Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du Service économique d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

 

LE CHIFFRE A RETENIR

18 M EUR : C’est le montant de l’accord de coopération conclu entre l’Union européenne et le Nigéria dans le cadre du programme « Global Gateway » pour renforcer la recherche et le développement dans l’industrie pharmaceutique nigériane et soutenir la production locale de vaccins et technologiques médicales.

FAITS SAILLANTS

Nigéria :

La Banque mondiale table sur une croissance de 3,3 % en 2024 pour le Nigéria ; Selon l’OPEP, la Libye détrône en mars le Nigéria comme premier producteur de pétrole en Afrique ; Air Peace entend desservir New York et Houston d’ici la fin de l’année 2024 ; Le Gouvernement va subventionner l'énergie solaire au Nigeria grâce à un prêt de 750 M USD de la Banque mondiale.

Ghana :

Le second examen de la Facilité élargie de crédit du FMI au Ghana est en cours ; Le prix garanti aux producteurs de cacao au Ghana en hausse de 58,3 % ; A un peu moins de huit mois de l'élection présidentielle, un sondage d'opinion donne le candidat de l'opposition John Dramani Mahama vainqueur.

 

Nigeria

La Banque mondiale table sur une croissance de 3,3 % en 2024 pour le Nigéria

La Banque mondiale a mis à jour cette semaine ses perspectives pour l’Afrique de l’Ouest. La Banque se montre ainsi plus optimiste que le FMI, et prévoit une croissance de 3,3 % au Nigéria en 2024 – contre 3,2 % pour le FMI dans son estimation de mars dernier – et même 3,6 % à l’horizon 2025-2026. Selon la Banque, les réformes macroéconomiques et budgétaires commencent progressivement à porter leurs fruits. Un environnement macroéconomique plus stable, à mesure que le choc initial des réformes se dissipe, conduirait ainsi à un rythme de croissance plus soutenu, quoiqu’encore relativement lent, de l'économie non pétrolière. Le secteur pétrolier devrait quant à lui se stabiliser grâce à une reprise de la production, malgré une légère baisse des prix.

D’autres réformes structurelles seront toutefois nécessaires pour stimuler la croissance. L'inflation moyenne resterait élevée à 24,8 % en 2024, avant de refluer pour atteindre 15,1 % en 2026 grâce au resserrement de la politique monétaire et à la stabilisation du taux de change.

A l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, la croissance économique devrait passer de 3,2 % en 2023 à 3,7 % en 2024, puis s'accélérer pour atteindre 4,2 % à l’horizon 2025-2026. La Banque mondiale explique que la performance de la sous-région est freinée par une croissance décevante au Nigéria, qui représente près des deux tiers du PIB de la CEDEAO. Si l'on exclut le géant d’Afrique, la région ouest-africaine croîtrait de 4,4 % en 2024 et de 5,0 % en 2025-2026.

Selon l’OPEP, la Libye détrône en mars le Nigéria comme premier producteur de pétrole en Afrique

D’après le Rapport mensuel sur le marché du pétrole, publié par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) cette semaine, le Nigéria aurait perdu sa place de premier producteur de pétrole en Afrique au profit de la Libye. En effet, d’après les « communications directes » des Etats-membres, le Nigéria n’aurait produit que 1,231 mbpj au mois de mars, contre 1,236 mbpj pour la Libye. Les niveaux de productions du Nigéria sont ainsi en diminution constante en 2024 depuis le pic atteint en janvier (1,427 mbpj).

Cette diminution de la production de pétrole au Nigéria est de mauvais augure pour la stabilité macroéconomique du Nigéria à court et moyen terme, et ce pour diverses raisons. D’une part, l’or noir représente une importante source de devises étrangères pour le Nigéria, alors que le pays tente de renforcer la valeur du naira sur le marché des changes. D’autre part, le secteur pétrolier assure en moyenne la moitié des recettes publiques nigérianes, alors même que le Gouvernement mise sur une production de 1,78 mbpj en 2024.

Toutefois, et contre les idées reçues, le secteur pétrolier n’a représenté que 5,4 % du PIB du Nigéria en 2023, celui-ci étant dominé par les services (56,2 % du PIB) et l’agriculture (25,2 % du PIB).

Air Peace entend desservir New York et Houston d’ici la fin de l’année 2024

La principale compagnie aérienne nigériane Air Peace pourrait mettre en place des vols directs à destination des Etats-Unis, et plus particulièrement vers New York et Houston, d’ici le mois de décembre 2024. Cet objectif a été annoncé la semaine dernière par le PDG d’Air Peace, Allen Onyema, qui a indiqué que le département des services technique et d’ingénierie de la compagnie travaillait actuellement sur l’achat de trois Boeing 777 et que celle-ci pourrait les obtenir dans les trois prochains mois. Ces nouvelles destinations ont été annoncées alors que la compagnie aérienne a ouvert une liaison Lagos-Londres en mars. En plus des destinations intérieures, Air Peace desservait déjà plusieurs pays d’Afrique (Cameroun, Gambie, Ghana, Libéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire).

Si l’achat des Boeing 777 se concrétise, il faudra néanmoins que la compagnie obtienne les autorisations des autorités américaines pour desservir les aéroports New York et d’Houston.

Le Gouvernement va subventionner l'énergie solaire au Nigeria grâce à un prêt de 750 M USD de la Banque mondiale

Le Gouvernement s'engage à stimuler le développement des mini-réseaux solaires dans les zones non desservies ou mal desservies du pays en accordant des subventions aux développeurs et aux opérateurs. Cette initiative est le fruit d'un accord de financement du prêt signé entre le ministre des Finances, Wale Edun, et le directeur national de la Banque mondiale pour le Nigeria, Shubham Chaudhuri. Cette subvention, d'un montant de 750 M USD structuré en trois segments distincts (350 M USD, 250 M USD et 150 M USD respectivement) sera déployée à travers le projet « Accès distribué grâce à l'extension des énergies renouvelables » (« Distributed Access through Renewable Energy Scale-up – DARES ») de la Banque mondiale. L'objectif principal est d'accroître l'accès à l'électricité pour les ménages et les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) grâce à des initiatives d'énergies renouvelables distribuées pilotées par le secteur privé.

L'Agence d'électrification rurale (REA) et le Conseil de l'électricité de l'État de Lagos (LSEB) sont les principaux organes chargés de la mise en œuvre du projet, avec le soutien du ministère fédéral de l'Electricité, de l'Agence nigériane des services de gestion de l'électricité (NEMSA), du ministère fédéral de l'Environnement, de la Commission de régulation de l'électrification nigériane (NERC) et du ministère fédéral des Finances .

 

Ghana

Le second examen de la Facilité élargie de crédit du FMI au Ghana est en cours

Sous la direction du chef de mission Stéphane Roudet, les équipes du Fonds monétaire international (FMI) étaient présentes à Accra du 2 au 12 avril 2024 pour mener le second examen du programme FMI au Ghana. L’examen, s’il est validé, pourrait entraîner un décaissement de 360 M USD à la fin du mois de juin 2024 au titre de la Facilité de crédit de 3 Md USD, s’ajoutant aux 1,2 Md USD déjà versés depuis le début du programme.

L’objectif du FMI est d’évaluer la performance du Ghana par rapport aux objectifs du programme, aux six critères de performance quantitatifs, aux objectifs indicatifs (IT), à la politique monétaire et aux repères structurels (SB) attendus pour fin décembre 2023. Les discussions sont également axées sur l’efficacité fiscale et la prévention des dérapages budgétaires en cette année électorale. L’avancement des négociations avec les créanciers bilatéraux du Ghana et les détenteurs d’euro-obligations pour la restructuration de la dette extérieure occupe également une place centrale dans la revue en cours.

La prochaine revue de programme du FMI au Ghana est prévue en novembre 2024.

Le prix garanti aux producteurs de cacao au Ghana en hausse de 58,3 %

Le 5 avril 2024, le Conseil du cacao (COCOBOD) a annoncé une augmentation de 58,3 % du prix d’achat du cacao garanti auprès des producteurs ghanéens, avec effet immédiat pour le reste de la campagne de 2023/2024. La tonne de fève de cacao se négociera désormais à 33 120 GHS (2 471 USD) contre 20 928 GHS (1 561 USD) depuis le début de la campagne. Dans son communiqué, le COCOBOD indique que cette révision tarifaire fait suite à la hausse des prix du cacao sur le marché international.

La production de cacao au Ghana, deuxième producteur mondial, connaît de multiples difficultés ces dernières années, la production devant être inférieure de près de 40 % à l’objectif pour la saison 2023/2024 en raison des conditions météorologiques, de la contrebande et des maladies. En effet, le COCOBOD a indiqué qu’environ 150 000 tonnes de fèves de cacao avaient été perdues au cours de la saison précédente en raison des activités de contrebande et de l’orpaillage illégal (« galamsey »). Il s’attend à des pertes encore plus importantes cette saison. La récolte de cacao du Ghana en 2023/2024 est estimée à 425 000 tonnes, soit la moitié des prévisions initiales du pays.

A l’Ouest, le 2 avril 2024, la Côte d’Ivoire a annoncé une hausse de 50 % du prix bord champ minimum du cacao, pour atteindre environ 2 453 USD la tonne.

A un peu moins de huit mois de l'élection présidentielle, un sondage d'opinion donne le candidat de l'opposition
John Dramani Mahama vainqueur

Selon un sondage d'opinion réalisé par Global InfoAnalytics, le candidat du Congrès démocratique national (NDC) aux élections présidentielles de 2024, John Dramani Mahama, devance le candidat du Nouveau parti patriotique (NPP), le Dr Mahamudu Bawumia, dans la course à la présidence du pays. Le sondage révèle que J. Mahama est en tête avec 54,3 % des intentions de vote suivi par le Dr Bawumia avec 34,9 % ; Alan John Kwadwo Kyerematen, le leader et fondateur du Mouvement pour le changement (M4C), récolte lui 7,5 %, tandis que Nana Kwame Bediako (Mouvement de la nouvelle force) obtient 2,3 %.