Réflexions hebdomadaires sur les principaux évènements financiers, institutionnels ou règlementaires, aux Etats-Unis.

Sommaire

Conjoncture

  • La croissance du PIB au T1 2023 est légèrement revue à la hausse

Politiques macroéconomiques

  • Les minutes de la Fed montrent une incertitude élevée quant à la suite de la politique monétaire
  • Les tensions augmentent face à l’absence d’accord sur le plafond de la dette

Situation des marchés

Brèves

 

 

Conjoncture

 

La croissance du PIB au T1 2023 est légèrement revue à la hausse

Selon la 2ème estimation du Bureau of Economic Analysis (BEA), la croissance du PIB a été légèrement revue à la hausse au T1 2023, à +1,3 % en rythme annualisé contre +1,1 % lors de la 1ère estimation. En évolution trimestrielle, la croissance reste inchangée par rapport à la 1ère estimation, à +0,3 % (après +0,6 % au T4 2022). Au T1 2023, le PIB américain est supérieur de +5,4 % à son niveau prépandémique (T4 2019).

La contribution à la croissance du PIB des stocks a été revue à la hausse (-0,5 point de contribution, révisé de +0,1 point) alors que celle des investissements résidentiels a été revue à la baisse (-0,1 point, révisé de -0,1 point). Les contributions des autres composantes sont restées stables par rapport à la 1ère estimation.

 

 

Politiques macroéconomiques

 

Les minutes de la Fed montrent une incertitude élevée quant à la suite de la politique monétaire

Selon le procès-verbal (minutes) du dernier comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui s’est tenu les 2 et 3 mai 2023, les responsables mettent en avant l’incertitude élevée sur les perspectives économiques et la trajectoire de politique monétaire, notamment en raison des difficultés à évaluer les effets des turbulences bancaires sur les conditions de crédit. Même s’ils ont identifié des sources de vulnérabilité dans certaines banques, ils considèrent que le système bancaire est globalement « solide et résilient ». De plus, constatant une baisse de la volatilité des prix des actifs résultant d’une stabilisation du secteur bancaire, les responsables de la Fed estiment que les risques haussiers (upside risk) de l’inflation et de l’activité seraient plus importants que les risques baissiers (downside risk). Au contraire, les économistes (staff) de la Fed prévoient, comme signalé dans le précédent procès-verbal, une légère récession avec un recul du PIB au T4 2023 et T1 2024.

Les responsables ont voté à l’unanimité la hausse des taux fed funds de 25 points de base (pb), la poursuite de la réduction du bilan au rythme annoncé l’an dernier ainsi que le renouvellement des lignes de swap entre les banques centrales du Canada, de l’Angleterre, du Japon, de la zone euro et de la Suisse.

Ils se montrent prudents quant à la trajectoire de politique monétaire, compte tenu de l’incertitude élevée, même si des divergences émergent : plusieurs responsables considèrent qu’une pause dans le resserrement peut être appropriée si les indicateurs économiques continuent d’évoluer dans le sens observé. Au contraire, certains considèrent que l’inflation est encore beaucoup trop élevée. En particulier, Christopher Waller, gouverneur, a présenté trois scénarios pour la suite du resserrement : (i) une hausse en cas de pression inflationniste persistante, (ii) une pause (skip) afin d’évaluer les effets cumulés du resserrement, et (iii) un arrêt qui impliquerait l’atteinte du taux terminal.

Les marchés anticipent, à la date du 24 mai, un taux inchangé lors du prochain FOMC de juin (à 68 %), puis une nouvelle hausse de +25 pb (47 %) ou un maintien des taux (40 %) en juillet, privilégiant ainsi le scénario de pause (skip).

 

Les tensions augmentent face à l’absence d’accord sur le plafond de la dette

La Maison-Blanche et le speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (R-Californie), poursuivent les négociations sur le plafond de dette mais aucun résultat n’est encore publié officiellement. Dans son intervention du 24 mai, K. McCarthy s’est montré toujours confiant dans la possibilité de trouver un accord d’ici le 1er juin, date limite réaffirmée le 22 mai par Janet Yellen, secrétaire au Treasury.

L’agence de notation Fitch a quant à elle annoncé le 24 mai mettre la notation AAA des États-Unis « sous surveillance ». Fitch indique que l’échec à trouver un accord constituerait un signe négatif en matière de gouvernance et de volonté des États-Unis à honorer ses obligations dans les temps, ce qui ne serait pas compatible avec sa notation actuelle de AAA. Toutefois, l’agence considère que l’accord pourrait être trouvé d’ici la date limite. Pour mémoire, lors de l’épisode similaire sur le plafond de dette en 2011, S&P avait dégradé la notation des États-Unis de AAA à AA+, provoquant ainsi d’importantes perturbations sur les marchés financiers.

 

 

Situation des marchés

 

Au cours de la semaine écoulée (de vendredi à jeudi), l'indice S&P 500 a baissé de ‑1,3 %, à 4 151 points, dans un contexte d’inquiétudes croissantes liées l’absence d’accord sur le plafond de dette à l’approche de la date limite estimée au 1er juin par le Treasury.

Les rendements des obligations souveraines (Treasuries) à 2 ans et à 10 ans ont tous deux augmenté de +0,2 point, à 4,5 % et 3,8 % respectivement sous l’effet conjugué du risque de dégradation de la notation des États-Unis par Fitch et des annonces des responsables de la Fed, qui excluent toute baisse des taux en 2023. Par ailleurs, l’absence d’accord sur le plafond de dette a exacerbé les tensions sur le marché des Treasuries, conduisant à des mouvements volatils pour les Treasuries à 1 mois qui clôturent toutefois au même niveau que jeudi dernier (à 5,7 %).

 

 

Brèves