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Région

BAsD : très légère révision à la baisse des prévisions de croissance 2023 à +4,6%

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de la région (septembre 2023), la Banque asiatique de développement (BAsD) a révisé légèrement à la baisse ses prévisions pour l’Asie du Sud-Est, de 4,7% à 4,6% en 2023 et de 5,0% à 4,8% en 2024. Le ralentissement de la demande mondiale en produits manufacturés, couplé aux pressions inflationnistes toujours élevées dans plusieurs pays de la région, devrait peser sur la croissance et les exportations, bien que la demande intérieure et la reprise progressive du tourisme aient eu un impact positif sur l’emploi et le revenu, ce qui contribue à maintenir la croissance à un niveau proche de sa moyenne à long terme. Côté inflation, les prévisions ont été abaissées de 0,2 point, de 4,4% à 4,2% en 2023, mais demeurent inchangées pour 2024 à 3,3% (détente des cours mondiaux des produits de base, ralentissement du resserrement des politiques monétaires).

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Singapour prend la 1ère place du classement de l’Institut Fraser sur la liberté économique

Singapour a détrôné Hong Kong en tant qu'économie la plus « libre » du monde, d’après l’édition 2023 du classement « Economic Freedom of the World » de l'Institut Fraser. Le groupe de réflexion canadien indépendant attribue ce recul de Hong Kong à l’érosion de l’impartialité du système judiciaire, ainsi qu'à une augmentation des risques d'ingérence, et s’attend à ce que le score de la ville continue de baisser dans les années à venir. Singapour, de son côté, a bénéficié de l’arrivée d’expatriés et d’entreprises étrangères qui ont quitté Hong Kong pour s’installer dans la cité-État, en raison des inquiétudes suscitées par l'affaiblissement des libertés. Dans la région, les autres pays se situent entre la 56ème (Malaisie) et la 150ème place (Birmanie) : la Thaïlande (64), les Philippines (70), l’Indonésie (74), le Cambodge (78), le Vietnam (106), le Laos (107). La Suisse, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis suivent Hong Kong dans le classement, tandis que la position de la Chine est inchangée (111ème).

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Accélération de la coopération régionale dans les énergies renouvelables

L'Asie du Sud-Est connaît une multiplication des accords transfrontaliers en matière d'énergies renouvelables, notamment sous l'impulsion de Singapour, dont les capacités de production sont limitées par sa petite taille et qui souhaite importer 4 gigawatts d'électricité à faible teneur en carbone d'ici à 2035. Le Laos, qui dispose d'une importante capacité hydroélectrique, exporte d’ores et déjà de l'électricité vers Singapour et le Cambodge. Le Vietnam, riche en potentiel éolien, prévoit d’en fournir également à Singapour tout en important de l'électricité du Laos. Le développement des accords transfrontaliers vise à renforcer la sécurité énergétique dans la région et à réduire la dépendance à l'égard des combustibles fossiles, conformément à l'objectif de l'ASEAN de produire plus de 40% de son électricité à partir de sources d'énergie renouvelables d'ici à 2030. Toutefois, les incertitudes pèsent sur l'achèvement de projets de grand envergure, tels que l'Australia-Asia Power Link (liaison électrique entre l'Australie et l'Asie par câble sous-marin).

Indonésie

Taux directeur inchangé à 5,75%

Lors de sa réunion mensuelle, la banque centrale n’a pas relevé son taux directeur qui se maintient à 5,75% depuis huit mois, malgré une légère hausse de l’inflation en août. L’inflation sous-jacente demeure dans la cible de 2% à 4% (2,2% en g.a. en août) tout comme l’indice général (IPC, de 3,3% en g.a.), après avoir culminé à 6,0% en septembre 2022. Les autorités ambitionnent une inflation dans les limites de la cible de 2,5% ±1% en 2024 (plus haute de 0,5 point par rapport à celle de 2023). Par ailleurs, afin de maintenir le taux de change de la roupie, laquelle s’est appréciée de 1,22% par rapport au dollar américain en comparaison avec la position enregistrée fin décembre 2022, Bank Indonesia a émis des titres à court-terme SRBI en roupie (Bank Indonesia Rupiah Securities) le 15 septembre. Les souscriptions pour ces titres ont atteint 3,0 Mds USD et se sont avérées supérieures à la cible que s’était fixée la banque centrale.

Maintien d’une position extérieure globale solide au T2 2023

L’état financier des actifs et passifs extérieurs de l’Indonésie est stable au T2 2023, alors que le passif net accumulé par le pays s’élève à 253,3 Mds USD (18,7% du PIB), contre 254 Mds USD à la fin du trimestre précédent. La légère baisse de la position des passifs financiers étrangers, 716 Mds USD contre 720,1 Mds USD, est due à une baisse de la dette extérieure – laquelle s’élevait à 396,2 Mds USD fin juin contre 403,7 Mds USD fin mars – tandis que les IDE ont progressé. Cette diminution du passif est supérieure à celle des créances indonésiennes : en effet, la position des actifs financiers étrangers a également diminué, à 462,7 Mds USD à la fin du T2 2023 contre 466,1 Mds USD au T1 2023, corolaire des transactions d’actifs de réserve, elles-mêmes justifiées par la nécessité d’assurer le service de la dette extérieure du gouvernement et la prévision de demande de liquidités en devises dans le secteur bancaire. Pour rappel, la position extérieure globale nette du pays était de -251,6 Mds USD fin 2022 et de -277,4 Mds USD fin 2021.

Malaisie

Baisse de 27% des projets d’investissements étrangers au S1 2023

Selon l’agence de promotion des investissements (MIDA), la Malaisie a enregistré 13,6 Mds USD de projets d’investissements étrangers approuvés au premier semestre 2023, soit un recul de 27,6% par rapport au S1 2022. Singapour est le premier investisseur dans le pays avec 2,9 Mds USD de projets, suivi par le Japon (2,0 Mds USD), les Pays-Bas (1,9 Md USD), la Chine (1,8 Md USD) et les Iles Vierges Britanniques (1,5 Md USD).

Une politique pour le développement de technologies nucléaires

Le ministre des Sciences, de la Technologie et de l'Innovation (MOSTI) a présenté, le 20 septembre, sa politique pour le développement de technologies nucléaires à usage civil dans le pays d’ici 2030 (DTNN 2030). Six grands secteurs sont ciblés : médecine et santé, alimentation et agriculture, fabrication d’appareils et équipements nucléaires, gestion de l’environnement et des ressources naturelles, applications industrielles, sécurité nucléaire. Avec un objectif de 520 M USD d’investissements d'ici 2030, cette stratégie doit permettre d’accroître de 40% l’utilisation de technologies nucléaires dans le pays et de générer jusqu’à près de 540 M USD d’exportations en 2030 (+10% par an).

Singapour

1,8 Md USD saisis dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent

Dans le cadre de l’enquête la plus importante jamais menée à Singapour sur des faits de blanchiment d'argent, les autorités ont révélé que des biens d'une valeur totale d’environ 1,8 Md USD (2,4 Mds SGD) ont été saisis. Ces biens comprennent plus de 56 M USD en espèces, 68 lingots d'or, des cryptomonnaies évaluées à plus de 28 M USD, 110 propriétés et 62 véhicules d'une valeur combinée supérieure à 877 M USD. La police n'a pas divulgué de détails spécifiques sur les récentes saisies d'actifs ni sur la manière dont elles ont été découvertes. Pour rappel, cette affaire, qui avait été rendue publique le 16 août dernier, a conduit à l'arrestation de dix individus dans le cadre d'une enquête approfondie concernant des faits de blanchiment d'argent et d’activités criminelles organisées, notamment des escroqueries et des jeux d'argent en ligne.

Nouvelle baisse des exportations en août

Selon les données d’Enterprise Singapore, les exportations hors pétrole et réexportations (« NODX », pour Non-Oil Domestic Exports) ont poursuivi leur baisse pour le 11ème mois consécutif en août, chutant de 20,1% en glissement annuel (g.a.). Ce recul fait suite à une baisse révisée de 20,3% en juillet et à une contraction de 15,7% en juin. Le repli du mois d'août a été inférieur aux prévisions de l'enquête Reuters, qui tablait sur une diminution de 15,8%. Les exportations de produits électroniques – notamment les circuits intégrés, les supports de disque et les ordinateurs portables – se sont contractées de 21,1% en août en g.a., tandis que les exportations de produits non électroniques ont diminué de 19,9%. Les États-Unis (- 32,4 %), l’UE (-28,9 %) et la Chine (-16,4 %) ont le plus contribué à la baisse des exportations de Singapour le mois dernier.

Singapour appelle à une coopération internationale pour réguler l’IA

Lors d'une réunion organisée en marge de l'Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue le 18 septembre 2023, le ministre des Affaires étrangères de Singapour, Vivian Balakrishnan, a plaidé en faveur d’un engagement multipartite impliquant l’engagement des gouvernements, de l’industrie et de la société civile, pour mettre en place un cadre réglementaire de l’IA. Il a souligné la position proactive de Singapour, illustrée notamment par la publication d'un cadre de gouvernance de l'IA en 2019 et par la création de la Fondation AI Verify en juin 2023. Cette fondation, qui regroupe aujourd'hui plus de 60 organisations, dont IBM, Google et Microsoft, est un exemple de partenariat public-privé civique que la cite-Etat souhaite promouvoir, et qui vise à développer des outils de test de l'IA.

Vietnam

Révision à la baisse des prévisions de croissance par la Banque asiatique de développement

Sous l’effet de la baisse de la demande extérieure (exportations en baisse de 12,1% en g.a. au S1), la croissance a ralenti à 3,7% en g.a. au premier semestre, poussant la Banque asiatique de développement (BAsD) à réduire ses prévisions de croissance à 5,8% pour 2023 et à 6,0% pour 2024 (contre 6,5% et 6,8% auparavant). Les prévisions d’inflation sont également revues à la baisse par la BAsD, à 3,8% et 4,0% en 2023 et 2024 respectivement (au lieu de 4,5% et 4,2%). Une envolée de l’inflation n’est cependant pas à exclure en raison de l’augmentation du prix du riz (sauf à réduire ou encadrer les exportations), tirée par la hausse de la demande mondiale, notamment suite à l’embargo indien sur le riz.

Potentiel d’accroissement des exportations grâce aux plateformes numériques transfrontalières

Selon un rapport d'Access Partnership, les exportations de produits vietnamiens via les plateformes de commerce en ligne ont atteint 3,5 Mds USD en 2022 (1% des exportations totales), en hausse de 7,1% par rapport à 2021. Ce chiffre pourrait augmenter de 9% par an pour atteindre 5 Mds USD d’ici 2027. Amazon, partenaire du MoIT depuis 2019, est un partenaire privilégié pour les exportateurs : le nombre de vendeurs vietnamiens sur Amazon a augmenté de 80% l'année dernière tandis que les exportations ont augmenté de 45% (soit la hausse la plus élevée au monde) pour atteindre plus de 10 millions d'articles. L’accès à d’autres plateformes de commerce en ligne, telles que Taobao et Tmall d'Alibaba en Chine, est cependant nécessaire pour diversifier les accès aux marchés étrangers. Afin d’aider les entreprises nationales à tirer parti de l’essor du commerce numérique au niveau mondial, le gouvernement a réduit de 50% les frais d'enregistrement des magasins en ligne et mis en place un programme de formation de 5 000 entreprises au commerce électronique transfrontalier.

Le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, se rend (à nouveau) en Chine

Au lendemain de la visite du président américain à Hanoi (10-11 septembre) et moins de trois mois après sa propre visite à Pékin et Tianjin (25-28 juin), le Premier ministre vietnamien s’est rendu à Nanning (Guangxi) les 16 et 17 septembre à l’occasion de la 20ème exposition Chine-ASEAN. Il a pu y rencontrer son homologue chinois, Li Qiang. Pour rappel : le 11 septembre, suite à la signature du « partenariat stratégique global » entre le Vietnam et les Etats-Unis, les autorités chinoises avaient bloqué plusieurs camions transportant des fruits à la frontière ; or, dans les provinces frontalières, où le yuan, la devise chinoise, a été autorisée en 2018 comme moyen de paiement, de nombreuses communautés agricoles dépendent des échanges avec la Chine. Son homologue chinois, Li Qiang, lui a assuré que la Chine était prête à importer davantage de produits finis vietnamiens de qualité, et a notamment appelé à renforcer les connexions ferroviaires ainsi que la coopération dans le secteur des minéraux stratégiques. Le Premier ministre vietnamien a également rencontré plusieurs entreprises chinoises dont l’équipementier télécom Huawei, de facto exclu des réseaux télécom vietnamiens post-3G, et le groupe public controversé, China Communications Construction Co. (CCCC). Ce dernier a déjà participé à la construction de plus de vingt projets d’infrastructures au Vietnam (autoroute Hanoi-Haiphong, notamment) et a notamment manifesté un intérêt pour participer à des projets d’infrastructures portuaires et aéroportuaires ainsi qu’à la construction d’une autoroute nord-sud. Le Premier Ministre vietnamien a également évoqué des besoins importants dans le réseau électrique.

Le potentiel de coopération bilatérale dans le secteur des semi-conducteurs mis en avant lors de la visite du Premier ministre vietnamien aux Etats-Unis

Suite à la visite du président américain Joe Biden au Vietnam début septembre, à l’occasion de laquelle les deux pays avaient exprimé leur volonté de renforcer leur coopération dans le domaine des semi-conducteurs, le Premier ministre Pham Minh Chinh s’est ensuite rendu aux Etats-Unis (17-23 septembre) pour participer à l’Assemblée générale des Nations Unies et poursuivre par une visite bilatérale. Il y a rencontré les principales entreprises américaines de l'industrie des semi-conducteurs le 19 septembre, qui ont estimé que le potentiel de coopération entre les deux pays dans ce secteur était considérable et ont évoqué les possibilités d'investissement. À plus long terme, les entreprises américaines envisageraient la possibilité de construire des usines de fabrication de puces. Plusieurs protocoles d’entente ont été signés à cette occasion : sur le renforcement des capacités de conception et de développement de puces entre le Centre national d'innovation du Vietnam (NIC) et Cadence Design Systems Inc, sur le développement des ressources humaines entre le NIC et l'université d'État de l'Arizona, ainsi qu’entre le ministère vietnamien de l'éducation et de la formation et Intel. Par ailleurs, la première usine de fabrication de semiconducteurs au Nord du Vietnam (province de Bac Giang), Hana Micron Vina, a été inaugurée ce 16 septembre. L’investissement à hauteur de 1 Md USD (à horizon 2025) est réalisé par l’entreprise coréenne Hana Micron, spécialisée dans l'assemblage et l'emballage de produits ainsi que dans les services d'essai et de fabrication de modules, et qui prévoit de relocaliser au Vietnam jusqu’à 70% de la main d’œuvre globale du groupe.

Thaïlande

Soutien gouvernemental au développement des infrastructures de transport

Le gouvernement ambitionne de développer plusieurs projets importants d’infrastructure, notamment dans le domaine aéroportuaire, en lien avec son objectif affiché de favoriser l’essor du tourisme en Thaïlande. Deux projets d’aéroport sont aujourd’hui soutenus en particulier par le nouveau Premier ministre : la construction d’un second aéroport à Chiang Mai et d’un aéroport à Phangnga, situé sur les berges de la mer d’Andaman. Le premier projet vise à augmenter le trafic voyageur de 8 M actuellement à 20 M, tandis que le second permettrait d’accroître le nombre de visiteurs dans la région Andaman d’environ 15 M par an. AoT (Airports of Thailand) prévoit d’allouer un budget de 140 Mds THB (4 Mds USD) pour la construction de ces deux aéroports, construction qui devrait s‘étaler sur une durée de 7 ans. Par ailleurs, après quelques réticences initiales, le nouveau gouvernement semble enclin à poursuivre le projet du « Land Bridge » initié par l’ancien gouvernement visant à relier un port en eau profonde, à construire à Ranong sur le Golfe du Bengale, avec un port à agrandir à Chumphon, situé sur le Golfe de Thaïlande. Un tel passage alternatif améliorerait le transport maritime dans la région en offrant une alternative au goulot d’étranglement du détroit de Malacca, l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde. Le nouveau ministre des Transports prévoit ainsi d’organiser des « roadshows » en Chine, en Europe et aux Etats-Unis afin de contribuer au financement de ce projet, qui requiert un investissement global de 1 000 Mds THB (environ 28 Mds USD).

Volonté de resserrer les liens économiques avec les Etats-Unis après un entretien avec Joe Biden

La venue du Premier ministre Srettha à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York a permis d’organiser des rencontres de haut niveau avec les responsables américains, du secteur public comme du secteur privé, et de témoigner de la volonté de la Thaïlande de renforcer ses liens économiques avec les Etats-Unis. Ainsi, le Premier ministre a-t-il pu échanger avec le Président américain Joe Biden lors d’un gala organisé par la Chambre de commerce américaine. Les deux responsables politiques se sont engagés à favoriser l’accroissement des échanges commerciaux bilatéraux et ont proposé que des discussions à ce sujet soient organisés lors du prochain sommet de l’APEC, qui se tiendra en novembre à San Francisco. Autre signe de rapprochement, l’entretien du Premier ministre avec Larry Fink, le PDG de BlackRock, la plus importante société de gestion d’actifs au monde, qui a évoqué son souhait d’étendre les activités de BlackRock en Thaïlande, et d’investir notamment dans les domaines des énergies renouvelables et dans les obligations vertes émises par le gouvernement thaïlandais.

Philippines

La Banque asiatique de développement abaisse ses prévisions de croissance à 5,7% pour 2023

La BAsD abaisse ses prévisions de croissance à 5,7% pour 2023, contre 6,0% lors de ses dernières prévisions au mois de juillet. Cette dégradation vise à prendre en compte la persistance de l’inflation (+5,3% en août) et la dynamique globale de ralentissement de la croissance. Au T2-2023, les Philippines avaient enregistré une croissance 4,3% en glissement annuel (contre 6,4% au T1-2023), soit son niveau le plus bas depuis le retour en terrain positif de la croissance au T2-2021. Pour l’année 2024, les projections de la BAsD demeurent inchangées à 6,2%.

La valeur des échanges de produits agricoles diminue de 14,9% au 2ème trimestre

Le volume d’échanges de produits agricoles diminue de 14,9% en glissement annuel, pour atteindre 5,9 Mds USD au 2ème trimestre. Le déficit de la balance commerciale agricole atteint 2,7 Mds USD (soit +0,2% en g.a.). Les exportations de produits agricoles chutent de 24,4% (1,6 Md USD). Sur la même période, les importations diminuent de 10,7% pour atteindre 4,3 Mds USD.

Cambodge

Taxe sur les plus-values à compter du 1er janvier 2024

Après avoir été reporté à trois reprises, l’application de la taxe sur les plus-values de 20% est prévue à partir du 1er janvier 2024. L’impôt sur les plus-values couvre les gains réalisés sur la vente de biens immobiliers, baux, investissements/actifs financiers, biens (licences et marques), propriété intellectuelle et devises étrangères. De plus, la vente et le transfert de terres agricoles détenues ou occupées par des agriculteurs, qui y cultivent activement des récoltes et y résident, est exonérée de cette taxe. Le public a exprimé ses inquiétudes quant à son impact négatif sur le secteur immobilier, en grande difficulté depuis la crise sanitaire (et plus encore suite aux déboires du secteur en Chine, principale origine d’investissements étrangers dans le secteur). En effet, l’impôt sur les plus-values n’est pas exactement nouveau au Cambodge, car les entreprises l’ont toujours payé. La différence essentielle est qu’elle s’appliquera désormais aux particuliers… s’il n’y a pas de changement d’ici l’année prochaine.

Baisse de prix de l’électricité pour les secteurs industriel et agricole

Le 20 septembre, le ministère des Mines et de l'Énergie a annoncé une réduction des prix de l'électricité pour les entreprises industrielles et agricoles d’octobre à décembre. Cette mesure immédiate fait suite à la demande du Premier ministre cambodgien. La réduction du prix de l'électricité est applicable à tous les consommateurs industriels et agricoles connectés aux réseaux moyenne et haute tension à travers le Cambodge, y compris des consommateurs disposant de systèmes solaires raccordés au réseau national, pour la quantité consommée au-delà de la moyenne des six derniers mois, d'avril à septembre. Les réductions iront de 10 (heures pleines) à 20% (heures creuses). Cette mesure est présentée comme devant améliorer la compétitivité des industries et de l’agriculture. Elle est prévue pour s’appliquer pendant 3 mois. On notera toutefois que le coût du KWh n’est déjà pas suffisant pour couvrir les coûts de production (déficit annuel d’EDC d’environ 100 M USD/an), ce qui réduit d’autant les capacités d’investissement et de modernisation du réseau par l’électricien national.

Croissance de 5,3% cette année selon la BAsD

Dans son dernier rapport « Asian Development Outlook September 2023 », la Banque asiatique de développement (BAsD) a revu à la baisse ses prévisions de croissance du Cambodge pour 2023 de 5,5% à 5,3%, avec un taux d’inflation annuel de 3,0%. L’économie cambodgienne continue d'être affectée par une croissance plus lente que prévu du secteur industriel. Les exportations du secteur textile au sens large ont chuté de 18,6% au cours des six premiers mois de l’année par rapport à 2022. Toutefois, cette baisse est en partie compensée par une augmentation de 22,9% des exportations d’autres produits manufacturés tels que des pièces de véhicules, des panneaux solaires et des meubles. Les services sont le principal contributeur à la croissance, le tourisme ayant connue une reprise encourageante. Par autant, plusieurs risques pèsent sur les perspectives de croissance du pays : la faible demande américaine et européenne, de moindres recettes touristiques et des flux d’IDE en baisse. De même, le resserrement prolongé des conditions financières, une hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation ainsi que l’accroissement de l’endettement privé pèsent encore.

Laos

Caprices hydrauliques et énergétiques

L’hydroélectricité est une ressource décarbonée et relativement stable. De fait, si elle est affectée d’une forte saisonnalité en pays de mousson, elle n’est pas intermittente. Las ! Outre des facteurs environnementaux et sociaux, les risques d’inondations – limitant le lâcher d’eau et donc la production électrique –, ou de basses eaux – limitant aussi la production – peuvent peser. Ainsi, le barrage de Nam Theun 2 a suspendu le turbinage pour soulager la rivière en aval, aux niveaux trop élevés. Production mise à part, le barrage joue ici un rôle salutaire de régulation des débits et des niveaux. Dans le même temps, on apprend que le ministère de l’Energie et des Mines a gelé tous les projets d’énergies renouvelables, dans l’attente de l’élaboration d’un plan directeur sur la politique énergétique. Pour autant, le projet développé par China General Nuclear Group – entreprise publique chinoise qui exploite les centrales nucléaires de Daya Bay – ne semble pas affecté. Situé dans le nord du pays, il comprendra des capacités solaires, éoliennes et hydrauliques, associées à du stockage. L’énergie produite sera évacuée vers la province chinoise limitrophe du Yunnan via une ligne à 500 KV à construire, très vraisemblablement par China Southern Power Grid Yunnan International (CSG). CSG est une autre entreprise publique chinoise, qui détient la majorité du réseau de transport électrique du nord du Laos (dans le cadre de la co-entreprise avec Electricité du Laos, EDLT).

Le salut par le tourisme

Le retour attendu des touristes se précise, même si les Chinois ne sont pas revenus en masse. Les touristes originaires de pays de l’ASEAN ont partiellement compensé ce manque. En tout état de cause, le Laos s’y prépare activement. Ainsi, Bangkok et Vientiane souhaitent développer les liaisons routières entre les deux pays. Ce sera le cas entre les provinces de Loei (Thaïlande) et de Vientiane, y compris le projet d’un second pont de l’amitié Thaïlande-Laos, dans le district de Pak Chom (province de Loei). Le premier pont se situe au niveau de la ville de Kenethao (province laotienne de Sayaboury, à l’ouest de Vientiane). Et, côté laotien, Vientiane se prépare à accueillir le Forum de l’ASEAN en 2024, année où le Laos assumera la présidence de l’ASEAN. 2024 marquera aussi la Visit Laos Year. Du coup, sites touristiques, monuments et autres lieux vont être rénovés et les capacités d’accueil améliorées. L’ouverture de trois nouveaux hôtels 5 étoiles est prévue, pour une capacité totale à Vientiane de 10 000 lits. En 2024, le Laos espère attirer 2,7 millions de visiteurs pour des recettes – en devises – de 401 M USD. Pour mémoire, en 2019, le Laos avait accueilli 4,8 millions de touristes pour des recettes de plus de 930 M USD.

Birmanie

Remaniement des principaux comités économiques

Les trois principaux comités en charge des questions économiques internationales – le Foreign Exchange Supervisory Committee, la Myanmar Investment Commission et le Central Committee on Ensuring Smooth Flow of Trade and Goods – ont connu un important remaniement interne. Suite à l’enquête de corruption visant le Président de ces trois organes, il a été remplacé par l’actuel ministre des transport et des communications. Suite à l’enquête de corruption visant le président de ces trois organes, il a été remplacé par l’actuel ministre des Transport et des Communications. Par ailleurs, le Conseiller économique du Chef du conseil d’administration de l’Etat, qui est aussi à la tête des deux entités militaires économiques sous sanctions occidentales (Myanmar Economic Corporation et Myanmar Economic Holding), devient également membre de ces trois comités.