Les échanges commerciaux entre la France et la CEMAC en 2023
En 2023, les exportations françaises à destination des pays de la CEMAC ont augmenté de 4 % à 1 701 M EUR. Elles progressent dans tous les pays sauf le Cameroun, pour la première fois depuis 2018, et la RCA. Les importations françaises se sont réduites de 45 M EUR en un an, s’élevant aujourd’hui à 1 896 M EUR. Cette baisse est à attribuer à la réduction des importations en provenance du Cameroun. Le déficit commercial de la France auprès de la CEMAC s’établit ainsi à -195 M EUR.
Les échanges commerciaux entre la France et la CEMAC en 2023
En 2023, les exportations françaises (hors matériel militaire) à destination des pays de la CEMAC ont augmenté de 4 % à 1 701 M EUR, poursuivant la reprise amorcée en 2022. Elles progressent dans tous les pays sauf le Cameroun, pour la première fois depuis 2018, et la RCA. Les importations françaises se sont réduites de 45 M EUR en un an, s’élevant aujourd’hui à 1 896 M EUR. Cette baisse est en grande partie à attribuer à la réduction des importations en provenance du Cameroun (-9 % en g.a). Le déficit commercial de la France auprès de la CEMAC s’établit ainsi à -195 M EUR, se résorbant de 106 M EUR par rapport à 2022.
Le Gabon dépasse le Cameroun en tant que client des exportations françaises
Après une reprise des exportations françaises à destination des pays de la CEMAC entamée en 2022, cette dernière se poursuit cette année avec une hausse des ventes de +4 % à 1 701 M EUR en 2023.
Les exportations ont augmenté de manière différenciée dans la région CEMAC, avec pour la première fois depuis 2018, une baisse des exportations françaises à destination du Cameroun (-10,5 % à 574 M EUR). Le Gabon est ainsi devenu notre premier client de la zone, où nos exportations françaises ont progressé de 9,6 % à 588 M EUR. Le pays représente 35 % du montant total de nos exportations vers la région. Le Congo et le Tchad connaissent une hausse des ventes françaises de respectivement 11,4 % (à 367 M EUR) et 47 % (à 117 M EUR). Concomitamment, la Guinée équatoriale a enregistré une hausse de 15 % (à 26 M EUR), tandis que la République centrafricaine a réduit ses importations françaises de 1 M EUR à 30 M EUR.
En 2023, et plus structurellement, les exportations françaises vers les pays de la zone CEMAC ont été portées par les produits pharmaceutiques (202 M EUR) et les produits chimiques, parfums et cosmétiques (125 M). Le secteur des équipements mécaniques, du matériel électrique, électronique et informatique, occupant la deuxième place en termes de contribution, a connu une croissance de 14 % à 466 M EUR, soit 27 % du total. Il est suivi par le secteur des produits des industries agroalimentaires (+16 % à 372 M EUR ; 22 % du total).
A contrario, les exportations de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture ont témoigné de la baisse la plus importante (-49 % à 96 M EUR), retrouvant ainsi son niveau tendanciel pré-2022, temps fort de la crise d’approvisionnement dans le contexte de la guerre en Ukraine.
D’après les données de Trade Map, les parts de marché des exportations françaises en CEMAC se stabilisent en 2022 à 9,5 % (-0,7 pt de pourcentage en un an). Historiquement premier fournisseur en zone CEMAC, la France a vu ses parts de marché se contracter à partir de 2012 (-3,2 pts de pourcentage entre 2012 et 2022), faisant face à une concurrence chinoise grandissante devenue premier exportateur en 2014. En effet, les parts de marché de la Chine connaissent une croissance non-interrompue depuis les années 2000 et ont atteint 27,9 % en 2022. La France reste néanmoins le deuxième fournisseur de la zone CEMAC en 2022, devant la Belgique (5,3 %), les Etats-Unis (3,7 %), la Turquie (2,6 %), l’Allemagne (2,6 %) et les Pays-Bas (2,4 %).
Baisse des importations françaises principalement due à la diminution de nos achats d’hydrocarbures en provenance du Cameroun
En 2023, les importations françaises depuis la CEMAC ont connu une diminution de 2 % à 1 896 M EUR. Compte tenu de la recrudescence des importations françaises en 2022 (+155 % en glissement annuel), le montant des importations françaises en 2023 s’est établi nettement au-dessus de la moyenne 2015-2021 (697 M EUR).
En dépit d'une baisse de 9 % sur un an, le Cameroun conserve sa position de leader dans nos achats régionaux, regroupant presque la moitié de nos importations (918 M EUR). Le Tchad est notre deuxième fournisseur (+4,4 % à 415 M EUR), suivi du Gabon (+1,2 % à 314 M EUR). Ces trois pays représentent 87 % du total des importations françaises depuis les pays de la zone CEMAC.
Représentant 79 % du total, les importations d’hydrocarbures naturels et autres produits des industries extractives se sont réduits de 3 % à 1 485 M EUR, sous l’effet de la chute de 10 % de nos achats de ces produits en provenance du Cameroun.
Hors hydrocarbures, les importations françaises ont atteint 398 M EUR en 2023 (21 % du total). Pour nos deux premiers fournisseurs, le Cameroun et le Gabon, nos importations hors hydrocarbures se sont réduites respectivement de 13 M EUR et de 17 M EUR. Nos achats hors hydrocarbures se concentrent sur les autres produits industriels (180 M EUR), et comprennent notamment les importations de bois, papier et carton (-1 % à 143 M EUR), dont le premier fournisseur est le Gabon puisqu’il représente à lui seul 56 % des importations totales de bois.
Malgré la légère baisse des importations françaises depuis la zone CEMAC et l’augmentation des exportations de près de 4 %, la France est pour la deuxième année consécutive déficitaire auprès des pays de la zone (-195 M EUR). Ce déficit s’est résorbé sur un an aussi bien en raison de l’accroissement de nos exportations vers le Gabon (+51 M EUR) et vers le Tchad (+37 M EUR), que de la réduction des importations depuis le Cameroun. Pour rappel, le solde commercial de la France auprès des pays de la CEMAC a été excédentaire jusqu’en 2021, date à laquelle il s’élevait à 568 M EUR.
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Grâce à l’augmentation des exportations françaises, notre déficit auprès de la CEMAC se résorbe en 2023 par rapport à l’année précédente et maintient la position de la France dans les importations de la sous-région en tant que deuxième fournisseur. En effet, les parts de marché françaises semblent se stabiliser autour de 10 % depuis 2017. Néanmoins, le rattrapage de la Chine et d’autres pays dans les secteurs où la France possédait un avantage comparatif historique – à savoir, produits pharmaceutiques, machines et agroalimentaires – pourrait à terme redéfinir ce classement.