Publication du Service économique régional d’Abuja, réalisée avec les contributions des SE de Lagos et d’Accra.

Faits saillants :

Nigéria : En matière de pollution de l’air, le Nigeria se classe au 8ème rang des pays les plus pollués au monde ; Le ratio impôts/PIB atteint 10,9 %, contre une moyenne 5 % ces douze dernières années ; BUA Cement bénéficie d’un financement de 500 M USD de la SFI et de ses partenaires ; Les importations du Nigéria diminuent de 25,8 % par rapport au premier trimestre 2022.

 

Ghana : Le prix du cacao atteint son plus haut niveau depuis six ans, alors que le secteur demeure toujours très fragile ; Un complexe de fertilisants de 1,3 Md USD sur capitaux marocains sera opérationnel dans trois ans à Takoradi .

Le chiffre à retenir :

4 Md USD : C'est le montant qui a été affecté par le Programme national pour l'innovation et l’entrepreneuriat (NEIP) pour soutenir petites entreprises innovantes à travers le Ghana.

 

Nigéria

En matière de pollution de l’air, le Nigeria se classe au 8ème rang des pays les plus pollués au monde

Selon un rapport publié par la plateforme Our World in Data de l'Université d'Oxford et le Daily Mail UK, le Nigeria est le 8ème pays dont l’air est le plus pollué au monde, avec 71,80 microgrammes (μg) par m3 de particules fines. Le pays s’était classé l'année dernière à la 18ème position, avec une moyenne de 34 μg/m3 de particules fines. Le niveau nigérian est ainsi 14 fois supérieur au seuil de 5 μg/m3 fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon l'Organisation des Nations unies, cette situation est due au fait que les pays les plus pauvres ont tendance à avoir des lois moins strictes en matière de pollution de l'air et d'émissions des véhicules. Après le Népal (99,73 μg/m3), le Niger (94,05 μg/m3) et le Qatar (91,19μg/m3) ont enregistré les plus fortes concentrations de particules fines. À l'exception du Qatar, les niveaux de particules fines de chacun des cinq premiers pays ont augmenté depuis 1990, ce qui indique que les efforts déployés pour améliorer les niveaux de pollution ont été infructueux dans la plupart de ces pays. La pollution est l'un des plus grands problèmes de santé au monde, à l'origine de 6,7 millions de décès dans le monde en 2019, ce qui en fait la troisième cause de mortalité, selon l'OMS.

Le ratio impôts/PIB atteint 10,9 %, contre une moyenne 5 % ces douze dernières années

Le Service fédéral des impôts (FIRS) a annoncé que le ratio d’impôts/PIB avait atteint 10,9 % à fin 2021,  contre 6 % annoncés initialement. Ce chiffre indique une progression significative alors que le ratio oscillait entre 4 % et 6 % ces douze dernières années. Cependant, cette amélioration ne traduit pas seulement une augmentation des recettes fiscales. La FIRS applique désormais un nouveau calcul qui comprends les impôts collectés par les agences gouvernementales, ce qui n’était pas le cas auparavant. En 2022, le FIRS aurait collecté les recettes fiscales les plus hautes de son histoire, à 10 100 Md NGN (22,2 Md USD) contre un objectif de 10 440 Md NGN (23,0 Md USD) fixé pour l’année : 4 100 Md NGN (9,0 Md USD) issus des recettes pétrolières et 6 000 Md NGN (13,2 Md USD) des recettes non pétrolières. Pour rappel, la Banque mondiale classe le Nigéria 194ème/196 pays en matière de mobilisation fiscale.

BUA Cement bénéficie d’un financement de 500 M USD de la SFI et de ses partenaires

La Société Financière Internationale (SFI) a annoncé en début de semaine qu’un prêt de 500 M USD serait accordé à BUA Cement. La SFI contribue à hauteur de 255 M USD tandis que les 245 M USD restants sont prêtés par d’autres bailleurs internationaux : la Banque Africaine de Développement (100 M USD), l’Africa Finance Corportation (100 M USD) et l’institution allemande Deutsche Investitions und Entwicklungsgesellschaft (45 M USD). Ce financement permettra au cimentier nigérian d’ouvrir deux nouvelles lignes de production dans l’Etat de Sokoto qui fonctionneront en partie à l’énergie solaire et à la biomasse. Le projet devrait générer 1 000 emplois directs, mais contribuer tout de même significativement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre du Nigéria.

Les importations du Nigéria diminuent de 25,8 % par rapport au premier trimestre 2022

Les importations totales du Nigeria ont diminué de 25,8 % entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, passant de 7 500 Md NGN (16,5 Md USD) à 5 560 Md NGN (12,2 Md USD). Le chiffre du dernier trimestre est toutefois supérieur aux 5 360 Md NGN (11,8 Md USD) enregistrés au quatrième trimestre 2022. Les activités commerciales du premier trimestre 2023 ont en effet été affectées par la pénurie de liquidités, déclenchée par la mise en œuvre de la refonte du naira. Le Bureau national des statistiques (NBS), dans son rapport sur le commerce extérieur des marchandises, a déclaré que le commerce total du Nigeria au premier trimestre 2023 s'élevait à 12 050 Md NGN (26,5 Md USD), avec des exportations estimées à 6 490 Md NGN (14,3 Md USD). Le rapport note en outre que ces exportations ont augmenté au cours du premier trimestre de 2 %, mais ont diminué de 8,7 % par rapport au montant enregistré au cours du quatrième trimestre de 2022. Les principales destinations des exportations au cours du trimestre ont été les Pays-Bas (12,9 %), les États-Unis (8,9 %) et l'Espagne (7,5 %). La France suit avec 7,5 % des exportations nigérianes, tandis que l'Inde est cinquième avec 7,0 % d’entre elles. La Chine (23,3 %), les Pays-Bas (10,4 %), la Belgique (9,3 %), l'Inde (7,7 %) et les États-Unis (5,1 %) étaient les cinq premiers pays d'origine des importations nigérianes au premier trimestre 2023.

Ghana

Le prix du cacao atteint son plus haut niveau depuis six ans, alors que le secteur demeure toujours très fragile

Le marché mondial du cacao a connu une hausse des prix en avril 2023, atteignant son plus haut niveau depuis six ans sur les marchés de Londres et de New York, selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO). En effet, les prix du contrat à terme au 23 mai ont augmenté de 5 % à Londres, passant de 2 630 à 2 773 USD la tonne, et de 11 % à New York, passant de 2 868 à 3 177 USD la tonne. L'ICCO met évidence plusieurs facteurs : une pénurie des fèves de cacao, des conditions météorologiques non favorables ou encore la guerre en Ukraine qui a confronté les producteurs à un manque d'engrais et de pesticides. Au Ghana, la production de fèves de cacao en 2022-2023 devrait néanmoins augmenter de 10,1 % par rapport à la récolte précédente, selon les premières estimations. Le Fonds monétaire international (FMI) a pourtant mis en garde le secteur ghanéen du cacao en raison des pertes annuelles budgétaires que subit le Ghana Cocoa Board (COCOBOD, l'agence chargée de faciliter la production et d'exercer le monopole d'exportation), le cacao étant la principale source de devises étrangères du pays. Ainsi, le programme du FMI en appelle à une réforme substantielle du secteur du cacao afin de réduire les pertes cumulées au cours des dernières années et de rationaliser la gestion de la filière.

Un complexe de fertilisants de 1,3 Md USD sur capitaux marocains sera opérationnel dans trois ans à Takoradi

Le gouvernement s'est associé au groupe marocain OCP pour achever la conception technique d'un complexe de fertilisants de
1,3 Md USD à Takoradi, qui devrait être opérationnel dans 3 ans.
 Mohammed Amin Adam, ministre d'État au ministère des finances du Ghana, a déclaré que le complexe de fertilisants jouera un rôle crucial dans l'augmentation de la disponibilité des engrais et accélèrera l'industrialisation du secteur agricole. En effet, le projet vise à stimuler le secteur agricole en réduisant notamment les coûts des intrants pour les agriculteurs et en réduisant la dépendance du Ghana vis-à-vis de ses importations, puisque le pays importe presque la totalité des engrais qu’il consomme.