Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants :

Nigéria : Bola Tinubu signe quatre décrets réduisant la fiscalité des entreprises ; L’administration de Bola Tinubu se dit prête à collecter la TVA auprès du secteur informel ; Bola Tinubu soutient le premier projet de GNL flottant de 5 Md USD, porté par UTM FLNG, TECHNIP Energies et JGC Corporation ; La production nigériane de gaz naturel a chuté de 11 % et les exportations de GNL de 16 % en 2022.

 

Ghana : La croissance de l’économie ghanéenne en hausse à +4,2 % pour le premier trimestre 2023 ; Le gouvernement ghanéen a lancé un projet de 7 M USD pour renforcer la sécurité alimentaire.

Le chiffre à retenir :

25,0 % C’est l’inflation moyenne au Nigéria en 2023 prévue par le FMI.

 

Nigéria

Bola Tinubu signe quatre décrets réduisant la fiscalité des entreprises

Conformément à sa promesse de s'attaquer aux mesures fiscales défavorables aux entreprises, le président Bola Tinubu a signé cette semaine quatre décrets. Il s'agit tout d’abord du Finance Act Order, 2023, qui reporte la date d'entrée en vigueur des changements contenus dans la loi, du 23 mai 2023 au 1er septembre 2023. Selon le porte-parole de la présidence, cette mesure vise à garantir le respect du préavis minimum de 90 jours pour les modifications fiscales, comme le prévoit la politique fiscale nationale de 2017. Le second est le Customs, Excise Tariff Amendment Order, 2023, qui reporte la date d'entrée en vigueur des modifications fiscales du 27 mars 2023 au 1er août 2023, ce qui est également conforme à la politique fiscale nationale. Un autre décret signé par le président suspend la taxe d'accise de 5 % sur les services de télécommunication ainsi que l'augmentation des droits d'accise sur les produits fabriqués localement. Le dernier décret suspend quant à lui la taxe verte nouvellement introduite sous la forme d'une taxe d'accise sur les plastiques à usage unique. M. Tinubu a également ordonné la suspension de la taxe d'ajustement à l'importation sur certains véhicules. Dele Alake, conseiller pour les affaires spéciales, la communication et la stratégie, a précisé : « Le gouvernement fédéral considère les chefs d'entreprise et les investisseurs locaux et étrangers comme des moteurs essentiels pour atteindre une croissance plus élevée du PIB et une réduction sensible du taux de chômage grâce à la création d'emplois. »

L’administration de Bola Tinubu se dit prête à collecter la TVA auprès du secteur informel

L’Agence fédérale des revenus (FIRS) a annoncé la mise en place d’un partenariat avec l’Association des commerçants nigérians (MATAN), organisme rassemblant toutes les associations commerciales du pays, comptant 40 millions de membres dont une grande partie opère dans le secteur informel. En s’associant avec la MATAN dans le cadre de cette collaboration baptisée « VAT Direct », la FIRS espère améliorer la collecte des revenus auprès du secteur informel. Les deux entités ont ainsi mis en place une plateforme numérique qui permettra de collecter et de reverser la TVA des membres de la MATAN, en particulier ceux du secteur informel. La hausse des recettes publiques est une des priorités annoncées par le président Bola Tinubu. Pour rappel, le ratio impôts/PIB du Nigéria est de 10,9 %, contre 16 % pour la moyenne régionale. L’informel représenterait au moins 60 % du PIB.

Bola Tinubu soutient le premier projet de GNL flottant de 5 Md USD, porté par UTM FLNG, TECHNIP Energies et JGC Corporation

Le président Bola Tinubu a promis le soutien du gouvernement fédéral à une entreprise nigériane, UTM Floating Liquefied Natural Gas Limited, et à ses partenaires français et japonais, pour la réalisation de leur projet de gaz flottant. Le président a ainsi promis d'éliminer tous les obstacles à l'achèvement de l'installation dans les délais impartis. M. Tinubu a félicité UTM FLNG Limited ainsi que ses partenaires techniques, le français Technip Energies et son homologue japonais JGC Corporation, pour leur initiative et leur partenariat. Le directeur général d'UTM Offshore Limited, M. Julius Rone, a déclaré que lorsque l'installation sera pleinement opérationnelle, d'ici le fin 2026, elle traitera 1,5 million de tonnes métriques de gaz naturel liquéfié pour le marché étranger et produira 300 000 tonnes métriques de gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour l'usage domestique, fournissant ainsi 7 000 emplois directs aux Nigérians. M. Rone a déclaré que l'entreprise répondrait à 25 % de la demande intérieure de GPL. Dans ses remarques, l'ambassadrice de France au Nigeria, Emmanuelle Blatmann, a décrit le projet comme une étape importante consolidant la présence française dans l'espace économique du Nigeria. L'installation, a-t-elle ajouté, fera progresser le programme de diversification économique du gouvernement fédéral en exploitant l'abondant gisement de gaz du pays. Le PDG d'UTM Offshore Limited M. Rone a enfin révélé que les GNL à flotteurs multiples seraient mis en œuvre grâce à un prêt de 5 Md USD d'Afreximbank.

La production nigériane de gaz naturel a chuté de 11 % et les exportations de GNL de 16 % en 2022

D’après le Statistical Review of World Energy Report de juin 2023, la production de gaz naturel du Nigéria s’est élevée en 2022 à 40,4 milliards de mètres cubes contre 45,2 milliards mètres cubes en 2021, soit une baisse de 11 %.  La production revient ainsi à son niveau de 2012. Les exportations de GNL ont été directement affectées et ont affiché le plus bas volume exporté depuis 2012, avec 19,6 Md m3 contre 23,4 Md m3 en 2021, soit une baisse de 16 %, et 28,4 Md m3 en 2020 (2020 ayant vu la plus haute production des 10 dernières années, avec 49,4 Md m3). La chute de la production et des exportations résulte de la contraction de la demande mondiale en gaz dans un contexte de forte inflation.

Ghana

La croissance de l’économie ghanéenne en hausse à +4,2 % pour le premier trimestre 2023

La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Ghana a été évaluée à 4,2 % pour le premier trimestre 2023 en année glissante, soit 1 point de plus par rapport à la même période en 2022, où elle s’élevait à 3,2 %. Selon les estimations du Ghana Statistical Service, le secteur des services – représentant 45 % du PIB – enregistre une croissance à 10,1 % tandis que le secteur agricole – représentant 21 % du PIB – enregistre une croissance à 4,8 %. Les principaux moteurs de croissance correspondent aux sous-secteurs de l’administration publique, de la défense et de la sécurité sociale, avec un taux de croissance de 37,6 %, celui de la santé à +31,6 %, de l’éducation à +26 % et enfin de l’information et de la communication à +18,9 %. D’autres secteurs ont quant à eux connu une contraction de leur activité sur cette même période, avec une baisse de 3,2 % pour le secteur secondaire (34 % du PIB). Plus précisément, le sous-secteur de l’approvisionnement en eau et de la gestion des déchets enregistre une baisse de 6,4 %, le secteur de la construction une baisse de 6 %, et celui de l’industrie de la pêche de 3,3 %. Enfin, l’extraction minière et l’exploitation des carrières ont également subi une baisse d’activité de 2,9 %, de même que le secteur manufacturier (-2,5 %). Malgré ces contractions, la croissance économique globale du Ghana reste positive au premier trimestre 2023. Ce chiffre se situe bien au-delà des projections du FMI qui anticipe un taux de croissance de 1,5 % pour l’année 2023.

Le gouvernement ghanéen a lancé un projet de 7 M USD pour renforcer la sécurité alimentaire

Le projet Farmer Support Activity de 7 M USD vise à soutenir 17 000 agriculteurs pendant leurs activités en saison creuse, c’est-à-dire pendant 3 mois. Chaque agriculteur recevra l’équivalent de 315 USD, versés en deux tranches, par le biais de transferts monétaires par voie électronique (mobile money), de juin 2023 à août 2023. Les agriculteurs bénéficiaires ont déjà pu être identifiés, notamment les petits exploitants vulnérables, établis à la fois dans les régions du Haut Ghana Oriental, du Haut Ghana Occidental, du Nord Est et de la région Nord, mais aussi dans les zones adjacentes. Le programme est réalisé en partenariat avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Programme alimentaire mondial (PAM), également soutenu par le Ministère de l’alimentation et de l’agriculture (MoFA), l’Autorité nationale d’identification (NIA) et l’opérateur téléphonique MTN.