Au 1er trimestre 2023, les recettes budgétaires ont atteint 75 Md USD (+1% en GA). Les dépenses publiques se sont élevées à 76 Md USD (+29% en GA). Au T1 2023, l’Arabie saoudite a enregistré un léger déficit budgétaire de 776 M USD contre un important excédent de 15,3 Md USD à la même période l’année dernière. Le ministère des Finances prévoit un excédent budgétaire de 4,3 Md USD, soit 0,4% du PIB, après un excédent record de 27 Md USD (2,6% du PIB) en 2022.

1. Accroissement contenu de 1% des recettes publiques sous l’effet de la contraction des recettes pétrolières au 1er trimestre 2023

Au 1er trimestre 2023, les recettes budgétaires ont atteint 75 Md USD, représentant 25% du total des revenus prévus au budget 2023 (301 Md USD). Elles sont restées quasi-stables par rapport au 1er trimestre 2022 (+1% à 74 Md USD).

Les recettes pétrolières ont témoigné d’une légère baisse de -3%, passant de 49 Md USD au 1er trimestre 2022 à 48 Md USD au 1er trimestre 2023. Elles ont représenté 64 % du total des revenus de l’Etat saoudien, soit 2 points de moins qu’à la même période l’année dernière (66%). Cette baisse résulte de la contraction des cours du pétrole dans un contexte persistant d’incertitudes sur la conjoncture économique globale exacerbé par la crise bancaire aux États-Unis. Sur le 1er trimestre, le cours moyen du baril de Brent a été de 81 USD, soit -18% en glissement annuel (g.a).

En cohérence avec la baisse des prix du pétrole, le bénéfice net d’Aramco a chuté de 19,25% sur les trois premiers mois de l’année 2023 à 31,9 Md USD contre 39,5 Md USD à la même période de l’année 2022. Aramco s’est néanmoins engagé à maintenir le montant de son dividende trimestriel à 19,5 Md USD.

Les recettes non pétrolières se sont élevées à 27 Md USD au 1er trimestre 2023, marquant une hausse de 9% par rapport à la même période en 2022 (25 Md USD). Elles sont composées d’impôts et taxes pour 78%, soit 28% du total des recettes budgétaires. Les revenus de la TVA et des droits d’accise ont légèrement progressé de 4%, sous l’effet du dynamisme de la consommation. A la fin du 1er trimestre, les dépenses de consommation ont augmenté 6% en g.a, en lien avec le début du Ramadan, période de forte consommation.

2. Forte hausse de près de 30% des dépenses budgétaires résultant de l’augmentation significative des dépenses d’investissement et de fonctionnement

Au 1er trimestre 2023, les dépenses publiques se sont élevées à 76 Md USD, contre 59 Md USD sur la même période l’année précédente, en forte hausse de 29%. A fin mars, elles ont représenté 26% des dépenses programmées au budget 2023 (297 Md USD).

Programmées à 255 Md USD pour l’ensemble de l’année, les dépenses de fonctionnement (hors dépenses d’investissement) ont augmenté de 25%, passant de 55 Md USD au 1er trimestre 2022 à 69 Md USD sur les 3 premiers mois de l’année 2023. Ces dépenses ont représenté 91% du total des dépenses budgétaires. Par ordre décroissant, les principaux postes de dépenses ont été :

  • les rémunérations de la fonction publique, représentant 47% du total des dépenses, en hausse de 7% (à 36 Md USD) par rapport au 1er trimestre 2022 ;
  • les achats de biens et services (19% des dépenses totales), en très forte hausse de 70% (à 14 Md USD) sur la même période ;
  • les autres dépenses (12% des dépenses totales), en forte augmentation de 41% (à 9 Md USD) sur un an ;
  • les transferts sociaux au bénéfice des foyers modestes (7% des dépenses), en très fort accroissement de 52% sur la même période.

Les dépenses d’investissement, programmées à 42 Md USD pour l’ensemble de l’année (14% du total), se sont élevées à 6,9 Md USD au 1er trimestre, soit 9% du total des dépenses de la période. Ce poste a enregistré une très forte augmentation de 75% par rapport à la même période en 2022. Cette évolution reflète l’accroissement des financements publics sur les priorités des programmes de la Vision 2030 et de ses grands projets d’infrastructures.

Par secteur, la défense, l’éducation et la santé ont été les trois premiers postes de dépenses avec respectivement 15,7 Md USD (en hausse de 38%), 13,9 Md USD (+14%) et 13,2 Md USD (+31%), représentant au total près de 60% du total des dépenses budgétaires du pays. Les dépenses de sécurité et de l’administration régionale ont atteint 7,2 Md USD, soit 10% des dépenses, en accroissement de 15%. Les dépenses d’infrastructures et de transport (2,6 Md USD) ont représenté 3% des dépenses, en accroissement de 7%.

3. Léger déficit de 776 M USD au 1er trimestre 2023, après l’excédent record de 2022

Au 1er trimestre 2023, l’Arabie saoudite a enregistré un léger déficit budgétaire de 776 M USD contre un important excédent de 15,3 Md USD à la même période l’année dernière. Malgré un excédent budgétaire record sur les 12 mois de 2022 (27,6 Md USD), premier surplus depuis 2013, les comptes publics saoudiens s’établissaient en déficit dès le 4ème trimestre 2022 (-12,2 Md USD).

Les autorités saoudiennes ont eu recours aux marchés obligataires, à travers une émission de 10 Md USD en janvier 2023. Le programme d’emprunts souverains internationaux pour l’année 2023 est de 12 Md USD.

L’Arabie saoudite compte sur des conditions de financement favorables sur les marchés internationaux grâce à une notation souveraine avantageuse. Entre mars et avril 2023, S&P et Fitch ont procédé à un relèvement d’un cran de leur note de crédit souverain (respectivement A et A+). Moody's a confirmé sa note A1 et révisé la perspective de stable à positive.

Pour l’ensemble de l’année 2023, le ministère des Finances prévoit un excédent budgétaire de 4,3 Md USD, soit 0,4% du PIB. Plus conservateur, le FMI table sur un déficit de 1,1% du PIB (-11,5 Md USD). Selon l’institution internationale, l’équilibre budgétaire serait atteint avec un cours du baril de près de 83 USD (Regional Economic Outlook de mai 2023).