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Région

Stabilisation de l’activité industrielle en novembre

En novembre, l'activité manufacturière de l'ASEAN a montré des signes de stabilisation après deux mois de baisse consécutive. D'après les données récentes de S&P, l'indice PMI du secteur manufacturier est passé de 49,6 en octobre à 50,0 en novembre, marquant ainsi son niveau le plus élevé en trois mois. Cette amélioration a été particulièrement notable aux Philippines et en Indonésie, où les PMI ont atteint respectivement 52,7 et 51,7. En Indonésie et à Singapour, l'indice a également progressé, se situant à 51,7 dans les deux pays. Toutefois, le Vietnam a enregistré la détérioration la plus marquée à cause de coûts d'approvisionnement élevés, son PMI tombant à 47,3, le plus bas en cinq mois. La Malaisie et la Thaïlande ont également connu des améliorations mais sont restées sous le seuil de neutralité de 50, avec des indices de 47,9 et 47,6 respectivement. Les analystes notent cependant une faiblesse continue de la demande, avec un déclin des nouvelles commandes pour le troisième mois d'affilée, ce qui pourrait peser sur les performances industrielles à venir, malgré une diminution des pressions inflationnistes.

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BaSD : dégradation des conditions financières

Dans son dernier rapport "Asia Bond Monitor" daté de novembre, la Banque Asiatique de Développement (BAsD) souligne la dégradation des conditions financières dans les pays d'Asie de l'Est - l'ASEAN, la Chine, Hong-Kong et la Corée du Sud -, survenue entre le 1er septembre et le 10 novembre 2023. Cette détérioration est attribuée principalement à l'anticipation d'une persistance de taux d'intérêt élevés aux États-Unis, ce qui a provoqué une appréciation du dollar face aux devises régionales et des sorties nettes de capitaux des marchés émergents. En réaction, certaines banques centrales, incluant celles d'Indonésie, des Philippines et de Thaïlande, ont augmenté leurs taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation et maintenir la stabilité financière. La BAsD note que la persistance de taux d’intérêt élevés pose un défi particulier aux pays les plus endettés de la région, comme le Laos, qui nécessitent des liquidités pour refinancer leur dette. Globalement, des coûts d'emprunt élevés sont susceptibles de fragiliser les équilibres fiscaux des économies régionales. Toutefois, la BAsD prévoit une baisse de l’inflation l'année prochaine, ce qui pourrait inciter les banques centrales à assouplir leur politique monétaire.

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Natixis : la transition à l’épreuve de la croissance

La COP28 inclura la toute première évaluation globale des actions climatiques (Global Stock Take), convenu dans l'Accord de Paris. Ce processus quinquennal vise à mesurer l'impact global des actions climatiques entreprises jusqu'à présent. Dans une récente note, la banque Natixis indique que tous les pays asiatiques présenteraient un écart significatif entre leurs émissions actuelles et les niveaux de réduction nécessaires pour honorer leurs engagements de 2030. L'augmentation des cours du pétrole en 2022 est identifiée comme l’un des freins aux investissements dans les énergies renouvelables, mais, dans une perspective plus large, Natixis soutient que les avantages d'une croissance à court terme continuent de prévaloir sur les gains à long terme d'une réduction des émissions. La banque française souligne qu’en 2023, l'Indonésie a exporté plus de 50% du charbon thermique mondial, dont la moitié destinée à la Chine. Le charbon représentait respectivement 56% et 40% de leur consommation énergétique primaire. Selon un rapport de l'ONU, même si tous les pays atteignaient leurs objectifs de 2030, les contributions déterminées au niveau national (CDN) actuelles se révèlent insuffisantes pour contenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2,0°C, avec un écart estimé à environ 50%.

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Indonésie

Augmentation des salaires minimums mensuels régionaux en 2024

Le gouvernement régional de DKI Jakarta a fixé le salaire minimum mensuel (UMP) pour 2024 par publication du décret n°818, prévoyant un UMP de 5 067 381 IDR (327 USD), contre 4 901 798 IDR (316 USD) en 2023, soit une augmentation de 3,4%. Jakarta conserve l’UMP régional le plus élevé, tandis qu’à Java Centre, il atteindra 2 036 947 IDR (131 USD), après une progression de 4,0% par rapport à 2023. Ces ajustements suivent la base de calcul du règlement gouvernemental n°51/2023, tenant notamment compte de l’inflation et de la croissance. Ainsi, les Moluques du Nord enregistrent la plus importante variation, +7,5%, et Gorontalo, la plus modeste, de +1,2%. Pour information, le salaire moyen mensuel au niveau national est actuellement de 3 178 227 IDR (205 USD) (août 2023), avec une forte disparité de genre : 3 469 760 IDR pour les hommes (224 USD) et 2 641 403 IDR pour les femmes (170 USD).

Promulgation du budget 2024

Le projet de budget de l’Etat indonésien pour 2024, adopté par la Chambre des représentants en septembre, a été promulgué par le Président Joko Widodo le 16 octobre. Ce dernier a présenté le budget aux membres du gouvernement, directeurs d’institutions et gouverneurs, le mercredi 29 octobre. Ce budget d’année électorale est construit sur des prévisions raisonnablement optimistes : une croissance de 5,2%, une inflation de 2,8%, un taux de change IDR/USD voté à 15 000 IDR et un prix du baril de pétrole de 80 USD. À 216 Mds USD (3 325 000 Mds IDR), soit 14,6% du PIB, ce budget s’inscrit dans la continuité des exercices précédents et poursuit l’objectif d’assainissement budgétaire débuté en 2022, avec un déficit public de 2,3% du PIB. Les recettes fiscales devraient atteindre 181 Mds USD (2 802 300 Mds IDR). Les dépenses, en hausse de 6,4% par rapport au budget révisé pour 2023, visent à répondre aux priorités de moyen-terme, avec 56,8% du budget concentré par les postes budgétaires « capital humain » et « infrastructures ».

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Malaisie

Assouplissement de la politique de visa pour accélérer la reprise du tourisme

Le « Plan pour la libéralisation des visas » qui entre en vigueur à compter du 1er décembre 2023, introduit, pour les séjours de 30 jours maximum, une exemption temporaire de visa, jusqu’à fin 2024, pour les ressortissants chinois et indiens ainsi que la possibilité d’obtenir un visa à entrées multiples pour les citoyens de 23 pays à haut revenu et faible risque, dont la France. Les étudiants étrangers de ces 23 pays pourront de leur côté bénéficier d’un visa de longue durée, jusqu’à 12 mois, leur permettant de poursuivre leurs études, voyager ou travailler à temps partiel dans des secteurs autorisés en Malaisie. La durée de validité des visas délivrés est par ailleurs étendue de 3 à 6 mois. Ces mesures visent à stimuler la relance du tourisme et répondre aux besoins des entreprises en emplois qualifiés. Le nombre d’entrées de touristes reste en effet bien inférieur en 2022 à son niveau d’avant la crise sanitaire (10 M en 2022 contre 26 M en 2019) ainsi que la contribution de l’industrie du tourisme au PIB malaisien (14,0% contre 15,9%).

Introduction d’un système de salaire progressif pour stimuler la croissance

Le gouvernement a déposé au Parlement, le 30 novembre, son livre blanc sur le système de salaire progressif par secteur d’activités et catégorie d’emploi et basé sur la productivité, qu’il entend introduire à partir de 2025. Le modèle proposé n’aura pas de caractère obligatoire et ne s’appliquera pas aux entreprises publiques et aux multinationales. Il ne concernera que les salariés de nationalité malaisienne employés à temps plein sur contrat d’une durée supérieure à trois ans. Il s’appliquera la première année à ceux percevant un salaire inférieur à 5 000 MYR (1 107 USD) et supérieur au salaire minimum (1 500 MYR, soit 332 USD). Le dispositif s’accompagne d’une aide aux entreprises qui le mettront en œuvre, à hauteur de 200 MYR à 300 MYR par mois et salarié sur 12 mois (44 USD à 66 USD). Ce système doit permettre de générer de 0,22 pt à 0,56 pt de croissance supplémentaire en relevant le niveau des salaires et en réduisant le taux de chômage de 0,14 pt à 0,35 pt. Des lignes directrices seront éditées en 2024 et actualisées chaque année. Il est prévu la conduite d’un projet pilote de juin à septembre 2024 impliquant 1 000 entreprises.

Singapour

Singapour, ville la plus chère du monde selon l'EIU

Singapour a une fois de plus été classée comme la ville la plus chère du monde, partageant la première place avec Zurich cette année, par l'Unité de recherche économique de The Economist (EIU). C'est la neuvième fois en onze ans que Singapour occupe la première place de la liste. Cette position est liée au coût élevé des produits alimentaires, de l'alcool, des vêtements et prix du droit de détention d’un véhicule. Parmi les plus fortes baisses dans la liste de l'EIU, on trouve des villes chinoises et japonaises, du fait de la dépréciation du yuan chinois et du yen japonais. Les villes chinoises de Nanjing, Wuxi, Dalian et Beijing ont toutes chuté de plus de 25 places, tandis que Tokyo et Osaka au Japon ont chuté respectivement de 23 et 27 places. Hong-Kong occupe la cinquième place.

Publication du rapport 2023 sur la stabilité financière

Dans son rapport annuel sur la stabilité financière paru lundi, l’Autorité monétaire de Singapour (MAS), la banque centrale du pays met en lumière les vulnérabilités engendrées par des taux d'intérêt mondiaux élevés sur le long terme. Le rapport fait référence aux récentes faillites bancaires aux États-Unis et souligne les fragilités accumulées durant la crise sanitaire. Il attire l'attention sur les risques accrus de dette publique dans les marchés émergents, susceptibles de provoquer une aversion au risque et des sorties de capitaux. D'autres risques incluent les tensions géopolitiques, le changement climatique, le conflit au Proche-Orient, la guerre en Ukraine, et un ralentissement de l'économie chinoise. Cependant, le rapport considère Singapour comme bien positionnée pour faire face à ces défis, grâce à une solide qualité de crédit dans les banques et une résilience des entreprises et des ménages face aux hausses de taux d'intérêt. Dans le secteur immobilier en particulier, la MAS anticipe une réduction des pressions inflationnistes sur les prix et les loyers, en raison d'une augmentation de l'offre de logements. L'inflation semble également s'atténuer, avec une demande privée ralentie par des taux d'intérêt plus élevés et une croissance salariale modérée.

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Projet de création d’îles artificielles de 800 hectares

Singapour envisage un ambitieux projet d'expansion urbaine à East Coast, intitulé « Long Island », couvrant une superficie de 800 hectares, soit le double de Marina Bay. Ce projet comprend la construction de nouveaux logements ainsi que la création d'un réservoir d'eau douce et l'installation de stations de pompage pour renforcer la résilience de la ville face à la montée des eaux et au risque d'inondations. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des efforts de Singapour pour étendre sa superficie, qui a déjà augmenté de près de 25% entre 1960 et 2019, passant de 581 km² à 726 km². En 2013, le « Population White Paper » avait fixé l'objectif stratégique d'atteindre 766 km² d'ici 2030 pour faire face à la croissance démographique. Après une phase initiale d'études techniques prévue pour durer au moins cinq ans, le projet, s'il est validé, s'étendrait sur plusieurs décennies. 

Vietnam

Résultats économiques des onze mois de 2023

L’indice de la production industrielle (IPI) a enregistré une légère hausse de 1% sur les 11 mois en glissement annuel (g.a.) et les ventes au détail de marchandises et de services une hausse de 9,6%. Sur les 11 mois, la balance commerciale a été excédentaire de 24,4 Mds USD avec 306,1 Mds USD d’exportations, en baisse de 6,4% en g.a. et 281,6 Mds USD d’importations, en baisse de 11,7%. Le taux d’inflation a augmenté en novembre pour atteindre 3,5% en g.a., soit +3,2% en g.a. sur les 11 mois, notamment en raison de la hausse du prix de l’électricité. Le total des entrées d’IDE au Vietnam a atteint 28,9 Mds USD depuis le début de l’année, en croissance de 14,8% en g.a, tandis que les IDE décaissés se sont élevés à 20,3 Mds USD, chiffre en augmentation de 2,9% en g.a.

Le gouvernement déterminé à décaisser au moins 95% du plan des investissements publics en 2023

Le Premier ministre vietnamien a demandé aux ministères, administrations, villes et provinces d’accélérer le décaissement des investissements publics d’ici fin 2023 afin d’atteindre un taux de décaissement de 95%. Jusqu'à fin octobre 2023, seuls 55% (16 Mds USD) du plan d'investissement avait été décaissé en raison de défis opérationnels et d’obstacles administratifs. Ce chiffre représente toutefois une hausse de 35% par rapport au montant décaissé au cours de la période correspondante de 2022. Le montant restant à décaisser s’élève à 10,2 Mds USD.

Hausse des fonds envoyés au Vietnam par les Vietnamiens vivant à l’étranger

Ces envois de fonds devraient continuer à croître d'ici la fin de l'année. Le pays devrait recevoir 14 Mds USD de fonds en 2023 et 14,4 Mds USD en 2024. Ho Chi Minh - Ville est en tête avec plus de 6,7 Mds USD reçus entre janvier et septembre, montant en hausse de 40% par rapport à la même période de 2022. La ville a été le plus grand récipiendaire de fonds depuis l’étranger au cours des cinq dernières années, représentant près la moitié du total national. Selon la Banque mondiale, le Vietnam est parmi les dix premiers pays en termes de transfert de fonds depuis l’étranger, dépassant les 10 Mds USD annuellement, avec environ 5,3 M de Vietnamiens travaillant dans 130 pays et territoires à travers le monde.

Orsted : fin des projets d’énergie éolienne en mer du fait de retards et d’imprécisions règlementaires

Présente depuis 2021 au Vietnam, l’entreprise publique danoise Orsted a décidé au bout de trois années de mettre fin à ses projets d’investissement dans l’éolien en mer au Vietnam. Orsted est le plus grand développeur mondial d’éolien offshore, représentant 29% de la capacité mondiale installée (plus de 7,6 GW de capacité éolienne en exploitation et 2,3 GW en construction dans sept pays). Le 1er novembre 2022, Orsted et le conglomérat vietnamien T&T (finance, immobilier, énergie, transport, santé, etc.) avaient signé un protocole d’entente avec le National Innovation Center (NIC, sous la tutelle du ministère du Plan et de l’Investissement), pour développer 21 GW d’éolien en mer dans le pays pour un investissement total estimé à environ 30 Mds USD. À la mi-octobre, le consortium a néanmoins informé les Comités populaires de Haiphong et de la province de Thai Binh de sa décision d’arrêter deux mégaprojets d’une capacité respective de 3 900 MW et 3 000 MW. Le groupe a également annoncé qu’il ne renouvèlerait pas son accord avec T&T. Orsted justifie sa décision par le retard accumulé pour définir un cadre juridique et tarifaire applicable à l’éolien en mer. Malgré la publication, en mai 2023, du PDP, le marché demeure en effet en attente du plan de mise en œuvre qui doit notamment préciser les mécanismes de sélection des investisseurs. Le mécanisme de prix d’achat de l’électricité produite par l’énergie éolienne en mer (négociations de gré à gré avec un prix plafond ou prix fixe préférentiel) n’a toujours pas été défini non plus.

Thaïlande

Maintien du taux directeur et révisions à la baisse de la croissance par la banque centrale

Lors du dernier comité de politique monétaire (29 novembre), la Bank of Thailand (BoT) a décidé de laisser inchangé son taux directeur à 2,5%. Cette décision s’explique par son souhait de ne pas freiner la reprise économique en cours, alors que le taux d’inflation s’est nettement replié ces derniers mois pour devenir négatif en octobre dernier à -0,3% (sous l’effet de la diminution des prix des matières premières et agricoles, ainsi que de la politique de subvention des prix à l’énergie). Pour la BoT, malgré la baisse des exportations et de la production industrielle, l’économie de la Thaïlande poursuit en effet son redressement, tirée par la consommation domestique, en particulier de services, que favorise la hausse des revenus du travail (stimulés par les ventes de services liées à l’afflux touristique étranger) et un taux de chômage très limité (0,99% fin septembre). La Banque centrale a néanmoins abaissé ses prévisions de croissance : (i) à 2,4% en 2023 (contre 2,8% en septembre), même si la croissance annuelle devrait bénéficier d’une hausse du PIB plus forte au quatrième trimestre (attendu à +3,7%) en raison d’un effet de base favorable ; (ii) à 3,8% en 2024 (contre 4,4% précédemment), du fait d’une révision à la baisse de l’impact attendu du portefeuille numérique, tandis que la hausse des exportations de biens et services devrait s’accélérer (+5,6%). Hors portefeuille numérique, la croissance économique resterait contenue à 3,2%. S’agissant de l’inflation, la BoT table sur 1,3% en 2023 (1,6% en septembre) et 2,2% en 2024 avec inclusion des effets du portefeuille numérique (contre 2,6% précédemment), 2% sans.

Hausse des salaires dans le secteur public

Le cabinet des ministres a approuvé une hausse de 20% des salaires dans le secteur public pour les nouvelles recrues. Le salaire mensuel de base devrait ainsi passer de 15 000 THB (425 USD) à 18 000 THB (510 USD), avec une première hausse à 16 500 THB (470 USD) à partir du mois de mai prochain après validation du nouveau budget. Cette mesure vise surtout à améliorer l’attractivité de la fonction publique pour les jeunes diplômes par rapport au secteur privé. Outre ces conséquences budgétaires (dépenses estimées à 453 M USD), certaines critiques soulignent qu’une telle mesure pourrait accroître la pression financière sur les PME et affecter leur compétitivité, les obligeant à augmenter à leur tour leur salaire pour attirer la main d’œuvre.

Philippines

S&P : maintien de la note de crédit souverain à BBB+

L’agence de notation américaine S&P a annoncé le maintien de sa notation du crédit souverain des Philippines à BBB+ pour le long terme et A-2 pour le court terme, en lien avec la reprise économique durable soutenue par les efforts du gouvernement pour répondre au déficit en infrastructure et améliorer le climat des affaires (réforme du cadre réglementaire pour les PPP, incitations fiscales et diminution de l’impôt sur les sociétés avec la loi CREATE). L’agence prévoit une croissance du PIB philippin de 5,4% pour 2023, puis 5,9% pour 2024, 6,2% en 2026. S&P prévoit que le déficit de l’Etat décline progressivement à 3,8% du PIB en 2023, puis 4,4% en 2024, en lien avec le maintien dans la trajectoire fixé par le cadre budgétaire à moyen terme (MTFF) pour la période 2022-2028. Néanmoins, S&P a annoncé qu’une dégradation de la note du crédit souverain serait envisageable si le déficit budgétaire excédait 4%, si le ratio dette/PIB excédait les 60% ou si les paiements des intérêts sur la dette dépassaient 15% des recettes publiques de façon durable. En juillet 2023 à l’occasion du discours sur l’état de la nation du Président de la République Marcos Jr, le ministre des Finances Benjamin Diokno avait fixé l’objectif d’obtenir une note de A pour le crédit souverain d’ici la fin du mandat en cours en 2028.

Visite d’une délégation philippine à Paris pour une mission d’études sur l’écosystème nucléaire français

La semaine du 20 novembre, une délégation philippine conduite par l’Undersecretary du ministère de l’Energie Sharon S. Garin a pris part à une mission d’études financée par la direction générale du Trésor portant sur l’écosystème nucléaire français. Cette délégation était composée de représentants du gouvernement philippin (ministères de l’Energie, du Commerce et de l’Industrie, et de la Justice), du Philippine Nuclear Research Institute (PNRI), ainsi que des principaux énergéticiens du pays (Meralco, Prime, Aboitiz Power Corporation). Ce séjour en France a permis de présenter une vision globale de la filière française électronucléaire à la délégation philippine et de renforcer la coopération bilatérale en matière de sécurité énergétique, à l’heure où le gouvernement philippin prévoit de développer une infrastructure nationale pour l’électronucléaire. 

Cambodge

Banque mondiale : croissance prévue de 5,8% en 2024

La croissance économique du Cambodge devrait atteindre 5,4% en 2023, en légère baisse par rapport aux 5,5% prévus en mai, selon la Banque mondiale. La croissance économique du pays devrait s’améliorer pour atteindre 5,8% en 2024 et 6,1% en 2025, grâce à l’augmentation des investissements dans les infrastructures et à l’amélioration des exportations grâce aux accords commerciaux régionaux. Toutefois, la capacité limitée du pays en matière de transport et de logistique et le manque relatif de fiabilité de l’approvisionnement en énergie continuent d’imposer des coûts élevés aux entreprises et aux consommateurs. Et bien que les touristes internationaux reviennent progressivement, les recettes du secteur sont bien inférieures aux niveaux d’avant la pandémie. Le secteur manufacturier, en particulier celui du textile, fait face à une baisse de la demande mondiale. De même, la hausse des taux d’intérêt comme des prix (énergie et alimentation) ainsi que l’accroissement de l’endettement privé pèsent sur les perspectives de croissance cambodgienne. Selon la Banque mondiale, le Cambodge doit continuer d’améliorer l’environnement des affaires pour accroître la productivité et la compétitivité, moderniser les infrastructures et de la connectivité, ainsi que renforcer les compétences de la main-œuvre.

Le GNL ou la solution de transition

Souhaitant accélérer sa décarbonation, afin de tenir son objectif de zéro émission nette en 2050, le Cambodge a décidé d’abandonner un important projet de construction de centrale à charbon de 700 MW. Confié à Royal Group dans la province de Koh Kong, ce projet cédera la place à une centrale au gaz naturel liquéfié (800 MW, en service après 2030). Un terminal GNL est également prévu, faisant du Cambodge un importateur comme le Vietnam et les Philippines déjà (quand la Malaisie est toujours le 5ème exportateur mondial). Le GNL permet de réduire les émissions de CO2 d’environ 50%, mais ne peut constituer qu’une solution transitoire. C’est la raison pour laquelle le ministre cambodgien de l’Énergie, ancien directeur général d’Electricité du Cambodge, a annoncé vouloir accélérer le développement du solaire, de l’éolien et de l’hydraulique, y compris via du pompage-turbinage. Alors qu’un peu plus de 40% de l’électricité est décarbonée au Cambodge, il affiche l’objectif d’atteindre 70% en 2030. Il ambitionne encore d’électrifier le plus d’activités possible, notamment les transports légers (tuk-tuks inclus). Pour mémoire, trois centrales à charbon d’une capacité totale de 1375 MW sont actuellement en service.

Laos

Nouvelles du front !

La guerre déclarée à l’inflation peine à produire ses effets. Après 25,88% en août, 25,69% en septembre et 26% en octobre, l’indice des prix à la consommation progresse encore de 25,2% en novembre. Difficile d’y voir une franche baisse, mais plutôt un plateau. Et encore, la population conteste-t-elle – reproches classiques connus dans de nombreux pays, Europe comprise – ces chiffres, qui ne décriraient pas la réalité. Cette inflation étant largement importée, y compris sur l’alimentation et pas seulement les seuls biens d’équipements et carburants, elle apparaît durable. Ses effets sont d’ailleurs accentués par la dépréciation du kip (-16/17% par rapport aux dollar, bath, dong et yuan, monnaies utilisées pour son commerce extérieur). Le contexte international ne favorise pas plus les efforts des autorités laotiennes.

Des terres rares partout et pour tous ?

Nombreux sont les pays qui disposent de terres rares, métaux qui ne le sont pas tant que cela dans l’écorce terrestre. Les gisements peuvent toutefois varier par leurs concentrations et les déchets radioactifs que leur exploitation produit. Compte tenu de la forte concentration de la production de terres rares en Chine – 85% de la production mondiale, le solde étant assuré par l’australienne Lynas RE – et des prix de certains de ses concentrés (jusqu’à 70 000 USD/kilo pour les plus chères), il est tentant de se lancer dans cette exploitation. Elle demande toutefois de lourds investissements, de très forts savoir-faire et une maîtrise technologique poussée. En outre, elle peut entraîner de fortes pollutions sauf à édicter des règles d’extraction et surtout de raffinage très exigeantes. Enfin, nombre des acheteurs potentiels prennent en compte la dimension stratégique de la production, souhaitant ne pas dépendre d’un seul pays. Pas sûr qu’une éventuelle production au Laos remplisse ces critères, en particulier le dernier.

BRI sous couvert de présidence laotienne ?

La Chine avance avec sa Belt and Road Initiative en direction de l’ASEAN, même si cette politique affiche une vocation mondiale. La présidence laotienne de l’ASEAN offre un double intérêt pour la Chine. D’une part, la construction du train rapide, reliant Thaïlande et Chine via le Laos, est cité en exemple (quand bien même il a précipité la crise de la dette que traverse la Laos au point d’être en défaut). D’autre part, le Laos est un allié très proche qui n’a rien à refuser à la Chine (qui détient environ 50% de la dette laotienne et lui évite formellement le défaut). La Chine veut donc convaincre les autres pays de l’ASEAN, Vietnam, Thaïlande, Cambodge, Malaisie… d’accepter ses projets.

Birmanie

Baisse des exportations manufacturières

Sur la période d’avril à mi-novembre de l’année fiscale 2023-24, les exportations de produits manufacturés s’élèvent à 5,9 Mds USD (dont 3,8 Mds émanant des entreprises privées et 2,1 Mds du secteur public), soit une baisse de 20% par rapport à la même période de l’exercice précédent. L’industrie manufacturière reste néanmoins le premier secteur d’exportation pour la Birmanie, représentant 64% des exportations totales, avec comme principales composantes l’industrie textile, le sucre et le gaz naturel.

Conjoncture - décembre 2023

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