La livraison périodique des Brèves économiques d’Irlande prend ce trimestre une forme de bilan.

Bilan de l’année 2023 d’abord, à l’heure où la parution des principaux indicateurs consolidés s’égrène, peignant le tableau d’une économie irlandaise en atterrissage progressif après trois années d’euphorie. Comme de coutume, l’indicateur PIB ne permet qu’une lecture partielle de la situation : la récession importante (-3.2%) qu’il semble désigner n’est que le reflet du retour à la réalité des entreprises multinationales consolidant leurs chiffres d’affaires en Irlande, dans un contexte international complexe et moins porteur. Les chiffres liés à l’activité domestique (consommation, épargne, emploi, inflation) témoignent au contraire d’une économie fonctionnant encore à plein régime, sinon en quasi-surchauffe.

Bilan des années Varadkar également, au moment où Simon Harris s’apprête à succéder à celui qui a participé ou conduit la politique économique du pays depuis une décennie. Au rapide et remarqué redressement macroéconomique post-crise financière s’ajoute la gestion appréciée des crises Brexit, Covid et Ukraine/coût de la vie. Le nouveau Taoiseach hérite toutefois d’une économie en fort déficit d’infrastructures (logement, transports, énergie, voire eau) et marquée par une dichotomie de plus en plus prononcée entre la sphère des multinationales et l’économie « domestique », PME en tête – autant de sujets brandis par ses opposants politiques à quelques mois, désormais, des élections générales.

Armée de confortables marges budgétaires, l’Irlande semble, sur le papier, en capacité d’accompagner le soft landing de son économie tout en répondant à ses besoins d’investissements. Reste à voir si le nouveau gouvernement disposera du capital politique, et du temps, nécessaires.

Ces brèves traitent des contenus suivants:
1. Croissance économique et activité
2. Inflation
3. Marché du travail
4. Finances publiques
5. Commerce et investissement
6. Energie