Le mercredi 14 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le lancement de la phase 2 de l’initiative Tibi, dans le cadre du forum VivaTech, en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ainsi que de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.

Cette nouvelle phase mobilisera 7 Md€ de fonds privés pour le développement des entreprises technologiques de demain.

L’initiative Tibi a été lancée en 2019 par Bruno Le Maire, sous l’égide du président de la République, dans le but d’accroitre la capacité de financement des entreprises technologiques, en mobilisant l’épargne des investisseurs institutionnels.

En 2019, 23 investisseurs institutionnels français partenaires s’étaient engagés à investir 6 Md€, entre 2020 et 2022, dans des fonds de capital-investissement late stage et dans des fonds d’actions cotées établis en France. L’État a été un « facilitateur » afin de recueillir cet engagement financier. La DG Trésor assure le secrétariat général de l’initiative.

Le bilan de la phase 1 de l’initiative Tibi est très positif. La France est désormais le premier écosystème pour le financement des nouvelles technologies au sein de l’Union européenne.

Les investisseurs partenaires de l’initiative ont honoré leur promesse d’investir 6 Md€ sur la période 2020-2022, permettant au total que près de 30 Md€ soient injectés dans l’écosystème, dont environ deux tiers dans les fonds labélisés de capital-investissement late stage et un tiers dans les fonds labélisés d’actions cotées.

Les fonds late stage ont investi près de 50% de leur portefeuille auprès de scale-up françaises, 30% dans le reste de l’UE et 20% dans le reste du monde (principalement aux États-Unis et au Royaume-Uni). Les fonds de venture capital agréés sont présents au capital de 14 licornes françaises et 43 startups du Next40/FT120 (à cela s’ajoute 5 startups anciennement lauréates du FT120). Les investissements des fonds se concentrent, à fin 2022, dans les plates-formes (30%), la deeptech (27%), les logiciels (16%), les fintech (5%) et divers secteurs (22%, rassemblant les secteurs liés à l’entertainment, la foodtech, les ressources humaines ou encore l’habillement). Le secteur de la deeptech comprend principalement des sociétés de medtech (représentant 63% de ceux réalisés dans la deeptech) et de la biotech (28%), et dans une moindre mesure l’énergie (4%), la cybersécurité (3%) ou encore la mobilité (2%). De manière transversale, le secteur de la santé représente 19% des investissements réalisés à fin 2022, ceux liés à la transition écologique 10%.

Les fonds Global tech ont systématiquement participé au processus de formation des prix des introductions en bourse de sociétés françaises. Ils ont ainsi constitué 25% du livre d’ordres d’OVH et de Believe. Leurs investissements réalisés couvrent un ensemble très diversifié de secteurs (santé, cleantech, fintech, cloud, IA, robotiques, semiconducteurs, industrie 4.0, en particulier). Les fonds agréés développent ainsi les expertises indispensables pour participer aux grandes introductions en bourse du prochain cycle boursier.

S’agissant de l’écosystème, les capitaux sont investis dans un ensemble plus diversifié de fonds de grande taille, bénéficiant à (i) des équipes déjà établies mais qui se sont renforcées, (ii) des acteurs du private equity qui ont lancé des fonds de growth, (iii) des équipes d’early stage ayant étendu leur activité au late stage et à l’émergence de nouveaux acteurs de taille significative. La mission dénombre 320 recrutements déjà réalisés en France dans les fonds labélisés par l’initiative, dont 175 recrutements de niveau sénior. Cela correspond à une augmentation de l’ordre de 40% des équipes de gestion. Enfin, la mission Tibi estime que l’initiative a fait gagner un millésime (3 à 4 ans) aux fonds labélisés.

Dans un contexte de besoin de financement massif des transitions écologique, numérique et industrielle, le cadre d’action de l’initiative Tibi priorise trois leviers : 

  • Le financement de nos startups, plus nombreuses et dont les besoins de financement augmentent avec leur croissance,
  • L’émergence de fonds de grande taille, en situation de rivaliser avec les plus importants fonds d’investissement étrangers, afin de renforcer l’ancrage français de nos startups,
  • Le financement de l’innovation de rupture des entreprises françaises, face à l’intensité croissante de la concurrence internationale.

C’est à cette fin qu’une nouvelle phase de mobilisation de fonds auprès d’investisseurs institutionnels a été lancée, en février dernier à Bercy, par les ministres Bruno Le Maire et Jean-Noël Barrot.

L’initiative Tibi 2 s’accompagne d’un engagement de mobilisation de 7 Md€ de la part des investisseurs partenaires. Cette nouvelle phase comprendra, en plus des volets late stage et tech cotée, un volet early stage afin de continuer d’alimenter le vivier primaire de startups technologiques. Elle donnera la priorité à la décarbonation de l’économie, en lien avec le plan Industrie verte, et aux projets de haute technologie.