Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

 

LE CHIFFRE A RETENIR

450 M EUR : C’est le montant d’un projet de construction d’une raffinerie de manganèse au Ghana par la Ghana Manganese Company Ltd (GMC).

FAITS SAILLANTS

Nigéria :

La CBN entame le remboursement de ses arriérés de change ; L’indice PMI nigérian passe sous la barre des 50 en octobre, une première en sept mois ; Les fintechs nigérianes perdent jusqu’à plusieurs milliards de nairas à cause de cyber-attaques ; Afreximbank et Access Bank mobiliseront 1,4 Md USD pour des projets d’infrastructures dans l’Etat de Lagos.

Ghana :

Le Partenariat mondial pour l'énergie nucléaire (IFNEC) s’est réuni à Accra du 1er au 3 novembre 2023 ; Signature d’accords de financement de 42 M EUR entre le gouvernement ghanéen et l’UE.

 

Nigeria

La CBN entame le remboursement de ses arriérés de change

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a commencé à régler les arriérés de change dus aux banques commerciales, selon les déclarations de son porte-parole Isah Abdulmumin ce jeudi. Des sources bancaires auraient en effet confirmé la réception d’un premier paiement d’environ 1 Md USD. Quatorze banques seraient concernées à ce jour. Les paiements devraient se poursuivre au cours des prochaines semaines, même si certains acteurs affirment avoir d’ores et déjà reçu la totalité des montants dus.

Pour rappel, la CBN fait face à près de 7 Md USD (Reuters) de contrats de change à terme arrivés à échéance, que les entreprises ont achetés auprès des banques locales. Les banques ont dû rembourser ces lignes de crédit en devises à partir de leurs propres fonds. Le gouverneur de la banque centrale, Yemi Cardoso, avait déclaré que la résorption de l'arriéré était une priorité, sans toutefois donner d'échéance précise. Cette régularisation devrait améliorer la liquidité sur le marché des changes officiel, et renforcer ainsi la confiance des agents économiques, nigérians comme étrangers.

L’indice PMI nigérian passe sous la barre des 50 en octobre, une première en sept mois

Le dernier PMI mensuel, fourni par Stanbic IBTC Bank, s’établit désormais à 49,1 en octobre, contre 51,1 en septembre. L’indice n’était pas passé sous la barre des 50 (marquant une détérioration de la conjoncture économique) depuis mars dernier, dans le contexte des graves pénuries de liquidités.

En octobre, d’après la banque lagotienne, la baisse de l’indice s’explique notamment par l'environnement inflationniste, réduisant la demande de la part des consommateurs, augmentant le prix des matières premières et obligeant les entreprises à augmenter leurs salaires. L’inflation a ainsi contribué à rompre le rythme régulier d'expansion des entreprises pour la première fois en six mois.

De même, la dévaluation du naira, dont le taux a atteint un pic de 1 300 NGN contre 1 USD sur le marché parallèle à la fin octobre, ne favorise pas l’environnement des affaires.

Les fintechs nigérianes perdent jusqu’à plusieurs milliards de nairas à cause de cyber-attaques

Durant les deux premiers trimestres de l’année 2023, trois fintechs nigérianes, dont Flutterwave et Patricia, ont perdu plus de 5 Md NGN (6 M EUR) à cause de piratages informatiques qui deviennent de plus en plus récurrents dans l’écosystème des fintechs nigérianes. L’ampleur des pertes totales des fintechs dans le pays est probablement bien plus importante (quelques milliards de nairas de pertes supplémentaires), la plupart des pertes dues aux pirates informatiques n’étant pas divulguées par les fintechs affectées.

Ce phénomène, qui prend de plus en plus d’importance, pose un défi de taille pour les fintechs nigérianes dont les pertes sont parfois directement causées par la connivence de certains de leurs employés avec des réseaux de cybercriminels. A la suite de la multiplication d’attaques informatiques contre les plateformes de fintechs, les banques commerciales nigérianes font de plus en plus attention à ne pas devenir des victimes collatérales de celles-ci.

Afreximbank et Access Bank mobiliseront 1,4 Md USD pour des projets d’infrastructures dans l’Etat de Lagos

Ce mardi, l’Etat de Lagos a signé un accord avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et la banque locale Access Bank portant sur le financement de plusieurs projets d’infrastructures à hauteur de 1,4 Md USD. Ces fonds financeront quatre projets majeurs : la construction du Fourth Mainland Bridge par le portugais Mota-Engil, la deuxième phase du métro léger de Lagos, l’aéroport international de Lekki-Epe et le développement d’un hub alimentaire à Epe. L’Etat compte sur ce partenariat et la réalisation de ces projets pour attirer des investissements étrangers.

Le Gouverneur Sanwo Olu, qui a été reconduit pour un second mandat en 2023, a fait du renouveau des infrastructures sa priorité. En 2022, les dépenses d’investissements s’élevaient à 651,9 Md NGN (1,4 Md USD) soit 60 % des dépenses totales. Cette année, le niveau d’endettement de l’Etat a atteint 1 370 Md NGN (2,8 Md USD dont 1,3 M USD de dette étrangère), soit une augmentation de 36 % depuis sa première élection en 2019.

 

Ghana

Le Partenariat mondial pour l'énergie nucléaire (IFNEC) s’est réuni à Accra du 1er au 3 novembre 2023

Le Partenariat mondial pour l'énergie nucléaire (IFNEC) a tenu sa première conférence ministérielle depuis la pandémie de COVID-19 du 1er au 3 novembre 2023 à Accra, en collaboration avec la Commission ghanéenne de l’énergie atomique. Cette conférence, sous présidence américaine, a rassemblé les autorités ghanéennes en charge du programme électronucléaire ghanéen, les pays membres de l’IFNEC ainsi que des représentants de l’industrie nucléaire. L’objectif est de discuter de la coopération régionale et internationale, et des politiques nécessaires pour faire progresser les programmes d’énergie nucléaire en Afrique. Le forum IFNEC s’est déroulé dans le prolongement immédiat d’un sommet Nucléaire Etats-Unis/Ghana, également organisé à Accra, avec pour thème « Libérer le potentiel de l’Afrique grâce à l’énergie nucléaire ».

Lors du Forum IFNEC, les pays présents ont été invités à formuler une déclaration liminaire (statement), ce qui a donné l’occasion à la Chine, au Japon, à la Corée du Sud et aux Etats-Unis d’exprimer leur position et de faire valoir leur expertise en matière nucléaire pour accompagner les pays africains dans leur mix énergétique. Le secrétaire exécutif de la Commission africaine sur l'énergie nucléaire (AFCONE) a rappelé quant à lui que sa Commission était pleinement engagée pour soutenir le développement de l'énergie nucléaire en Afrique.

Le ministre de l’énergie Ghanéen, Kwaku Afriyie, a rappelé l’intérêt de longue date du Ghana pour l’énergie nucléaire et l’engagement fort du Ghana vers un programme électronucléaire en cours de définition, avec pour objectif un mix énergétique plus propre et incluant une composante nucléaire civile à horizon 2030-2040. Le choix du partenaire international du Ghana pour développer ce programme nucléaire pourrait intervenir avant la fin de l’année 2023.

Signature d’accords de financement de 42 M EUR entre le gouvernement ghanéen et l’UE

Le Ghana et l’Union européenne (UE) ont signé cette semaine deux accords de financement sous forme de subventions, d’un montant total de 42 M EUR. Ces accords ont pour objectif de relever des défis majeurs liés au développement durable, à la gestion des finances publiques et à la croissance du secteur privé.

Le premier accord, d’une valeur de 27 M EUR, vise à améliorer la transparence dans la gestion des ressources publiques et à encourager le développement d’un secteur privé plus vert, numérisé et inclusif au Ghana.

Le second accord, intitulé « Partenariat UE-Ghana pour la transition verte et l’agro-industrie », s’élève à 15 M EUR et se concentre sur la promotion d’une production agricole durable et résiliente face aux changements climatiques.

Ces accords font partie du programme de 78 M EUR de l’UE au Ghana dans plusieurs domaine clés, tels que le renforcement de l’Etat de droit, la lutte contre la corruption, le développement des compétences, la distribution d’électricité dans le Nord du Ghana et la gestion des migrations.