Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions de l'antenne de Lagos et du SE d’Accra.

Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn et son compte Twitter. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.

Faits saillants :

Nigéria : Le Président Tinubu attribue 45 portefeuilles ministériels en vue d’une investiture lundi prochain ; Google s'engage à financer la formation des jeunes Nigérians au numérique ; Face à l’explosion du coût du carburant, le Nigéria accélère l’adoption du gaz naturel comprimé.

Ghana : Une mesure concernant l’exploitation du lithium et des minerais verts a été approuvée ; Un rapport met en avant la vulnérabilité commerciale du Ghana face aux chocs économiques externes.

Le chiffre à retenir :

 24,08 % C’est le taux d’inflation du Nigéria en juillet 2023, en année glissante.

 

Nigéria

Le Président Tinubu attribue 45 portefeuilles ministériels en vue d’une investiture lundi prochain

La présidence a publié jeudi les portefeuilles des 45 ministres désignés, approuvés par le Sénat. Personne n'a été affecté au ministère du Delta du Niger. Le Ministère de l'Environnement et de la Gestion écologique reste également vacant, mais le poste est réservé à l'éventuel candidat de l'État de Kaduna. Le Ministère des Ressources pétrolières devrait quant à lui être attribué au Président Tinubu, comme lors des mandats de Buhari. Le ministre des Finances désigné, M. Wale Edun (Ogun/Lagos) occupera également le poste de ministre coordinateur de l'économie, et sera à ce titre chargé de diriger l'équipe économique du gouvernement. L'ancien gouverneur de l'État de Kebbi, Atiku Bagudu, a été nommé ministre du Budget et de la Planification. Une autre nomination importante est celle du professeur Ali Pate (Bauchi), ministre coordinateur pour les questions de santé et de la protection sociale. L'ambassadeur du Nigeria en Allemagne, Yusuf Maitama Tuggar (Bauchi), occupera le poste de ministre des Affaires étrangères. L'avocat Festus Keyamo (Delta) sera le ministre de l'Aviation et du Développement aérospatial. L'ancien gouverneur de l'État de Jigawa, Abubakar Badaru, est nommé ministre de la Défense. L'ancien gouverneur de l'État du Plateau, Simon Bako Lalong, sera ministre du Travail et de l'Emploi. L'ancien gouverneur de l'État d'Ebonyi, Dave Umahi, sera lui chargé des travaux publics ; tandis qu’un ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, M. Adebayo Adelabu (Oyo), prendra la tête du Ministère de l'Electricité. L'ancien gouverneur de l'État d'Osun, Adegboyega Oyetola, sera chargé des transports, tandis qu'Olubunmi Tunji-Ojo (Ondo) s'occupera du nouveau Ministère de l'Economie marine. Le Ministère de la Communication et du Développement numérique sera dirigé par l'expert en informatique Bosun Tijani (Ogun). L'expert en communication Dele Alake (Ekiti) a été affecté au Ministère du Développement des minéraux solides, chargé de l’industrie minière. Le portefeuille du développement de la sidérurgie est attribué à Maigari Ahmadu (Taraba). Joseph Utsev (Benue) est le ministre des Ressources en eau et de l'Assainissement, et Aliyi Sabi Abdullahi, originaire de l’Etat de Niger, est le ministre de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire.  Les autres ministres sont notamment Doris Anite (Industrie, commerce et investissement), Uche Nnaji (Innovation, science et technologie), John Enoh (Développement des sports) et Hannatu Musawa (Art, Culture et Economie créative).

Google s'engage à financer la formation des jeunes Nigérians au numérique

Les dirigeants de Google Afrique ont annoncé qu’ils formeraient 20 000 jeunes Nigérians, principalement des femmes, aux compétences numériques. Cette annonce s’inscrit dans l’objectif de la nouvelle administration Tinubu de créer un million d’emplois dans le numérique, sans calendrier précis pour le moment. Google versera ainsi 1,2 Md NGN (1,6 M USD) via sa branche philanthropique pour la mise en place de formations au numérique et pour l’accompagnement de start-ups. L’entreprise américaine travaillera en partenariat avec Data Science Nigeria, une des principales organisations à but non lucratif en Afrique subsaharienne spécialisée dans l'intelligence artificielle, et avec l’Initiative de l’industrie créative pour l’Afrique (CIIFA). Lors de la réunion à Abuja scellant l’accord, le vice-président nigérian, Kashim Shettima, a rappelé la volonté du gouvernement fédéral d’accroître la participation de cette « jeunesse débordante » nigériane à l’économie numérique. Plus généralement, Charles Murito, directeur des relations gouvernementales et de la politique publique de Google Afrique, a souligné la volonté de Google d’investir dans l’infrastructure numérique à travers l’Afrique.

Face à l’explosion du coût du carburant, le Nigéria accélère l’adoption du gaz naturel comprimé

La société pétrolière NNPC a signé un partenariat avec l’entreprise de distribution de gaz NIPCO pour accélérer l’adoption du gaz naturel comprimé (GNC) dans le pays. Dans le cadre de cet accord, 35 stations de GNC seront construites d’ici l’année prochaine. Elles desserviront 200 000 véhicules par jour. Ce partenariat permettra de réduire les émissions carbone et de proposer aux usagers une alternative moins coûteuse au carburant, dont le prix a plus que triplé depuis la suppression des subventions. L’entreprise NIPC opère déjà 14 stations et a converti plus de 7 000 véhicules essence au GNC. Via sa filiale NNPC Retail, la NNPC développe 56 stations de GNC supplémentaires et espère que d’autres entreprises du secteur se joindront à cette initiative. La société pétrolière collabore déjà avec l’indien Miju Auto Gas pour développer de nouveaux sites de conversions de véhicules à essence vers le GNC.

Ghana

Une mesure concernant l’exploitation du lithium et des minerais verts a été approuvée

Une nouvelle politique concernant l’exploitation, la gestion et la réglementation du lithium et des minerais dits « verts » a été approuvée au Ghana et devrait être présentée au Parlement d’ici la fin de l’année 2023. Les minerais verts sont des ressources considérées comme essentielles pour la transition vers des technologies propres, et dont la demande mondiale devrait continuer de croître d’ici 2050. Cette nouvelle mesure prévoit de mettre à jour la Politique minière et minérale du Ghana de 2014, afin d’inclure un cadre sur l’exploitation de ces minerais « verts » et de s’assurer que le Ghana en tire le maximum d’avantages. L’idée est que cette l’exploitation « bénéficie aux ghanéens qui sont les véritables propriétaires de la ressource », selon M. Samuel Jinapor, le ministre des Terres et des Ressources naturelles. Dans cette optique, cette politique prévoit qu’aucun volume de lithium produit au Ghana ne soit exporté à l’état brut, pour qu’une part de la valeur ajoutée soit réalisée par l’économie ghanéenne. A ce jour, le gouvernement n’a délivré aucune licence pour l’extraction de lithium, se limitant seulement à des autorisations d’exploration. Le Ghana a découvert des quantités commerciales de lithium, notamment à Ewoyaa, dans la région centrale, où des études sont actuellement menées par la société australienne Atlantic Lithium.

Un rapport met en avant la vulnérabilité commerciale du Ghana face aux chocs économiques externes

Le Rapport sur la vulnérabilité commerciale du Ghana 2022, publié par le Ghana Statistical Service, met en lumière la dépendance du Ghana vis-à-vis de ses exportations de matières premières et son faible nombre de partenaires commerciaux. Le rapport souligne le besoin de diversification de l’économie ghanéenne puisque plus de 80 % de la valeur des exportations correspondent à des matières premières, sans valeur ajoutée locale, tandis que les importations consistent essentiellement en des produits finis, ayant déjà une valeur ajoutée. En effet, les principaux produits exportés en 2022 sont l’or (37,5 %), le pétrole et combustibles minéraux (30,6 %) et les fèves et produits de cacao (12,4 %). En parallèle, les importations concernent le pétrole et combustibles minéraux (26,8 %), les machines et matériel électrique (13,3 %) et les produits chimiques (10,7 %). De plus, en 2022, la valeur totale des importations (148,6 Md GHS ; 13,2 Md USD) était supérieure à la valeur totale des exportations (144,1 Md GHS ; 12,8 Md USD), impliquant un déséquilibre commercial à 4,5 Md GHS (401 M USD). Un déficit commercial trop important et le manque de diversification des produits et des partenaires commerciaux rend le Ghana vulnérable aux différents chocs économiques externes.