Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

 براكة 

Ces dernières semaines, les Émirats arabes unis ont pris contact avec des pays européens afin de leur faire part de leur intérêt pour des investissements minoritaires dans des infrastructures nucléaires. La possibilité que l'entreprise publique Emirates Nuclear Energy Company (ENEC) acquière des participations minoritaires dans des actifs nucléaires est notamment évoquée.

En décembre dernier, les Émirats arabes unis et la Grande-Bretagne avaient signé des accords sur la coopération nucléaire civile lors du sommet des Nations unies sur le climat tenu à Dubaï, où plus de 20 pays s’étaient engagés, dans le cadre de la COP28, à tripler leur capacité nucléaire d’ici 2050. La présidence émirienne de la COP28 n’est par ailleurs pas étrangère à l’obtention de la mention du nucléaire dans le texte final, une première.

ENEC, détenue par le fonds souverain ADQ, est l’acteur central émirien dans ce domaine clé pour la transition énergétique mondiale, mais qui nécessite des investissements massifs. Alors qu’un nombre croissant de pays européens souhaitent développer l’énergie nucléaire dans leur mix énergétique, les importantes capacités de financement émiriennes pourraient être particulièrement bienvenues.

Si quelques antagonismes intra-européens persistent sur l’opportunité du développement de l’énergie nucléaire, l'accident nucléaire de Fukushima au Japon en 2011 ayant été un tournant, les perspectives sont très prometteuses. Selon l’AIE, la capacité de production d’électricité nucléaire devrait doubler d’ici 2050 dans le scénario net zero. Au sein des pays du Golfe, contrairement aux technologies solaires et éoliennes, l’option nucléaire a jusqu’ici reçu moins d'attention dans les projets de diversification de la production énergétique, en raison notamment du nombre d’habitants relativement faible de la population dans ces pays, hors Arabie Saoudite.

En réalité, au début des années 2010, les 6 pays du CCEAG ont envisagé des programmes d'énergie nucléaire, et quatre d'entre eux ont réalisé des études de faisabilité. Bahreïn, le Koweït, le Sultanat d’Oman et le Qatar n’ont toutefois pas suivi le chemin de l’atome.

Bien que les pays aient le droit de développer des programmes d'énergie nucléaire civil en vertu du traité de non-prolifération, cela implique dans la pratique le respect de réglementations internationales strictes en matière de transfert de technologie nucléaire, appliquées par l'Agence internationale de l'énergie atomique et par la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis dans le cadre de son régime de contrôle des exportations. Par conséquent, lorsqu'un État décide de lancer un tel programme, le transfert de technologie à partir des États fournisseurs d'énergie nucléaire est souvent lent et politiquement difficile. Cela vient s'ajouter au processus déjà coûteux et long de la construction d'une infrastructure nucléaire.

L'énergie nucléaire était historique également moins bien perçue dans le Golfe, par crainte qu'un scénario catastrophe ne conduise à un accident majeur. En 2009, par exemple, le Koweït avait lancé un comité national de l'énergie nucléaire qui a entrepris des études techniques et identifié l'île de Bubiyan, l'île de Failaka et un site le long de la côte sud comme sites possibles pour l'énergie nucléaire, mais il a annulé ces plans en 2011 après l'accident de Fukushima au Japon. En outre, l'affrontement militaire de 2022 à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia en Ukraine, bien que située loin de la région, a montré que les sites d'énergie nucléaire pouvaient être la cible d'acteurs hostiles.

Il existe également un facteur structurel qui a empêché une adoption plus rapide et plus large de l'énergie nucléaire : la politique énergétique de la région a été dominée par les compagnies pétrolières nationales, ce qui a encouragé les investissements dans d'autres méthodes de production d'énergie à faible émission de carbone qui, par effet de dépendance au sentier, s'appuient sur l'expertise et l'infrastructure existantes, telles que la technologie de capture du carbone et les projets liés à l'hydrogène.

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont adopté une stratégie différente.

Les Émirats arabes unis ont été les premiers à adopter l'énergie nucléaire dans le monde arabe. La centrale nucléaire de Barakah, qui comprend quatre réacteurs APR-1400 d'une capacité nominale totale de 5,6 gigawatts électriques (GWe), est la seule centrale de ce type au Moyen-OrientL'énergie nucléaire représentait aux Émirats arabes unis à peu près à 18,8 % de la consommation totale d'électricité du pays et atteindra bien 25 % du mix électrique en 2024, selon nos calculs, suite au raccordement en mars dernier de Barakah 4.

L'Arabie saoudite, quant à elle, a signé de nombreux accords visant à développer la technologie nucléaire par le biais de la King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy, une entité gouvernementale saoudienne axée sur les secteurs de l'énergie nucléaire et renouvelable du pays. Il s'agit notamment de centrales nucléaires et de réacteurs à haute température pour le dessalement de l'eau. L'objectif affiché par le gouvernement est de créer une capacité nucléaire de 17 GWe d'ici 2040. Trois sites auraient été présélectionnés : Jubail, près du Golfe, ainsi que Tabuk et Jizan, près de la mer Rouge.

Les autres pays du Golfe, notamment le Koweït, n'ont pas encore réussi à surmonter les obstacles politiques et structurels à l'adoption de l'énergie nucléaire. Cette situation pourrait toutefois changer dans les prochaines décennies si les petits réacteurs modulaires (PRM), actuellement en cours de développement, deviennent disponibles sur le marché mondial. Les PRM permettraient à aux états comme le Bahreïn et le Qatar d'ajouter plus facilement l'énergie nucléaire à leur mix énergétique. L'Arabie saoudite, le Bahreïn et le Qatar ont manifesté leur intérêt pour l'acquisition de réacteurs PMR lorsqu'ils seront disponibles, ce qui pourrait se produire dès 2030. Des technologies de réacteurs d’encore plus faible capacité sont également en développement et présenteront un véritable intérêt dans des pays qui, comme ceux du CCEAG, cherchent à attirer sur leur sol des industries « hard to abate » produisant des matériaux et produits décarbonés.

Avec des plans en cours pour augmenter encore cette capacité, les Émirats arabes unis sont en passe de devenir un précurseur en matière de solutions énergétiques propres et durables, non seulement pour satisfaire leur consommation locale mais aussi pour l'ensemble de la région du Conseil de coopération du Golfe.

Le développement de l’énergie nucléaire permettra enfin de libérer du gaz (EAU) et du pétrole (Arabie Saoudite) à l’export tout en décarbonant le mix local, contribuant à l’atteinte des objectifs net zero sans renoncer pour autant à la rente pétrolière sur les prochaines décennies. 

De quoi conforter les aspirations qui étaient inscrites au cœur même du nom Barakah (براكة) : être une bénédiction, et un gage de prospérité pour l'avenir

 

Luidgy Gabriel Belair, Attaché macroéconomique et financier

Jean-Baptiste Chauvel, Chef du service économique régional

 

Evolution du mix électrique des Emirats Arabes Unis

Source : IEA, ENEC


Mix elec

*Estimations du SER

Pétrole et gaz

Brent : 05/04/2024 à 12h00 GST : 90,7 USD

Brent Price

Le baril de Brent a connu une très forte augmentation cette semaine, atteignant ce vendredi 90,7 USD, une hausse de 3,7 USD en 7 jours.

La montée des prix s’explique cette semaine encore par une hausse de la demande qui se heurte à une contraction de l’offre. La reprise économique est en effet plus favorable que prévu dans plusieurs régions : les indicateurs américains d’inflation et d’activité économique sont solides, la demande de barils en Europe en février a dépassé de 300 000 barils/j les prévisions de Goldman Sachs et la Chine a enregistré son premier indice PMI au-dessus de 50 de l’année. A l’inverse, la production de pétrole continue à être affectée par les tensions géopolitiques : les attaques sur les raffineries russes auraient touché 15 % de la production, et les tensions continuent de monter autour de la guerre à Gaza avec les récents bombardements israéliens.

Les prix ont donc grimpé jusqu’à 90 USD/baril, un niveau très favorable pour l’OPEC+ qui a décidé comme attendu mercredi 3 avril de conserver ses quotas de production, raison principale de cette tendance haussière.

Si cette hausse continuait, jusqu’aux 100 USD/baril, le risque existe d’étouffer une croissance mondiale qui reste fébrile, et de propager une dynamique inflationniste dangereuse dans les pays consommateurs de pétrole. Les taux directeurs de la plupart des banques centrales étant déjà assez élevés, une hausse continue des prix du pétrole menacerait la croissance globale à moyen terme, un scénario qui ne bénéficierait à personne et appellerait une réaction de l’OPEC+.Brent A Terme

Cependant, l’étude des spreads des contrats à terme montre plutôt l’anticipation d’un « squeeze » par les marchés. La backwardation, c’est-à-dire le fait que les prix des contrats à termes sont inversement proportionnels à leur distance dans le temps, s’est accentuée significativement depuis la semaine dernière : la pente de backwardation est 29 % plus pentue que la semaine dernière à l’horizon Q1 2025. Les prix sont très élevés sur les prochains mois car la tension principale repose sur l’approvisionnement à court terme d’inventaires qui s’amenuisent : le cycle de prix semble s’approcher d’un pic. Les investisseurs semblent donc s’attendre à une stabilisation voire à une chute des prix d’ici quelques mois, soit par l’allègement des tensions géopolitiques, soit, en l’absence d’une stabilisation naturelle, par une augmentation concertée de la production par l’OPEC+ lors de leur réunion de juin 2024 pour éviter un emballement des prix.

Leith PIC, Analyste macroéconomie et finance

Brèves économiques 

Péninsule Arabique

Le rapport sur la connectivité des économies 2024, produit conjointement par DHL et la Stern Business School, récompense les efforts fournis par les pays du GCC pour s'intégrer pleinement aux échanges internationaux. Les Emirats Arabes Unis sont en effet le pays ayant le plus progressé ces 20 dernières années, atteignant la 8ème place des pays les plus connectés à l'économie mondiale. Tout comme les très bons scores du Qatar (24ème) et du Bahreïn (25ème), ces résultats sont portés par la petite taille des marchés intérieurs comparé aux volumes d'échanges de marchandises et aux capacités d'investissement à l'étranger facilitées par les revenus des hydrocarbures, ainsi que par les efforts consentis pour développer les services et attirer les capitaux étrangers. L'Arabie Saoudite, 49ème, compense l'importance de son marché intérieur et la relative faiblesse de ses échanges de services par une plus grande diversité de partenaires commerciaux. Le Kuwait 58ème, et Oman 68ème, souffrent d'une dépendance encore marquée aux secteurs des hydrocarbures. Le Yémen souffre du chaos politique et de la faiblesse structurelle de ses institutions et prend l’avant-dernière et 180ème place du classement

 

Arabie saoudite

 

La croissance de l’activité non pétrolière se poursuit – L’indice des directeurs d’achat* (PMI) de Riyad Bank a rebondi en février à 57,2 (contre 55,4 en janvier). Selon le rapport, ce rebond reflète la croissance continue des activités non pétrolières dans le royaume, qui ont enregistré une croissance de 4,6 % selon les estimations de la GASTAT. Les entreprises non pétrolières du pays ont signalé une amélioration de la dynamique de croissance en février, l'activité commerciale ayant augmenté au rythme le plus rapide depuis cinq mois, après un effondrement à son plus bas niveau depuis deux ans en janvier. La croissance des nouvelles commandes s'est également accélérée et a entraîné une plus forte augmentation de l'emploi, mais les pressions concurrentielles ont continué à entraver la demande et les décisions en matière de prix. Les attentes concernant l'activité future ont également été soutenues, tandis que les chaînes d'approvisionnement sont restées en bonne santé et ont soutenu une augmentation marquée des stocks.

Les investissements greenfield entrants en Arabie saoudite ont augmenté de 110 % en 2023. Selon un rapport de la banque Emirates NBD, ils se sont élevés 28,9 Md USD, dépassant ainsi le récent pic de 2018 (17,6 Md USD), mais encore en dessous du record de 2008 (34,3 Md USD). Les investissements chinois se sont élevés à 16,8 Md USD, contre 1,5 Md USD en 2022, et ont ainsi représenté 58 % des entrées de capitaux. La ville de Riyad a capté la plus large part (8,2 Md USD soit 28%), suivi par Ras Al Khair (4,2 Md USD) et Dammam (772 M USD).

Aramco attribue à Samsung, GS et Nesma des contrats EPC d’une valeur de 7,7 Md USD pour son usine de gaz de Fadhili. Le géant énergétique saoudien Aramco a attribué des contrats d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC) pour l’expansion de son usine de gaz de Fadhili dans l’Est du pays. Les contrats ont été attribués à Samsung Engineering Company (Corée du Sud), GS Engineering & Construction Corporation (Corée du Sud) et Nesma & Partners (KSA) et représentent un montant total de 7,7 Md USD. Ce projet devrait permettre d’augmenter la capacité de traitement de l’usine de 2,5 Md de pieds cubes standards par jour actuellement à 4 Md d’ici 2027. Cette capacité de traitement supplémentaire s’inscrit dans le cadre de la stratégie saoudienne visant à augmenter la production nationale de gaz de plus de 60 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021.

TAQA et JERA signent un accord pour le projet de cogénération du complexe pétrochimique Amiral. Abu Dhabi National Energy Co, également connu sous le nom de TAQA, et JERA, la plus grande entreprise de production d’électricité du Japon, ont annoncé avoir conclu un accord d’achat d’électricité avec SATORP (Saudi Aramco Total Refining and Petrochemical), la joint-venture détenue par le saoudien Aramco et le français TotalEnergies. L’accord permettra de développer une nouvelle centrale de cogénération de vapeur industrielle et d’électricité pour alimenter le complexe pétrochimique Amiral. Pour mémoire, le projet Amiral, qui représente un investissement total de 11 Md USD, est un complexe pétrochimique en construction d’une capacité de production d’1,65 M de tonnes d’éthylène par an. Le début des opérations commerciales est prévu pour 2027.

ACWA Power signe un accord de 800 M USD pour le développement dune usine de dessalement deau au Sénégal. L’entreprise saoudienne ACWA Power a annoncé la signature d’un contrat d’achat d’eau avec le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement et la Société Sénégalaise des Eaux (SONES) pour la construction d’une usine de dessalement d’eau d’une capacité de traitement de 400 000 m3/j à Dakar, au Sénégal. Le contrat s’élève à 800 M USD et le projet comprend la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de l’usine ainsi que la conception et la construction des infrastructures associées. Cet accord permet de renforcer le positionnement de la société sur le continent africain, ACWA Power opérant déjà au Maroc, en Egypte et en Afrique du Sud. Cela s’inscrit également dans la politique saoudienne d’intensification des relations avec l’Afrique avec des investissements croissants particulièrement dans le domaine de l’énergie et l’emblématique centrale solaire Noor.

Egis désigné pour fournir une évaluation complète pour la rénovation et la maintenance du pont King Fahd reliant l’Arabie saoudite et Bahreïn. La société d’ingénierie française réalisera une évaluation approfondie de l’état et de la durée de vie du pont reliant les Royaumes d’Arabie saoudite et de Bahreïn. Construit dans les années 1980, le King Fahd Causeway est une structure de 25 km de long transportant plus de 60 000 véhicules par jour. Egis, aux côtés d’Applus, VSL et Trendspek, utilisera une approche numérique intégrée pour la réalisation de ce projet avec notamment des jumeaux numériques et l’intelligence artificielle. Sur la base des résultats obtenus, la société développera un plan de maintenance détaillé et des recommandations pour prolonger la durée de vie du pont. Le King Fahd Causeway s’inscrit notamment dans le cadre de projets d’intégration régionale entre les différents Etats du Golfe (CCG) avec des liaisons visant à faciliter la circulation des biens et des personnes et renforcer ainsi les liens économiques entre les pays.

  

Émirats arabes unis

La Banque Centrale des Emirats Arabes Unis prévoit un rebond de l'économie émirienne à 4,2% en 2024 et 5,2% en 2025, après un ralentissement à la fin de l'année 2023 qui a porté la croissance du PIB à 3,1%. Le rapport trimestriel entrevoit une hausse du PIB hors hydrocarbure de 4,7% sur les deux années, en légère baisse par rapport aux années précédentes (7,2% en 2022, 5,9% en 2023), à cause d'une décélération des activités financières et d'assurance et des effets de base. La croissance du secteur hors-hydrocarbures reste fondée sur des bases solides (Construction, transports, service), mais de nombreux risques géopolitiques (Ukraine, Gaza, Mer Rouge) et l'évolution incertaine de la croissance dans les pays développés et surtout en Chine compliquent les prévisions.  La CBUAE estime cependant que la croissance liée aux hydrocarbures devrait reprendre dans tous les cas à partir du Q3 2024 et la fin présumée des quotas de l'OPEC+, atteignant 2,9% de croissance pour culminer en 2025 sur une croissance de 6,2%.

ADNOC GAS prévoit 13 milliards USD d'investissement dans les 5 prochaines années pour développer ses activités d'exportation, notamment dans le domaine du Gas Naturel Liquide. L'entreprise a déjà engagé 4,9 milliards USD dans des contrats en 2023 pour digitaliser et décarboner sa chaine de valeur, et l'objectif est d'augmenter l'EBITDA de 40% d'ici 2029 grâce à l'innovation et la promotion d'exportations stratégiques. Le GNL est le candidat idéal, étant donné les prévisions de croissance de cette hydrocarbure (2,5% en 2024) poussées par la substitution du gaz Russe en Europe et la demande asiatique. ADNOC GAS prévoit donc de doubler sa production de GNL d'ici à 2028, et espère profiter de l'interdiction d'exportations de GNL aux Etats-Unis pour se tailler une part de marché stratégique.

IHC, la première entreprise côtée de la bourse d'Abu Dhabi, a exprimé à travers sa filiale IRH son intérêt pour la mine de cuivre de Lubambe en Zambie, pourtant en procédure de rachat par la société chinoise JHCX Mining. La mine, qui a produit 15,000 tonnes de cuivre en 2023 mais devrait doubler sa production pour être rentable, devrait tout de même être rachetée par la société chinoise pour 1 dollar symbolique, mais l'intervention d'IHC complique le processus de décision de l'état Zambien. Il s'agit de la seconde intervention du groupe émirien en Zambie pour l'acquisition de minéraux stratégique, après l'achat en février 2024 de la mine de cuivre de Mopani, devançant un autre groupe chinois. Les efforts du groupe en Zambie sont des conséquences directes des efforts consentis par les EAU pour sécuriser leur approvisionnement en métaux critiques afin de réaliser leur diversification, le cuivre étant un métal crucial pour les technologies nécessaires à la transition énergétique; ce faisant, ils se retrouvent face à la Chine qui investit également massivement en Afrique pour approvisionner son industrie des véhicules électriques en forte croissance.

ADQ a regroupé ses actifs dans le domaine bio-médical pour créer la hodling Arcera. Basée à Abu Dabi, la nouvelle société inclut des participations dans les sociétés pharmaceutiques Acino et Amoun et dans le groupe manufacturier turc BMG, spécialiste des produits injectables stériles. Arcera propose 2000 médicaments dans divers domaines thérapeutiques et emploie plus de 6500 personnes. L'initative s'inscrit dans le contexte des efforts consentis par les EAU pour devenir un leader du secteur bio-médical, et ADQ espère qu'Arcera parviendra à doubler ses revenus dans les 5 prochaines années par des acquisitions stratégiques et des partenariats internationaux.

 

Koweït

La fusion entre Kuwait National Petroleum (KNPC) et Kuwait Integrated Petroleum Industries Company (KIPIC) progresse et devrait être conclue début mai. L’entité KIPIC sera dissoute et intégrée dans KNPC, qui sera structurée autour de 3 axes : production et opération, services de raffinerie et export. Cette fusion participe à la dynamique de consolidation de ses 8 filiales engagée par Kuwait Petroleum Corporation (à qui appartiennent KNPC et KIPIC) pour exploiter des synergies et améliorer son efficacité opérationnelle.

La première phase d’étude du projet de liaison ferroviaire entre le Koweït et le Royaume d'Arabie Saoudite sera achevée dans les trois prochains mois, d’après des sources du ministère des Travaux publics. La seconde phase, celle de la conception, nécessitera environ un an tandis que la troisième phase assurera la mise en œuvre dans un délai de trois ans pour une finalisation du projet en 2028. Les projets de lignes ferroviaires au sein du GCC ont connu un regain d’intérêt depuis décembre 2021, après une décennie morose où les plans dressés en 2009 avaient été progressivement abandonnés suite aux baisses du prix du pétrole puis aux tensions géopolitiques liées au blocus du Qatar. La mise en service d’une ligne qui relierait Koweït City à Muscat pourrait avoir des retombées bienvenues sur les flux touristiques régionaux, et signaler une nouvelle étape dans le lent processus d’intégration régional.

Des entreprises chinoises seraient en pole position pour remporter les contrats liés au projet Air Cargo City, qui devrait couvrir une superficie de 300 hectares à l'aéroport international de Koweït. Les contrats concernent la construction de plusieurs bâtiments mais aussi des services d’infrastructure, afin de consolider la position de hub logistique de l’aéroport international de Koweït. L'administration insiste sur le respect d’une procédure d’enchère publique et équitable, mais l’expérience des compagnies chinoises dans le domaine les placent en favoris, et serait dans la continuité de la relation bilatérale sino-koweïtienne et de la signature en Septembre 2023 de grands contrats de construction.

 

Oman

L’agence de notation Standards & Poors a réhaussé à « positive » la perspective économique d’Oman. L’agence estime ainsi que la position fiscale du gouvernement s’est renforcée cette année (surplus de 2,6% du PIB) grâce à des réformes fiscales efficaces, et félicite le pays pour avoir réduit la dette nette du pays de 7,7% à 2,6% du PIB entre 2022 et 2023. Elle juge que les réformes économiques engagées sont positives, et que la conjoncture actuelle, avec des prix du pétrole élevés, contribuent à améliorer la position d’Oman. S&P indique qu’elle pourrait rehausser la note du pays (actuellement de BB+/B) si les excédents budgétaires prévus contribuaient à faire diminuer les dettes souveraines et des entreprises possédées par l’état ?

Oman a annoncé l’établissement d’une nouvelle institution de régulation financière, la Financial Services Authority, en remplacement de l’ancienne Capital Market Authority. Cette nouvelle autorité disposera d’un champ d’expertise étendu à l’audit et à la comptabilité, en plus de ses attributions antérieures sur le marché de capitaux et le secteur des assurances.

 

Qatar

Fitch Ratings relève la note financière de sept banques qatariennes. L’agence de notation a relevé de ‘A’ à ’A+’ la note financière de Qatar National Bank (QNB) et de ‘A-‘ à ‘A’ celle de Qatar Islamic Bank (QIB), The Commercial Bank, Doha Bank, Dukhan Bank, Qatar International Islamic Bank (QIIB) et Ahli Bank, le tout avec des perspectives stables.

Le nombre de méthaniers de taille conventionnelle frétés par QatarEnergy (QE) atteint 104 navires. Dans le cadre du programme d’expansion de sa flotte de méthaniers, QE a signé le 31 mars des accords d’affrétements de long-terme de 19 méthaniers de taille conventionnelle avec 4 affréteurs internationaux, portant le nombre total de navires frétés à 104. Cette augmentation des capacités logistiques de QE accompagne la stratégie du Qatar de développement massif de ses réserves en gaz naturel (3èmes réserves prouvées au monde), notamment dans le « champ nord » où l’état prévoit de doubler la production d’ici 2030

Qatar Airways (QA) sélectionne Ooredoo et Microsoft pour développer un écosystème multicloud hybride et des applications avancées. L’écosystème multicloud hybride de QA reposera sur Microsoft Azure pour sa partie publique et sur Ooredoo pour sa partie privée sécurisée. Microsoft et Ooredoo ont également été sélectionnés par QA pour développer des applications avancées incorporant l’intelligence artificielle, la data analytics, l’internet des objets et des services basés dans le cloud.

L’Expo 2023 Doha ferme ses portes après avoir accueilli environ 4,2 millions de visiteurs. L’Exposition horticole 2023 de Doha, qui s’est tenue durant 179 jours sous le slogan « Désert vert, meilleur environnement », s’est clôturée le 29 mars 2024. L’Expo 2023 Doha aura vu la participation de 77 pays, la signature de 51 contrats, et aura attiré près de 4,22 millions de visiteurs