Retrouvez le numéro 239 d'Objectif Afrique

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Les analyses de l'OCDE sur les dynamiques du développement durable en Afrique

 

Selon le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2023 : Investir dans le développement durable publié par l’OCDE début juillet, l’Afrique aurait besoin de 1 600 Mds USD supplémentaires d’ici à 2030 pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). L’écart entre les financements nécessaires à la réalisation des ODD et les ressources disponibles s’élevait à 194 Mds USD par an en moyenne sur la période 2015-2021. Ce montant équivaut à 7 % du produit intérieur brut (PIB) africain annuel et 34 % des investissements sur le continent en 2021. Toutefois, les économies africaines disposent d’atouts considérables. Elles présentent ainsi le deuxième taux de croissance du PIB le plus élevé au monde (3,7 % en 2023) après l’Asie en développement (5 %), une population jeune (19 ans d’âge médian) et enfin des ressources naturelles à fort potentiel.

 

Les récents chocs externes (pandémie, guerre en Ukraine, changement climatique…) ont creusé le déficit des pays africains, limitant les investissements possibles dans leur transition. Le climat d’incertitude au niveau international et l’inflation ont fait grimper le coût de la dette. Par ailleurs, le manque d’informations a dévié les investisseurs et augmenté le coût du capital, y compris pour les bailleurs institutionnels. Les IDE mondiaux en faveur de nouveaux projets (aussi appelés Greenfield) en Afrique ont atteint leur part la plus faible depuis 2004 (6 % du total mondial).

 

Le rapport propose trois pistes afin de dynamiser l’investissement durable sur le continent. En premier lieu, une mise à disposition de données plus nombreuses et de meilleure qualité pour réduire les coûts de transaction, améliorer l’évaluation de la durabilité et renforcer la confiance des investisseurs. Ensuite, un renforcement des capacités du réseau africain de financement du développement durable pour optimiser l’impact de la finance durable sur le développement et stimuler les investissements dans des activités locales durables. Enfin, le renforcement de l’intégration africaine, notamment à travers la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de son protocole sur l’investissement, permettra d’harmoniser les règlementations entre les pays et de faciliter le développement des chaînes de valeur.

  Financements disponibles et déficit de financement des Objectifs de développement durable de l'Afrique

 

Source : OCDE, Dynamiques du développement en Afrique 2023

 

  • Cameroun – Signature d’un prêt du Trésor de 50 M EUR au profit du Corps national de sapeurs-pompiers

 

La cérémonie de signature de l’accord intergouvernemental (AIG) et de la convention de financement relatifs au projet de fourniture de moyens de secours et de lutte contre les incendies et catastrophes au Cameroun s’est tenue le lundi 29 mai 2023 au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) à Yaoundé. Ce premier prêt concessionnel du Trésor d’un montant de 50 M EUR (32,8 Mds FCFA) répond à une sollicitation des autorités camerounaises qui souhaitent renforcer et moderniser les équipements du Corps National de Sapeurs-Pompiers (CNSP). Les 227 engins qui seront fournis, associés à des prestations de formation et de maintenance, permettront aux sapeurs-pompiers camerounais d’étoffer leur parc de véhicules d’intervention et de faire face aux risques naturels, industriels et sanitaires sur l’ensemble du territoire national.

 

  • Guinée – Passage dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire

 

Le 1er juillet 2023, la Banque mondiale a actualisé sa classification des pays par niveau de revenu. Ainsi, avec un revenu national brut par habitant estimé à 1 180 USD en 2022 (contre 1 010 USD en 2021), la Guinée est passée de la catégorie des pays à faible revenu à celle des pays à revenu intermédiaire de la tranche intermédiaire dans cette nouvelle classification. La Banque mondiale relève qu’en dépit de l’instabilité politique et des tensions sur l’approvisionnement agricole, la Guinée a enregistré une croissance de 4,7 % en 2022, grâce notamment au dynamisme de son secteur minier. La Guinée rejoint ainsi d’autres pays de la région tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

 

  • Nigéria – La consommation quotidienne d’essence chute de 28 % suite à la suppression des subventions

 

La fin des subventions a engendré un triplement du prix à la pompe et une chute de la consommation de carburant de 28 %. En juin, la consommation est ainsi passé de 66,9 millions de litres à 48,4 millions de litres. A la suite de suppression de la subvention au mois de juin, le prix du litre d’essence est passé de 180 NGN à 500 NGN en moyenne sur le territoire. Si cette réforme a entraîné de forts effets inflationnistes et de lourdes conséquences socio-économiques pour les entreprises et les ménages, il n’y a pour l’instant pas eu de mouvement de contestation significatif : les protestations les plus virulentes ont été enregistrées dans les pays frontaliers, que cette mesure prive de carburants de contrebande bon marché. Pour rappel, en 2022, le coût de ces subventions pour l’Etat nigérian a dépassé 10 Mds USD. Selon la Banque mondiale, leur suppression permettra au pays d’économiser plus de 5 Mds USD en 2023.

 

  • Sénégal – Le FMI approuve un appui financier de 1,8 Md USD

     

Le 26 juin 2023, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un programme de 1,8 Md USD en faveur du Sénégal. Celle-ci comprend un montant de 1,1 Md DTS (1,5 Md USD) au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC) ainsi qu’un montant de 242,7 M DTS (324 M USD) au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Le programme d’une durée de 36 mois, vise la réduction des vulnérabilités liées à la dette à travers une consolidation budgétaire (objectif de contenir le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025), le renforcement de la gouvernance et une croissance plus inclusive. A noter que la décision du Conseil a permis le décaissement immédiat de 161,8 M DTS (216 M USD) La FRD soutiendra pour sa part les objectifs d'atténuation et d’adaptation au changement climatique du Sénégal, tout en appuyant les travaux visant à intégrer le changement climatique au processus budgétaire.

 

  • Zambie – Accord sur la restructuration de la dette

     

Le 26 juin 2023, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un programme de 1,8 Md USD en faveur du Sénégal. Celle-ci comprend un montant de 1,1 Md DTS (1,5 Md USD) au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC) ainsi qu’un montant de 242,7 M DTS (324 M USD) au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Le programme d’une durée de 36 mois, vise la réduction des vulnérabilités liées à la dette à travers une consolidation budgétaire (objectif de contenir le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici 2025), le renforcement de la gouvernance et une croissance plus inclusive. A noter que la décision du Conseil a permis le décaissement immédiat de 161,8 M DTS (216 M USD) La FRD soutiendra pour sa part les objectifs d'atténuation et d’adaptation au changement climatique du Sénégal, tout en appuyant les travaux visant à intégrer le changement climatique au processus budgétaire.

 

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