Lettre AGRO Japon – Corée

  N°72- septembre-octobre 2023

 

  drapeau Japon

Sommaire

 

Japon

 

  • L’inflation alimentaire hors produits frais ralentit en septembre
  • Fragilisée par la fermeture du marché chinois, la filière pêche japonaise cherche de nouveaux débouchés
  • En matière de bien-être animal, le Japon reste à la traîne
Corée
  • Les importations de produits agricoles et agroalimentaires français en Corée progressent de 9% sur les 10 premiers mois de l’année
  • La Corée du Sud a formellement accepté l’Accord sur les subventions à la pêche auprès de l’Organisation mondiale du commerce
  • Les autorités coréennes cherchent à limiter les conséquences de l’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse bovine  

Japon-Corée

  • Face aux risques de rupture d’approvisionnement alimentaire, le Japon et la Corée prennent de nouvelles mesures

Le chiffre à retenir : +8,8%

Inflation alimentaire "core" en septembre au Japon (glissement annuel)

Japon

L’inflation alimentaire hors produits frais ralentit en septembre

La transmission aux consommateurs des hausses de coûts de production semble marquer le pas en septembre, avec une inflation alimentaire « core » (hors produits frais) qui ralentit (8,8% en glissement annuel après quatre mois à 9,2%). Les analystes estiment que l’essentiel des hausses ont désormais été répercutées par les distributeurs et le cabinet Teikoku Databank enregistre en septembre une diminution du nombre de références connaissant une hausse de prix par rapport aux mois précédents. Le reflux est net sur les produits de la mer (8,6% en g.a. contre 11,6% en août), les produits laitiers (+20,6% contre 21,4% e, août) et les huiles (+8,3%, contre +9,9% en août). L’inflation alimentaire totale continue en revanche de progresser, à +9% en septembre contre +8,6% en août, tirée par un rebond marqué des prix sur les fruits (+9,1% contre +3,6% en août) et légumes frais (+13,1% contre +4,3% en août). L’inflation core totale au Japon ralentit à +2,8% (contre +3,1% en août), en raison notamment de la poursuite du recul des prix de l’énergie observée depuis début 2023. Source : Japan e-stat

 

Fragilisée par la fermeture du marché chinois, la filière pêche japonaise cherche de nouveaux débouchés

La suspension des importations chinoises de produits de la mer japonais, annoncée fin août en réponse au rejet d’eaux traitées de la centrale de Fukushima Dai-Ichi dans le Pacifique, représente une perte majeure pour la filière piscicole japonaise, le marché chinois constituant un quart de ses exportations (607 M€, dont 347 M€ pour les seules coquilles Saint-Jacques). Avec des exportations japonaises de produits de la mer s’élevant seulement à 76 M€ en 2022, l’Union européenne figure parmi les relais de croissance potentiels à l’export identifiés par les acteurs japonais et une campagne de promotion a été lancée, avec le soutien des fonds d’urgence débloqués par le gouvernement, pour un total annoncé de 600 M€, incluant aides aux filières, compensation des pertes et recherche de débouchés. Des événements promotionnels ont déjà été organisés en Grande-Bretagne et en France et une séance de dégustation pour les professionnels a eu lieu en Allemagne. Des plats à base de coquilles Saint-Jacques d’Hokkaïdo, préparés par le chef d’un restaurant local étoilé au Michelin, ont été servis aux acheteurs et journalistes lors d’Anuga, l’un des plus grands salons gastronomiques d’Europe, qui se tient à Cologne en Allemagne. Afin de soutenir la consommation domestique, le nouveau ministre de l’agriculture Ichiro Miyashita a par ailleurs invité chaque japonais à « consommer 5 Saint-Jacques de plus » par an, ce qui doit permettre de compenser la perte du débouché chinois pour ce produit. Source : Douanes japonaises, Asahi, Japan Times

 

En matière de bien-être animal, le Japon reste à la traîne

Pour la première fois, le ministère japonais de l’agriculture a publié en juin dernier des recommandations en matière de bien-être animal en élevage, en lieu et place des recommandations énoncées par les filières professionnelles. Ces recommandations, qui suivent celles figurant au code terrestre de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), font référence à l’international et les autorités japonaises semblent les destiner en premier lieu aux consommateurs dans les pays tiers. Les consommateurs japonais restent en effet peu sensibles aux questions de bien-être animal : il existe certes des techniques traditionnelles permettant de tuer les animaux sans douleur (notamment, l’ikejime pour le poisson) mais celles-ci sont plus motivées par la recherche d’une bonne qualité gustative des aliments que de considérations morales. Dans une étude réalisée en 2021, 25% des consommateurs japonais interrogés ont déclaré connaître l’expression de « bien-être animal », et 20% d’entre eux ont déclaré tenir compte de l’environnement dans lequel sont élevés les animaux lorsqu’ils choisissent des produits d’origine animale. Source : Japan Times, Kyodo News

Corée

Les importations de produits agricoles et agroalimentaires français en Corée progressent de 9% sur les 10 premiers mois de l’année

Avec 603 M€, la France est le 13e fournisseur de la Corée et renforce ses parts de marché sur la période janvier-septembre, à 2% (contre 1,7% sur la même période en 2022). Sur le poste des boissons (174 M€ au total), les champagnes progressent de 15% en valeur et en volume, tandis que les vins tranquilles enregistrent un recul net en volume (-23%) et moins marqué en valeur (-5%). Les produits laitiers, 2e poste avec 108 M€, progressent de 11% en valeur en glissement annuel, tirés par les bons résultats du beurre (+21% en valeur, à 50 M€) et de lait (29 M€, +34%). Les fromages reculent en revanche de 8% en valeur et de 22% en volume, les effets de l’inflation sur les volumes se faisant particulièrement ressentir pour les produits grand public (-23% pour les fromages fondus, -32% pour les fromages frais). Les importations de porc français diminuent de 25% en volume et 26% en valeur, dans un marché lui-même en diminution de 9% sur la période. Les exportations coréennes de produits agricoles et agroalimentaires vers la France diminuant de 28% par rapport aux 10 1ers mois de 2022 (51 M€), le solde bilatéral sectoriel continue de se creuser sur la période pour atteindre 552 M€ en faveur de la France. Source : Douanes coréennes

 

La Corée du Sud a formellement accepté l’Accord sur les subventions à la pêche auprès de l’Organisation mondiale du commerce

Le 23 octobre 2023, la Corée du Sud a déposé son instrument d’acceptation de l’Accord sur les subventions à la pêche auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), marquant une acceptation formelle par les autorités coréennes de cet accord visant à interdire les subventions à la pêche illégale, qui avait été adopté lors de la 12e Conférence ministérielle (CM12) le 17 juin 2022. Pour que cet accord devienne opérationnel, deux-tiers des membres doivent déposer leur instrument d’acceptation auprès de l’OMC. 46% des membres ont réalisé cette étape à ce jour. Avec une flotte de pêche de près de 66 000 navires pour un tonnage de plus de 500 000 tonnes, la Corée a atteint en 2022 une production de 3,6 millions de tonnes, dont la moitié provenant de l’aquaculture et un million de tonnes pêchées dans les eaux côtières coréennes. Selon l’OCDE, la Corée présentait en 2021 de bons résultats en matière de mesures de contrôle portuaires mais présentait en revanche encore des faiblesses en matière de coopération internationale. Source : Korea Times, OCDE

 

Les autorités coréennes cherchent à limiter les conséquences de l’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse bovine

Après une frayeur en mai dernier liée à l’apparition dans les provinces de Geosan et Jincheon de 22 foyers de fièvre aphteuse rapidement circonscrits, la dermatose nodulaire contagieuse bovine, maladie hautement infectieuse pour les bovins mais sans danger pour l’homme, fait planer une nouvelle menace sur la filière coréenne. Depuis le 20 octobre, date du premier cas confirmé en Corée du Sud, 47 foyers ont été identifiés, entraînant l’abattage de plus de 3 000 bovins et la mise en œuvre d’une vaccination d’urgence de 253 000 bovins. Les craintes concernant l’impact de la maladie sur l’élevage s’accroissent, notamment dans la province de Gangwon qui est connue pour ses bovins de race « hanwoo » et qui a signalé son premier cas. Bien que les prix du bœuf « hanwoo » aient augmenté de 10% depuis l’apparition de la maladie, le MAFRA se veut rassurant, les stocks de viande disponibles ayant augmenté de 40% par rapport à l’année précédente. Source : Korea Times

 

Japon-Corée

Face aux risques de rupture d’approvisionnement alimentaire, le Japon et la Corée prennent de nouvelles mesures

Une révision de la loi fondamentale sur l’agriculture et l’alimentation devrait être présentée lors de la prochaine session parlementaire débutant en janvier 2024. Cependant un paquet de « mesures d’urgence » a été adopté par le Cabinet dès le 13 octobre dernier. Parmi celles-ci figure un nouveau pouvoir de réquisition, qui doit permettre au gouvernement de mobiliser les ressources du secteur privé en cas de risque de rupture d’approvisionnement alimentaire. Ainsi, en cas d’urgence sur un produit, le gouvernement pourrait à l’avenir demander aux « maisons de commerce » (« sogoshoshas ») - les très grandes entreprises assurant l’essentiel des approvisionnements du Japon -, de préparer un plan d’importation identifiant des sources d’approvisionnement alternatives. Les ressources des sogoshoshas pourraient être requises pour la mise en œuvre du plan, le cas échéant avec un soutien financier du gouvernement. Cette annonce fait écho à une mesure similaire adoptée par le Parlement coréen le 24 octobre dernier. Les deux pays sont confrontés à des défis similaires en matière d’approvisionnement alimentaire, tant par leur positionnement géographique que par leur dépendance commune aux importations d’aliments (le taux d’autosuffisance exprimé en valeur calorique était en 2021 de 47% au Japon et de 45% en Corée, parmi les plus faibles au sein des pays développés). Source : Nikkei, MAFF, MAFRA

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 Rédigé par : Le pôle agriculture et alimentation du Service économique régional de Tokyo et le Service économique de Séoul.

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Claudine GIRARDO, Conseillère réfèrente SPS claudine.girardo@dgtresor.gouv.fr
Ryoko ISODA, Attachée sectorielle au pôle agriculture et alimentation, ryoko.isoda@dgtresor.gouv.fr                                      
Jina AHN, Attachée économique, en charge des questions agricoles au sein du SE de Séoul jina.ahn@dgtresor.gouv.fr