Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman, du Qatar et du Yémen

 

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Que retenir de la COP28 ?

 

La COP 28 s’achève après près de deux semaines de négociations et d’événements thématiques portant sur le climat, la biodiversité ou encore l’agriculture et la finance verte.

Nous écrivions au début de l’année 2023, après la nomination de Sultan Al Jaber à sa présidence, que cette COP serait une Proof of Concept. Pour la première fois depuis l’Accord de Paris en 2015 - visant à maintenir « l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et poursuivre les efforts « pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels » - une COP avait lieu chez un des principaux producteurs de pétrole au monde.  La nomination de Sultan Al Jaber avait également été très décriée à l’international, ce dernier étant le PDG de la compagnie pétrolière Adnoc. Sultan Al Jaber avait donc fort à prouver. Pouvons-nous soutenir, à chaud, qu’il a rempli ses objectifs ?

Tout d’abord, la COP28 de Sultan Al Jaber voulait rassembler, aussi bien le Nord et le Sud que le secteur privé et les structures publiques. Les négociations climatiques des différentes COP peuvent grossièrement se résumer par l’équation suivante : les pays développés du Nord demandent des efforts conséquents en matière de décarbonation aux pays en développement pollueurs du Sud or ces derniers n’ont pas la responsabilité historique des émissions déjà émises et demandent donc aux premiers cités d’importants moyens financiers afin de les aider à décarboner. Les Emirats souhaitaient dépasser – du moins limiter – ce clivage historique. A cet égard, il est vrai que la position diplomatique (même géographique !) des Emirats était séduisante, le pays parlant aussi bien au Nord comme au Sud. Plus de 97 000 délégués auront participé physiquement à cette COP 28. Un chiffre 2 fois supérieur à celui de l’an dernier à Charm el-Cheikh en Egypte, 3 fois plus important qu’à Paris en 2015. Jamais les autorités organisatrices d’une COP n’avaient envoyé autant d’invitations. Les initiatives privées ont fleuri en zone verte et le texte final adopté du bilan mondial (global stocktake ou GST) témoigne d’un compromis bienvenu entre le Nord et le Sud.

Le deuxième objectif était justement d’arriver à des résultats concrets. Ce n’était pas le grand soir espéré par certains activistes, mais des progrès notables doivent être relevés. Le compromis à l’arrivée étant très satisfaisant.

  • La principale réussite de la COP 28 a été l’approbation par les 197 pays (+UE) d’un bilan mondial reconnaissant explicitement, pour la première fois à la COP, que le monde devait engager une transition (transition away) afin de s'affranchir des combustibles fossiles. Une victoire à souligner pour de nombreuses délégations, notamment occidentales et d’îles en développement.
  • Le compromis trouvé reconnait également que pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité, il faut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) de 43 % d'ici à 2030 et de 60 % d'ici à 2035 par rapport au niveau de 2019 tout en parvenant à des émissions nettes nulles de dioxyde de carbone d'ici à 2050. Une affirmation qui a été, ici aussi, bien reçue par de nombreuses délégations dont celles occidentales.
  • Autre victoire à mettre au crédit de la présidence émirienne : la capitalisation du fonds Loss & Damages dont le but est d’aider les pays les plus vulnérables à faire face aux conséquences du changement climatique. 700 M USD ont été récoltés, dont environ 100 M USD chacun pour le quatuor Emirats arabes unis, Allemagne, France et Italie.
  • Enfin, cette COP a permis de lancer diverses initiatives annexes visant à sortir de la dépendance autour des hydrocarbures. A ce titre, la signature par plus de vingt pays – dont la France – d’une alliance visant à tripler la capacité d'énergie nucléaire dans le monde d'ici 2050 ou encore l’annonce d’un fonds climat de 30 Md USD entre les Emirats, BlackRock, Brookfield et TPG (avec un tropisme pour les investissements dans les pays du Global Sud) sont à relever.    

Selon certaines parties prenantes, le compromis atteint par les 197 pays n'est toutefois pas assez ambitieux. Les deux principales critiques sont : i) le langage utilisé pour les combustibles fossiles, qui reste prudent, voire vague. Cela n'est toutefois pas surprenant, cette nuance étant souvent cruciale dans toutes les négociations internationales afin de parvenir à un compromis. Par exemple, le charbon n'est mentionné qu'une fois dans le texte final GST et dans une formulation peu explicite, le paragraphe appelant à " Accelerating efforts towards the phase-down of unabated coal power " ; ii) à l'instar des autres COP, l'adaptation revêt moins d'importance dans la décision finale que l'atténuation. Ce sujet ne cesse pourtant de monter en puissance et cette tendance ne devrait faire que s'accentuer, à mesure que les effets du changement climatique obligent tous les pays à se transformer en conséquence.

En outre, malgré les efforts financiers consentis par plusieurs pays développés dont la France, l'ampleur des besoins pour la transition climatique oblige désormais à rechercher de nouvelles sources de financement, y compris privés. Cette question est au cœur de l'agenda '4P' adopté à l'issue du Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial en juin dernier. Elle figure dans la décision finale de la COP, ayant été bien pris en compte par la présidence émirienne. La question de la réforme de l'architecture financière Internationale et de l'alignement des flux financiers au service du climat ne devrait cesser de monter en puissance.

Le troisième objectif de la présidence de SAJ était de vendre à l’international le modèle économique émirien et sa stratégie en matière d’énergie. Il fallait convaincre qu’une puissance pétrolière pouvait être en même temps un champion de la transition énergétique. L’objectif semble globalement atteint selon le texte GST final. S’il fallait définir la stratégie énergétique émirienne en une phrase, cela serait probablement la suivante : il faut investir en parallèle dans les énergies renouvelables et dans les hydrocarbures tout en décarbonant le processus de production de ces derniers via la technologie. En d’autres termes, maximum energy for minimum emissions (Sultan Al Jaber). Le texte GTS final n’est pas si éloigné de cette vision et énonce par exemple qu’il faut « Accelerating zero and low-emission technologies, including, inter alia, renewables, nuclear, abatement and removal technologies such as carbon capture and utilization and storage »

Et la France dans tout ça ? Au deuxième jour des négociations, le président de la République Emmanuel Macron avait énoncé depuis Dubaï trois lignes directrices devant les journalistes et les négociateurs : i) sortir du charbon en accélérant sur les énergies renouvelables et le nucléaire, ii) resynchroniser les débats autour de la biodiversité et du climat, iii) atteindre le bon niveau d’investissement à l’international pour se donner les moyens de respecter l’Accord de Paris. Les réactions de la délégation française à la suite de l’accord GST sont très positives. Selon la ministre de la Transition énergétique en charge des négociations, Agnès Pannier-Runacher, l’accord conclu est d’ailleurs une reconnaissance historique. Il est vrai que, compte tenu des positions de certains pays producteurs d’hydrocarbures, la qualité du compromis trouvé ne peut qu’être saluée.

En outre et pour la première fois, le texte GST souligne le rôle du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique. Une victoire diplomatique supplémentaire pour l’Hexagone.

La COP28 a rempli son rôle et les Émiriens peuvent être fiers du chemin parcouru. Les négociateurs français également.

Il reste toutefois beaucoup à faire. Rendez-vous donc à Bakou en 2024 !

 

 

Evolution du pétrole Brent pendant l'année 2023

BRent 2023

Sources : Boursorama, FMI WEO octobre 2023 pour le prix du pétrole au point mort budgétaire (i.e. prix du pétrole auquel le solde budgétaire est nul)

 

Pétrole et gaz

Brent : 14/12/2023 à 11h30 GST : 74,7 USD

Les prix du pétrole se négocient toujours à leurs niveaux les plus bas depuis juillet dernier. Le prix du baril de Brent pour la prochaine livraison était inférieur à 75 USD ce jeudi 14 décembre à 11h30 GST.

Les marchés financiers restent donc très sceptiques quant aux coupes volontaires de production de nombreux pays pétroliers (voir les brèves de la semaine dernière). Les incertitudes autour de la demande internationale de pétrolent demeurent quant à elle importantes. 

Du côté des publications, l'OPEP a laissé inchangées ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024 à 2,25 Mbj, dont près de 2 Mbj en provenance des économies émergentes.

 

Brèves économiques  

Région

Le président russe a été reçu par le président émirien Mohamed bin Zayed à Abu Dhabi ainsi que par le prince héritier Mohammed bin Salman à Riyad. Le président russe était accompagné d’une délégation de ministres et de représentants d’entreprises. Cette visite officielle a donc eu lieu quelques jours après la décision de l’OPEP+ de réduire sa production de pétrole au T1 2024. En marge de ces rencontre, DP World a signé avec le russe Rosatom un accord afin de développer le transport maritime dans l’Arctique.

L’Arabie saoudite et le Qatar renforcent leur coopération bilatérale. L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé un certain nombre d’accords et de mémorandums d’entente, notamment pour une coopération conjointe entre les banques centrales des deux pays. Ces accords ont été signés à l’occasion de la visite du Prince héritier Mohammed bin Salman qui a assisté au Conseil suprême du CCG ainsi qu’à la septième réunion du Conseil de coordination saoudo-qatari. Dans une déclaration commune publiée à l’issue de la visite officielle, les deux pays ont réaffirmé leur volonté de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines.

Arabie Saoudite

L’Arabie saoudite approuve le budget de l’Etat pour 2024 et prévoit un déficit de 21,1 Md USD. Le gouvernement saoudien a récemment approuvé son budget d’Etat pour l’année 2024 et prévoit un déficit budgétaire de 21,1 Md USD. Le royaume, principal exportateur mondial de pétrole, estime à 312,5 Md USD ses recettes totales pour 2024, tandis que les dépenses devraient s’élever à 333,6 Md USD. Le ministère des Finances prévoit également une croissance du PIB du pays de 4,4% en 2024.

Conjoncture : l’économie saoudienne ralentit au troisième trimestre malgré la hausse des activités non pétrolières. Selon les estimations de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), le PIB réel de l’Arabie saoudite a diminué de 4,4 % au T3 2023 par rapport au T3 2022 et de 3,2 % par rapport au T2 2023. Les activités non pétrolières ont toutefois connu une hausse de 3,5 % en glissement annuel et de 0,4 % en glissement trimestriel.  Les activités pétrolières ont elles connu une importante baisse de 17% par rapport au T3 2022 et de 8,5 % par rapport au T2 2023.

L’Arabie saoudite dévoile un plan d’investissement de 92 Md USD pour l’Expo 2030. Le Royaume s’apprête à dépenser près de 92 Md USD pour l’organisation de l’Expo 2030 à Riyad. Ces dépenses visent également à transformer la capitale en l’une des villes les plus durables grâce à de nombreux programmes comme la King Salman Park Initiative et la Saudi Green Initiative ainsi que la décarbonation des transports urbains.

Le forum d’affaire sino-saoudien a donné lieu à la signature d’accords d’un montant de 25 Md USD.  Les relations économiques entre l’Arabie saoudite et la Chine connaissent un grand essor avec la signature de 60 accords et protocoles d’accord d’une valeur de 25 Md USD au cours de la China-Saudi Investment Conference qui s’est tenue ce mardi à Pékin. Les accords portent principalement sur les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme, de l’exploitation minière et des services financiers. La conférence s’est tenue dans le cadre de la visite du ministre saoudien de l’Investissement, Khaled Al Faleh.

Le royaume annonce de nouvelles incitations fiscales pour les entreprises qui délocalisent leur siège régional à Riyad. L’Arabie saoudite a annoncé de nouvelles incitations fiscales, dont une exonération d’impôt sur les sociétés pendant 30 ans, destinées aux entreprises ayant choisi d’établir leur siège régional à Riyad. L’annonce a été faite par le ministère de l’Investissement, en coordination avec le ministère des Finances ainsi que l’Autorité de la Zakat, des impôts et des douanes ; dans le but d’encourager et de faciliter l’installation d’un siège régional en Arabie saoudite. Ce programme d’incitation comprend notamment une exonération d’impôt sur le revenu ainsi que de la retenue à la source. Les sociétés bénéficieront de ces avantages à partir de la date de délivrance de leur licence de siège régional et pendant une durée de 30 ans.       

Aramco acquiert une participation de 40 % dans Gas & Oil Pakistan. La transaction est soumise à l’approbation des autorités réglementaires. Il s’agit de la première entrée d’Aramco sur le marché pakistanais de la vente au détail de carburants, faisant ainsi progresser sa stratégie de renforcement de la chaine de valeur aval à l’échelle internationale.

ACWA Power développera une installation d’hydrogène vert en Indonésie. L’entreprise saoudienne s’apprête à développer une installation d’hydrogène vert en Indonésie avec PT Perusahaan Listrik Negara (PLN), fournisseur national d’électricité, et PT Pupuk Indonesia, producteur d’engrais et de produits chimiques appartenant à l’Etat. L’annonce a été faite en marge de la COP28 à Dubaï. Le projet, nommé Garuda Hidrogen Hijau (GH2), fonctionnera avec 600 MW d’énergie solaire et éolienne et produira 150 000 tonnes d’ammoniac vert par an. Il devrait être opérationnel en 2026 et son coût est estimé à plus d’1 Md USD.  

Qiddiya attribue le contrat de construction de 533 M USD pour son E-games Arena à la JV composée de l’entreprise saoudienne El-Seif Engineering Contracting et de China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Le contrat de construction de la E-games Arena à une valeur de 533 M USD. La structure, d’une hauteur de 52 mètres, comprendra deux niveaux souterrains, quatre étages et disposera d’une capacité de 5 300 places. La durée du contrat est de 1 000 jours à compter de la date de début des travaux.

NEOM Investment Fund achète 6% de l’entreprise italienne Technogym pour 120,8 M USD. NEOM Investment Fund a annoncé l’acquisition d’une participation de 6% dans le fabricant italien Technogym après avoir injecté 120 M USD d’investissement. Le fonds a acheté 8,8 M d’actions auprès d’autres investisseurs.

Alkhorayef remporte un contrat d’exploitation de 580 M USD pour des stations d’épuration. La National Water Company (NWC) a attribué à l’entreprise saoudienne Alkhorayef Water & Power Technologies (AWPT) un contrat portant sur l’exploitation et la maintenance pendant 15 ans de quatre stations d’épuration des eaux usées à Riyad, d’une capacité de traitement combinée de 870 000 mètres cubes par jour. Alkhorayef se chargera de la conception, des travaux de réhabilitation, des essais, de la mise en service, de l’exploitation et de la maintenance. Les travaux devraient s’étaler sur 36 mois. Le contrat s’élève à 580 M USD.

Le groupe MBC, le plus grand radiodiffuseur du Moyen-Orient, a attiré 14,5 Md USD d'ordres pour son IPO en Arabie saoudite de 831 M SAR (222 M USD). MBC dispose de 13 chaînes de télévision en clair et possède le service de vidéo en continu Shahid, qui est la plus grande plateforme de ce type au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en termes d'abonnés, selon Bloomberg. MBC a transféré son siège à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, en 2002, puis à Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite.

Bahreïn

Le Parlement a proposé une nouvelle loi contre les violations de la réglementation touristique. Elle viserait à imposer des restrictions ou des conditions sur les services nécessitant une licence. L’objectif est de mieux réguler le secteur du tourisme et diversifier les sources Les amendes pourraient aller jusqu’à BD 30 000 (80 000 USD).    

Investcorp va prendre part au projet de 2,2 Md USD d'ADNOC visant à fournir de l'eau de mer dessalée au géant pétrolier émirien. Plus précisément, le segment infrastructure du fonds d’investissement alternatif va rejoindre un consortium comprenant Orascom Construction et Metito pour développer ce projet dirigé par ADNOC et TAQA. Pour rappel, Investcorp compte aujourd'hui 14 bureaux dans le monde et un portefeuille d’environ 50 Md USD d’actifs sous gestion.   

Investcorp a acquis une participation de 50 % dans les activités d'infrastructure de la société de capital-investissement Corsair Capital, basée à New York, qui représentent 4,8 milliards de dollars. Une nouvelle entreprise, Investcorp Corsair Infrastructure Partners, a été créée pour cibler les sous-secteurs du transport, de la logistique et des infrastructures associées.

Emirats arabes unis

Plusieurs informations concernent Masdar cette semaine, le géant émirien de l’énergie vert :

  • Masdar et EDF ont signé un accord avec le ministère kirghize de l'Energie pour explorer le développement de projets hydroélectriques et renouvelables d'une capacité combinée allant jusqu'à 3,6G W. Il s'agit de la première entrée de Masdar dans le secteur de l'hydroélectricité.
  • Masdar et l'espagnol Iberdrola s'associent dans le cadre d'un partenariat stratégique de 15Md EUR pour développer conjointement des projets éoliens offshore et d'hydrogène vert sur des marchés clés tels que l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. MEED
  • L'allemand RWE a signé un accord avec l'énergéticien Masdar pour développer un projet éolien d'une capacité de 3GW au large des côtes britanniques, visant à alimenter 3M de foyers. La construction débutera en 2025, pour atteindre sa pleine capacité d'ici fin 2031. Le montant du projet est estimé à 13,9Md USD.
  • Le ministère angolais de l'Energie et de l'Eau et Masdar ont conclu un accord prévoyant de développer un projet d'énergie solaire de 150MW en Angola, visant à fournir de l'énergie renouvelable à 90 000 foyers. Le projet s'inscrit dans le cadre de l'engagement pris par Masdar de développer 5GW d'énergie renouvelable en Angola, en Ouganda et en Zambie.       

Un nouveau fonds souverain a été créé à Dubaï : le Dubai Investments Fund. Ce dernier détiendra les actions du gouvernement dans les entités cotées en bourse telles que DEWA, Salik et Dubai Taxi Company (DTC), a indiqué le bureau des médias. Il se concentrera sur les investissements en actions, obligations et titres, avec un scope géographique aussi bien local qu'international. Un autre objectif à été mentionné par le gouvernement de Dubai : le fonds visera aussi à renforcer la stabilité financière de l’émirat et pourra être mobilisé pour financer le déficit. Enfin, le nouveau fonds pourra créer des entreprises et des fonds d'investissement de manière indépendante ou en collaboration avec des tiers. Il évoluera donc aux côtés de son « grand frère » l’Investment Corporation of Dubai, le grand fonds souverain de l’émirat avec environ 320 Md USD sous gestion. Abdulaziz Al Mulla a été nommé à la tête du fonds.

Aldar Properties a acquis le promoteur londonien London Square pour un montant de 291M USD, une première acquisition hors du Moyen-Orient. Quant à London Square, qui a vu le jour en 2010, son pipeline de développement est évalué à plus de 2 milliards de livres sterlings.

La Roads and Transport Authority de Dubaï, RTA, invite les entreprises à soumettre leur offre pour le contrat de conception et de construction de la ligne bleue du métro d'ici le 24 décembre. Trois consortiums ont été formés pour répondre à l'appel d'offres, menés par l'allemand Siemens, le français Alstom et la China Railway Construction Corporation. Pour mémoire, la ligne bleue comptera 14 stations et viendra prolonger les lignes rouge et verte existantes.

La Food Tech Valley de Dubaï devrait accueillir une gigantesque ferme verticale capable de remplacer 1 % des importations alimentaires du pays. La construction de la ferme verticale devrait commencer au milieu de l'année prochaine et elle sera pleinement opérationnelle d'ici 2026. Selon une déclaration partagée par Zawya, la ferme verticale pourra en outre recycler plus de 50 000 t de déchets alimentaires et son rendement devrait être de plus de 3 M de kilos de produits frais par an. Pour mémoire, les Emirats importent actuellement 90-95% de leurs denrées alimentaires.

Les fonds souverain ADQ met en place une plateforme de co-investissement avec Qazaqstan Investment Corporation (QIC). De nombreux secteurs sont ciblés par cette plateforme de co-investissement dont la couverture géographique devrait être l’Asie centrale et le Caucase. Pour rappel, ADQ est le 3e fonds souverain d’Abu Dhabi avec environ 200 M d’actifs sous gestion. Quant au QIC, il s’agit d’un fonds de private equity formé en 2007 et qui possède une participation de l’Etat.

Masdar prévoit de lever 3 Md USD au cours des prochaines années dans le cadre d'un programme de financement vert. Les sommes récupérées seront utilisées pour financer la de nouveaux projets d'énergie solaire, éolienne ou de stockage de batteries, a déclaré le CFO de Masdar Niall Hannigan au Khaleej Times. Pour rappel, Masdar a annoncé en début d'année le succès de sa première émission d'obligations vertes pour 750 M USD à 10 ans.     

Oman

A l’occasion de la COP 28, le Sultanat d’Oman a annoncé la révision à la hause de son objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à 21% en 2030, contre 7% dans sa deuxième Contributions déterminées au niveau national (CDN) de 2021.

L’agence de notation Moody’s a annoncé une révision à la hausse de la note souveraine du Sultanat d’Oman, passant de (Ba2) à (Ba1), avec une perspective stable sur Oman. Moody’s justifie cette hausse par la poursuite de l’assainissement des finances publiques et prévoit que la dette publique atteigne 38% du PIB fin 2023.

Selon le ministère des Finances, Oman a enregistré un excédent budgétaire de 830 M OMR (2,1 Md USD) sur les dix premiers mois de 2023, contre un excédent de 1,2 Md OMR sur la même période en 2022.

Qatar

 

La 21e édition du Doha Forum, intitulée « Construire des futurs communs », sest tenue les 10 et 11 décembre, dans la capitale qatarienne. Le forum a été inauguré par l'émir du Qatar, cheikh Tamim Al Thani, qui a laissé au premier ministre et ministre des affaires, cheikh Mohammed Al Thani, le soin de prononcer le discours d'ouverture. Le forum a accueilli plusieurs éminents participants (présidents du Sénégal, Zanzibar, du Kosovo ; ministres des affaires étrangères de l’Iran, du Bangladesh, de la Somalie, de l’Ethiopie, du Rwanda ; Secrétaire général du CCEAG).  Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dans ses remarques liminaires rapidement ancré l'événement dans la situation à Gaza et les défis de la gouvernance internationale aujourd'hui. Plusieurs panels étaient toutefois dédiés à des questions plus économiques comme l’énergie, le climat, la transformation numérique et la cybersécurité.

L’Iran et le Qatar signent un accord de coopération économique à l’issue du 9e comité économique conjoint irano-qatarien (9 au 12 décembre 2023, Téhéran). Par cet accord, les deux pays se sont engagés à renforcer leur coopération commerciale et industrielle dans de nombreux domaines. Le ministre du commerce et de l'industrie du Qatar, cheikh Mohammed bin Hamad Al Thani, et le ministre de l'énergie de l'Iran, Ali Akbar Mehrabian, ont présidé la session.

Le cours de l’action Barclays chute après que le fonds souverain du Qatar, la QIA, cède près de la moitié de sa participation. À la clôture des marchés le lundi 4 décembre, Qatar Holding (une filiale de QIA) a annoncé la vente de 361,7 millions d'actions Barclays, soit 2,4 % des actions en circulation de la banque. Les actions ont été vendues avec une décote de 1,4 % par rapport au prix de clôture. La transaction a permis à QIA de lever 644 M USD, et de ramener son actionnariat de 5,3% à moins 3%.

La troisième stratégie nationale du secteur financier dévoilée par la Banque Centrale du Qatar (QCB) prévoit de nouveaux produits et services destinés à soutenir la croissance dans les secteurs prioritaires, l'expansion du financement du commerce et des exportations pour les entreprises, des financements spéciaux pour les petites et moyennes entreprises (PME), des produits d'épargne et d'investissement pour les expatriés afin de les encourager à investir au Qatar, et une nouvelle gamme de produits islamiques et ESG.  

Le Qatar et les Seychelles signent un MoU sur le transport aérien, en marge de la Conférence internationale sur les négociations de services aériens (ICAN 2023), qui s’est tenue du 3 au 7 décembre à Riyad. L'accord prévoit l'exploitation de 21 vols dans les deux sens.

Qatar Airways rouvre la liaison Doha – Yanbu, en Arabie Saoudite, avec deux vols hebdomadaires. La compagnie qatarienne compte aujourd’hui 120 vols hebdomadaires reliant Doha à huit villes du royaume saoudien.

Le Qatar accueille du 4 au 7 décembre le 17e forum annuel de la Gulf Petrochemicals and Chemicals Association (GPCA), dont le thème est "Mobiliser la chimie pour une transformation efficace". Le ministre de l'énergie et PDG de Qatar Energy (QE), Saad Al Kaabi, a salué dans son discours d'ouverture les grands projets pétrochimiques du Qatar : le complexe pétrochimique de Ras Laffan et l'usine d'ammoniac bleu (1,2 Mt/an par an d'ammoniac bleu). En partenariat avec Chevron Phillips, QE a récemment annoncé le lancement de la construction de deux craqueurs d'éthane d'une capacité de plus de 2 Mt /an chacun, l'un au Qatar et l'autre aux États-Unis.

Al Rayyan Holding, une filiale du fonds souverain QIA, acquiert une participation de 4,26 % dans la société de logiciels Kingdee International Software, pour un montant de 204,9 M USD. Kingdee, coté à la bourse de Hong Kong, a vu son action grimper de 8,5% suite à l’annonce. Commentant l’opération, Mohammed Al-Hardan, directeur du département Technologie, médias et télécommunications (TMT) de la QIA, a confirmé la stratégie du fonds d’accroitre son portefeuille TMT en Asie.

La société d’investissement américaine Arctos acquiert une participation allant jusqu'à 12,5 % dans le Paris-Saint-Germain (PSG) dans le cadre d'une transaction qui évalue le club français à plus de 4,3 Md USD. Qatar Sports Investment, qui a racheté le PSG en 2011, continuera de contrôler toutes les décisions du club. Dans un communiqué divulgué jeudi 7 décembre, le PSG a déclaré que l'investissement d'Arctos servirait à développer les opérations du club et à soutenir ses initiatives immobilières, notamment le stade et le centre d'entraînement en banlieue parisienne.

La Hongrie cherche à attirer la QIA dans un consortium pour l'achat de l'aéroport de Budapest Zrt. Le groupe français Vinci et Corvinus International Investment Zrt., société contrôlée par l'État hongrois, se sont associés pour négocier l’acquisition de 51% de participation dans l’aéroport. Le fonds qatarien pourrait ensuite se joindre à l'opération en tant qu'investisseur financier ou stratégique, a déclaré le ministre du développement économique hongrois Marton Nagy lors d'une interview donnée le 11 décembre. 

 

Principaux événements business du T1 2024 

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