature, le 31 janvier dernier, d’un premier accord avec l’autre actionnaire de SapuraOMW, la compagnie autrichienne OMV, portant sur l’acquisition de sa participation de 50% pour un montant de 903 M USD. Les principaux actifs de SapuraOMV sont ses participations opérationnelles dans le bloc SK408 (40%) et dans le bloc SK310 (30%) au large du Sarawak. Pour l’année 2023, la production journalière de SapuraOMV s’est élevée à 500 millions de pieds cubes de gaz naturel et 7 000 barils de condensats. SapuraOMV détient également des permis d’exploitation en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Mexique.

Singapour

BlackRock et Temasek lèvent 1,4 Md USD pour un fonds dédié à la décarbonation

BlackRock et Temasek ont annoncé le 25 avril avoir levé 1,4 Md USD lors de la clôture finale de leur fonds commun, Decarbonization Partners Fund I, bien au-dessus de l'objectif initial de clôture à 1 Md USD. Plus de 30 investisseurs institutionnels dans 18 pays, parmi lesquels des fonds de pension, des fonds souverains, des compagnies d'assurance ou bien encore des entreprises et des family offices, ont soutenu l’engagement initial de 600 M USD. Depuis sa création en 2022, ce fonds, qui respectera les principes de l’Article 9 du règlement européen sur la divulgation des informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR), a déjà investi dans sept entreprises. Ses investissements ont pour but de promouvoir la décarbonation, en utilisant par exemple des matériaux durables pour améliorer les performances des batteries Li-ion et en développant des technologies à hydrogène propre. 

L’inflation au plus bas depuis plus de deux ans

L’indice des prix à la consommation du pays a ralenti pour atteindre 2,7% le mois dernier en g.a., contre 3,4% en février. Ce chiffre est en deçà des 3,1% prévus par les économistes interrogés par Bloomberg. Il s’agit de l’inflation la plus basse enregistrée depuis septembre 2021. L’inflation sous-jacente, qui exclut à Singapour le logement et le transport privé, atteint quant à elle 3,1%.

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Trafic aérien supérieur au niveau pré-covid au T1-24

Porté par le marché chinois, l'aéroport de Changi a enregistré un record de trafic au T1 2024 par rapport aux niveaux prépandémiques. Près de 16,5 millions de passagers ont transité par le hub singapourien depuis le début de l’année, ce qui représente une hausse de trafic de 0,5% par rapport à la même période en 2019 (+27% en g.a.). L’exemption de visa pour les ressortissants chinois, entrée en vigueur en février dernier, y aurait fortement contribué. Changi Airport Group (CAG), qui exploite l’aéroport, avait par ailleurs lancé un appel d’offres en mars dernier afin d’étendre les infrastructures existantes par la construction d’un nouveau terminal (T5), dont les travaux s’étaleront entre 2025 et 2030.

Coopération avec l’Indonésie dans les EnR

Reçu cette semaine à Singapour par le Premier ministre Lee Hsien Loong, le ministre coordonnateur des Affaires maritimes et des Investissements indonésien, Luhut Binsar Pandjaitan, a fait part de son enthousiasme à renforcer la coopération de son pays avec la Cité-Etat. Les deux hommes se sont entretenus sur divers sujets au premier rang desquels le développement durable et les énergies renouvelables. Singapour et l’Indonésie souhaitent coopérer davantage dans le développement d'industries à faibles émissions carbone et le captage du carbone.

Vietnam

Interventions de la banque centrale pour stabiliser le taux de change

Le 23 avril, la SBV a prêté près de 1,4 Md USD à 9 banques via le canal OMO (Open Market Operation). Ces prêts, d’une durée de 14 jours, affichent un taux d’intérêt annuel de 4,25%, contre 4% auparavant. Il s’agit du plus haut taux enregistré sur le canal OMO depuis mi-2023. La SBV a également émis environ 85 M USD de bons du trésor, d’une durée de 28 jours au taux annuel de 3,73%. Par ailleurs, elle a réinjecté 146 M USD sur le marché suite à l’arrivée à l’échéance des bons du Trésor émis le 26 mars. Des économistes estiment que ces interventions de la SBV contribueront à assurer la liquidité du système bancaire et à réduire les pressions sur le taux de change USD/VND.

Revue à la baisse par Standard Chartered de sa prévision de croissance pour 2024

La banque a abaissé sa prévision de 6,7% à 6,0% en raison d’une croissance plus faible que prévue (5,7%) de l’économie vietnamienne au premier trimestre et des incertitudes quant à l’évolution du commerce mondial. Standard Chartered a également revu à la baisse le taux d’inflation à 4,3%, contre 5,5% précédemment, et estime que le taux d’intérêt sera maintenu à 4,5% jusqu’à la fin du troisième trimestre. L’excédent du compte courant du pays atteindrait 3,5% du PIB d’ici 2024, selon la banque.

Signes positifs sur le marché des obligations d’entreprises en mars

Selon Saigon Ratings, première agence de notation de crédit du Vietnam, environ 787 M USD d’obligations d’entreprises ont été émises au premier trimestre avec des durées de 3 à 5 ans. Bien que les émissions d’obligations au T1 aient diminué de 30% par rapport à la même période de l’année dernière, le volume de mars a triplé par rapport au montant des deux premiers mois. La plupart des obligations émises au T1 sont dans le secteur immobilier. Selon VIS Ratings, le marché s’est amélioré en mars grâce à la reprise de l’activité et à l’assainissement du marché obligataire. L’association vietnamienne des obligations estime en revanche que durant les 12 mois qui viennent, environ 15% des 9,2 Mds USD d’obligations arrivant à échéance présentent un risque élevé. 

Thaïlande

Approbation de la deuxième phase du projet ferroviaire sino-thaï entre Bangkok et Nong Khai

State Railway of Thailand (SRT) a approuvé ce mardi la deuxième phase d’une ligne de TGV thaï-chinoise de 607 km entre Bangkok et Nong Khai, près de la frontière avec le Laos. La première phase de ce projet relie Bangkok à Nakhon Ratchasima sur 250 km et devrait être terminée d’ici 2027. La seconde phase du projet, qui devra être soumise à l’approbation du ministre des Transports, reliera Nakhon Ratchasima à Nong Khai sur 357 km. La ligne, qui devrait être opérationnelle d’ici 2031 selon SRT, coûtera au total 341 Mds THB (9,2 Mds USD).

Revenus du tourisme en hausse pendant le festival de Songkran

Entre le 1er et le 21 avril s’est tenu le festival de Songkran dans tout le pays. Ce dernier aurait généré un revenu de 140 Mds THB (3,8 Mds USD). Durant cette période, près de 14 millions de thaïlandais ont voyagé, rapportant 50 Mds THB (1,4 Md USD). Du côté des touristes étrangers, 1,9 million ont voyagé pendant les 3 semaines du festival, soit 37,5% de plus que l’année précédente, avec en première position les touristes chinois, en hausse de 90% par rapport à 2023. Selon le ministre du Tourisme et des Sports, cette progression serait due aux mesures gouvernementales implémentées, à savoir les exemptions de visa ou encore l’organisation d’évènements de grande ampleur pour le festival.

Réduction des taux d’intérêt des banques privées à la demande du gouvernement

La Thai Bankers Association (TBA) a annoncé que les banques privées réduiraient leurs taux d’intérêt de 25 points de base pour les PME et les particuliers, pour une durée totale de 6 mois. Cette décision fait suite à une demande du gouvernement et prend place après que la banque centrale, malgré l’insistance du gouvernement pour que le taux directeur baisse, a maintenu le 7 avril pour la troisième fois son taux à 2,5%, au plus haut depuis plus de 10 ans. La TBA espère que cette mesure permettra aux plus vulnérables, ménages et petites entreprises, de réduire leurs charges et de soutenir l’activité, dans un contexte où le pays subit toujours un fort endettement des ménages (90% du PIB).

Vers une restructuration du système de fixation du prix du pétrole

Le leader du United Thai Nation Party et ministre de l’Énergie, Pirapan, a déclaré que son ministère serait en train de travailler sur une restructuration du système de fixation du prix de pétrole. Actuellement, la taxe d’accise sur le pétrole est décidée par le Oil Fuel Fund. L’objectif serait de permettre une fixation des prix de vente indépendante des prix de marché globaux. Cela s’inscrit dans un contexte de hausse du prix du diesel de 0,5 THB par litre, après l’expiration d’une mesure de réduction sur la taxe d’accise.

Philippines

Fournisseurs d’électricité en alerte suite à une consommation poussée à la hausse par les températures extrêmes

Le début de la saison sèche a entrainé des records de températures aux Philippines, avec 38 zones placées en alerte de températures dangereuses (> 45° à Manille). Renforcé par les effets persistants du phénomène El Nino, la consommation d’électricité dans l’archipel a été poussé à la hausse par le recours prolongé à des climatiseurs et ventilateurs électriques. Cela a créé de nombreuses situations de tensions pour les fournisseurs d’électricité, faisant basculer les usines des principaux producteurs en alerte rouge et jaune au cours de la semaine du 22 avril, suite à un déficit d’approvisionnement en énergie. Sur l’île de Mindanao, qui enregistre habituellement des surplus d’électricité, plus de neuf usines ont été mises hors services et cinq ont fonctionnées à capacité réduite entrainant une indisponibilité de 673,98 MW. Le pic de demande a été enregistré à 14,016 MW, le niveau le plus élevé depuis le début de l’année. La situation sur Mindanao a renforcé les tensions sur l’île de Luzon, dépendante des importations de ses voisins. L’insécurité autour de l’offre d’électricité est un des freins principaux à la croissance des Philippines, avec des prix qui demeurent parmi les plus élevés d’Asie (0,174 USD/kWh pour les ménages et 0,148 USD/kWh pour les entreprises) juste derrière le Japon et Singapour.

Renvoi du chef du bureau pour l’Agriculture et la Pêche pour corruption

La publication d’un rapport du service anticorruption de l’Ombudsman a ordonné le licenciement du directeur du bureau pour l’Agriculture et la Pêche (BAFR) Demosthenes R. Escoto pour faute grave. Cela fait suite à l’attribution anormale d’un contrat de 2 Mds PHP (34,7 M USD) pour un projet de système de surveillance de navires, dans le cadre du projet PHILO. Ce dernier visait à renforcer la capacité du BAFR à surveiller les ressources maritimes du pays en demandant à tous les navires de pêche commerciale d’installer un système de surveillance indiquant leur position.

Cambodge

Exportation de vélos en forte baisse

Après une forte croissance de 48% en 2022, les exportations de bicyclettes ont dégringolé de 53,6% pour atteindre 416,7 M USD en 2023. Cette tendance à la baisse se poursuit en 2024. Le Cambodge a exporté des vélos pour une valeur de 96,9 M USD au cours de la période janvier-mars de cette année, soit une chute de 43% en glissement annuel. Les bicyclettes assemblées au Cambodge sont expédiées principalement vers l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada. Cette baisse, entamée depuis l’an dernier, s’explique par les incertitudes liées au ralentissement économique mondial (avec un impact sur les marchés européen et américain). La situation ne devrait d'ailleurs pas se stabiliser avant la fin de l'année 2024, voire le début de l'année 2025. Pour mémoire, l’UE a accordé en septembre 2023 au Cambodge la possibilité d’un cumul d’origine étendu, permettant ainsi l'utilisation de composants originaires du Vietnam dans sa production de bicyclettes destinées au marché européen. Le Cambodge conserve toujours son statut de premier exportateur vers l'UE en termes de volume, depuis 2017, dépassant Taïwan, qui occupait cette position depuis plus de vingt ans.

Lutte contre le blanchiment d’argent

Le ministère de la Justice a mis en place un groupe de travail spécialisé dans le cadre d’une démarche proactive pour lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement des armes de destruction massive. Le groupe a pour mission d’identifier et d’analyser les menaces posées par ces fléaux et d’élaborer des stratégies et des mesures préventives visant à réduire efficacement ces risques. Pour mémoire, le Cambodge a été retiré de la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI) en février 2023, après y avoir été inscrit en 2019. La sortie de la liste grise permet d’améliorer l’image du Cambodge et pourrait avoir un impact positif sur les investissements et les flux financiers à destination du Cambodge. Pour rester hors de cette liste, le Cambodge doit toutefois poursuivre ses efforts en termes de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Laos

Régulariser les travailleurs migrants

Le ministère du Travail et des Affaires sociales annonce de nouvelles mesures, notamment de simplification et d’harmonisation, pour la régularisation de travailleurs en situation irrégulière (et le renouvellement des permis des travailleurs réguliers). Ils seraient environ 24 000 illégaux, originaires du Vietnam, de Chine et Thaïlande ; à comparer à 54 000 travailleurs légalement présents au Laos. Le pays souhaite des régularisations et non des expulsions en raison du manque de main d’œuvre qui affecte le pays. En cela, le Laos imite le Thaïlande, qui renouvelle les procédures pour le renouvellement des permis de travail, sans perspective d’expulsion de travailleurs illégaux. Pour mémoire, nombre de travailleurs en séjour irrégulier en Thaïlande sont originaires du Laos. Et on estime que 300 000 travailleurs laotiens sont présents de l’autre côté de la frontière, dont un bon quart de manière irrégulière.

L’or, ultime valeur-refuge… au Laos

Les cours de l’or sont en hausse continue depuis plusieurs années et atteignent environ 2 345 USD l’once. Valeur-refuge traditionnelle, l’or intéresse dans la période d’incertitudes politiques et économiques. Au Laos, à ces deux dimensions s’ajoute la faiblesse continue du kip, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur face aux monnaies de ses principaux partenaires commerciaux (Chine, Vietnam et Thaïlande) ou face au dollar. Et les perspectives d’amélioration de la situation de la devise nationale apparaissent à l’évidence faibles. Du coup, l’once d’or y atteint 2 711 USD (31,1 g). Important pays producteur, le Laos est également un pays connu pour son commerce de l’or, pour l’essentiel à l’exportation (820 M USD d’exportations en moyenne au cours des trois dernières années).

Entrée en vigueur du nouveau taux de TVA

Les autorités laotiennes ont annoncé l’augmentation du taux de TVA de 7 à 10% le 19 mars. Toutefois, l’application du nouveau taux n’avait pas été clairement précisé. La date d’entrée en vigueur proposée variait selon les sources. Les entreprises, qui ont besoin d’un minimum de temps pour s’adapter, étaient à la peine. Le nouveau taux devrait donc s’appliquer à compter du 1er mai, permettant d’accroître les recettes de l’Etat. La TVA, une invention française remontant à 1954, est un impôt au rendement élevé (en France, son produit est de 50% plus élevé que celui de l’impôt sur le revenu par exemple). Et le ministère des Finances a mis en place deux systèmes électroniques pour en améliorer la perception : TAXRIS à l’intérieur du pays et une solution basée sur ASYCUDA (LNSW+) à l’importation. Pour autant, les recettes ne sont garanties que pour les flux de l’économie formelle.

Birmanie

FMI : croissance revue à la baisse du fait d’une accélération du conflit

Dans son dernier rapport (avril 2024) sur les perspectives économiques mondiales, la Fonds monétaire international a revu à la baisse sa prévision de croissance pour la Birmanie en 2024, à 1,5% contre un 2,5% dans son précédent rapport (octobre 2023). Cela s’explique par l’intensification du conflit dans les régions frontalières depuis la fin de l’année 2023. Les perturbations du commerce et des chaînes d’approvisionnement ont eu un impact sur la productivité manufacturière et agricole, tandis que les IDE restent faibles, que les coupures d’électricité persistent et que l’accélération de la dépréciation de la monnaie locale continue à accroître le coût des biens importés. L’inflation devrait ralentir pour atteindre 15% en 2024 avec une projection de 7,8% en 2025, contre 27,1% en 2023.

Le riz : premier produit agricole d’exportation

Selon la fédération du riz de Birmanie, Myanmar Rice Federation, l’exportation de riz et de brisures a généré 845 M USD de revenus pour plus de 1,68 Mt au cours de l’exercice 2023-24 (avril-mars), en nette baisse par rapport à l’exercice précédent (2,3 Mt pour une valeur estimée de 853 MUSD). 1,59 Mt a été exportée par voie maritime et seulement 0,09 Mt par voie transfrontalière. Les exportations n’ont pas atteint l’objectif fixé, 2,5 Mt pour 1 Md USD de revenus. L’Indonésie serait le premier importateur de riz birman avec plus de 370 000 t, suivie par la Chine (259 000 t), la Belgique (200 000 t), les Philippines (143 300 t), l’Espagne (69 000 t), la Pologne (58 400 t), le Vietnam (51 000 t), les Pays-Bas (43 600 t), la Malaisie (38 700 t), la Côte d’Ivoire (32 400 t) et le Cameroun (28 600 t).

 

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