Une analyse des 100 plus grands groupes vietnamiens illustre la réforme encore incomplète de l’économie vietnamienne : de taille modeste, ces « grands » groupes sont majoritairement publics et opèrent le plus souvent dans des secteurs traditionnels sur lesquels ils sont parfois en situation de quasi-monopole.

En 2022, le premier groupe privé du pays (Hoa Phat, 6,1 Mds USD) réalisait ainsi un chiffre d’affaires six fois inférieur à celui du premier groupe public (PetroVietnam, 36 Mds USD), qui réalisait lui-même un chiffre d’affaires deux fois inférieur à celui de Samsung (71 Mds USD). Bien que la moitié (46) de ces « grands » groupes compte des investisseurs étrangers à leur capital, seuls 33 sont présents à l’international et plusieurs y ont enregistré des revers, au point d’entamer un repli. En cause, notamment : des retours sur investissement trop faibles qui contraignent l’investissement, un accès au financement bancaire et aux terrains moins aisé que pour les groupes publics et un environnement juridique peu favorable. Les efforts entrepris depuis quelques années pour mieux diffuser l’innovation au sein des entreprises vietnamiennes et favoriser les synergies avec les grandes multinationales ayant investi dans le pays pourrait toutefois favoriser l’émergence de grands groupes vietnamiens mieux intégrés aux chaines de valeurs internationales.