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Région

Investissements internationaux : à l’Est rien de (vraiment) nouveau ?

Dans un rapport préliminaire publié le 17 janvier, la CNUCED donne quelques indications sur les grandes tendances des investissements internationaux (IDE) dans le monde en 2023.

Les commentateurs du « découplage » et de la réorganisation des chaînes de valeur seront heureux d’y lire que les IDE vers la Chine ont reculé de 6% en 2023 (pour mémoire, ils avaient augmenté de 5% en 2022). Ils découvriront cependant avec amertume que les IDE vers l’ASEAN ont diminué davantage encore, de 16% (ils avaient augmenté de 5% en 2022, soit la même progression que vers la Chine). L’autre moteur annoncé de la croissance mondiale en 2024, l’Inde, fait encore moins bien (-47% en 2023). L’Asie du Sud-Est, qui représentait 17% des flux d’IDE en 2022, redescend à 14% en 2023 (son niveau de 2021).

Ces premières indications seront probablement nuancées avec la publication, au second semestre 2024, des statistiques détaillées pour 2023. Le poids de Singapour dans les IDE reçus par l’Asie du Sud-Est (75% des flux en 2022) déforme considérablement les statistiques régionales, et le recul global pourrait masquer des tendances par pays plus encourageantes, notamment au niveau des investissements Greenfield (+37% pour l’ASEAN en 2023).  

À ce stade, ces observations préliminaires viennent en tout cas confirmer deux théorèmes chers au SER :

  1. Dans le domaine des IDE, les stocks sont plus significatifs que les flux (qui connaissent des amplitudes très fortes en fonction de quelques opérations seulement) ;
  2. Le découplage, c’est comme l’effet des nouvelles technologies sur la productivité : on le voit partout, sauf dans les statistiques.

Montant des exportations chinoises vers l’ASEAN supérieur à celui vers les États-Unis pour la 1ère fois

En 2023, la Chine a exporté davantage vers l'Asie du Sud-Est que les États-Unis pour la première fois, témoignant d’une réorientation du commerce international de biens, sur fond de tensions économiques entre Washington et Pékin. Les dix pays de l’ASEAN ont importé pour 524 Mds USD de biens chinois, soit plus que les exportations chinoises vers les États-Unis (500 Mds USD) ou celles vers l'Union européenne (501 Mds USD). La déflation en Chine a contribué à la baisse des prix à l'exportation, rendant ses produits plus compétitifs à l'étranger. Selon Bloomberg, le découplage entre les économies chinoise et américaine reste cependant à prouver, les exportations de la Chine vers le Mexique ayant augmenté de plus de 5% jusqu'en novembre, suggérant que certains produits pourraient être réexportés vers les États-Unis.

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 Singapour et les Philippines réprimandés par la Chine pour avoir félicité le nouveau président élu de Taiwan

La Chine a convoqué l'ambassadeur des Philippines suite aux félicitations adressées par le président Ferdinand Marcos Jr au nouveau président élu de Taïwan, Lai Ching-te, pour sa victoire électorale. Cette réaction fait suite aux reproches formulés par Pékin à l'égard de pays ayant félicité Lai pour sa victoire, notamment les États-Unis, le Japon, Singapour et plusieurs nations européennes. Pour rappel, la Chine n'entretient pas de relations diplomatiques avec les pays reconnaissant Taïwan et s'oppose aux communications officielles avec Taipei par des puissances étrangères.

Indonésie

Excédent commercial de 36,9 Mds USD en 2023

Sur l’année 2023, l’Indonésie a enregistré un excédent commercial de 36,9 Mds USD, en recul par rapport aux 54,5 Mds USD enregistrés en 2022. En effet, la baisse des prix des matières premières sur les marchés mondiaux a diminué l’avantage des termes de l’échange dont bénéficiait le pays, ses exportations passant de 291,9 Mds USD en 2022 à 258,8 Mds USD en 2023, tandis que ses importations ont enregistré une plus faible baisse, de 237,5 Mds USD à 221,9 Mds USD. L’Indonésie enregistre cependant son 44ème mois consécutif d’excédent commercial en décembre 2023. Le premier partenaire commercial de l’Indonésie reste la Chine, qui représente 25,1% de ses exportations et 28,3% de ses importations au cours de l’année passée. Les ventes indonésiennes à destination de l’Europe reculent à 16,5 Mds USD contre 21,3 Mds USD en 2022, tandis que les importations d’Europe progressent de 2,4 Mds USD à 14,0 Mds USD, selon Statistics Indonesia. 

Taux directeur maintenu à 6,0%
Lors de sa dernière réunion de politique monétaire du 17 janvier, la banque centrale indonésienne a décidé de maintenir son taux directeur à 6,0%. Pour mémoire, Bank Indonesia l’avait relevé le 19 octobre 2023 de 25 pdb, après l’avoir maintenu pendant huit mois, afin de soutenir la roupie. Début 2024, la devise a enregistré une dépréciation de 1,2% par rapport au dollar américain, après avoir une modeste appréciation de 0,4% sur l’année 2023. Cette dépréciation s’explique par un recul des entrées de capitaux étrangers sur les marchés financiers nationaux, à 3,0 Mds USD contre 5,4 Mds USD au cours du mois précédent. Sur l’ensemble de l’année 2023, la Banque centrale estime que la balance des paiements indonésienne devrait être excédentaire et anticipe un maintien de cet excédent en 2024, en dépit d’un léger déficit courant, qui pourrait se situer entre 0,1 et 0,9% du PIB en 2024.  

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Une production de charbon record en 2023

Au cours de l’année passée, la production de charbon a atteint 775 M de tonnes, soit une augmentation de 13% par rapport à 2022, selon le ministre de l’Énergie et des Ressources minérales, Arifin Tasrif. Ce dernier a déclaré qu’il s’agissait d’un record, dépassant l’objectif des autorités de 695 M de tonnes (relevé de 32 M de tonnes en juillet 2023). Selon le ministère, 66,8% de cette production est exporté, soit 518 M de tonnes contre 465 M en 2022. La consommation intérieure enregistre également une progression, avec 213 M de tonnes contre 177 M en 2022. Pour l’année 2024, le gouvernement indonésien a fixé un objectif de production de 710 M de tonnes. 

Malaisie

Premières estimations de croissance à 3,8% pour 2023

Selon les premières estimations du département des statistiques (DOSM), la variation du PIB s’est légèrement renforcée au T4 23 de 3,4% en g.a. après 3,3% au T3. La croissance s’établirait ainsi à 3,8% pour l’année 2023 (+8,7% en 2022), en dessous des attentes du gouvernement (+4,0%). Elle est principalement tirée par les services (+5,4%) qui y contribuent pour 3,2 pt. Le secteur de la construction (3,6% du PIB) enregistre, quant à lui la plus forte hausse, de 5,8%, quand le secteur manufacturier (23,4%) n’a crû que de 0,8%. Le ralentissement de la croissance en 2023 s’explique notamment par celui des exportations (-8,0% en g.a., à 302,2 Mds USD) qui a conduit à une érosion l’excédent commercial (-16,4% ; 45,4 Mds USD).

Hausse des tarifs de l’eau

Après la hausse des prix de l’électricité entrée en vigueur le 1er janvier, le gouvernement a décidé de relever les tarifs de l’eau pour les consommateurs de la péninsule et du territoire fédéral de Labuan à hauteur de 22 cents par m3 en moyenne (0,04 USD) à partir du 1er février. Cela devrait se traduire par une augmentation mensuelle de l’ordre de 0,34 USD à 1,70 USD pour les ménages selon le vice-ministre de la Transition énergétique et des services publics. Cette mesure vise à favoriser les investissements pour améliorer les infrastructures et garantir la sécurité de l’approvisionnement hydrique. Le tarif de l’eau était resté inchangé depuis plusieurs dizaines d’années dans certains États et serait l’un des plus faibles en ASEAN selon l’autorité malaisienne de régulation du secteur (National Water Services Commission – SPAN).

Choix d’Alstom confirmé pour le remplacement de l’aérotrain de l’aéroport de Kuala Lumpur

Malaysia Airports (MAHB), société gestionnaire de l’aéroport international de Kuala Lumpur (KLIA), a annoncé le 17 janvier la signature d’un nouvel accord avec Alstom et la JV malaisienne constituée de IJM Construction et Pestech, pour le remplacement de l’aérotrain de KLIA. La coordination des travaux est confiée à Alstom qui devra livrer 3 nouveaux trains et 2 lignes pour le deuxième trimestre 2025. Avec une hausse plafonnée à 15% hors exploitation et maintenance, le coût du projet est porté à environ 97 M USD. MAHB avait décidé en août 2023 de mettre fin au contrat attribué à Pestech fin 2021, avec Alstom comme partenaire pour la fourniture du matériel roulant, en raison des difficultés financières de la société malaisienne et de ses difficultés à mener à bien le projet dans les délais fixés. Les entreprises qui avaient candidaté à l’appel d’offres avaient alors été invitées à présenter de nouvelles propositions.

Candidats au projet de LGV Kuala Lumpur–Singapour

Selon la société de projet publique MyHSR, 7 consortiums malaisiens et étrangers, réunissant 31 entreprises, ont répondu à l’appel à propositions lancé en juillet 2023, et clôturé ce 15 janvier, pour relancer le projet de LGV Kuala-Lumpur avec un schéma de financement de type DFBOT (Design, Finance, Built and Transfer). Après analyse des propositions et de la capacité des candidats à financer la totalité des coûts estimés à 21 Mds USD, des discussions seront engagées avec les consortiums retenus. Le calendrier prévu et le nom des entreprises n’ont pas été communiqués.

Singapour

Recul de 12% des échanges commerciaux en 2023 mais une hausse de la part de marché française à 3,3%

En lien avec le ralentissement de l'activité économique mondiale, le commerce total de biens de Singapour a diminué de 11,7% en valeur en 2023, après une croissance de 17,7% en 2022 et de 19,7% en 2021. Cette contraction inclut une baisse de 13,1% des exportations hors pétrole et réexportations. Hors ASEAN, la Chine reste le principal partenaire commercial de Singapour, représentant 13,9% du commerce total (contre 12,8% en 2022), suivie des États-Unis (10,7%, contre 9,7%) et de l'Union Européenne (8,7%, contre 8,3%). Fait intéressant, les États-Unis ont surpassé la Chine en tant que premier client de Singapour pour les exportations hors pétrole et réexportations, avec 17% du total, contre 16,2% pour la Chine. Le secteur de l'électronique a connu une baisse continue tout au long de l'année, terminant en décembre avec un recul de 11,7% en glissement annuel. Du fait d’une chute des importations plus marquée (-13%) que celle des exportations totales (-10%), Singapour enregistre un excédent commercial supérieur à celui de 2022, s'élevant à 53 Mds USD. Parmi les pays européens, la France voit sa part de marché augmenter de 2,7% à 3,3%, surpassant, comme en 2022, l'Allemagne (2,4%), le Royaume-Uni (2,0%) et l'Italie (1,3%).

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Accélération de l’expansion de Blackstone

Le gestionnaire mondial d'actifs alternatifs prévoit de doubler ses effectifs dans le capital-investissement à Singapour au cours des deux prochaines années pour renforcer sa présence en Asie du Sud-Est. Cette expansion permettra à Blackstone de se rapprocher de sa base d'investisseurs, qui comprend des fonds souverains, des family offices et des investisseurs individuels. Cette initiative s'inscrit dans un contexte où de nombreux gestionnaires d'actifs mondiaux cherchent des bases alternatives à la Chine en raison de tensions géopolitiques et d'une reprise économique lente. 

Doublement anticipé de la demande de biocarburants marins d'ici 2025

Selon TotalEnergies, la demande de biocarburants marins à Singapour, principal hub mondial de ravitaillement pour navires, pourrait presque doubler en 2025, atteignant près d'un million de tonnes métriques, comparé aux niveaux de 2023. Les ventes de carburants marins « bio-blended » ont déjà plus que triplé l'année dernière, dépassant les 500 000 tonnes, stimulées par les nouvelles réglementations sur l'indicateur d'intensité de carbone (CII). Cette tendance est cependant conditionnée par les prix des biocarburants et le développement des infrastructures. Les prix des mélanges de biocarburants marins B24 restent supérieurs d'au moins 200 USD par rapport au fioul à faible teneur en soufre. L'utilisation de biocarburants pourrait permettre une réduction des émissions nettes de carbone de près de 20% par rapport au fioul traditionnel.

Vietnam

Possibles pénuries d’électricité dans le Nord et renforcement des importations de la Chine et du Laos

Selon une filiale d’EVN, le nord du Vietnam (Hung Yen, Bac Giang, Phu Tho, Quang Ninh, Thai Nguyen, Nam Dinh et Vinh Phuc) devrait être à nouveau confronté à une pénurie d'électricité d'environ 1 200 à 2 500 MW entre mai et juillet 2024. Alors qu’aucune nouvelle capacité significative n’a été reliée au réseau du nord du pays en 2023, EVN doit présenter son plan pour résoudre ce problème avant le 15 mars 2024. La question se pose de renforcer les importations d'électricité depuis la Chine et le Laos. Le 8 janvier 2024, EVN a déjà signé 19 contrats d'achat d'électricité portant sur près de 2 700 MW provenant de 26 centrales hydroélectriques au Laos, à l'occasion d'une visite du premier ministre vietnamien dans le pays. Cependant, ces approvisionnements proviennent pour la plupart de projets hydrauliques qui contribuent au manque de sédiments auquel est confronté le delta du Mékong. EVN envisage également d'importer de l'énergie éolienne du Laos, moins onéreuse que celle actuellement produite au Vietnam. Dans le même temps, et malgré les objectifs de décarbonation ambitieux que s’est fixé le Vietnam (net zéro en 2050), le ministre de l'Industrie et du commerce demande d'achever les procédures d'importation de charbon et de construire de nouvelles lignes de transmission du Laos au Vietnam.

Lancement du livre blanc d’EuroCham

Le 15ème Livre blanc d’EuroCham, ouvrage qui dresse chaque année l’inventaire des barrières à l’accès au marché vietnamien, a été lancé le 16 janvier dernier. Pour la première fois, le Groupe de travail sur la réforme administrative créé par le Premier ministre a été associé à l’événement. L’ensemble des comités sectoriels d’EuroCham ont ensuite évoqué de façon technique leurs priorités en termes de réformes (et de levée d’obstacles à l’accès au marché vietnamien) qui permettraient au pays, si elles sont menées à bien de mieux résister à un environnement économique mondial moins favorable et de relever les défis auxquels le pays est confronté : transparence fiscale et juridique, ressources humaines (mouvements de personnes et formation), responsabilité étendue des producteurs, accélération et allègement des procédures (pharmacie, énergies renouvelables), croissance verte, numérique, propriété intellectuelle ont notamment été abordés.

Deux scénarios pour la croissance en 2024 selon CIEM

Selon le premier scénario, le pays devrait enregistrer une croissance du PIB de 6,1%, une hausse de 4% de ses exportations portant l’excédent commercial à 5,6 Mds USD et inflation à 3,9%. Pour le deuxième, le PIB devrait augmenter de 6,5%, les exportations de 5,2% portant l’excédent commercial à 6,3 Mds USD et l’inflation de 3,7%.

Thaïlande

Hypothèses du budget 2025 officiellement validées

Le 16 janvier, le gouvernement a validé le plafond de dépenses pour le budget central 2025, autour de 3 600 Mds THB (102 Mds USD), en hausse de 3,4% par rapport au budget actuellement en discussion au Parlement pour l’année budgétaire 2023-2024. Les recettes totales seraient en hausse de 3,6%, à 2 880 Mds THB (81 Mds USD), soit un déficit de plus de 700 Mds THB (3,6% du PIB). Les dépenses courantes augmenteraient de 7,1% et les dépenses d’investissement de 3,4%. La dette publique totale s’établirait à 63,7% du PIB, en hausse d’un point de PIB par rapport au budget précédent. Ce cadre budgétaire repose sur les hypothèses suivantes : croissance comprise entre 3,1% et 4,1% (prévision centrale 3,6%), inflation entre 1,3% et 2,3%.

Mise en place prochaine d’un système public de vente d’électricité verte aux industriels

Le ministre de l’énergie  a annoncé la mise en place le mois prochain d’un tarif régulé réservé à l’achat d’électricité verte par les industriels (« utility green tariff »), associé à un système de certification des producteurs d’énergie renouvelable. Le gouvernement achètera l'électricité aux producteurs certifiés et la revendra aux industriels. Les objectifs avancés sont de permettre aux exportateurs de s’adapter aux exigences du mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières, de faciliter l’atteinte par les entreprises de leurs propres objectifs de décarbonation et de contribuer à l’atteinte des objectifs de décarbonation du pays (net zéro à l’horizon 2065).

Philippines

Banque Mondiale : prévisions de croissance abaissées

La Banque Mondiale a légèrement abaissé ses prévisions de croissance à 5,8% pour 2024 et 2025 (contre 5,9% dans son rapport de juin 2023). Les estimations pour 2023 ont également été abaissées à 5,6% (contre 6% en juin 2023). Pour 2024, les prévisions sont en deçà de l’intervalle cible du gouvernement, entre 6,5 et 7,5% pour 2024. Le moindre dynamisme de la croissance est notamment lié au resserrement de la politique monétaire, à des pressions inflationnistes parmi les plus fortes de l’ASEAN, une réduction des gains à l’export (-13,7% en glissement annuel en novembre 2023) et à la diminution des flux d’IDE (-17,5% en g.a. en octobre 2023).  L’impact différé du resserrement monétaire et le maintien des taux directeurs à un niveau élevé devraient continuer de peser sur la croissance jusqu’en 2025.  Le rythme de hausse des prix à la consommation qui a progressivement ralenti au cours de 2023 (avec un taux de 8,7% en janvier et de 3,9% en décembre) pour atteindre en année pleine 6,0% en légère hausse par rapport à 2022 (+5,8%) ainsi que la relative stabilité du marché du travail ont, malgré tout, permis à l’économie de maintenir de bonnes performances, relativement au reste de l’ASEAN (4,7% de croissance pour 2024-25).

Taux de chômage à son plus faible niveau depuis 2005

En novembre 2023, le taux de chômage a atteint 3,6%, niveau le plus faible enregistré depuis avril 2005, en-dessous de la cible du gouvernement établie par le Plan de Développement des Philippines à 5,3% - 6,4%. Parmi les secteurs admettant une hausse du nombre de personnes employées entre novembre 2022 et novembre 2023, le secteur agricole (+1.24 M d’emplois) s’inscrit en tête, suivi par la construction (+453 000) et les transports (+308 000). Le secteur des services emploie aujourd’hui 59,5% de la population, largement devant le secteur agricole à 24,6% et l’industrie à 15,9%. Le dynamisme du marché de l’emploi devrait contribuer à stimuler la croissance économique du dernier trimestre 2023 en favorisant la hausse des dépenses de consommation (principal moteur de la croissance, environ 75% du PIB).

Ralph G. Recto nommé ministre des Finances

Le 12 janvier, le Bureau du président de la République a annoncé la nomination de Ralph G. Recto aux fonctions de ministre des Finances. Élu pour la première fois en 1992, Ralph G. Recto a mené une carrière de parlementaire à la Chambre des représentants (1992-2001 puis 2022-2024) et au Sénat (2001-2007 puis 2010-2022) et occupe brièvement les fonctions de directeur générale de l’Autorité nationale pour l’économie et le développement (NEDA) sous la présidence de Gloria Macapagal Arroyo (2008-2009). Au cours de ses mandats successifs, il a contribué à des réformes économiques majeures telles que l’amendement à la Special Economic Law (1995), le Comprehensive Tax Reform Program de 1996, la Retail Trade Liberalization Law (2000), le Ease of Doing Business/Expanded Anti-Red Tap Act (2018), le National ID System Act (2019) le Universal Healthcare Act (2019). À sa nomination, il exerçait les fonctions de représentant du 6ème district de Batangas à la Chambre et de vice-président de la Chambre des représentants.

Cambodge

Soutien au secteur de l’immobilier et construction

Le ministère de l’Economie et des Finances a annoncé le maintien de certaines exonérations fiscales pour le secteur de l’immobilier et de la construction jusqu’à la fin 2024. Cette décision vise à stabiliser le marché et à créer un environnement propice, ainsi qu’à attirer davantage d’investisseurs. Les avantages comprennent : 1) la prolongation de l'exonération du droit de timbre sur le transfert de propriété d’une valeur égale ou inférieur à 70 000 USD ; 2) le report continu de l’application de la taxe sur les plus-values ; 3) la prolongation de l'exonération de redressement fiscal en matière de taxe foncière ; et 4) la suspension de la taxe sur les terrains inutilisés. La reprise dans l’immobilier et la construction demeure lente. La baisse des taux d’intérêt aux États-Unis, attendue dans les mois à venir, serait une source d’optimisme pour stimuler les activités du secteur. Reste que la situation économique et les faillites nombreuses dans secteur immobilier en Chine privent le pays de nombreux investissements, quand ce n’est tout simplement pas le retard voire l’abandon de projets.

Importation en provenance de l’UE en hausse de 17%

Après une hausse de 15,9% en 2022, les échanges commerciaux entre le Cambodge et l’UE ont baissé de 4,9% à 4,6 Mds USD en 2023, selon le ministère cambodgien du Commerce. Les exportations vers les pays européens ont baissé de 9,4% à 3,66 Mds USD). Ce déclin est dû au ralentissement économique mondial et aux incertitudes qui ont entraîné une chute des commandes en provenance de l'Europe. L’UE demeure le deuxième client pour les produits cambodgien, en absorbant 15,5% des exportations totales du pays. Toutefois, les importations en provenant de l’Europe se sont élevées à 946,4 M USD en 2023, en hausse de près de 16,9%. L’excédent commercial avec l’UE s’est donc réduit à 2,7 M USD en 2023 contre 3,23 Mds USD en 2022. Il est à noter que le Premier ministre Hun Manet a effectué sa première visite en Europe, et plus précisément en France. Elle a été marquée par une grande réunion avec des entreprises françaises au MEDEF (15 janvier), la signature de nombreux accords et la une visite officielle (18-19 janvier). À ce titre, il a été reçu par le Président de la République, le Premier ministre, ainsi que le président du Sénat et la présidente de l’Assemblée nationale.

215 M EUR de la France pour 3 secteurs prioritaires

Le 18 janvier, l’AFD et le ministère cambodgien de l'Économie et des Finances ont signé trois conventions de financement, lors de la visite officielle en France de Hun Manet, Premier ministre. Dans le domaine de l’eau potable, un financement de 120 M EUR permettra à la régie des eaux de Phnom Penh (PPWSA) l’extension de l'usine de traitement d'eau de Bakheng, en faisant la 2ème plus grande usine d'eau d'Asie du Sud-Est. 80 M EUR sont prévus en 2024 pour l'amélioration du réseau d’adduction d’eau, avec une subvention potentielle de l'UE pour des initiatives sociales. Un autre prêt bonifié de 70 M EUR est encore destiné à renforcer le réseau de transport d’électricité d’EDC, introduisant la première sous-station numérique du pays. Le projet inclut des batteries de stockage d’une capacité de 75 MWh, adossées à une centrale photovoltaïque, pour une énergie plus verte et fiable. Afin de renforcer le capital humain, un soutien de 25 M EUR est réservé pour la formation professionnelle de haut niveau. Ce projet est couplé à un prêt de 80 M USD de la BAsD, axée sur les emplois verts et les professions numériques.

Laos

Achats d’électricité Laos-Cambodge renforcés

Le 13 janvier, juste avant qu’il s’envole vers la France avec le Premier ministre cambodgien, le ministre des Mines et de l’Énergie a été reçu par le Premier ministre laotien, Sonexay Siphandone. Ce déplacement se place dans la perspective de la visite qu’HUN Manet, Premier ministre du Cambodge, a prévu de faire au Laos. Pour rappel, le Cambodge dépend, pour sa consommation électrique, d’importations du Vietnam et du Laos principalement, et de façon plus marginale, de la Thaïlande. Grâce à l’entrée en service d’une ligne de 500 kV du sud du Laos vers le Cambodge, contre 115 kV précédemment, les achats d’électricité cambodgiens pourraient être multipliés par plus de 10 d’ici 2030. De son côté, le Cambodge développe également une liaison nord-sud à 500 kV – avec un appui de l’AFD –, qui pourrait également servir à évacuer de l’électricité verte à destination de Singapour ; à plus long terme. Pour mémoire, le Laos dispose d’une capacité installée de 11 GW, produisant plus de 75% d’électricité décarbonée (dont près de 80% sont exportés).

Birmanie

Chute de 59% des IDE sur 9 mois

Selon le registre du Directorate of Investment & Company Administration (DICA), les investissements directs étrangers approuvés se sont élevés à 602 M USD sur les 9 premiers mois de l’année fiscale 2023-24 (avril à décembre 2023), soit une baisse de 59% par rapport à la même période de 2022-23. Singapour est le premier investisseur avec 345 M USD devant la Chine (223 M USD) et Hong Kong (16 M USD). Les investissements sont concentrés dans le secteur électricité (375 M USD) suivi par le secteur manufacturier (112 M USD) et les transports (78 M USD).

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