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Région

Banque mondiale : la croissance de la zone EAP soutenue par la Chine

La Banque mondiale a publié cette semaine ses projections de croissance régionales révisées. La croissance de l'Asie de l'Est et du Pacifique (EAP) devrait se renforcer pour atteindre 5,5% en 2023, la reprise en Chine compensant le ralentissement de la croissance dans plusieurs autres économies. En 2024 et 2025, le taux de croissance devrait se réduire à 4,6% et 4,5%, respectivement. Dans l'EAP hors Chine, la croissance se maintiendrait à 4,8% cette année. Cette année, la faible croissance du commerce mondial des marchandises - un moteur essentiel de la croissance de la région au cours des dernières décennies - devrait également peser sur l'activité, notamment en Malaisie et au Vietnam, tandis que les pays dépendant du tourisme devraient voir leur croissance soutenue par la reprise mondiale observée, en particulier en provenance de Chine. Dans l'ensemble, le rapport note que la croissance potentielle dans la région EAP devrait s'établir en moyenne à 4,8% par an pour le reste de la décennie, contre une moyenne de 6,2% par an ces dix dernières années, soit la plus forte baisse de toutes les régions EMDE (Emerging Market and Developing Economies).

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Indice PMI : léger recul de l’activité manufacturière en mai

Selon S&P Global, le secteur manufacturier de l'ASEAN est en phase de ralentissement au cours du deuxième trimestre. En mai, la production, les nouvelles commandes et les stocks de préproduction ont augmenté à des taux plus faibles qu'en avril, se soldant par une baisse de  l'indice PMI manufacturier pour l’ASEAN à 51,1 (contre 52,7 enregistré pour le mois précédent). Dans la région, la Malaisie (47,8) enregistre une détérioration des conditions commerciales, à l’instar du Vietnam (45,3), qui affiche le rythme de réduction le plus élevé en 20 mois. Bien que les cinq autres pays de l’ASEAN ciblés par l’étude indiquent une prolongation de l’amélioration de leur secteur manufacturier, avec des indices à 58,2 pour la Thaïlande, 53,0 pour la Birmanie, 51,2 pour Singapour, et 50,3 pour l’Indonésie, seule les Philippines enregistrent une amélioration de leur indice à 52,2 en mai. Ces données suggèrent, selon S&P Global, un affaiblissement des tendances sous-jacentes de la demande dans la région, bien que l'amélioration des chaînes d'approvisionnement et l'atténuation des pressions sur les coûts puissent soutenir la reprise du secteur dans les mois à venir.

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Baisse de l’investissement vert en 2022 dans l’ASEAN

D’après le rapport « Southeast Asia's Green Economy 2023 » de Bain & Company, Temasek, GenZero et Amazon Web Services (AWS) publié cette semaine, le montant total des investissements verts en Asie du Sud-Est a chuté de 7% en 2022, passant de 5,6 Mds USD en 2021, à 5,2 Mds USD. Pour rappel, ce chiffre est également bien en deça des 6,6 Mds USD de fonds investis en 2020. Bien que les promesses d’investissement et l’engagement pour la transition verte se soient accrus, le capital déployé sur l’année reste inférieur à celui de 2021, ce qui entrave les progrès. Le rapport estime que, pour parer à cette baisse et atteindre l'objectif de réduction des émissions de la région, qui est d'environ 33% d'ici à 2030, les gouvernement d’Asie du Sud Est devront déployer des mesures supplémentaires. Par ailleurs, la région dispose d'un important potentiel en matière d'énergies renouvelables, mais sa répartition est inégale, Singapour et l’Indonésie absorbant la moitié des investissements à destination de l’Asie du Sud Est.

Indonésie

Recul des réserves de change

Les réserves de change de l’Indonésie ont diminué de -3,4%, soit 4,9 Mds USD, totalisant 139,3 Mds USD en mai 2023 contre 144,2 Mds USD en avril 2023. Ce recul s’explique par l’obligation de remboursement de la dette extérieure de l’État et par anticipation de la demande de liquidités en devises dans le secteur bancaire alors que l’activité économique continue d’accélérer. Ce niveau de réserve équivaut à 6,1 mois d’importations, ce qui est jugé suffisant par la banque centrale pour maintenir la stabilité économique du pays, et bien supérieur à la norme internationale d’adéquation d’environ 3 mois d’importations.

Poursuite de la décélération de l’inflation : 4,0% en mai 2023

L’inflation ralentit à 4,0% en g.a. en mai 2023, après avoir atteint 4,3% en avril et 5,0% en mars. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix administrés (+9,52%) et les prix de certains produits alimentaires (+2,77%), décélère à 2,7% en mai, contre 2,8% en avril et 2,9% en mars. Cette tendance provient notamment du mouvement national pour la maîtrise de l’inflation alimentaire (GNPIP) (cf. Brèves ASEAN semaine 14). Bank Indonesia prévoit que l’inflation restera stable, dans le corridor cible de 2%-4% pour le reste de l’année 2023, comme c’est le cas pour l’inflation sous-jacente depuis le premier trimestre 2023. Dans ce contexte, la banque centrale a mis fin à son cycle de resserrement monétaire au T1 2023, invoquant des pressions modérées sur les prix pour justifier sa décision de ne pas relever son taux directeur en février (5,75%).

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Malaisie

Des bénéfices en légère hausse pour Petronas au 1er trimestre 2023

La compagnie pétrolière Petronas réalise un bénéfice net d’environ 5 Mds USD au 1er trimestre 2023, en hausse de 2% sur un an. Ses revenus ont augmenté de 16% en dépit de la baisse des prix grâce à la croissance des ventes en volume et des conditions de change favorables. La compagnie a par ailleurs annoncé une hausse de sa production pour le reste de l’année à 2,7 millions de barils équivalent pétrole (contre 2,5 millions au T1 2023). Elle a également rassuré sur sa capacité à verser au budget de l’Etat les 8,7 Mds USD de dividendes prévus en raison du niveau de liquidité dont elle dispose (dont 5,5 Mds de ses activités opérationnelles au T1 2023).

L’industrie des gants en caoutchouc et médicaux en phase de restructuration

Confrontés à une surcapacité de l’offre de gants en caoutchouc et médicaux et à une chute des prix qui érode leurs marges, les industries malaisiennes du secteur ont entamé une phase rationalisation et consolidation. Ces opérations auront notamment pour effet de réduire d’ici fin 2023 la capacité de production de 30% pour HARTA et de 40% pour Top Glove, l’un des leaders mondiaux du secteur. Top Glove, qui a vu ses bénéfices diminuer significativement en 2022 (64,5 M USD après un montant record de 1,8 Md USD en 2021), enregistre en 2023 une perte nette pour le 2e trimestre consécutif (-33,5 M USD après -34,2 M USD).

Singapour

Excédent important de dépôts bancaires

Les banques singapouriennes sont confrontées à un excédent important de dépôts. Le PDG de DBS, Piyush Gupta, a déclaré ce mercredi que la banque avait prêté 30 Mds SGD (soit 22,3 Mds USD) à l'Autorité monétaire de Singapour (MAS) en raison de l'absence d'options d'investissement viables. Cet excédent de liquidités dans le secteur souligne l'attrait marqué de Singapour en Asie pour les plus fortunés, alors même que les clients de la cité-Etat ont afflué pour bloquer les taux d'intérêt élevés sur les dépôts fixes. En parallèle, les prêteurs locaux ont signalé un ralentissement de la croissance des prêts dans un contexte d'incertitude économique mondiale. L’afflux continu de liquidités exerce une pression sur les coûts de financement des banques, alors que cette tendance haussière des dépôts devrait se poursuivre tout au long de l'année 2023, les déposants cherchant des solutions de refuge.

Recul de l’activité manufacturière, mais résultats positifs des ventes au détail

L'activité manufacturière de Singapour enregistre un nouveau recul en mai pour le troisième mois consécutif, principalement en raison d'un ralentissement prolongé de la demande de produits électroniques de la part de ses principaux partenaires commerciaux. L'indice PMI a baissé de 0,2 point pour atteindre 49,5. L'indice PMI de l'électronique en particulier a diminué de 0,1 point pour atteindre 49,1, marquant ainsi son dixième mois consécutif de contraction, la demande mondiale de produits électroniques poursuivant sa tendance baissière. A l’inverse, les ventes au détail dans la cité-Etat ont continué d'afficher une croissance positive en avril (+3,6% en g.a.).

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Plan de connectivité numérique pour accélérer la croissance du secteur

Le ministère des Communications et de l'Information et l'Infocomm Media Development Authority (IMDA) ont dévoilé conjointement, lundi 5 juin, le « Digital Connectivity Blueprint », un plan directeur pour la connectivité numérique afin de soutenir le développement de l'industrie. D’après leurs données, le secteur a connu une croissance de 8,6% en 2022, dépassant le taux de croissance économique global de 3,6%. Ce nouveau plan vise à améliorer l'infrastructure numérique et la connectivité, notamment les réseaux sous-marins, satellitaires, à large bande, mobiles et Wi-Fi. Il prévoit également de doubler le nombre d'atterrissages de câbles sous-marins au cours de la prochaine décennie, ce qui pourrait attirer plus de 7,4 Mds USD (10 Mds SGD) d'investissements. Le ministère a également pour objectif de parvenir à une connectivité homogène de 10 Gbps d'ici cinq ans sur tout le territoire, ainsi qu’à une couverture autonome complète de la 5G sur la côte offshore de Singapour d'ici le milieu de l'année 2025.

Vietnam

Les problèmes de financement persistent dans l’immobilier

Selon un rapport de l’association vietnamienne des agents immobiliers, il y avait environ 48 500 logements disponibles à la vente en 2022, soit 20% de plus que le niveau observé en 2018, la majorité étant des appartements de luxe. Au 1er trimestre 2023, 25 000 de ces logements n’avaient toujours pas trouvé preneur. Par conséquent, les revenus des sociétés immobilières sont en baisse de 6,5% en g.a. et les bénéfices après impôts ont chuté de 38,6%, contraignant les développeurs immobiliers à interrompre les opérations et à licencier du personnel. En tout, 1 200 projets d’une valeur totale de 34 Mds USD seraient actuellement suspendus. En addition, 554 sociétés immobilières ont quitté le marché depuis le début de l'année, en hausse de 30,4% par rapport à la même période de l’année dernière, tandis que le nombre de nouveaux entrants a diminué de 61,4% en glissement annuel. Le ralentissement du marché exerce un effet négatif sur les banques, qui voient la valeur des collatéraux diminuer et les risques de défaut augmenter.

Forbes Vietnam publie le classement des 50 meilleures sociétés cotées en 2022

Le classement, basé sur les états financiers audités consolidés des sociétés cotées sur la Bourse de Hô Chi Minh-Ville et celle de Hanoï, est dominé par la finance, les biens de consommation et de la logistique. En revanche, le nombre d’entreprises dans le secteur de l’immobilier et des matériaux présentes dans le classement a été divisé par deux. Les résultats de ces 50 entreprises ont atteint un record en 2022 : les revenus et profits après impôt ont, en effet, augmenté de 24,9% et 18% pour atteindre 63 et 9,7 Mds USD respectivement. Parmi ces entreprises, Petolimex enregistre le revenu le plus élevé (13 Mds USD) et la Vietcombank celui du bénéfice après impôt le plus important (1,3 Md USD).

Approbation du plan directeur de développement de l’aéroport national et du système aéroportuaire pour la période 2021-2030

Le vice-Premier ministre Tran Hong Ha a signé la décision 648/QD-TTg approuvant ce plan qui a vocation à établir dans le pays, d’ici 2050, deux pôles centraux régionaux du transport aérien et de transit international (passagers et marchandises). Le plan prévoit des investissements à hauteur de 420 000 Mds VND (17,9 Mds USD) d’ici 2030. La priorité a été placée sur le développement et la modernisation des aéroports principaux du pays : à Hanoi (aéroport international de Noi Bai) et à Ho Chi Minh-Ville (aéroports internationaux de Tan Son Nhat et Long Thanh), ainsi qu’à Da Nang, Cam Ranh et Phu Quoc. Un second axe sera l’investissement dans de nouveaux aéroports au cours de la période 2021-2030, pour atteindre 30 aéroports sur le territoire puis 33 aéroports à horizon 2050 : 14 internationaux et 19 nationaux. L’objectif sera d’accueillir 275,9 millions de passagers/an. En termes de fret, le plan inclut notamment l’organisation de centres logistiques au sein des aéroports pour lesquels la demande de transport de marchandises est supérieure à 250 000 tonnes/an. Le volume total de fret par an transitant par ces aéroports devrait atteindre 4,1 M tonnes d’ici 2050.

L’Australie continue de renforcer ses liens avec le Vietnam

La visite officielle ces 3 et 4 juin du Premier ministre australien, Anthony Albanese, a permis de réaffirmer les objectifs de coopération bilatérale forts entre les deux pays, et la volonté de l’Australie de faire évoluer la relation au niveau d’un partenariat stratégique global. Le PM australien a souligné que le Vietnam occuperait une place prioritaire dans la Stratégie économique pour l’Asie du sud-est en cours d’élaboration. Les dirigeants se sont fixés pour objectif de porter le commerce bilatéral à 20 Mds USD (contre 16 Mds USD en 2022 ; il a été multiplié par plus de 3 depuis 2010) et de doubler les investissements bilatéraux à horizon 2025. L’Australie augmentera de 2,5% son aide en faveur du Vietnam pour 2023-2024. Une aide de 105 M dollars australiens a par ailleurs été débloquée pour soutenir la coopération en matière d’adaptation au changement climatique et à la transition énergétique (hors cadre JETP, l’Australie n’y étant pas associée). Quatre textes de coopération bilatérale ont été signés (commerce, innovation, lutte anti-blanchiment, coopération universitaire).

Thaïlande

Baisse marquée du taux d’inflation en mai

En mai 2023, le taux d’inflation s’est abaissé à +0,53% g.a contre +2,67% en avril, soit son niveau le plus faible depuis 21 mois. Cette évolution s’explique surtout par la baisse des prix de l’énergie et de l’électricité, le ralentissement de la hausse des prix alimentaires, ainsi qu’un fort effet de base. Dans ce contexte, le ministère du Commerce thaïlandais a décidé de revoir à la baisse ses perspectives d’inflation pour cette année, soit dorénavant dans une fourchette comprise entre 1,7 et 2,7% contre 2 et 3% précédemment.

Perte de confiance des investisseurs étrangers du fait de l’incertitude politique

En dépit des exigences constitutionnelles thaïlandaises qui prévoient la formation d’un nouveau gouvernement pour août prochain suite aux élections législatives organisées le 14 mai dernier ayant vu la victoire du parti d’opposition Move Forward (MFP), les discussions parlementaires sur la nomination du nouveau Premier ministre s’enlisent. Face à cette incertitude politique, les investisseurs tant nationaux qu’étrangers s’inquiètent, ces derniers ayant vendu pour 33,4 Mds THB (1 Md USD) d’actions thaïlandaises en mai, soit l’équivalent en un mois du tiers des sorties nettes de capitaux depuis le début d’année (3 Mds USD), ce qui a eu pour conséquence d’abaisser de 27% l’’indice de confiance de la Fédération des organisations thaïlandaises du marché des capitaux (FETCO) en mai par rapport à avril.

La Thaïlande en passe de devenir un hub dans la gestion de données

Fin mai 2023, le fournisseur de centres de données japonais Telehouse a ouvert son premier centre en Thaïlande pour un investissement de 74 M USD, tandis que NTT, un autre concurrent japonais, a investi 86 M USD pour ériger son plus grand centre dans le pays, nommé Bangkok 3 (BKK3). Ces projets s’inscrivent dans la stratégie de développement actuelle des autorités thaïlandaises visant à faire de la Thaïlande un hub régional majeur dans la gestion de données numériques. De nombreux fournisseurs de cloud numérique sont aujourd’hui implantés à Bangkok : SuperNap Thailand, Bridge DC, Etix Everywhere, STT GDC, Tencent Cloud, Huawei, Alibaba Cloud, Amazon Web Services et Google Cloud.

Philippines

La Banque mondiale relève ses prévisions de croissance à 6%

La Banque mondiale a relevé ses prévisions de croissance du PIB pour les Philippines à 6,0%, contre des prévisions de 5,4% en décembre 2022 et de 5,6% en avril 2023. Tout en tenant compte des tensions géopolitiques actuelles, des pressions inflationnistes mondiales et des perturbations météorologiques qui affectent le pays, la Banque mondiale a estimé que la croissance de l’économie philippine sera stimulée par sa forte demande intérieure. Cette prévision de croissance révisée est désormais similaire à celle de la Banque asiatique de développement et à celle du FMI (confirmées en avril), et se situe dans l’intervalle cible fixé par le gouvernement (de 6% à 7%).  

L’inflation au plus bas depuis un an

Au mois de mai 2023, l’inflation a atteint 6,1% en glissement annuel, en net ralentissement depuis le pic atteint en début d’année (8,7% en janvier, 8,6% en février, 7,6% en mars, 6,6% en avril), et à son niveau le plus bas depuis un an (6,1% en juin 2022). L’Autorité philippine des statistiques attribue ce ralentissement à la diminution des indices de prix des transports (-0,5% en g.a. en mai ; contre 2,6% en g.a. en avril), de l’alimentation et des boissons non-alcoolisées (7,4% ; 7,9%) et des restaurants et services d’hébergement (8,3% ; 8,6%). Si ce taux s’inscrit dans l’intervalle cible de 5,8% à 6,6% fixé par la banque centrale des Philippines pour le mois de mai, le taux d’inflation moyen depuis le début de l’année atteint 7,5% et demeure supérieur à l’intervalle cible fixé entre 2,0% et 4,0% pour l’année 2023.

Approbation du Plan de développement des exportations (PEDP) 2023-2028

Le 6 juin 2023, le président Ferdinand Marcos Jr a approuvé le Plan de développement des exportations des Philippines (PEDP) 2023-2028, porté par le ministère du Commerce et de l’Industrie (DTI). Sur la base du constat d’un retard des Philippines par rapport à ses voisins au regard des exportations, le plan identifie quatre pôles clés pour la croissance des exportations : (i) transport et machinerie industrielle, (ii) technologie, médias et télécommunications, (iii) santé et sciences du vivant (iv) économie résiliente. Pour développer ces pôles, le plan vise notamment la résolution des contraintes de production, le développement d'un écosystème d'exportation innovant et fort et l'accroissement de la notoriété des Philippines sur le marché mondial. En 2022, le Conseil de développement des exportations présidé par A. Pascual, ministre du Commerce et de l’Industrie, avait abaissé son objectif d'exportation à 105 Mds USD, contre 130 Mds USD initialement prévus.

Cambodge

Développement de système de paiement transfrontalier avec la Thaïlande

Le Cambodge et la Thaïlande ont lancé le 6 juin la deuxième phase d'un accord sur les paiements transfrontaliers par code QR afin de permettre aux ressortissants thaïlandais d'effectuer leurs paiements au Cambodge en utilisant le baht (et Cambodgiens les leurs en riel en Thaïlande). La première phase de ce projet, lancé en 2020, a permis aux Cambodgiens de pouvoir faire des paiements via code QR en Thaïlande. Le projet vise à promouvoir l'utilisation des monnaies locales et l'inclusion financière, à faciliter les activités commerciales transfrontalières et à stimuler le tourisme dans les deux pays. Après une coopération fructueuse avec la Thaïlande, la banque centrale du Cambodge travaille également avec la Banque du Laos et la Banque d’État du Vietnam en vue de faciliter les paiements transfrontaliers. La crise sanitaire a favorisé le développement des services bancaires en ligne au Cambodge, facilitant de nombreuses transactions, notamment pour le commerce électronique. Ainsi, après une augmentation de 19% en 2021 pour atteindre 113 Mds USD, la valeur des paiements en ligne au Cambodge a poursuivi sa croissance de 34% pour atteindre 272,8 Mds USD en 2022. Toutefois, des cas de fraudes bancaires, d'arnaques, des fuites de données ont eu lieu au Cambodge. Les experts appellent donc les professionnels à investir dans la cybersécurité.

Recommandations de la BAsD et la CNUCED après la graduation du Cambodge

Le Cambodge a rempli pour la première fois en 2021 les trois critères de sortie de la catégorie des PMA et fera l'objet d'une nouvelle évaluation en 2024. Si tous ces critères sont à nouveaux remplis, la graduation prendrait effet en 2027 au plus tôt. La sortie s'accompagnera d'une perte des préférences tarifaires commerciales. La Banque asiatique de développement (BAsD) et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) recommandent donc au Cambodge de négocier de nouveaux accords de libre-échange (ALE) pour garantir et améliorer ses débouchés commerciaux. Il est à noter que le Cambodge vient de signer avec les Émirats arabes unis un tel accord le 8 juin. C'est le troisième ALE bilatéral entre le Cambodge et un de ses partenaires, après celui avec la Chine et celui avec la Corée, qui sont respectivement entrés en vigueur le 1er janvier 2022 et le 1er décembre 2022.  Les deux institutions suggèrent également des discussions sur l'approfondissement des réductions tarifaires entre les membres du RCEP et sur les règles d'origines. Le Cambodge devrait également utiliser le Comité des obstacles techniques au commerce de l'OMC pour soulever des préoccupations commerciales spécifiques concernant les mesures sanitaires et phytosanitaires dont il pourrait être l'objet de la part de ses partenaires commerciaux sur les exportations agricoles.

Laos

Même au Laos, l’inflation finit par reculer

Après avoir atteint son pic en février, à 41,3% en glissement annuel, l’indice des prix à la consommation poursuit son lent repli pour s’établir à 38,9% en mai. Si la tendance est bien orientée depuis 3 mois, il n’en reste pas moins que le niveau des prix reste très élevé. C’est particulièrement le cas des produits alimentaires, boissons non-alcooliques comprises, dont les prix progressent encore de 52,7%. Or, ce sont les prix les plus visibles et les plus handicapants pour les ménages les plus modestes. Et cette inflation reste très largement importée, d’une part compte tenu de la forte dépendance du pays à ses importations – y compris de produits alimentaires – et d’autre part, en raison de la faiblesse continue du kip (qui, depuis 2 ans, a perdu 93% vis-à-vis du dollar, 67% vis-à-vis du baht ou 46% vis-à-vis du dong).

La Banque mondiale au secours du réseau électrique laotien

Le Laos est bien connu pour son ambition d’accentuer son rôle de « batterie de l’Asie ». De fait, ses exportations d’électricité vers ses voisins, Thaïlande en tête, ont représenté près de 2,4 Mds USD en 2022 (soit 29% des exportations). Malgré cela, le réseau de transport d’électricité n’est pas unifié, pourrait être modernisé et automatisé, et est loin de couvrir tout le territoire. De fait, le modèle économique électrique laotien est basé sur un développement du secteur hydroélectrique – les quelque 70 barrages en activité sont complétés de quelques centrales à charbon toutefois – tourné vers l’exportation. Nombre d’usines hydroélectriques sont d’abord connectées à des lignes à haute tension aboutissant dans les pays voisins. Ce projet de 51 M USD de la Banque mondiale permettra d’y remédier… un peu, en modernisant l’infrastructure et sa gestion. L’objectif affiché est également d’améliorer la situation financière d’Electricité du Laos, lourdement endettée.

Un nouveau producteur, chinois, de brome au Laos

Asia New Materials Limited a mis en service une usine d’une capacité de production de 10 000 t/an de brome, premier projet du parc industriel Asia-Potash à ne pas exploiter directement les ressources de potasses laotiennes. Traditionnellement, la production est concentrée entre Israël, Jordanie, les Etats-Unis et… la Chine, mais dans une bien moindre mesure. De fait, quatre entreprises concentrent 85% de la production mondiale : Albemarle, Chemtura (US), Jordan Borime (Jordanie) et ICL (Israël). Deux voies sont utilisées : l’extraction à partir d’eau de mer ou à partir de saumures de potasse. La Chine, premier consommateur de brome au monde, n’est que 3ème producteur mondial, loin derrière. Produit sous forme liquide, il est utilisé comme retardant de feu, dans les forages pétroliers très profonds, pour le traitement de l’eau, comme catalyseur… A noter, toutefois, que le brome passe à l’état gazeux à moins de 60°C, forme sous laquelle il devient écologiquement très dangereux (atteintes de la couche d’ozone et déclencheur pluies de mercure). Cette usine chinoise au Laos est toutefois à mettre en regard d’une production mondiale de brome qui dépasse les 800 000 t/an.

Birmanie

Suspension de l’APD japonaise à destination d’un grand projet ferroviaire

Le Japon, l’un des principaux donateurs étrangers de la Birmanie, a décidé de suspendre son aide publique au développement (APD) en faveur d’un projet ferroviaire clé en signe de protestation contre le coup d’Etat militaire de 2021. Ce financement, qui s’élève à 142 Mds JPY (1 Md USD), était destiné à la modernisation du réseau ferroviaire reliant  Rangoun et Mandalay, au centre du pays (620 kilomètres de voies ferrées). Seulement un quart du projet est aujourd’hui terminé alors que celui-ci devait être initialement achevé en 2024.

Pression de la Chine à poursuivre un important projet portuaire

La Chine a exhorté les autorités birmanes à accélérer la construction du port en eau profonde de la zone économique spéciale de Kyaukphyu située dans l’Etat Rakhine à l’ouest de la Birmanie. Il s’agit de l’un des nombreux grands projets d’infrastructure soutenus par la Chine, qui doit normalement débuter en juillet après l’achèvement d’une étude d’impact environnemental et social. Ce projet portuaire, requérant un financement total de 7,3 Mds USD, sera construit en trois phases et s’établira à la fois sur l’île de Maday  (150 ha de terrain) et celle voisine de Ramree (95 ha). Un accord-cadre a été signé avec la Chine en 2018 portant sur le financement de la première phase du projet (1,3 Md USD). Dans le cadre du corridor économique Chine-Myanmar (CMEC) de 1 700 kilomètres, la Chine prévoit la mise en œuvre de 35 projets, dont des chemins de fer, des autoroutes, des zones économiques spéciales, des ports et de nouveaux projets de villes.