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Le Conseil d’administration du FMI du 11 janvier a donné son accord concernant le versement de la deuxième tranche du programme SBA (“stand by arrangement”, “accord de confirmation”) au Pakistan.

Le Conseil d’administration du FMI doit verser une tranche de 700 MUSD d’aide au Pakistan. La directrice générale adjointe de l'institution, Antoinette Sayeh, a souligné les progrès significatifs réalisés pour stabiliser l'économie après les chocs importants entre 2022 et 2023, elle a ajouté qu’un certain nombre de signes montrent que l'activité économique s’améliore et que la pression sur les finances de l'Etat faiblissait. Elle considérait que le pays devait continuer les reformes de fonds pour s'assurer que la tendance actuelle se poursuive et renforce la stabilisation de l'économie du Pakistan. Pour conclure elle indiquait que l'inflation (IPC à 29,7 % à la fin décembre) restait élevée, et que la Banque centrale (State Bank of Pakistan – SBP) maintienne une politique stricte afin de permettre un retour de l'inflation à des niveaux modérés (le FMI s’attend à une inflation à 18,5% pour l’année budgétaire 2023/2024).

Le ministère de l’énergie indique que les filiales économiques de l’armée (en réalité la « Fauji Foundation ») ne pourront pas acheter des sociétés de distribution (les « DISCO »).

Cette déclaration intervient en réponse aux récentes rumeurs circulant dans les médias sur une éventuelle remise des DISCO à la Fauji Foundation (principal fonds de pension de l’armée). La Special Investment Facilitation Council (SFIC), une structure militaro-civile visant (au départ) à simplifier les procédures pour augmenter les IDE au Pakistan avait indiqué que des directeurs de SCECO allaient devoir être sanctionnés pour les pertes des sociétés de distribution. Parallèlement, plusieurs séminaires organisés par des think tank proches de l’armée considéraient que le problème des SCECO  était un sujet d’ordre public dans la mesure où les pertes étaient liées au vol de l’électricité et aux non-paiements des factures.

Rapport 2023 de Transparency International Pakistan (TIP) concernant la perception de la corruption.

Il ressort des réponses d’un panel de 1600 Personnes (hommes d’affaires, ex-députés, correspondant de la société civile) que :

- la police est le secteur d’activité de l’Etat est très corrompu (30 % des interrogés),

- les appels d’offres fédéraux et provinciaux ne sont pas fiables (16 % des interrogés),

-la justice est sujette à des pratiques d’influence (13 % des interrogés).

La perception des actes de corruption au niveau de la police se situe à 5 points de pourcentage au-dessus de l’enquête 2022 ; mais la perception des actes de corruption est en baisse au niveau des appels d’offres fédéraux et provinciaux (baisse de 6 points de pourcentage) et au niveau de la justice (baisse de 6 points de pourcentage).

Au niveau national, le ticket moyen pour engager l’action de l’administration était de 12 000 PKR, le ticket moyen pour « mettre sur le haut de la pile » une affaire judiciaire s’établissait à 25 900 PKR. Dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, les citoyens paient un pot-de-vin de 162 000 PKR pour accéder à la justice). Au Baloutchistan, les citoyens paient un pot-de-vin moyen de 160 000 PKR pour être opérés à l’hôpital.

Sur le panel interrogé, (i) 75 % des personnes interrogées considèrent que les grandes entreprises privées bénéficient d’un traitement trop favorable du fait de la systématisation de « pratiques d'influence » ; (ii) 36% des personnes interrogées considèrent que les mesures visant la lutte contre la corruption ne portent pas de fruits, 68% des personnes interrogées considèrent que les institutions chargées de la lutte contre la corruption (NAB, FIA, Office of the Ombudsman) sont manipulées politiquement pour marginaliser certaines personnes; (iii) 40% des personnes interrogées associent la corruption et la médiocrité de la ressource humaine dans les entités publiques ; (iv) 47% des interrogés

considèrent que la corruption endémique qui prévaut dans le pays est la principale raison qui empêche le pays de progresser.

Le gouvernement pakistanais refuse les conditionnalités d’un prêt de 600 MUSD que proposent deux banques chinoises au secteur énergétique pakistanais

Deux banques commerciales chinoises proposent un prêt de 600 Mds USD afin d’aider les entités publiques pakistanaise du secteur de l’énergie à améliorer leur trésorerie. Le Gouvernement pakistanais Islamabad a refusé d’accepter la conditionnalité liée au règlement du problème de la dette avec des sociétés publiques chinoises (les producteurs indépendants d’électricité, dits « IPP ») en invoquant les implications budgétaires d’un tel engagement. Le quotidien « The Express Tribune » indique que des hauts fonctionnaires ont affirmé que le Pakistan ne pouvait accepter qu’un prêt commercial sans condition.

Signature de MOU pouvant être à l’origine d’un investissement chinois de 10 Mds USD.

Le Pakistan et la Chine ont signé plusieurs MoU qui pourraient se transformer en coentreprises (JV) dans des secteurs pakistanais impliqués dans l'exportation. Selon Gohar Ejaz, le ministre du commerce, pakistanais, ces projets de JV sont dans le textile, l'agriculture, l'alimentation et la fabrication de pièces détachées automobiles.

Mesures favorables à la « gig-economy »

Le Gouvernement a mis en place un plan visant à développer plus de plateformes de travail par internet (e-rozgar). L’idée du gouvernement consiste à transformer des plateformes de bureaux déjà existants qui seraient transformés en plateformes de e-travail grâce à des allégements d’impôts. Le gouvernement entend créer 10 000 plateformes supplémentaires (1,5 millions d’auto-entrepreneurs dans le secteur actuellement). Dans un rapport publié en 2021/2022, le ministère des technologies de pointe estimait à 400 MUSD le chiffre d’affaires effectué par les auto-entrepreneurs de la gig economy.

En parallèle, afin de permettre une plus grande internationalisation de la « gig economy pakistanaise » le gouvernement autorise Pay-Pal au Pakistan.

Les réserves de la banque centrale (State Bank of Pakistan -SBP) ont atteint leur meilleur niveau en six mois.

Les réserves de change de la SBP s’établissaient à 8,221 Mds USD au début de la première semaine de janvier. Cette situation est liée aux programmes d’aide budgétaire de la Banque mondiale, de la BAsD  et de l’Asian Infrastructure Investment Bank.