Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

Faits saillants :

Nigéria : Bola Tinubu ordonne à la CBN de résoudre le problème des fonds bloqués des compagnies aériennes étrangères ; Selon Airbus, les compagnies aériennes desservant le Nigéria auront besoin de 159 avions supplémentaires d'ici 2042 ; Les aéroports de Lagos et d’Abuja sont les plus chers du monde selon l’IATA ; Le gouvernement inaugure des services de fret sur le rail Apapa-Ibadan et s'apprête à lancer le fret ferroviaire entre Lagos et Kano.

 

Ghana : Le prix du cacao à la production augmente de 63,5 % à l’ouverture de la saison 2023/2024 ; Le taux d’inflation annuel en août 2023 diminue à 40,1 %.

Le chiffre à retenir :

21 000 Md NGN (27 Md USD) : C’est l’investissement nécessaire pour remédier durablement au déficit de logement au Nigéria.

Nigéria

Bola Tinubu ordonne à la CBN de résoudre le problème des fonds bloqués des compagnies aériennes étrangères

Le président Bola Tinubu a demandé à la Banque centrale du Nigeria (CBN) d'organiser des réunions trimestrielles de réconciliation afin de résoudre le problème des fonds bloqués des compagnies aériennes. Le ministre de l'Aviation et du Développement aérospatial, M. Festus Keyamo, a fait cette révélation cette semaine lors de la septième édition du sommet Aviation Africa à Abuja. Le Nigeria est en effet en tête du peloton des pays retenant les fonds des transporteurs étrangers, avec plus de 812 M USD provenant de la vente de billets. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a ainsi exhorté les gouvernements à respecter les accords internationaux et les obligations conventionnelles afin de permettre aux compagnies aériennes de rapatrier ces fonds provenant de la vente de billets, d'espaces de fret et d'autres activités. Le ministre a noté que l'administration actuelle était consciente que l'un des revers subis par les entrepreneurs au Nigeria ces dernières années était la disponibilité des devises étrangères, soulignant que la vision de l'administration actuelle était de faire du Nigeria un hub de l'aviation en Afrique.

Selon Airbus, les compagnies aériennes desservant le Nigéria auront besoin de 159 avions supplémentaires d'ici 2042

Le directeur marketing Afrique d’Airbus, Joep Ellers, a déclaré que ce nombre d'appareils comprend 131 monocouloirs tels que les familles A220 et A320, et 28 gros-porteurs tels que les familles A330 et A350. M. Ellers a fait remarquer que les transporteurs non africains assurent 80 % du trafic vers l'Afrique. Airbus prévoit également que la croissance du secteur de l'aviation sur le continent africain entraînera une augmentation de 4,1 % de la demande annuelle moyenne de services, qui passera de 2 Md USD à 7 Md USD. La société a déclaré que l'industrie avait déjà créé environ 7,7 millions d'emplois directs et indirects en Afrique. Elle prévoit que 17 000 techniciens, 14 000 pilotes et 23 000 membres d'équipage de cabine supplémentaires seront nécessaires dans toute l'Afrique au cours des 20 prochaines années. Dans l'ensemble du continent africain, Airbus prévoit que 1 180 nouveaux avions seront nécessaires d'ici 2042. L'aviation joue ainsi un rôle essentiel dans le développement économique du continent, en créant des emplois et en facilitant le commerce intérieur, intra-africain et mondial. Plus de 250 avions de ligne Airbus sont exploités par 36 opérateurs en Afrique, dont Ibom Air, Air Sénégal, South African Airways, Air Côte d'Ivoire, EgyptAir, Uganda Airlines et Air Tanzania.

Les aéroports de Lagos et d’Abuja sont les plus chers du monde selon l’IATA

Dans sa présentation au sommet de l'aviation à Abuja, l'IATA a indiqué que les aéroports de Lagos et d'Abuja au Nigeria sont les deux aéroports les plus chers au monde en matière de prélèvements et de taxes. En effet, M. Kamil Al Alwadi, vice-président de l'IATA pour l'Afrique et le Moyen-Orient, a indiqué que les deux aéroports nigérians imposent aux compagnies aériennes étrangères 27 taxes différentes, ce qui décourage les compagnies aériennes de se rendre dans le pays et empêche les compagnies aériennes nigérianes de rivaliser avec leurs concurrents étrangers. M. le Ministre Keyamo a indiqué que l'administration actuelle était disposée à accorder des exonérations fiscales afin d'encourager les compagnies aériennes existantes et les nouveaux venus dans le secteur de l'aviation nigérian. Il a noté qu'afin d'attirer les investisseurs étrangers, le gouvernement se penche sur la modernisation des infrastructures et la mise en concessions d’aéroports.

Le gouvernement inaugure des services de fret sur le rail Apapa-Ibadan et s'apprête à lancer le fret ferroviaire entre Lagos et Kano

Saidu Alkali, ministre des Transports, a inauguré le premier transport de conteneurs par fret ferroviaire entre le port d'Apapa à Lagos et Ibadan, plus de deux ans après la mise en service par l’ancien président Muhammadu Buhari de ce corridor ferroviaire de 157 km et d'une valeur de 1,5 Md USD. La Société des chemins de fer nigérians (NRC) a déclaré qu'elle commencerait avec trois voyages de marchandises par jour entre Lagos et Ibadan, un chiffre qui pourra monter jusqu’à neuf lorsque les deux autres lignes à écartement normal seront prêtes à l’emploi. Le transport de conteneurs d'Apapa à Ibadan par fret ferroviaire contribuera à décongestionner les routes du port d’Apapa, par lequel transitait au premier trimestre 2023 près de 90 % des échanges commerciaux nigérians. Par ailleurs, le gouvernement nigérian a révélé qu'il commencera à transporter des wagons de marchandises sur la voie ferroviaire étroite entre Lagos et Kano dans les trois prochains mois. Le directeur général de la NRC, Fidet Okhiria, a néanmoins indiqué que le transport de marchandises par rail demeure plus coûteux que le transport par route (bien que plus rapide) et que le Conseil nigérian des chargeurs (NSC) travaille sur cet enjeu de réduction des coûts.

Ghana

Le prix du cacao à la production augmente de 63,5 % à l’ouverture de la saison 2023/2024

Le gouvernement du Ghana a annoncé une augmentation significative du prix du cacao à la production à l’occasion de l’ouverture de la saison cacaoyère 2023/2024, qui a lieu pour la première fois en septembre. Un sac de cacao coutera désormais 1 308 GHS (114 USD), contre 800 GHS (70 USD) auparavant, ce qui représente une augmentation de 63,5 % du prix garanti par l’Etat pour les producteurs. Le prix de la tonne est ainsi passé de 12 800 GHS (1 114 USD) à 20 943 GHS (1 822 USD) versés aux producteurs, soit 70,5 % du prix franco à bord par tonne de fèves de cacao. Le Président Nana Akufo-Addo a déclaré que ce nouveau prix était le plus élevé de la sous-région depuis 50 ans et visait à améliorer le niveau de vie des agriculteurs. En parallèle, le Ghana Cocoa Board (Cocobod) a révélé qu’entre 100 000 et 200 000 tonnes de cacao auraient été perdues depuis janvier 2023 en raison des activités de contrebande, principalement en direction du Togo et de la Côte d’Ivoire, où le cacao peut être vendu à un prix plus élevé. Cette augmentation du prix vise à dissuader cette contrebande et à lutter contre les activités minières illégales qui détruisent les cacaoyères. Pour rappel, le Ghana est le second producteur de cacao au monde derrière la Côte d’Ivoire.

Le taux d’inflation annuel en août 2023 diminue à 40,1 %

Le taux d’inflation du Ghana a diminué en août 2023 atteignant 40,1 % en glissement annuel, son niveau le plus bas depuis 10 mois, défiant les attentes du marché. Selon les données du Service statistique du Ghana (GSS), ce ralentissement s’expliquerait principalement par la baisse du prix des produits alimentaires. En effet, le taux d’inflation alimentaire mensuel est négatif affichant une baisse des prix de 0,2 % par rapport à juillet 2023. En glissement annuel, l’inflation alimentaire est passée de 55 % en juillet 2023 à 51,9 % en août 2023. La croissance du prix des produits non alimentaires est passée quant à elle de 33,8 % en juillet 2023 à 30,9 % en août 2023, en glissement annuel. En outre, pour la première fois cette année, l’inflation des produits importés (36,2 % en glissement annuel) est inférieure à celle des produits locaux (42,4 %). Cependant, il est encore trop tôt pour déterminer si cette désinflation sera durable. En 2023, le niveau d’inflation a d’abord diminué de janvier à avril 2023, pour finalement reprendre une tendance à la hausse de mai à juillet 2023. Dans ce contexte, la cible d’inflation pour décembre 2023 a été révisée à la hausse et se situe autour de 31 %, dans l’épure des prévisions FMI.