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Région

Dépréciation des monnaies régionales face au dollar

Selon le journal Asia Nikkei, la dépréciation des devises sud-est asiatiques depuis le début de l’année pourrait entraîner une hausse des coûts d'importation, donc de l’inflation. Les exportateurs éprouveraient également des difficultés à profiter de la baisse, en raison notamment du ralentissement de l’économie chinoise. Le 13 octobre, les devises s’étant le plus affaiblies face au dollar étaient le ringgit malaisien, le baht thaïlandais, et le dong vietnamien (-6,9%, -4,4% et -3,4%, respectivement). Cette évolution s'explique par la robustesse de l'économie américaine et de l'écart croissant avec les taux d'intérêt de la FED, qui se situent désormais entre 5,25% et 5,5%.

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8 Mds USD de retraits de capitaux sur les marchés asiatiques émergents en septembre

Selon l’Institut de la finance internationale (IIF), les sorties de capitaux des marchés émergents, comprenant les titres de dette et les actions, ont atteint 13,8 Mds USD en septembre, dont 8,1 Mds USD provenant de pays asiatiques émergents. De plus, les sorties de capitaux des marchés d'actions des marchés émergents, à l'exception de la Chine, ont atteint leur niveau le plus élevé depuis septembre 2022. Ces ventes importantes depuis août sont en grande partie dues à l'augmentation des taux d'intérêt dans les marchés développés. Cependant, malgré ces sorties récentes, les marchés émergents, à l'exclusion de la Chine, ont enregistré un total de 178 Mds USD d'entrées de capitaux depuis le début de l'année, témoignant d’une tendance positive sur l'ensemble de l’année.

Croissance rapide de l’industrie laitière régionale

L’ASEAN connaît une croissance rapide de la filière laitière, comme en Indonésie, où les revenus du marché atteignaient 5,1 Mds USD en 2021, avec une croissance annuelle moyenne de 12,3 % entre 2016 et 2021. Des sociétés telles que Growtheum (70 M USD) et General Atlantic (130 M USD) investissent massivement dans des sociétés laitières indonésiennes. Au Vietnam, les revenus du secteur laitier ont presque doublé, de 4,4 Mds USD en 2017 à 8,4 Mds USD en 2021, avec une consommation de lait par habitant prévue pour atteindre 40 litres d'ici 2030. Malgré ce potentiel de croissance, des défis persistent dans la chaîne d'approvisionnement. En Indonésie, les pratiques agricoles fragmentées et une infrastructure logistique sous-développée entravent par exemple la distribution nationale des produits laitiers. Le Vietnam et l'Indonésie demeurent également des importateurs nets de lait.

Indonésie

Relèvement du taux directeur de 25 points de base

Lors de sa réunion mensuelle le 19 octobre, Bank Indonesia a relevé son taux directeur de 25 points de base, le portant à 6,0 % - soit son plus haut niveau depuis juin 2019 -, de même que les taux de facilité de dépôt (5,2 %) et de facilité de prêt (6,75 %). Il s’agit de la seconde hausse de l’année, après avoir maintenu ses taux pendant huit mois dans un contexte de ralentissement de l’inflation (2,3 % en g.a. en septembre 2023). Cette décision de la banque centrale vise à soutenir la stabilité de la roupie, laquelle s’est dépréciée récemment (-1,03% depuis de le début de l’année, avec -5,4 % au S2 2023), atteignant son plus bas niveau depuis 2020. La devise indonésienne est sous-pression, en raison d’un renforcement du dollar suite à l’annonce de la Fed d’une possible hausse de ses taux d’ici à la fin de l’année, d’un resserrement des écarts de politique monétaire entre l’Indonésie et les Etats-Unis et de la faiblesse des flux de portefeuille malgré les mesures de gestion des flux de capitaux pour augmenter les réserves intérieures.
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Cette décision de la banque centrale vise à soutenir la stabilité de la roupie, laquelle s’est dépréciée récemment (-1,03 % depuis de le début de l’année, avec -5,4 % au S2 2023), atteignant son plus bas niveau depuis 2020.

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La devise indonésienne est sous-pression, en raison d’un rallye du dollar suite à l’annonce de la Fed d’une possible hausse de ses taux d’ici à la fin de l’année, d’un resserrement des écarts de politique monétaire entre l’Indonésie et les Etats-Unis et de la faiblesse des flux de portefeuille malgré les mesures de gestion des flux de capitaux pour augmenter les réserves intérieures.

Recul de l’excédent commercial

En septembre, l’Indonésie a enregistré un excédent commercial pour le 41ème mois consécutif. Celui-ci atteint 3,4 Mds USD et porte l’excédent total enregistré depuis le début de l’année à 27,8 Mds USD, contre 39,9 Mds USD sur la période janvier-septembre 2022. Ce recul de 30,4 % s’explique par la réduction de l’avantage indonésien des termes de l’échange, du fait de la baisse des prix des produits de base, qui avaient fortement augmenté en 2022.  Cependant, en septembre, l’excédent reste supérieur aux anticipations des analystes en raison d’une contraction plus forte des importations que des exportations, en particulier sur des biens de consommation et d’équipement - du fait, entre autres, du ralentissement de l’économie chinoise et des projets de construction indonésiens dans un contexte pré-électoral.   

Malaisie

Nouveau montant record pour le budget 2024

D’un montant de 87,6 Mds USD (19,9% du PIB), le projet de budget pour 2024 déposé au Parlement le 13 octobre est en hausse de 2,7% par rapport au budget initial pour 2023.  Basé sur une prévision de croissance entre 4% et 5% l’année prochaine, il présente néanmoins un déficit réduit à 4,3% du PIB (5,0% prévus pour 2023). La levée du plafonnement des prix des poulets et des œufs et la révision des dispositifs de contrôle des prix qui sera engagée l’année prochaine, pour le diesel et l’électricité dans un premier temps, doit permettre de réduire les dépenses de subventions et aide sociale de 10%. L’amélioration du solde budgétaire est également le fait d’une baisse de 7,2% des dépenses d’investissement (20 Mds USD ; 4,6% du PIB) et d’une croissance des recettes de 5,5% (68,4 Mds USD ; 15,6% du PIB). Les recettes fiscales sont prévues pour augmenter de 11,6% (à 12,3% du PIB), sous l’effet notamment d’une hausse de la taxe sur les services de 6% à 8% et de son élargissement à d’autres services (logistique courtage et souscription pour des services non financiers, karaoké) et de l’entrée en application de dispositions annoncées dans le budget 2023. Sont ainsi confirmées pour 2024 l’introduction d’une taxe de 10% sur les plus-values réalisées sur la vente d’actions non cotées et d’une taxe de 5% à 10% sur les produits de luxe (détails non encore connus). L’enjeux est de réduire la dette fédérale qui pourrait atteindre 64% en PIB (61,9% fin août 2023) et dont les charges d’intérêt devraient absorber 16% des recettes budgétaires en 2024. Il est par ailleurs prévu un abattement fiscal de 70% à 100% pour l’investissement dans les secteurs à haute valeur ajoutée et forte croissance (électronique, agriculture et agro-industrie, tech et numérique, transition énergétique, terres rares).

Fin de l’aventure pour MYAirline

La compagnie aérienne low-cost MYAirline a été contrainte de suspendre ses activités en raison de difficultés financières, moins d’un an après le démarrage de ses opérations en décembre 2022, après qu’un investisseur potentiel se soit retiré. Elle pourrait voir son autorisation de vol non renouvelée en novembre 2024 si elle ne parvient à redresser ses finances. Son actionnaire majoritaire Allan Goh (98% des actions), son épouse et son fils ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur un éventuel blanchissement d’argent.  Fondée en 2021, la compagnie emploie plus de 500 employés et opère 9 Airbus A320-200. Le remboursement des 125 000 passagers affectés la suspension des vols est estimé à 20 M MYR (4,2 M USD).

Singapour

Politique monétaire inchangée en octobre

Lors de sa réunion du 13 octobre, l’Autorité monétaire de Singapour (MAS) a annoncé ne pas modifier sa politique monétaire en vigueur. Elle a donc maintenu la pente, la largeur et le centre de la bande de fluctuation du dollar singapourien par rapport à un panier de devises sélectionnées. En outre, elle a annoncé passer de réunions semestrielles à des réunions trimestrielles de politique monétaire à partir de l'année prochaine pour répondre plus rapidement aux évolutions de la conjoncture économique. La MAS prévoit une inflation globale comprise entre 3,0 % et 4,0% en 2024, en baisse par rapport aux 5,0% anticipés en 2023. Ces annonces font suite à la publication de chiffres de croissance au T3 2023, avec une progression de 0,7% en glissement annuel, un chiffre au-dessus du consensus de +0,4 %.

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Négociations en cours pour un accord sur le commerce numérique entre l'UE et Singapour

La délégation de l’Union européenne (UE) à Singapour et les autorités singapouriennes (MTI) souhaitent intégrer le numérique dans leur partenariat, grâce au partenariat numérique UE-Singapour et des principes du commerce numérique convenus plus tôt cette année. Ces négociations permettront à l'UE et à Singapour de façonner et de fixer des normes élevées en matière de commerce numérique. Ces règles et normes devraient notamment : i) garantir un environnement en ligne sûr et sécurisé pour les consommateurs ; ii) apporter de la transparence, de la prévisibilité et des règles claires pour les entreprises opérant en ligne ; iii) prévenir et supprimer les obstacles injustifiés au commerce numérique.

Espoirs d’avancées sur l’IPEF

Le vice-Premier ministre de Singapour a déclaré qu'il espérait des progrès substantiels dans les discussions autour du « Cadre économique indopacifique pour la prospérité » (IPEF) dirigées par les États-Unis, à temps pour le sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) le mois prochain. Le président américain Joe Biden a relancé l'IPEF pour intensifier l'engagement économique avec l'Asie. Ce cadre ne dispose pas encore de conditions d'accès au marché, ni de libéralisation des échanges que les États asiatiques, à l’instar de Singapour, souhaiteraient voir se concrétiser. Au regard des difficultés à obtenir un consensus parmi les 14 membres de l’IPEF, Singapour a par ailleurs déclaré que sa coopération bilatérale avec les États-Unis pourrait servir d'exemple à suivre pour d'autres pays.

Vietnam

Proposition d’extension de la réduction de la TVA

Le gouvernement vietnamien a proposé de prolonger de six mois supplémentaires, jusqu'à mi-2024, la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 2%, ce qui représente une perte de recettes de l’ordre de 1 Md USD. Cette réduction avait été mise en place du 1er juillet au 31 décembre 2023 pour les biens et services soumis à un taux de TVA de 10%. Cette initiative a pour objectif de stimuler la consommation, soutenir la production et le commerce, ainsi que d'aider les entreprises à se redresser et à contribuer au budget de l'État. En 2022, une réduction similaire avait apporté un soutien financier d’environ 1,9 Md USD aux entreprises et aux particuliers.

La gestion de la dette publique sur la bonne voie

Selon le ministère vietnamien des Finances (MoF), fin 2022, la dette publique du pays atteignait 37,4% du PIB, alors que la dette extérieure totale atteignait 36,1% du PIB. Le MoF estime que tous les objectifs de remboursement de la dette publique fixés par l’Assemblée nationale ont été atteints. La durée moyenne des obligations gouvernementales, notamment, a respecté les objectifs fixés (de 9 à 11 ans). Les niveaux d'emprunt et de remboursement des budgets locaux sont restés dans les limites approuvées. Ces résultats ont conduit Moody’s et S&P à améliorer la notation de crédit du Vietnam en 2022, respectivement de Ba3 à Ba2 avec perspective Stable et de BB à BB+ avec perspective Stable.

Possibles coopérations internationales pour le développement du transport ferroviaire

Lors d’un entretien entre les vice-ministres des Transports russe et vietnamien, le vice-ministre russe a proposé d’élargir la coopération bilatérale dans le domaine des infrastructures de transport ferroviaire, intégrant notamment la construction d’un complexe de ponts ferroviaires dans la zone portuaire de Cai Mep et la construction d’une ligne de tramway (LRT) de Ho Chi Minh-Ville à l’aéroport de Long Thanh (province de Dong Nai). Ensuite, une étude financée par le gouvernement chinois sur le projet de la construction de la ligne ferroviaire liant Hanoi – Lao Cai - Hai Phong (388 km) est en cours de réception finale (2017-2022). Les grands groupes CREC et PowerChina s’intéressent à ce projet (100 000 Mds VND, soit 4,1 Mds USD). L’Ambassadeur de Chine au Vietnam a par ailleurs rappelé lors d’une rencontre officielle que la Chine considérait la connectivité routière et ferroviaire, y compris la connexion avec les « Deux corridors, une ceinture » du Vietnam, comme une priorité de la coopération. Enfin, la Banque mondiale a déclaré qu’elle envisagerait de prêter 5 à 7 Mds USD pour investir dans de grands projets d’infrastructures de transport, notamment ferroviaires (potentiellement la ligne Bien Hoa - Vung Tau, 140 km, 3,2 Mds USD). Le ministère des Transports devrait par ailleurs soumettre au gouvernement en novembre le projet de chemin de fer à grande vitesse sur l'axe Nord-Sud (> 1500 km), avant de le soumettre à l'Assemblée Nationale pour approbation en 2025 ; l’investissement total devrait s’échelonner entre 59 à 65 Mds USD.  

Thaïlande

Soutien confirmé du gouvernement aux principaux projets d’infrastructure

Le 17 octobre s’est tenu le premier comité politique de l’Eastern economic corridor (EEC) depuis la nomination du nouveau gouvernement. Priorité du gouvernement précédent, l’EEC est en charge du développement d’une zone destinée à attirer les investissements étrangers dans 12 secteurs industriels. Le comité a réaffirmé le plein soutien du gouvernement à l’EEC, avec l’objectif d’attirer 500 Mds THB (environ 14 Mds USD) d’investissements supplémentaires dans les 5 prochaines années, et à la poursuite des projets d’infrastructure associés : l’extension de l’aéroport d’Utapao situé environ 130 km au Sud de Bangkok, et la liaison ferroviaire à grande vitesse entre les trois aéroports de Bangkok, Don Mueang, Suvarnabhumi et Utapao, dont la mise en opération est attendue pour 2028. Ces décisions mettent fin à une période de doute sur le niveau de soutien du gouvernement à ces projets. Le gouvernement a par ailleurs confirmé également en Conseil des ministres le 16/10 son souhait d’accélérer le projet de « pont terrestre » (Land bridge) entre les deux rives du pays, offrant une route alternative au passage par le détroit de Malacca. Ce projet monumental, estimé à 1 000 Mds THB (28 Mds USD), avec construction d’une autoroute de 93 km doublée d’une voie ferrée à deux voies et d’un port en eau profonde à Ranong sur la mer d’Andaman, et extension du port existant de Chumphon dans le golfe de Thaïlande, pourrait permettre à des groupes français de se positionner sur des lots importants. La Thaïlande compte principalement sur les investissements étrangers pour financer ce projet qui doit être réalisé en partenariat public privé, avec une tournée auprès d’investisseurs privés étrangers prévue entre novembre 2023 et janvier 2024 et le lancement des premiers appels d’offre entre avril et juin 2024. La pertinence économique du projet reste à établir, ainsi que son impact géostratégique, pouvant primer dans les décisions d’investissement.

Visite du Premier ministre en Chine

Fidèle à la politique thaïlandaise d’équilibre entre les grandes puissances, après une première visite aux Etats-Unis en septembre, le Premier ministre Srettha s’est rendu cette semaine en Chine où il a notamment participé au 3ème forum de coopération internationale sur la Nouvelle route de la soie. À cette occasion, il a pu présenter les priorités stratégiques de la Thaïlande en matière de développement durable, à savoir la mise en œuvre de la transition verte dans tous les secteurs de l’économie (transport, énergie et infrastructure), l’importance centrale accordée à la conservation de l’écosystème et de l’environnement (notamment, objectif d’ étendre les zones vertes jusqu'à 55% de la superficie totale du pays) et le développement d’une finance verte (la Thaïlande ayant déjà émis des obligations vertes pour un montant total de 12,5 Mds USD). Le Premier ministre a par ailleurs appelé à une coopération accrue avec la Chine en matière d’économie verte et, plus généralement, sur les grands projets d’infrastructure, en insistant sur les coopérations possibles concernant le projet de « Land Bridge » pour lequel le groupe chinois de logistique maritime China Harbour Engineering a récemment exprimé son intérêt. Autre signe particulièrement fort de sa volonté de maintenir une position géopolitique équilibrée, le Premier ministre a rencontré, en marge du forum, le Président russe Vladimir Poutine, à qui il a proposé d’effectuer une visite officielle en Thaïlande en 2024, invitation qu’aurait acceptée le Président russe.

Philippines

Versements de prêts immobiliers de Pag-IBIG atteignant 1,6 Md USD sur neuf mois de 2023

Le fonds Pag-IBIG pour le logement abordable a enregistré une augmentation de ses versements de prêts immobiliers de 6% en glissement annuel, pour atteindre 88,3 Mds PHP soit 1,6 Md USD sur la période janvier-septembre 2023. Ces prêts permettent de financer 68 211 unités de logement. Selon Pag-IBIG, les prêts octroyés par le fonds représentent près de 40% des prêts immobiliers hypothécaires aux Philippines. Au total, 3,5 Mds PHP (613 M USD) soit 4,0% des versements de prêts sont destinés aux financements de logements sociaux pour 8 216 bénéficiaires issus des secteurs d’activité à faibles revenus ou rémunérés au salaire minimum.

Cambodge

Reprise encourageante des exportations

Les échanges commerciaux du Cambodge ont atteint 35,2 Mds USD au cours des trois premiers trimestres de cette année, en baisse de 3,5% en g.a, selon la douane cambodgienne. Les exportations ont atteint près de 17 Mds USD (-0,8%) et les importations un peu plus de 18 Mds USD (-6%). La balance commerciale du pays a affiché un déficit de 1,27 Md USD, en baisse substantielle par rapport aux 2,28 Mds USD de la même période de l'année dernière. En effet, les exportations cambodgiennes montrent actuellement un bon signe de reprise, celles du mois de septembre atteignant 1,88 Md USD (+17,2% par rapport à septembre 2022). Les chiffres du commerce extérieur sont en relative amélioration, en fin de période, grâce au dynamisme des exportations de produits agricoles et des équipements électriques.

Les IDE en hausse de près de 9 %

Le Conseil pour le développement du Cambodge (CDC) a approuvé, au cours des trois premiers trimestres de cette année, 191 projets d'investissement direct étranger, soit une augmentation de 27%, contre 150 projets lors de la même période de 2022. Ces projets approuvés représentent un montant total de 3,76 Mds USD (+8,6%). Les principaux investisseurs étrangers au Cambodge comprennent la Chine, la Malaisie, les îles Vierges britanniques, Singapour et le Vietnam. Les projets d’investissement concernent les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, le secteur manufacturier, le tourisme, et les infrastructures. Les accords commerciaux existants et les nouveaux accords de libre-échange, ainsi que l’application de la loi de 2021 sur l’investissement, sont considérés comme des instruments stratégiques destinés à permettre au Cambodge d’attirer plus d’investissements.  Il est toutefois difficile, à ce stade, d’en mesurer l’impact exact.

Nouvel aéroport international de Siem Reap en service

Après trois ans de construction, le nouvel aéroport international de Siem Reap-Angkor (SIA) a ouvert ses portes le 16 octobre 2023. D’un budget d’environ 1 Md USD, cet aéroport pourra accueillir 7 M de passagers par an, et même jusqu’à 12 M à partir de 2040. Il peut également accueillir 10 000 t de fret et 65 800 vols par an, et jusqu’à 26 000 t et 112 700 vols après 2040. L’inauguration officielle en présence du Premier ministre est prévue le 1er décembre 2023. Au cours des 9 premiers mois de cette année, les trois aéroports internationaux du Cambodge ont accueilli un total de 3,7 M de passagers, soit une augmentation de 162% par rapport à la même période en 2022 ; mais 740 884 à l’aéroport de Siem Reap (contre 1,48 M en 2019). Le nouvel aéroport disposera donc de marges de progression considérables, d’autant plus qu’il est situé à une heure de route de Siem Reap et que le développement de ses vols ne gênera pas son voisinage.

Laos

Un train pour désenclaver le Laos… via le Vietnam !

Une étude de préfaisabilité d’une ligne ferroviaire rapide devant relier la ville côtière de Vung An (province de Ha Tinh) à la ville frontalière de Mu Gia (province de Quang Binh) devrait être prochainement lancée. Le projet coûterait 27 485 Mds VND (1,1 Md USD) pour une longueur de 103 km et 8 gares. Dans le même temps, la ligne reliant Vientiane via Thakhek (province de Khammouane) à ce même point de la frontière avec le Vietnam est prévue pour entrer en service en 2028. Le calendrier peut sembler optimiste, d’autant que le chiffrage du projet serait d’environ 4 Mds USD pour la portion laotienne (près de 400 km). L’intégralité du projet serait réalisé en PPP par Laos Petrotrade (Laos) et Deo Ca Group (Vietnam), ce qui semble très ambitieux. Pour autant, cette liaison semble prometteuse, qui avait déjà été envisagée dans les années 1920. Pour mémoire, le col de Mu Gia – qui permet de franchir la cordillère annamitique – était un point de passage stratégique de la piste Ho Chi Minh. La réalisation de projet offrirait en tout état de cause un débouché rapide et direct à la mer, dans une logique politique propre à l’ASEAN.

Recherche énergie verte désespérément

A l’occasion de la visite du ministre singapourien des affaires étrangères au Laos (12-13 octobre), les deux pays ont notamment évoqué le renouvellement de l’accord d’achat d’électricité entre Electricité du Laos and Keppel Electric Pte. Pour mémoire, c’est Keppel que les Singapouriens ont sélectionné pour l’étude d’une liaison sous-marine de 500 kV destinée à relier le Laos à Singapour via le Cambodge pour importer de l’électricité décarbonée. D’ailleurs, le Laos vient de signer un accord avec une entreprise chinoise, dont le nom n’est pas révélé – mais qui pourrait être China Southern Power Grid, qui détient la majorité du réseau de transport électrique haute tension laotien depuis mars 2021 – pour développer la ligne à 500 kV destinée à alimenter le Cambodge via la province d’Attapeu (Laos). Du côté cambodgien également, le projet de ligne à 500 kV, construite selon un axe nord-sud et destinée à importer de l’électricité du Laos, avance. Pour mémoire, le Cambodge importe environ un tiers de l’énergie qu’il consomme, très majoritairement du Laos (environ 5 TWh). Ce serait un embryon de réalisation d’une interconnexion des réseaux de transports électriques de l’ASEAN, mais sous le contrôle plus ou moins direct de la Chine.

Birmanie

Coopération nucléaire renforcée avec la Russie

Un protocole d’entente a été signé le 11 octobre entre le ministère de la Science et de technologie et Rosatom, l’entreprise d’État russe spécialisée dans l’énergie nucléaire pour une construction des petits réacteurs modulaires (SMR). Le secteur nucléaire est aujourd’hui au cœur de la coopération entre les deux pays qui ont déjà signé de nombreux accords dans ce domaine au cours des quinze derniers mois. Plusieurs universités de Birmanie et de Russie ont aussi signé des accords visant à former des techniciens birmans dans les domaines de la technologie nucléaire.

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