Les dernières prévisions du ministère des Finances et de la Banque centrale de Slovaquie convergent sur le caractère atone de la croissance de l’activité en 2023 – la croissance de l’activité est désormais estimée à +1,2% par le ministère des Finances et 1,4% par la banque centrale de Slovaquie.

Les dernières prévisions du ministère des Finances et de la Banque centrale de Slovaquie convergent sur le caractère atone de la croissance de l’activité en 2023 – la croissance de l’activité est désormais estimée à +1,2% par le ministère des Finances et 1,4% par la banque centrale de Slovaquie. L’indice des prix harmonisé (IPCH) après 12,1% en 2022, devrait atteindre, selon la banque centrale, le taux de 11% en 2023 et 6,2% en 2024, soit un scénario plus pessimiste que celui du ministère des finances qui anticipe une inflation à 10,6% en 2023, puis 4,8% en 2024 et 2% en 2026.

Après une année 2022 où le rebond de la consommation avait été exceptionnel (+5,2%), la consommation des ménages s'est profondément ralentie en début de l'année et devrait être négative sur l’année (-0,5 % pour le ministère des finances et -0,7% pour la banque centrale). Toutefois, les prévisionnistes escomptent que progressivement avec la fin des tensions inflationnistes, les ménages pourront réorienter une partie de la croissance de leurs revenus disponibles (+ 1% en 2023 et +1,7% en 2024), dopés par le versement de généreuses allocations sociales, vers la reconstitution de leur épargne (de 5,2% en 2022 à 7% en 2023), alors que la consommation de l’administration se contracte également (-1,2%) du fait des prix élevés.

Dans cet environnement peu porteur, l’activité économique peut compter sur la contribution du commerce extérieur. En effet, la demande intérieure plus faible et la diminution des importations d'énergie cette année devraient en principe contribuer à renforcer temporairement la contribution positive au PIB de la demande extérieure. Toutefois, les résultats à l'exportation seront très probablement, tirés vers le bas par la lenteur de la reprise dans les secteurs industriels à l'étranger et l’incertitude sur les carnets de commandes des constructeurs automobiles. L'investissement restera donc la seule composante forte de l'économie nationale (+11,9% selon le ministère des finances et 8,4% selon la banque centrale). Les injections de capitaux provenant des fonds de l'UE culmineront avec la mise en œuvre active du plan de relance et de résilience (RRP) au second semestre. La contribution des fonds européens est ainsi estimée en 2023 à 4% du PIB, ou 3% net une fois déduite la contribution au budget de l’UE.

Le taux du chômage devrait rester stable à 6,1 % comme en 2022. A moyen terme, le ministère des finances anticipe un taux de chômage de 5% en 2027, l’apport des travailleurs étrangers et des réfugiés ukrainiens compensant le vieillissement de la population. La croissance du salaire nominal moyen devrait s'accélérer pour atteindre 10 % en 2023.

Les conditions d’une reprise vigoureuse en 2024/25 doivent encore être vérifiées. A cet égard, la banque centrale avec le recul de l'inflation et le rattrapage des revenus nominaux, envisage une reconstitution de l'épargne puis une reprise de la croissance de la consommation privée permettant une reprise de la croissance du PIB à +3,3% en 2024 et +3,2% en 2024. Ce scénario est également accompagné par une prévision optimiste quant à la demande extérieure qui faciliterait une contribution nette du commerce extérieur. Les projections du ministère des Finances sont plus conservatrices (+1,3% en 2024 et 3,1% en 2025) insistant sur l’apport plus modeste de la consommation des ménages, la contraction de la dépense publique pour cause de rigueur du fait d’un large déficit budgétaire et de la fin de l’apport déterminant des fonds européens du fait de l’extinction des programmes de la période 2014-20.

ipch

IPCH = l’indice des prix à la consommation harmonisé, qui est une mesure de l’inflation comparable entre les pays de l'UE