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A

Région

Potentiel inexploité des entreprises publiques dans la transition verte

D’après un rapport publié cette semaine par la Banque asiatique de développement (BAsD), les entreprises publiques représentent environ 60% du total des investissements dans les régions émergentes, contre environ 9% dans les économies développées, jouant ainsi un rôle central dans de nombreux secteurs clés tels que l'énergie et les transports. Avec des émissions directes de CO2 estimées à 7,5 Gt/an, la BAsD estime que les entreprises publiques doivent mobiliser plusieurs milliards de dollars pour investir dans de nouveaux actifs, tout en réduisant le plus rapidement possible leurs émissions de carbone. Pour y parvenir, elles devraient davantage s'appuyer sur des outils de financement durable, tels que les obligations vertes, afin de mobiliser les capitaux du secteur privé, alors que le rapport révèle que les émissions de green bonds sont encore trop peu utilisées par les entreprises publiques.

A

Etat des lieux des avancées de l’ASEAN+3 vers une transition verte  

D’après un rapport publié par le Bureau de recherche macroéconomique de l'ASEAN+3 (AMRO), les gouvernements, le secteur privé et la société civile de l’ASEAN+3 (Chine, Japon, Corée du Sud) prennent des mesures croissantes pour lutter contre le changement climatique. Compte tenu de la forte vulnérabilité de la région au changement climatique, la priorité doit être donnée i) au développement d'infrastructures résistantes au climat, ii) à l'amélioration de la gestion des ressources en eau ; iii) à la promotion d'une agriculture résistante à la sécheresse et iv) au renforcement des systèmes d'alerte précoce. L’AMRO souligne que les économies de l'ASEAN+3 ont mis en oeuvre des plans stratégiques d'adaptation au changement climatique, tels que les plans nationaux d'adaptation (PAN). Par ailleurs, l’accord de l'ASEAN sur la gestion des catastrophes et les interventions d'urgence (AADMER) a contribué à renforcer la collaboration régionale. Les économistes de l’AMRO recommandent aux pays de la région d’utiliser davantage les ressources disponibles - le PNUD et le Fonds vert pour le climat, ainsi que des profils de risques climatiques fournis par la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement – pour soutenir la transition.

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Indonésie

La Banque mondiale révise à la baisse ses projections de croissance

Dans le rapport semestriel de la Banque mondiale sur les perspectives économiques de l’Indonésie, les prévisions de croissance pour 2023 ont été révisées à 4,9%, contre 5,3% annoncés en avril 2023. L’inflation de base a, elle, été revue à la hausse, avec une moyenne de 4,1%, contre 3,1% précédemment. Les prévisions dégradent également le déficit public, à 3,0% du PIB contre 2,5% du PIB, et améliorent le compte courant, nul contre -1,4% du PIB.

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Réserves du FMI sur les restrictions à l’exportation de minerais bruts

L’économie indonésienne a enregistré de bons résultats en 2022, tirée par une reprise de la demande intérieure et des exportations records. Le FMI anticipe que la croissance, de +5,3% en 2022, devrait légèrement ralentir en 2023 à +5,0% dans un contexte de resserrement de la politique monétaire et de normalisation des prix des produits de base, tandis que l’inflation a déjà rejoint la fourchette cible de la banque centrale en mai 2023 (+4,0% en g.a.). Au titre de l’article IV publié le 25 juin 2023, le conseil d’administration du FMI a souligné de façon positive les diverses politiques menées par les autorités indonésiennes, notamment le retour du plafond de déficit public de 3% du PIB un an plus tôt que prévu. Parmi ses recommandations, dont celle d’avoir une vision plus claire du risque des SOEs, le FMI conseille de supprimer progressivement les restrictions à l’exportation. En effet, le gouvernement indonésien poursuit son interdiction d’exportation de nickel, mise en place depuis le 1er janvier 2020, malgré un rapport du Groupe spécial concernant les mesures indonésiennes relatives au minerai de nickel qui lui est défavorable et contre lequel elle a fait appel en décembre 2022. Et le président Jokowi a étendu sa politique aux exportations de bauxite, interdites à compter du 10 juin 2023.

Malaisie

Confirmation de la note souveraine de la Malaisie par S&P

L'agence de notation S&P a une nouvelle fois confirmé la note souveraine de la Malaisie (A-) avec une perspective stable. L'agence prévoit une croissance de 4,0% en 2023 qui s’établirait ensuite à 4,5% en moyenne par an sur la période 2024-2026. Le taux d’inflation se réduirait à 2,8% fin 2023 grâce au système de contrôle des prix en place.

L’inflation poursuit sa décélération en mai 2023 à +2,8%

L'indice des prix à la consommation de la Malaisie montre un ralentissement plus marqué de l'inflation en mai, à 2,8% contre 3,3% en avril (en g.a.). La modération de l'inflation sous-jacente est plus faible (3,5% après 3,6%). La hausse des prix reste élevée dans l'alimentation (+5,9%) et se poursuit dans la restauration-hôtellerie (+6,7%) ainsi que pour les frais de logement (+1,8%) et d’éducation (+1,9%).  

Accords entre TotalEnergies et Petronas dans le stockage de CO2 et les EnR

Lors de la convention Energy Asia 2023 à Kuala Lumpur, TotalEnergies a signé le 26 juin un accord avec la compagnie pétrolière malaisienne Petronas et la société japonaise Mitsui & Co pour le développement d’un service commercial de stockage de CO2 en Malaisie. Les partenaires évalueront dans ce cadre plusieurs sites de stockage de CO2 offshore dans le bassin malais. TotalEnergies a également signé un accord de collaboration stratégique avec Gentari Renewables, filiale énergies renouvelables de Petronas, pour développer le projet d’usine solaire Pleasant Hills de 100 MW en Australie. Ce projet fournira de l'électricité verte à l’usine de traitement de gaz de Gladstone LNG dans laquelle TotalEnergies et Petronas détiennent chacun 27,5% des parts.  

Singapour

Lancement de négociations sur le commerce numérique avec l’UE

La Commission européenne a reçu, jeudi 29 juin, l’approbation du Conseil pour engager des négociations sur le commerce numérique avec la République de Corée et Singapour, deux des trois pays prioritaires (avec le Japon) dans la stratégie de l'UE pour la région indo-pacifique dans le domaine de l’économie numérique. L'UE entretient déjà des relations commerciales bien établies avec ces deux pays, avec des accords commerciaux conclus en 2011 et 2019. Pour rappel, l'UE a conclu un partenariat numérique avec la République de Corée en 2022, et avec Singapour cette année, comprenant des principes de commerce numérique qui reflètent leur engagement commun en faveur d'une économie numérique ouverte.   

Temasek en tête du tableau de bord mondial des fonds souverains en matière de gouvernance, de durabilité et de résilience

Le fonds singapourien Temasek a obtenu la première place du tableau de bord de la gouvernance, de la durabilité et de la résilience (GSR) publié cette semaine par Global SWF. Cette plateforme de données axée sur les fonds de pension et les fonds souverains, a attribué une note parfaite à Temasek, le plaçant ainsi à la tête du classement avec quatre autres investisseurs mondiaux. Le fonds singapourien détient le plus grand nombre d'actifs sous gestion parmi les investisseurs ayant obtenu la meilleure note, avec des actifs estimés à 298 Mds USD. Il est suivi par le fonds de pension canadien CDPQ, le fonds souverain néo-zélandais NZ Super et la Nigerian Sovereign Investment Authority. Au niveau régional, le Government Pension Fund de Thaïlande suit de près Temasek avec un score de 96%.

Détérioration de l'activité industrielle pour le 3ème mois consécutif

L'activité manufacturière à Singapour a diminué pour le troisième mois consécutif en mai, principalement en raison d'un ralentissement prolongé de la demande de produits électroniques. Selon l'Institut de gestion des achats et des matériaux de Singapour (SIPMM), l'indice des directeurs d'achat de Singapour (PMI), un indicateur clé de la santé du secteur manufacturier, a reculé à 49,5. L'indice PMI de l'électronique (environ 40% de la production manufacturière) enregistre également une baisse de 0,1 point à 49,1, soit un dixième mois consécutif de contraction. L'Economic Development Board (EDB) a fait état d'une baisse plus marquée de la production industrielle, en particulier de la production électronique (-10,8% en g.a. en mai, contre -6,5% en avril), qui n’a pu être compensée par les bonnes performances enregistrées par les secteurs pharmaceutique (+6,3% en g.a.) et de l'ingénierie des transports (+28,4%). Au vu de ces résultats, les économistes de la banque japonaise Nomura maintiennent leurs prévisions de croissance du PIB pour 2023 à 1,1%, anticipant une faiblesse durable de la demande extérieure et un ralentissement économique global.

Vietnam

3,7% de croissance au premier semestre

La croissance est tirée par le secteur des services (+6,3% en g.a.), suivi par l’agriculture (+3,1%) et l’industrie et la construction (+1,1%). Sur les 6 premiers mois, les ventes au détail de marchandises et de services sont robustes (+10,9% en g.a.) malgré l’inflation (+3,3% en g.a.). Sur la même période, les échanges commerciaux du Vietnam s’élèvent à 316,7 Mds USD, soit une baisse de -15,2% par rapport au S1 2022, pour un excédent commercial de 12,3 Mds USD avec 164,5 Mds USD d’exportations (-12,1% en g.a.) et 152,2 Mds USD d’importations (-18,2%). Les exportations et importations sont principalement le fait des entreprises étrangères, à respectivement 74% et 65% du total, soit les mêmes niveaux qu’observés en 2022. Les exportations vers les États-Unis, l’UE et l’ASEAN ont diminué de respectivement -22,6%, -10,1% et -8,7% en glissement annuel. Elles sont plus résistantes à destination de la Chine (-2,2% en g.a.). Le total des entrées d’IDE au Vietnam a atteint 13,4 Mds USD sur les 6 premiers mois (-4,3% en g.a). Les IDE décaissés ont atteint 10 Mds USD (+0,5% en g.a.).

Le Vietnam placé sur la liste grise du GAFI

Le Vietnam a fait, vendredi dernier, son entrée sur la liste des juridictions sous surveillance renforcée du Groupe d'action financière (GAFI). L’évaluation mutuelle du Vietnam par l’Asia/Pacific Group on Money Laundering, organisme régional de type GAFI, qui s’est achevée en janvier 2022, a identifié un certain nombre de défaillances du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme au Vietnam (LCB-FT), tant sur le plan de la conformité technique que sur celui de l’efficacité. Malgré la promulgation en novembre 2022 de la nouvelle loi sur le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme au Vietnam, les progrès constatés n’ont cependant pas été jugés suffisants pour éviter la liste grise. Pour en sortir, les autorités se sont engagées à résoudre les lacunes identifiées dans le dispositif LCB-FT.

Nouvelle baisse temporaire de la TVA de 10% à 8%

Cette mesure, effective de juillet à décembre 2023, vise à relancer la consommation intérieure afin de stimuler la croissance du pays, en berne depuis le début de l’année (+3,7% au S1 2023 après +6,4% au S1 2022). Certains produits et services du secteur des télécommunications, des technologies de l'information, de l’assurance ainsi que les produits métalliques et le pétrole raffiné sont exclus du paramètre d’application de la mesure. Selon le ministère des Finances, la réduction de la TVA devrait réduire les recettes fiscales du Vietnam d’environ 1 Md USD en 2023. Le Vietnam avait déjà abaissé sa TVA de 10% à 8% entre février et décembre de l'année dernière.

Visite officielle du Premier ministre en Chine

En visite officielle en Chine du 25 au 28 juin, Pham Minh Chinh a rencontré quatre des sept membres du comité permanent du Bureau politique chinois. A l’occasion de ces différents entretiens, il a appelé à une plus grande ouverture du marché chinois aux exportations vietnamiennes – en particulier dans le secteur agroalimentaire – ainsi qu’à la création de conditions favorables à l’établissement de nouveaux bureaux de promotion commerciale vietnamiens à Chengdu (Sichuan) et Haikou (Hainan). Il a également invité la Chine à augmenter le quota réservé aux produits vietnamiens transitant sur le réseau de train à grande vitesse chinois en direction de pays tiers. De manière moins attendue, et alors que le projet de liaison ferroviaire Lao Cai – Hanoi – Haiphong (392 km) n’a pas progressé depuis 2015, le Premier ministre vietnamien a aussi évoqué la possibilité de construire une ligne de train à grande vitesse reliant le Vietnam (Hanoi) au réseau chinois. Pour rappel : Nguyen Van Thang, le nouveau ministre des Transports vietnamien, réputé très favorable au développement du ferroviaire, s’était rendu en visite en Chine pendant trois jours en mai 2023 pour y rencontrer les autorités ferroviaires chinoises. Enfin, les deux Premier ministres se sont mis d’accord sur un renforcement de la coordination entre la Chine et le Vietnam dans les instances multilatérales, en particulier à l’OMC, l’APEC, l’ASEM et l’ASEAN. Cette visite fait suite à celle du Secrétaire général du Parti, Nguyen Phu Trong, en octobre 2022, première visite d’un dirigeant étranger en Chine au lendemain du 13ème Congrès du PCC.

Thaïlande

Banque mondiale : révision à la hausse des perspectives de croissance en 2023

Dans son dernier rapport sur l’économie thaïlandaise (« Thailand Economic Monitor »), la Banque mondiale a révisé à la hausse ses prévisions de croissance du PIB en 2023 à +3,9 % g.a. (contre + 3,6 % en avril) en lien avec la reprise de l’économie chinoise et le fort rebond des entrées touristiques (prévues à 28,5 M sur l’ensemble de l’année) qui permettent de stimuler la consommation intérieure. La croissance économique resterait néanmoins contrainte par la diminution des exportations de biens (-1,3%), du fait d’une moindre demande émanant des économies développées, et par la faiblesse de l’investissement public, affecté par la période de transition politique actuelle que la Banque mondiale considère comme l’un des principaux risques baissiers – avec la faible croissance mondiale – pesant sur l’économie thaïlandaise cette année. En 2024 et 2025, la croissance du PIB devrait atteindre respectivement +3,6% et +3,4% tandis que la croissance potentielle de long terme n’est estimée qu’à +3,0%, contrainte par la persistance des difficultés structurelles (vieillissement de la population, changement climatique, faiblesse de l’investissement et de la compétitivité).

Banques thaïlandaises : alerte sur le montant des créances douteuses

Selon un rapport de la « Federation of Thai Capital Market Organizations » (FETCO), les trois principales banques thaïlandaises combineraient actuellement un montant total de prêts non-performants de plus de 9,6 Mds USD, soit le niveau le plus élevé en Asie du sud-est et l’équivalent d’environ 4% du total des prêts bancaires en Thaïlande (3% environ selon la banque centrale). Ces résultats sont à lier à la hausse, ces dernières années et en particulier depuis la crise sanitaire, de l’endettement des ménages (86,9% du PIB au T4 2022), aujourd’hui composé principalement de prêts immobiliers de long terme (35%), mais aussi de prêts automobile (12,5%) ainsi que de prêts personnels et à la consommation, généralement de court terme et non garantis. Les observateurs économiques pointent notamment le risque accru de défaut dans le domaine automobile, avec un taux de défaillance de 14,2% au T1 2023 (retard de paiement de 1 à 3 mois). Afin  de juguler les risques de défaut de paiement, le ministère des Finances encourage  les banques commerciales à mettre en place des mesures de restructuration de dette visant à diminuer la charge de la dette plutôt qu’à augmenter la période de remboursement. La Banque centrale prévoit de mettre en place d’ici novembre 2023 des mesures additionnelles de protection des consommateurs et de nouvelles directives visant à limiter l’endettement des ménages.

Philippines

Augmentation du ratio de la dette extérieure rapportée au PIB au T1 2023

Le ratio dette extérieure/PIB des Philippines a atteint 29,0% à la fin du T1-2023, en augmentation par rapport T4-2022 (27,5%). En variation trimestrielle, la dette extérieure progresse de 6,8% pour atteindre 118,8 Mds USD. Cette augmentation est lié à (i) celle des emprunts contractés par le secteur public (besoins de financements généraux du gouvernement, relance postpandémique et projets d’infrastructures) ; (ii) l'appréciation d'autres devises par rapport à l’USD, augmentant l’équivalent en USD des emprunts libellés dans ces monnaies (iii) la modification du périmètre de l'encours de la dette extérieure, qui inclut au T1-2023 les avoirs des non-résidents en titres des créances libellés en PHP émises à l'intérieur du pays (3,8 Mds USD) – ajustement statistique résultant de la disponibilité des données mentionnées. Le profil d'échéance de la dette extérieure demeure à moyen et long terme à 84,5%, avec une échéance moyenne de 17,3 ans à la fin du T1-2023 ; les emprunts du secteur public ayant une durée moyenne de 20,2 ans ; contre 7,2 ans pour le secteur privé.

Les Philippines enregistrent un compte courant déficitaire au T1 2023

Au premier trimestre 2023, le déficit courant des Philippines a atteint -4,3 Mds USD, soit 4,3% du PIB, en augmentation de 7,5% par rapport au T1-2022 (-4,0 Mds USD). L’accroissement du déséquilibre du solde courant est principalement porté par le creusement du déficit commercial en biens (-17,0 Mds USD, +8,3% en g.a.) et à la diminution du surplus des revenus primaires (-25,9%, à 815 M USD), partiellement compensée par la hausse de l’excédent commercial en services (+40,6%, pour atteindre 4,5 Mds USD).

Cambodge

Nouvelle filiale d’AirAsia au Cambodge fin 2023

AirAsia Cambodia, filiale d'AirAsia (compagnie bas-coût malaisienne), prévoit de lancer ses activités au Cambodge au quatrième trimestre 2023. La nouvelle compagnie aérienne est le résultat d’une coentreprise entre AirAsia Aviation Group (51%) et le groupe hôtelier Sivilai Asia (49%) signée en décembre 2022. Le Cambodge deviendra le 4ème pays de l'ASEAN à accueillir une filiale de la compagnie malaisienne AirAsia, après l'Indonésie, les Philippines et la Thaïlande. AirAsia Cambodia prévoit d’assurer des liaisons dans un rayon de quatre heures au départ des 3 aéroports internationaux du Cambodge (Phnom-Penh, Siem Reap et Sihanoukville et Phnom Penh). Elle prévoit de commencer ses vols avec deux A321-200N. Selon le secrétariat d'État à l'aviation civile (SSCA), en mai, l’aéroport de Phnom Penh a accueilli 634 vols par semaine, celui de Siem Reap 198 alors que celui de Sihanoukville 22 seulement. Enfin, de nouveaux aéroports internationaux seront mis en service à Phnom-Penh (2025) et Siem Reap (octobre 2023), pour offrir des capacités d’accueil accrues… quand le secteur aérien reprendra.

Sous-décret d’application de la loi sur l’investissement

Le 26 juin a, enfin, été publié le sous-décret d’application de la loi sur l’investissement du Cambodge – en vigueur depuis le 15 octobre 2021 – afin d'attirer et de stimuler les investissements locaux et étrangers dans le pays. Le sous-décret détaille toutes les procédures administratives allant de l’enregistrement jusqu’à l’annulation d’un projet, et les incitations citées dans la loi sur l’investissement. Pour pouvoir bénéficier des incitations, l’activité ne doit pas figurer dans la « liste négative » du sous-décret. La nouvelle liste négative comporte 107 types d’activités, dont certaines dans les secteurs agricoles, industriels, de services et d’infrastructures (en tout 209 activités et sous-activités). Cette liste négative précise des critères sur la taille de ces activités (valeur d’investissement et/ou superficie de terrain agricole pour les activités agricoles) qui ne peuvent prétendre aux avantages de la loi. Il donne également des précisions sur les incitations pour le secteur d’assemblage automobile. Pour autant, en plus d’un régime d’investissement plus avantageux, le Cambodge doit encore faire des efforts pour gagner la confiance des investisseurs, notamment en ce qui concerne le cadre juridique foncier. Pénurie de main-d'œuvre qualifiée, corruption, insuffisance des infrastructures, coûts élevés de l'énergie et problèmes de transport sont des éléments à améliorer pour attirer plus d’investisseurs.

Lancement officiel de la « Politique nationale de la noix de cajou 2022-2027 »

La « Politique nationale de la noix de cajou 2022-2027 » a été officiellement lancée le 15 juin pour accroître la productivité et la compétitivité de la noix de cajou du Cambodge, l'une des cultures agro-industrielles prioritaires du pays. Elle vise à promouvoir la transformation au Cambodge pour augmenter la valeur ajoutée de la production de 25% d'ici 2027, et à faire du Cambodge un important producteur et fournisseur de produits à base de cajou pour les marchés locaux, régionaux et mondiaux. Selon le ministère de l'Agriculture, la production de noix de cajou couvrait 435 733 ha de terres en 2022, dont 330 861 ha ont été récoltés, soit une production de 508 283 t. 471 520 t de noix de cajou fraîches et 1 557 t de noix transformées ont été exportées l'année dernière. Le Vietnam reste le plus gros marché de débouché pour le Cambodge (pays connu pour son industrie de transformation de la noix de cajou).

Laos

De meilleures perspectives macroéconomiques ?

L’inflation donne des signes de repli car elle s’est modérée à 28,6% en juin en rythme annuel, contre 38,9% en mai. C’est encourageant, mais l’inflation était de 23,6% en juin 2022 et elle reste encore élevée pour certains produits (+42,7% pour l’alimentation et les boissons non alcooliques). Cette évolution s’explique par les baisses des coûts de l’énergie principalement (et de certains services accessoirement). Et la faiblesse du kip continue de peser sur les prix des produits importés. Dans ce contexte, les autorités laotiennes affichent un objectif de croissance de 4,8% pour 2023, en légère hausse (4,5% en début d’année). Malgré une meilleure orientation de la conjoncture, cela reste supérieur aux prévisions de la Banque mondiale (3,9%) ou du FMI et de la BAsD (4%). La dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis et dans l’UE ne devrait toutefois pas affecter l’économie laotienne pour l’heure, Thaïlande et Vietnam représentant 54% de ses exportations ; en revanche, et malgré une situation économique délicate, la Chine accroît ses importations du Laos (+2% en USD, mais +45% en LKP après +51% en 2022).

L’aéroport de Bokéo proche d’être achevé

La construction de l’aéroport de Bokéo (province aux confins de la Thaïlande et de la Birmanie) serait achevée à 90%. Représentant un investissement de 175 M USD sur un terrain de 300 ha, il comporte une piste de 2 500 m (catégorie 4C). Il pourra donc accueillir des A321 et des B737. L’aéroport a été complétée d’une route de 5 km (2 x 2 voies), le reliant à la zone économique spécial du Triangle d’or (GTSEZ) pour un coût de 50 M USD. L’aéroport pourrait accueillir jusqu’à 2 millions de passagers par an. Au-delà des investisseurs étrangers, la GTSEZ accueillera un tourisme du jeu. De fait, la GTSEZ est développée, via une concession de 50 ans, par Kings Romans Group. L’entreprise hongkongaise, spécialiste des casinos, tout comme ses dirigeants – dont Zhao Wei, son président qui est aussi président de la GTSEZ – sont d’ailleurs visés par des sanctions du Trésor américain depuis janvier 2018 pour trafic de drogue, trafic d’être humain et prostitution de mineur, blanchiment ou encore trafic d’espèces protégées.

Birmanie

Banque mondiale : maintien de la prévision de croissance à +3% en 2022/23

La Banque mondiale, dans son dernier rapport sur la Birmanie (MEM - Myanmar Economic Monitor June 2023 – "A Fragile Recovery"), maintient sa prévision de croissance du PIB à +3%  pour l’année fiscale 2022/23 (oct 2022 - sept 2023), témoignant d’une reprise économique modeste mais continue depuis deux  ans (+3% en 2021/2022), après une très forte contraction en 2020/2021 (-18%).  En dépit d’une certaine stabilisation des conditions macroéconomiques au cours du premier semestre 2023, l’environnement des affaires demeure difficile et très contraignant. Les entreprises restent confrontées  à d’énormes difficultés opérationnelles telles que l’accès aux devises étrangères, l’obtention des licences d’exportation et d’importation (notamment des matières premières) et des contraintes logistiques (en particulier les pénuries d’électricité qui continuent d’handicaper fortement le secteur manufacturier). Par ailleurs, en raison du conflit et des difficultés économiques engendrées, la moitié des ménages birmans a vu ses revenus diminuer depuis un an, aggravant le risque d’insécurité alimentaire. Le taux inflation, bien qu’en baisse du fait de la moindre hausse des prix internationaux des matières premières, reste élevé (attendu à +14% en 2022/23 après + 18% l’année dernière) tandis que le déficit courant devrait continuer de se creuser (-5,9% du fait de la baisse des exportations), de même que le déficit budgétaire (-5,4% en raison de la chute des recettes). L’endettement public devrait atteindre 63,1% du PIB contre 39% en 2018/2019.

Départ de l’institution de microfinance Pact Global Microfinance Fund

Après avoir été active pendant plus de 25 ans en Birmanie, l’institution de microfinance américaine Pact Global Microfinance Fund-PGMF, la plus importante en Birmanie, a annoncé sa fermeture en raison des exigences drastiques du gouvernement en matière de  réglementation financière, rendant impossible ses activités de prêt sur le territoire birman. Le départ de l’ONG s’accompagne l’effacement de plus de 156 M USD de dettes auprès de 890 000 emprunteurs.