Les déficits accumulés par les sociétés publiques auraient représenté 46% des dépenses exécutées dans le budget de l’année fiscale 2021/2022. 

Alors que les Services du FMI ont demandé au gouvernement un briefing sur les sociétés publiques, la Fédération des chambres de commerce et d’industrie du Pakistan (FCCIP) a abordé ce sujet dans son rapport « Impact of IMF Programmes : A Context of Pakistan ».

La FCCIP estime que le règlement des dettes des 212 sociétés publiques et notamment des sociétés électriques, des sociétés de transport gazier, de la compagnie d’aviation PIA et de l’aciérie Pakistan Steel Mills était passée sur une période qui correspond à la mandature du Premier ministre M. Imran Khan de 9,2 % du budget en 2018/2019 à 46,2 % en 2021/2022. Les financements sont passés soit sous forme de subventions, soit sous forme de crédits pour dépenses imprévues, au détriment de projet de construction (dépenses liées au PSDP - budget de développement-) en fin d’exercice budgétaire

Le Pakistan est le troisième plus grand bénéficiaire des financements au développement chinois dans le monde avec un portefeuille de 70,3 Mds USD

Selon le rapport annuel d’AidData, un centre de recherche américain consacré au développement économique, de 2000/2001 à 2020/2021, la Chine a participé au développement du Pakistan à hauteur de 70,3 Mds USD. Le portefeuille financier de la Chine au Pakistan est constitué à 98% de prêts à taux concessionnels (sur la période, le taux concessionnel moyen sur les prêts était de 3,72 %, avec une maturité moyenne de 9,84 ans et un délai de grâce de 3,74 ans), le solde étant constitué de dons.

Au cours de l’année budgétaire 2011/2012, les financements chinois ont dépassé pour la première fois les prêts et dons américains. En 2013, les financements chinois ont été 1,6 fois plus importants que les financements américains, en 2016/2016, ils étaient 7,7 fois plus importants et en 2020/2021, ils étaient 22,4 fois plus importants.

Sur les vingt années étudiées, la répartition des financements chinois s’établit comme suit : 

-l’énergie a représenté 40 % des financements (les financements dans ce secteur qui s’établissent à 28,4 Mds USD) sont les premiers effectués par la Chine dans le monde (ils représentent 10,2% des engagements énergétiques mondiaux de la Chine) devant l’Angola et le Vietnam ;

- le soutien budgétaire et la participation du fonds chinois SAFE (State Administration of Foreign Exchange) a représenté 30% des financements ;

- le secteur des transports (dont l’économie portuaire) a représenté 14% des financements.

Le ministère du plan approuve 3 Mds USD de prêts pour les zones touchées par les inondations en 2022.

Le ministère de la planification et des Initiatives spéciales a déclaré qu’il a approuvé 21 projets de développement qui ont été décidés dans la foulée de la Conférence internationale de Genève sur la résilience du Pakistan au changement climatique du 9 janvier 2023. Ces financements destinés aux zones touchées par les inondations de 2022 représentent un montant total de 3 Mds USD.

 

Relations avec les pays du CCEAG :

L’accord de libre-échange (ALE) entre le Pakistan et le CCEAG ne ferait pas l’unanimité chez les partenaires du CCEAG qui pourraient être tentés par un Accord de promotion et de protection bilatérales des investissements (APPI).

A ce stade, le projet d’ALE avec le CCEAG qui circule dans les capitales arabes du Golfe depuis le 1er octobre 2023 comprend 14 chapitres, dont les biens, les services, le commerce électronique, les procédures douanières, le règlement des la concurrence, les recours commerciaux, la propriété intellectuelle et les petites et moyennes entreprises et un chapitre déterminant concernant la sécurité des investissements.

La partie saoudienne consultée par l’Express-Tribune, aurait indiqué qu’elle était globalement satisfaite par le projet d’ALE mais qu’il fallait y ajouter une clause d’arbitrage international des différends liés à l’investissement intégrant un recours possible au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). Les équipes techniques du Qatar et d'Arabie saoudite auraient participé au cours du mois d’octobre à un nouveau cycle de discussions concernant l’ALE CCEAG-Pakistan consacrée à une clause d’investissements.

Selon le « Business Recorder », le SIFC, l’organe militaro-civil chargé d’attirer les investissements, considère qu’il faut répondre aux besoins de sécurité en matière d’investissements des investisseurs du CCEAG par un Accord de promotion et de protection bilatérales des investissements (APPI). A la demande du SFIC, une entorse serait faite au code des marchés publics en permettant d’embaucher des consultants recommandés par les entreprises des Etats du Golfe afin d’accélérer le processus d’investissements au Pakistan.

Le projet de raffinerie saoudienne commence à prendre forme mais la Saudi Aramco propose au major chinois Sinopec de participer au capital de la future raffinerie.

Selon les études de faisabilité technique, commerciale et financière de la Saudi Aramco, le complexe pétrochimique : (i) sera établi à Hub, en grande banlieue de Karachi (30 km de distance), mais dans la province du Baloutchistan ; (ii) devrait produire annuellement 8 millions de tonnes de diesel et 6 millions de tonnes d’essence correspondant aux spécifications Euro 5 ; (iii) le capital de départ du complexe pétrochimique s’établira à 3 Mds USD (à moitié contrôle par Saudi Aramco ; à 35% contrôlé par  Pakistan State Oil Ltd ; à 15% par un consortium de sociétés pétrolière pakistanaises formé de OGDCL, PPL et GHPL) ; (iv) En matière de construction deux options se présentent : soit Sinopec Engineering qui aurait la préférence saoudienne, soit la « China Road and Bridge Corporation » (CRBC) ; (v) les financements complémentaires devraient être pris en charge en partie par une levée d’actions et en partie par des prêts.

Mais ce schéma pourrait être modifié : Les experts saoudiens ont demandé au SIFC d’approcher la société pétrolière chinoise Sinopec et la Banque of China pour tester si ces entités sont intéressées par une participation financière complémentaire à celle de Saudi Aramco au projet dont la construction est estimée à 10 Mds USD.

L’organe militaro-militaire SFIC indique qu’il a obtenu de la part du gouvernement de transition que le projet de raffinerie et de complexe pétrochimique opère en franchise d’impôts sur une période de 20 ans.

Transferts de migrants : un MoU entre le Fonds monétaire arabe (FMA) basé à Abu Dhabi et la banque centrale pakistanaise (SBP- State Bank of Pakistan) devrait renforcer les canaux officiels de transferts au détriment du système du système informel ( les « hawala »).

Le MoU vise à établir un cadre de coopération entre le « Buna », le système de paiement transfrontalier exploité par l’Organisation régionale arabe de compensation et de règlement des paiements (ARPCSO), détenue l’organisation par le FMA, et Raast, le système de paiement électronique dédié aux migrants (contrôlé par la SBP).

La SBP a indiqué que cette opération s’inscrivait dans la politique visant à accroître les transferts de migrants via des canaux formels, instantanés, sûrs et rentables, mais aussi en renforçant les liens économiques, financiers et d’investissement entre les pays arabes et le Pakistan.

 

Questions financières

SBP : Baisse significative du spread interbancaire en octobre.

Le spread de change entre le marché interbancaire et le marché ouvert est dans la limite de 1,25 % en octobre (source SBP). Il est au niveau le plus bas depuis 18 mois. Ce résultat rentre dans les objectifs du FMI. En revanche, selon le Business recorder, les services du FMI pointent la persistance des problèmes de paiements en attente et le fait que les importations restent en partie contrôlées par la SBP.

Au début de la semaine, la Bourse du Pakistan (PSX) a dépassé 54 000 points, son plus haut niveau depuis 18 ans.

Lundi 6 et mardi 7 novembre 2023, le PSX a dépassé les 54 000 points avant de redescendre à 53 400 points. Cette situation reflète la très forte montée de la valeur de la cotation des banques commerciales qui anticipent une conclusion positive de la revue du FMI en cours à Islamabad et le renforcement de la confiance des investisseurs rassurée par l’annonce d’élections générales le 8 février 2024.