Lettre des Balkans occidentaux

 

L’énergie dans les Balkans occidentaux.

La transformation du mix énergétique des Balkans occidentaux est un enjeu essentiel pour la région, qui doit à la fois prendre sa part dans les efforts collectifs contre le réchauffement climatique et assurer la sécurité et la qualité de la ressource sans faire peser une charge excessive sur les budgets ou les ménages. Le défi n’est pas nouveau, mais l’augmentation des prix de l’énergie de la période récente et la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine a compliqué l’équation. Paradoxalement, ces nouvelles tensions ont probablement également donné les impulsions nécessaires pour avancer plus vite.

La région et l’UE ne sont pas restées inactives au cours des dernières années. La Communauté de l’énergie a réalisé un travail de fond utile pour inciter tous les pays membres à clarifier leurs objectifs et organiser les investissements nécessaires, notamment ceux qui permettront une plus grande intégration régionale des réseaux en renforçant les infrastructures de transport et en facilitant les mécanismes d’échange.

Mais beaucoup reste à faire. La part du solaire et de l’éolien reste encore faible. Comme ailleurs, l’intégration d’une production irrégulière est une difficulté, probablement accentuée dans les Balkans par l’existence des compagnies d’électricité des 6 pays. Elles ont chacune leurs modes de fonctionnement et des projets de transformation qui répondent à des priorités politiques différentes d’un pays à l’autre. La mobilisation des investissements dépend également des méthodes et des priorités variables selon les gouvernements. Les pays qui ont encore des centrales thermiques – et des ressources en charbon – importantes, auront plus de difficultés à organiser ces évolutions. L’Albanie, dont l’électricité est aujourd’hui essentiellement hydraulique, et qui semble en mesure de valider plus rapidement de nouveaux projets de centrales solaires (y compris plusieurs projets d’entreprises françaises) pourrait prendre un temps d’avance, avec peut-être le Monténégro.

Raison de plus pour adopter une approche ambitieuse à l’échelle de la région : la Commission Européenne a réorienté une partie des budgets disponibles vers la transition énergétique. Le secteur privé est mobilisé – ou en tout cas attentif aux opportunités. Le processus de Berlin a joué un rôle constructif, on peut espérer qu’il saura donner de nouvelles impulsions dans les mois qui viennent.