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Région

Renforcement des échanges commerciaux avec la Chine
Selon un article du journal Nikkei repris du média chinois Caixin, une proportion croissante des exportations chinoises sont destinés à des marchés émergents dont la demande est en forte augmentation : ASEAN, Moyen-Orient et Amérique latine. Par ailleurs, une part croissante des exportations sont constituées de biens intermédiaires et de biens d'équipement. Le bloc de l'ASEAN représentait 15,5% du commerce total de la Chine en 2022. Sur les quatre premiers mois de 2023, les expéditions de la Chine vers ce bloc ont augmenté de 24,1% par rapport à la même période en 2022, contre une croissance de 10,6% pour les exportations totales. Une hausse de la demande de biens chinois en Asie du Sud-Est a été observée dans des secteurs comme l'habillement, l'électronique, l’électroménager, les produits pour enfants, ainsi que l’automobile (véhicules électriques notamment).

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Expérimentation du e-yuan dans les échanges avec la région du Guangxi

La région autonome du Guangxi, dans le sud de la Chine, s'est engagée à devenir une zone pionnière dans l'utilisation de l'e-yuan dans ses échanges commerciaux avec les pays d'ASEAN. Cette initiative s'inscrit dans la volonté de Pékin d'internationaliser sa monnaie numérique. Le Guangxi expérimentera huit scénarios spécifiques pour l'utilisation de la monnaie numérique chinoise, appelée e-CNY. Ces expérimentations incluront l'utilisation de l'e-yuan lors de l'exposition annuelle Chine-ASEAN en septembre, dans les zones de libre-échange et les échanges commerciaux transfrontaliers de la région. Bien que la Chine n'ait pas encore annoncé officiellement le lancement généralisé de sa monnaie numérique, l'utilisation croissante de l'e-yuan vise à renforcer l'utilisation du yuan dans les échanges commerciaux bilatéraux, à contourner les éventuelles sanctions occidentales et à réduire l’hégémonie du dollar américain dans les règlements commerciaux. L'ASEAN est considérée comme une région importante où le yuan pourrait jouer un rôle de monnaie d'ancrage régionale.

Ratification par le Brunei du Partenariat transpacifique CPTPP

Le Brunei a ratifié l'accord CPTPP le 13 mai, 5 ans après avoir été l'un des 11 signataires d'origine, le 8 mars 2018. Le Brunei restait le seul signataire d’origine qui n'avait pas encore procédé à sa ratification. L'entrée en vigueur aura lieu 60 jours après la ratification, soit le 13 juillet 2023. Elle devrait permettre au Brunei de participer à la prochaine Commission de pilotage du Traité en Nouvelle Zélande l'été prochain. Le Sultanat espère des retombées économiques d’une part, à travers des réductions tarifaires sur leurs activités pétrochimiques et l'exportation d'engrais, et d’autre part sur l’exportation de quelques secteurs niches comme l'aquaculture ou l'agriculture intensive. Le Brunei espère également que ce Traité de libre-échange renforcera l'attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers.

Indonésie

Ralentissement prévu de la croissance démographique indonésienne

Le ministre indonésien du Plan (Bappenas), Suharso Monoarfa, a dévoilé le 16 mai les projections démographiques du pays pour 2020-2045. L'Indonésie connaîtrait un ralentissement continu de sa croissance démographique, en particulier à partir de 2030. En 2020, l'Indonésie conserve la quatrième plus grande population au monde (268,6 millions d’habitants), mais tomberait à la sixième place en 2045 (324 millions d’habitants) selon Suharso. Selon l’étude réalisée conjointement par le Bappenas et BPS (agence de statistiques indonésienne), les quatrième et cinquième pays les plus peuplés seraient le Nigéria et le Pakistan en 2045. Dans cette étude, le taux annuel moyen de croissance démographique de l'Indonésie au cours de la période 2020-2045 serait de +0,67% (pour mémoire, la Banque mondiale évaluait ce chiffre à +0,7% en 2021). Le chiffre continuerait de baisser chaque année. Selon l'étude, la proportion de la population âgée de 0 à 14 ans passerait de 24,56 % en 2020 à 19,61 % en 2045, tandis que la population âgée de 65 ans et plus augmenterait de 6,16% à 14,61 % en 2045.

Malaisie

Détérioration de l’excédent courant et de la dette extérieure au T1-2023

Au premier trimestre 2023, l’excédent des transactions courantes se réduit de 25% en g.a., à environ 0,97 Mds USD (1,0% du PIB contre 1,4% au T1-2022), en raison de la dégradation du solde des échanges de biens (9 Mds USD) et des revenus secondaires (-1,3 Md USD) par rapport à il y a un an. Le compte financier (hors actifs de réserve) présente des sorties de capitaux nettes à hauteur de 0,5 Md USD en dépit de nouvelles entrées d’investissements directs étrangers pour 3 Mds USD en capital et participations. La dette extérieure augmente à 264,7 Mds USD, représentant 64,5% du PIB (63,9% fin 2022), principalement du fait de la hausse des prêts interbancaires. La part de dette à court terme atteint 42,9% mais reste couverte (1,0 fois) par les réserves de changes (114,4 Mds USD fin avril).

Vers une rationalisation des subventions pour en limiter le coût

Le Premier ministre Anwar Ibrahim a annoncé que le gouvernement prendrait des mesures pour mieux cibler les subventions accordées aux ménages et aux entreprises pour limiter l’impact du coût de la vie. À cette fin, une nouvelle base de données statistiques sera créée d'ici janvier 2024. Les informations collectées renseigneront également le gouvernement sur les politiques à mettre en œuvre. Une révision du système actuel de subventions du diesel sera également étudiée.  

Singapour

Poursuite de la baisse des exportations dans l’électronique

Pour le 7ème mois consécutif, les exportations domestiques, hors pétrole, se sont repliées à Singapour, de 9,8% en avril en glissement annuel, après une baisse de 8,3% en mars. Le secteur de l’électronique est le premier contributeur, les ventes dans cette filière chutant de 23,3% en g.a.. Les exportations domestiques des autres secteurs se replient aussi mais de moindre ampleur, de l’ordre de 5,8%, à l’exception notable du secteur pétrochimique (-32,8%) et des préparations alimentaires (-27,0%). Par pays, les exportations reculent vers la Chine (-20,9%) mais s’accroissent vers l’UE (+38,9%) et les États-Unis (+40,7%). En cumulé, sur les quatre premiers mois, les exportations domestiques et non pétrolière de la cité-État se contractent de 14,6% par rapport à la même période en 2022, contre -9,5% pour l’ensemble des exportations (réexportations comprises). Avec la baisse conjointe des importations (-12,0%), Singapour continue cependant d’enregistrer un excédent commercial sur cette période de 18,1 Mds USD, en hausse de 2,6 Mds USD par rapport aux quatre premiers mois 2022.

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Fin des financements de la banque OCBC des projets amont pétrolier et gazier

OCBC, la deuxième plus grande banque de l’ASEAN dont le siège social se trouve à Singapour, s'engage à réduire de 95% d'ici 2050 les émissions absolues du secteur pétrolier et gazier attribuables à la banque par rapport à leur niveau de 2021. Elle cessera également de financer les projets amont pétrolier et de gazier approuvés après 2021. En plus du secteur pétrolier et gazier, OCBC a annoncé des objectifs de décarbonisation pour cinq autres secteurs - l'énergie, l'immobilier, l'acier, l'aviation et le maritime. Ces six secteurs représentent environ 67% du portefeuille de prêts aux entreprises et aux professionnels de la banque. Le secteur de l’immobilier est le plus grand contributeur aux revenus de la banque.

Mise en route de la plus grande usine de carburants durables d'aviation

Singapour abrite désormais la plus grande usine de production de biocarburant pour l’aviation au monde à partir de déchets organiques. La société finlandaise Neste a augmenté la capacité de sa raffinerie de Tuas South dans le cadre d'un projet de 1,6 Md EUR (2,3 Mds SGD), qui a commencé à produire depuis avril 2023. La raffinerie peut désormais produire jusqu'à un 1 million de tonnes de carburant chaque année, soit dix fois sa capacité précédente. Neste prévoit d’augmenter ses capacités de production annuelles de 500 000 tonnes d'ici début 2024 grâce à des modifications apportées à sa raffinerie de Rotterdam aux Pays-Bas. Des plans d'expansion supplémentaires sont également prévus pour augmenter la capacité de production à 1,2 M de tonnes d'ici fin 2026. La société a établi une chaîne d'approvisionnement intégrée pour fournir le carburant à l'aéroport de Changi et est en train d'acquérir une participation minoritaire dans les installations de stockage de carburant de l'aéroport.

Vietnam

Reconstitution des réserves de change 

En 2022, afin de soutenir le dong face à la hausse du dollar, la banque centrale avait vendu plus de 20 Mds USD, faisant chuter les réserves de change à 88,3 Mds USD en janvier 2023. Selon Moody's Investor Service, les réserves de change du Vietnam devraient cependant atteindre 95 Mds USD d’ici la fin de l’année, grâce au rachat de dollars par la banque centrale (+6 Mds USD depuis le début de l’année) et à la récente appréciation du dong (+6% environ en six mois), qui reflète l'amélioration de la position extérieure. L’appréciation du dong permet par ailleurs de réduire la valeur en monnaie locale de la dette extérieure du gouvernement (environ un tiers de l'ensemble des emprunts publics) et d’atténuer l'impact de la hausse des coûts des importations et des intrants manufacturiers sur l'inflation intérieure.  

Les entreprises vietnamiennes en difficulté

Selon les statistiques vietnamiennes, environ 77 000 entreprises ont disparu entre janvier et avril, soit une augmentation de 25,1% par rapport à la même période de l'année dernière. Pour survivre, certaines vendent leurs actifs, parfois bien en dessous de leur valeur réelle, tandis que d'autres négocient des fusions et acquisitions. Les entreprises sont confrontées à de nombreuses difficultés, notamment la gestion du crédit et les baisses de commandes. Plusieurs voix s’élèvent pour améliorer le soutien public aux entreprises dans le contexte actuel difficile, afin d’empêcher les vagues de départ et de liquidation.

Opportunités d’exportations en Afrique

Ne fournissant que 0,6% des importations du continent, qui s'élèvent à 600 Mds USD par an, le Vietnam dispose encore d’un important potentiel pour augmenter ses exportations vers l’Afrique, notamment avec la mise en place de l'Accord de libre-échange continental africain. Le commerce entre le Vietnam et l'Afrique a doublé sur la dernière décennie, passant de 2,5 Mds USD en 2010 à 5,5 Mds USD en 2022. Le Vietnam a principalement exporté du riz (568,6 M USD), des téléphones et des composants (355,6 M USD), des ordinateurs et des produits électroniques (210,4 M USD) et des chaussures (141,8 M USD) tandis qu’il a principalement importé des noix de cajou (1,1 M USD), des métaux (484,1 M USD) et des produits du bois (114,3 M USD). Afin de faire face au ralentissement de la croissance mondiale qui limite les débouchés pour les produits vietnamiens, la diversification des marchés d’exportations est par ailleurs devenue l’une des priorités du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Thaïlande

Elections législatives : la surprise du parti Move Forward

Porté par une forte participation électorale (75,22%), le parti de centre gauche Move Forward l’emporte aux élections législatives organisées le 14 mai 2023. Mené par Pita Limjaroenrat, le mouvement fondé en 2020 s’est progressivement imposé comme le premier parti d’opposition et l’a emporté de justesse devant le Pheu Thai, parti conduit par la fille de Thaksin Shinawatra. La coalition sortante militaro-royaliste au pouvoir depuis les élections de 2019 a subi pour sa part un cuisant revers électoral. Move Forward propose un programme économique inclusif favorable aux investissements étrangers, contre les monopoles industriels, et qui entend entre autres renforcer le poids des PME dans le tissu productif. Les investisseurs thaïlandais restent préoccupés par les incertitudes politiques qu’impliquent ce résultat électoral en dépit de la formation rapide d’une coalition conduite par le Move Forward avec le Pheu Thai et 6 autres partis actuellement dans l’opposition, qui a déjà permis à l’indice de la Bourse de Thaïlande (SET) de se ressaisir.

Une croissance du PIB au premier trimestre meilleure qu’anticipée

La croissance du PIB au premier trimestre 2023 est en glissement annuel de 2,7%, contre 1,4% pour le quatrième trimestre 2022, selon le dernier rapport du 15 mai 2023 du NESDC (Conseil national de développement économique et social). Cette croissance est principalement portée par une hausse, tant des activités de services (+5,2%), grâce au fort rebond du tourisme, que le secteur agricole (+7,2%). Mais du fait de la conjoncture internationale, le secteur industriel se contracte à nouveau (-3%), après un T4 2022 déjà très décevant (-5%). Si les dépenses de consommation privées restent dynamiques (+5,4%), celles des administrations publiques se contractent encore au T1 (-6,2%), après -7,1% au T4, avec la résorption des programmes de subvention. L’investissement privé croit de 2,6% comme l’investissement public (+4,7%). Les prévisions du NESDC pour l’année 2023 restent stables avec une croissance prévue dans une fourchette entre 2,7% et 3,7%, soutenue par un rebond des exportations de biens, les investissements privés, et la poursuite de la reprise touristique.

Philippines

Taux directeur inchangé en mai

Le 18 mai 2023, le Conseil monétaire de la banque centrale des Philippines (BSP) a décidé de ne pas relever son taux directeur, poursuivant la pause de sa politique de resserrement monétaire entamée en avril (après une augmentation 425 points de base entre mai 2022 et mars 2022). Le taux directeur reste donc de 6,25% (avec des taux d'intérêts des facilités de prêts et de dépôts au jour-le-jour à 5,75% et 6,75%, respectivement). Au mois d’avril, l’inflation a atteint 6,6% en glissement annuel, en net ralentissement depuis le pic atteint en début d’année (8,7% en janvier, 8,6% en février, 7,6% en mars). D’un mois sur l’autre, les Philippines ont enregistré une contraction de 0,2% de leur indice général des prix au mois de mars et d’avril.  

Renouvellement du contrat d’exploitation du champ gazier de Malampaya

Le président Ferdinand Marcos Jr a signé l'accord de renouvellement pour l'exploitation du projet de gaz en eau profonde de Malampaya pour 15 ans de plus (jusqu'au 22/2/2039) avec le consortium dirigé par Prime Energy Resources Development B.V. (avec UC38 LLC du groupe Udenna et Philippine National Oil Co.-Exploration Corp), qui exploite Malampaya depuis 25 ans. Le gisement en eau profonde (près de 3 000 m) de Malampaya, situé à 80 km au nord-ouest de l'île de Palawan, est l’unique champ gazier de l’archipel. Il alimente en gaz naturel 4 centrales électriques à Luzon, d'une capacité totale de 2 011 MW. Malampaya arrivera en fin d’exploitation en 2027. Le consortium prévoit d’investir 600 M USD dans l’exploration et le développement de gisements de gaz potentiels à proximité.

Approbation par Ferdinand Marcos Jr des tarifs préférentiels du RCEP

Un décret présidentiel rendu le 7 mai acte l’entrée en vigueur le 2 juin des engagements tarifaires pris par les Philippines dans le cadre de l'accord RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership Agreement). Le décret prévoit qu’un droit de recours à des mesures compensatoires puisse être exercé par le Président de la République sur recommandation de l’Autorité nationale pour le développement économique (NEDA), en cas d’augmentation d’importations de produits risquant de cause un préjudice grave à une branche d’activité domestiques ou en cas de pratiques déloyales.

Cambodge

Croissance revue à hausse par la Banque mondiale de 5,2% à 5,5%

La Banque mondiale a révisé sa projection de la croissance économique du Cambodge cette année à 5,5% – contre une prévision précédente de 5,2% –, grâce à un rebond du secteur des services et de l’agriculture. Le taux de croissance devrait atteindre environ 6% à moyen terme. Cependant, un ralentissement prolongé de la demande extérieure pèserait sur la production manufacturière. La poursuite du resserrement des politiques monétaires pourrait affecter le secteur financier, fortement endetté. Un nouveau choc pétrolier pourrait alimenter l'inflation et freiner la consommation intérieure. La concentration du crédit intérieur dans le secteur de la construction reste un risque majeur pour la stabilité financière. Pour renforcer la résilience et la compétitivité à long terme, le Cambodge devrait promouvoir davantage la diversification des produits et des marchés d'exportation.

Vers une meilleure gestion des déchets

Le conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé un crédit de 60 M USD de l’Association internationale de développement (IDA) pour améliorer la gestion des déchets solides et plastiques au Cambodge. Le projet sera cofinancé par une subvention de 3 M USD du fonds fiduciaire multidonateurs PROBLUE. Il sera mis en œuvre par les ministères de l’Intérieur, de l’Environnement et des Travaux publics et des Transports, en collaboration avec les collectivités locales concernées. Ce financement devrait permettre de renforcer les capacités institutionnelles et les performances du secteur privé engagé dans la gestion des déchets ainsi qu’améliorer le système de redevances sur les ordures. Le royaume produit actuellement environ quatre millions de tonnes de déchets solides par an. La gestion des déchets solides demeure depuis longtemps un problème majeur.

Construction d’une autoroute entre Phnom-Penh et Bavet

Le ministère des Travaux publics et des Transports a signé le 18 mai un partenariat public-privé avec la China Road and Bridge Corporation (CRBC) pour la construction de l’autoroute reliant la capital Phnom-Penh à Bavet, à la frontière avec le Vietnam. Les travaux devraient débuter le mois prochain. D’une valeur d’environ 1,3 Md USD, l'autoroute de 135 km est présentée comme devant améliorer l’efficacité du secteur des transports, les liens économiques avec le Vietnam – 3ème partenaire commercial du Cambodge – et le renforcement de la connectivité dans la région. Pour mémoire, c’est CRBC qui a construit l’autoroute Phnom-Penh/Sihanoukville, inaugurée le 1er octobre 2022, en contrepartie d’une concession de 50 ans.

Laos

Plus d’exportations de riz laotien vers l’UE ?

Le Laos souhaite exporter plus de riz vers l’Union européenne. Les ambassadeurs de l’UE et de Etats membres présents au Laos ont visité les installations de Champahom Trade Import Export Co., l’un des principaux exportateurs de riz laotien installé dans la banlieue de Vientiane. Les deux premiers importateurs de riz laotien dans l’UE sont la Belgique et la France. Pour mémoire, cette société a bénéficié d’un appui de la Banque mondiale et de l’UE pour l’aider à s’organiser pour développer ses exportations, en particulier sur les marchés européen et thaïlandais. En 2021, l’UE a importé environ 6 000 t de riz laotien. Il y a donc bien des marges de progression.

Billets doux pour ZES ?

Les autorités laotiennes souhaitent attirer plus d’investisseurs, étrangers en particulier, dans les zones économiques spéciales (ZES). Or, le contrôle du change et des recettes liées aux opérations de commerce extérieur sont strictes pour protéger autant que possible la valeur du kip. Du coup, le ministère du Plan et de l’Investissement a obtenu que la Lao Development Bank fournisse des services améliorés aux entreprises des ZES. Ces services comprendront notamment le dépôt et le retrait de devises ainsi que des opérations de change. Aujourd’hui, le pays compte 21 ZES pour 34 000 ha et environ 63 000 emplois. Les 1 200 entreprises installées dans ces ZES ont contribué à près de 560 M USD au budget de l’Etat et exporté pour environ 3 Mds USD. Il s’agit également de faciliter les exportations.

Reprise de l’emploi… à l’étranger

La crise sanitaire avait entraîné un retour massif de travailleurs laotiens employés en Thaïlande (près de 250 000 étaient ainsi revenus au Laos). Fin de la pandémie et reprise économique conduisent donc en toute logique au retour des anciens schémas. Depuis le début de l’année, près de 32 000 travailleurs laotiens ont passé la frontière. La baisse du kip, une inflation record et un niveau de salaire peu intéressant – même si le salaire minimum a été porté à 76 USD/mois le 1er mai – favorisent ces départs. Le phénomène a donc des effets ambivalents sur l’économie laotienne. D’un côté, cela favorise d’importants transferts de ces migrants vers leurs familles restées au Laos, les aidant à faire face à une situation économique difficile. D’un autre côté, cela prive le pays d’une main d’œuvre en moyenne relativement qualifiée, alors que les autorités laotiennes souhaiteraient développer le secteur manufacturier et attirer plus d’investisseurs étrangers. Pour mémoire, le salaire des travailleurs laotiens dépasse aisément les 500 USD/mois en Thaïlande.

Birmanie

Cyclone MOCHA et ses conséquences

Le très violent cyclone MOCHA a traversé le 14 mai toute la côte maritime nord-ouest de la Birmanie et touché principalement l'Etat Rakhine. L'Etat Chin et les régions Magwe et Sagaing ont été touchés également. Sur les 5,4 millions de personnes affectées par la trajectoire de ce cyclone, 3,2 millions sont considérées comme étant particulièrement vulnérables et susceptibles d'avoir besoin d’un soutien humanitaire. Des infrastructures publiques, y compris des hôpitaux, des banques et des édifices religieux, ont été gravement endommagées dans toute la zone d'impact. Les organisations humanitaires, le secteur privé et public livrent de la nourriture et des médicaments aux communautés qui font face aux besoins les plus urgents.   

Secteur électrique dans l'impasse

Au deuxième trimestre 2023, la capacité installée de production électrique de la Birmanie est inférieure de 2 444 MW à celle qui était projetée antérieurement au coup d’Etat. Selon les données élaborées par Guillaume de Langre, ancien conseiller du gouvernement civil en matière de politique énergétique, 1 418 MW résulteraient de l’annulation ou du report de projets dont la mise en production était alors programmée, 800 MW du fait de la fermeture d’un certain nombre de centrales, et 226 MW suite à l’endommagement des lignes électriques du fait de leur sabotage par les forces de résistance. En majorité, les coupures de courant résulteraient en outre du chaos économique, d'une mauvaise gestion et de la perte de confiance des investisseurs dans le pouvoir en place.

 

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