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Région

L’Asie du Sud-Est, un importateur de charbon de plus en plus significatif

Représentant 12% des importations mondiales de charbon, l'Asie du Sud-Est serait en passe de devenir un acteur majeur du marché mondial du charbon, selon le fournisseur de données de marchés des commodités, Kpler. La région importerait, en effet, plus de 100 M de tonnes de charbon par an, avec une croissance annuelle moyenne de 14% depuis 2018, comparé à 3% pour la Chine et 13% pour l'Inde. La région deviendrait un moteur de la consommation mondiale de charbon, compensant le déclin  d’autres marchés. L'Indonésie, premier exportateur mondial de charbon, n'a pas besoin d'importer beaucoup de charbon, mais en dépend pour plus de 60% de sa production d'électricité. Les Philippines sont le plus grand importateur de charbon de la région et, suivies par la Malaisie, le Vietnam et le Cambodge, dépendent du charbon pour plus de 40% de leur mix électrique, tandis que la Thaïlande utilise le charbon pour environ 20% de la production d'électricité.

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42ème sommet de l’ASEAN : nouvel engagement pour l’intégration régionale

Les chefs d'État des gouvernements de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) se sont réunis cette semaine (10-11 mai) à Labuan Bajo, en Indonésie, pour le 42ème sommet de l'ASEAN. Ils ont souligné les efforts de la présidence indonésienne pour renforcer la robustesse et l’agilité de l’organisation, ainsi que son efficacité institutionnelle face aux défis mondiaux actuels. Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, a déclaré que l'ASEAN devait poursuivre ses efforts d'intégration régionale - que ce soit à travers la collaboration économique ou la coopération sur des questions transnationales - dans un environnement de plus en plus incertain. Il a affirmé la nécessité de coopérer dans de nouveaux domaines, tels que la durabilité, la cybersécurité et l'économie numérique et verte. Il a également souligné la nécessité de mettre à jour les accords fondamentaux, tels que l'accord de l’ASEAN sur le commerce des marchandises, afin de les rendre plus pertinents au regard de l’évolution des pratiques commerciales.

Fonds français dans les métaux critiques pouvant viser des projets dans la zone

La France va se doter d’un fonds stratégique pour les métaux critiques avec l'objectif de sécuriser les approvisionnements de la filière de la transition énergétique en lithium, nickel et cobalt. Le fonds de 2 Mds EUR, dont 500 M EUR sont déjà assurés par l'Etat dans le cadre du programme France 2030, sera géré par InfraVia. Il visera des projets hors d'Europe, en Afrique, en Amérique latine mais aussi en Asie du Sud-Est. Plusieurs industriels français et européens, ainsi que des financiers de long terme doivent apporter le solde, dont 500 M d'ici à la fin 2023. En contrepartie, des contrats de long terme sur l'amont de la transition énergétique, des mines au recyclage en passant par le raffinage, seront négociés. La Chine contrôle déjà 40% des chaînes de valeur pour les métaux nécessaires à la fabrication de batteries.

Indonésie

3 millions d’emplois en plus en un an, les deux tiers dans le secteur informel

En février 2023, la population en âge de travailler s’élevait à 211,6 M de personnes, dont 69,3% constituait la population active. Et parmi cette population active de 146,6 M de personnes, 138,6 M avaient un emploi. Ce nombre d’actifs ayant un emploi a progressé de 3 M par rapport à 2022 et de 7,6 M par rapport à 2021, ces nouveaux emplois sont majoritairement absorbés par le secteur informel, qui croît de  2 M de personnes par rapport à 2022 et 5,2 M de personnes par rapport à 2021, atteignant 83,3 M de personnes soit 60,1% des actifs ayant un emploi en février 2023. Le taux de chômage s’élève à 5,5%. Le salaire moyen mensuel des employés (lesquels représentent 36,34% des actifs) était d’environ 165 USD (2,9 M IDR), soit en progression de 1,8%. Il grimpe à 182 USD (3,2 M IDR) pour les hommes, contre 136 USD (2,4 M IDR) pour les femmes.

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Légère diminution des réserves de change mais à un niveau demeurant élevé
En avril 2023, les réserves de change ont reculé de 1 Md USD, atteignant 144,2 Mds USD, contre 145,2 Mds USD en mars. L’obligation de remboursement de la dette extérieure du gouvernement et les besoins de liquidités en devises en prévision des festivités de l'Aïd-el-Fitr sont à l’origine de ce recul mensuel. La position des réserves de change reste bien au-dessus de la norme internationale d’adéquation de trois mois d’importations (6,4 mois d’importations) et du niveau de fin d’année 2022 (130,2 Mds USD). La banque centrale considère que la position officielle des avoirs de réserve est suffisante pour soutenir la résilience extérieure et maintenir la stabilité macroéconomique et financière du pays. Bank Indonesia estime que la création, à compter du 1er mars, de dépôts à terme (de maturité 1, 3 ou 6 mois) en devises, avec une rémunération liée aux conditions de marchés, pour les recettes en devises provenant des exportations (DHE), devrait contribuer stabiliser la roupie. Ainsi, en mai, les dépôts à terme en devises ont cumulé un montant de 541 M USD, soit une forte augmentation par rapport aux 157 M USD enregistrés en avril.

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Malaisie

Une croissance meilleure qu’attendue au premier trimestre 2023

La croissance malaisienne s’établit à 5,6% au premier trimestre 2023 en glissement annuel, en ralentissement par rapport au trimestre précédent (+7,1% au T4-2022). Elle bénéficie principalement d’une consommation privée résiliente (+5,9%), soutenue notamment par un taux de chômage faible (3,5%) et l’amélioration des salaires, ainsi que, dans une moindre mesure, de la hausse des investissements privés (+4,7%) et publics (+5,7%). Le solde commercial recule quant à lui légèrement (0,9% en g.a.) dans un contexte de ralentissement de la demande mondiale. Du côté de l’offre, le secteur des services est le principal contributeur à la croissance du PIB (pour 4,2 points) avec expansion de 7,3%, tirée par la consommation et l’activité touristique, devant les secteurs manufacturier (+3,2%), de la construction (+7,4%) et des industries extractives (+2,4%).

Hausse ambitieuse de l’objectif d’énergie renouvelable dans le mix électrique

Le gouvernement a annoncé le 9 mai qu’il allait intensifier ses efforts en matière de transition énergétique en augmentant son objectif de part d’énergie renouvelable (ENR) dans la fourniture d’électricité à 70% d’ici 2050, contre 40% en 2035 prévu à cette date. Le montant des investissements nécessaires pour accroître la production d’ENR est estimé à 143 Mds USD d’ici 2050. Cette décision, qui vise également à répondre à la demande croissante d’énergies renouvelables dans la région, s’accompagne de la levée de l'interdiction d’exportation d’ENR imposée en octobre 2021 par le gouvernement précédent. Les échanges transfrontaliers seront encadrés par des mesures visant à inciter les opérateurs à ne pas délaisser le réseau national, qui ne sont pas encore connues.

Détérioration de l’indice de production industrielle

L'indice IPI de la production industrielle au premier trimestre 2023 est en baisse par rapport aux résultats du quatrième trimestre 2022 avec une diminution de 4,0% à 2,8%. L'indice de l'industrie manufacturière est passé de 4,0% à 3,4%, celui de l'industrie minière de 6,1% à 2,1%, tandis que l'indice de la production d'électricité a poursuivi sa tendance à la baisse avec une diminution de 1,2% contre 1,7% précédemment.

Délai accordé à Lynas pour se conformer à l'interdiction de déchets radioactifs

Le Premier ministre Anwar Ibrahim a confirmé la décision d'accorder au producteur australien de terres rares Lynas un délai supplémentaire de six mois pour se conformer à des nouvelles normes d’exploitation de craquage et de lixiviation. Sans cette autorisation, l’usine de Gebeng (Pahang) n’aurait plus été en mesure d’assurer ces activités à compter du 1er juillet 2023 alors même que les autres usines de traitement de Lynas ne sont pas encore opérationnelles (États-Unis, Australie à ce stade). L'arrêt des activités de Lynas en Malaisie aurait perturbé l'approvisionnement mondial en éléments lanthanides.

Singapour

Hausse de 10% des entrées d’IDE en 2022, à leur niveau le plus haut depuis 2015

Selon les autorités singapouriennes, les flux entrants d'investissement directs étrangers (IDE) à Singapour ont atteint 195 Mds SGD (146 Mds USD) en 2022, soit une hausse de 10% par rapport à 2021 et un plus haut historique depuis 2015 - année du début d’enregistrement des données. Les cinq principales sources d’IDE sont les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, Hong Kong et la Chine continentale, qui représentent collectivement 45% des flux d'IDE entrants à Singapour l’an dernier. Le secteur des services financiers et d'assurance a représenté la plus grande part (35%) des flux d'IDE entrants, suivi du commerce de gros et de détail et de l'industrie manufacturière. Ces trois premières industries représentaient au total 75% des flux d'IDE à Singapour.

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Nouvelle plateforme partagée pour la lutte contre le blanchiment d’argent

La Singapour a adopté une loi obligeant les banques locales et étrangères à partager des informations sur une plateforme numérique appelée COSMIC, qui permettra de détecter plus facilement les actes potentiellement liés au blanchiment d'argent. Les plus grandes institutions financières du pays utiliseront le nouveau système, qui devrait être opérationnel au second semestre 2024. Les banques locales DBS, Oversea-Chinese Banking Corp et United Overseas Bank, ainsi que les acteurs étrangers HSBC, Citibank et Standard Chartered formeront le premier groupe d'entreprises concernés par cette initiative, avec la possibilité que d'autres acteurs les rejoignent plus tard. Le régulateur financier et l’Autorité monétaire de Singapour (MAS), prévoient que les acteurs utiliseront la plateforme pour partager volontairement des informations sur les actes de blanchiment d'argent présumés et les transferts pouvant potentiellement financer le terrorisme. La MAS envisage de rendre ces pratiques obligatoires, avec des sanctions pour les banques qui ne partageraient pas d'informations sur COSMIC.

GIC favori pour l'acquisition d'une participation de 2 Mds EUR dans Messer

Le fonds souverain de Singapour, GIC, est considéré comme favori pour l'acquisition d'une participation de 20% dans l’entreprise allemande spécialisée dans le gaz industriel, Messer, qui s’élève à environ 2 Mds EUR (2,9 Mds SGD). Messer cherchait à lever des fonds auprès d'investisseurs externes pour racheter le fonds de capital-investissement CVC Capital Partners. Si l'accord est conclu, l'entreprise allemande pourrait être valorisée à plus de 10  Mds USD. Le fonds suèdois EQT est également dans la course. En 2022, Messer a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 4,2 Mds EUR.

Vietnam

HSBC : Prévision de croissance de 5,2% du PIB en 2023

La banque HSBC prévoit une croissance du PIB du Vietnam de 5,2% en 2023, soit une baisse par rapport à sa prévision précédente de 5,8%. Selon HSBC, l’économie du Vietnam continuera à faire face aux enjeux de la réduction du commerce mondial. Les exportations du pays ont chuté de 12% en glissement annuel au premier trimestre de cette année et ont continué à baisser de 11,7% en avril. Cependant, le secteur des services a continué de soutenir l'économie, notamment grâce à une augmentation des arrivées de touristes internationaux, en particulier les touristes chinois. Grâce à ce secteur, HSBC prévoit une accélération au deuxième trimestre, portant la croissance annuelle à 5,2% en 2023.

La production de terres rares multipliée par dix en 2022

D’après l’édition 2023 du US Geological Survey, la production de terres rares au Vietnam aurait été multipliée par plus de dix en 2022, à 4 300 tonnes (contre 400 tonnes en 2021), faisant du pays le sixième producteur mondial. Cette production est principalement exportée vers la Chine, dont les douanes font état d’un doublement des importations d’éléments de terres rares depuis le Vietnam en 2022. Pour mémoire, le Vietnam disposerait des deuxièmes réserves mondiales de terres rares (22 M tonnes) mais a jusqu’ici échoué à les exploiter. En cause, le manque de maîtrise des technologies de traitement desdites terres, et un environnement des affaires particulièrement complexe. Le Japon, dont l’ensemble de la filière avait fortement investi au Vietnam au tournant des années 2010, s’est ainsi désengagé. Alors que les tensions géopolitiques et la crise sanitaire ont replacé la sécurisation des chaines de valeur au centre des débats, un nombre croissant de pays – à commencer par la Corée du Sud – s’intéresse toutefois à nouveau au potentiel minier du pays dans ce domaine.

Mesures de la banque centrale pour le renforcement du système bancaire

La Banque d'État du Vietnam (SBV) a annoncé avoir l’accord du gouvernement sur la politique de transfert de quatre banques commerciales dont les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, à savoir Vietnam Construction Bank (CBBank), Ocean Bank, Global Bank (GPBank) et Dong A Bank. Ces banques ont été placées en situation de « contrôle spécial » depuis 2015 et le capital de trois d’entre elles a été transféré automatiquement et sans contrepartie à la SBV. La SBV va transférer le contrôle de ces banques à des banques plus solides afin d’améliorer le système bancaire et de résoudre la question des créances douteuses qu’elles ont accumulées sur la période 2021-2025. La SBV a également indiqué qu'elle procédait à la restructuration de la banque commerciale Saigon Joint Stock Commercial Bank (SCB), qui a été également été placée en situation de "contrôle spécial" depuis octobre 2022.

Thaïlande

Nouvelle hausse de l’indice de confiance des consommateurs

L’indice de confiance des consommateurs mesuré par l’Université de la Thai Chamber of Commerce (UTCC) a de nouveau augmenté au mois d’avril pour le 11ème mois consécutif, atteignant 55 après 53,8 en mars, soit son plus haut niveau en 38 mois. Cette progression continue s’explique surtout par la reprise du tourisme (6,5 M d’entrées au premier trimestre) et ses effets d’entraînement sur la consommation intérieure dans un contexte de ralentissement de l’inflation (passant de +7,8% en août dernier à +2,7% en avril). Pour autant, l’indice n’a pas encore retrouvé son niveau pré-Covid du fait de la perception des risques qui pèsent sur l’économie thaïlandaise, en particulier la possibilité d’une résurgence de l’inflation et d’une hausse du coût de la vie en raison des tensions géopolitiques, la crainte d’une détérioration de la conjoncture mondiale et les conséquences d’une instabilité politique.

Lancement des négociations d’un accord de libre-échange avec les EAU

La Thaïlande et les Emirats Arabes Unis (EAU) viennent d’annoncer le lancement des négociations en vue de la signature d’un accord de libre-échange, avec l’ambition d’accroître le volume des échanges bilatéraux de 10% dès la première année de mise en œuvre de l’accord. Actuellement, les EAU occupent le rang du sixième plus important partenaire commercial de la Thaïlande, et de premier partenaire au Moyen-Orient. La valeur totale du commerce bilatéral atteint ainsi 20,8 Mds USD en 2022, dont 3,4 Mds USD d’exportations thaïlandaises (en particulier des voitures et pièces détachées, des bijoux et des équipements de télécommunication) et 17,4 Mds USD d’importations (pétrole brut et raffiné, gaz). Alors qu’un premier cycle de discussion aura lieu à Dubaï entre 16 et le 18 mai, l’objectif affiché est une mise en œuvre rapide de l’accord, en milieu d’année prochaine (conclusion des négociations attendue dans 6 mois, suivie d’une phase supplémentaire de 6 mois de validation au niveau politique).

Philippines

Croissance du PIB de 6,4% au premier trimestre 2023

Les Philippines ont enregistré une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 6,4% au T1 2023, notamment soutenue par le commerce de gros et de détail, la réparation d'automobiles et de motos (7,0%), les activités financières et d'assurance (8,8%), et autres services (36,5%). Il s'agit de la croissance la plus faible enregistrée depuis le deuxième trimestre 2021 (début de la reprise post-Covid), dans un contexte inflationniste (8,7% en janvier, 8,6% en février, 7,6% en mars) et d’augmentation continue des taux d’intérêt (augmentation du taux directeur par la banque centrale de +425 pdb depuis mai 2022, désormais porté à 6,25%).

Acquisition de neuf avions Airbus 350-1000 par Philippine Airlines

Philippine Airlines a annoncé avoir signé un protocole d'accord avec Airbus pour l'achat de neuf A350-1000 dans le cadre du projet de liaisons sans escales entre Manille et l’Amérique du Nord. Le premier des neuf appareils devrait être livré au T4 2025, les livraisons se poursuivant jusqu'en 2027. Selon le capitaine Stanley Ng, Président et directeur des opérations de la Philippine Airlines, cette acquisition pourrait également permettre à PAL de rétablir une liaison directe entre les Philippines et l'Europe.

Hydrogène de France et MinDA signent un protocole d'accord pour développer des centrales à hydrogène renouvelables

Le 5 mai, Hydrogène de France (HDF Energy), l’Autorité du développement de Mindanao (MinDA), le ministère de l’Energie (DOE), les municipalités de l’alliance Olutama, la ville de Pagadian, et les coopératives ZAMSURECO I & II ont signé un partenariat pour un projet de centrale électrique à hydrogène renouvelable (« renewstable ») dans la province de Zamboanga Sibugay. La centrale, qui combine une source renouvelable intermittente et un stockage massif et à long terme de l'énergie par le biais d'une chaîne d'hydrogène, est la première de ce type dans l’ASEAN. Le projet s’étend sur 40 hectares, pour un coût estimé de 50 M USD. Selon HDF, la centrale fournira jusqu’à 45 MW d’électricité.    

Cambodge

Commerce extérieur toujours en baisse

Les échanges commerciaux du Cambodge ont atteint 15,2 Mds USD au cours des quatre premiers mois de 2023, en baisse de 14% par rapport à 2022. Les exportations cambodgiennes ont diminué de 5% à 7,2 Mds USD, en raison de la baisse des commandes en provenance des Etats-Unis et de l’UE, notamment dans le secteur textile (où la baisse dépasse les 20%). Par pays, les principaux clients du Cambodge sont les Etats-Unis (2,4 Mds USD et -16,2%), le Vietnam (1,2 Md USD et 20,9%), la Chine (440 M USD et 3,7%) et le Japon (370 M USD et -4,5%). Les importations ont baissé de 21% à 7,9 Mds USD. Les trois premiers fournisseurs du Cambodge sont la Chine (3,5 Mds USD et -1,5%), suivie du Vietnam (1,3 Md USD et -5,8%) et la Thaïlande (960 M USD et -14%). L’enjeu pour le Cambodge reste de diversifier davantage sa production industrielle et ses marchés à l’exportation, pour ne pas être trop dépendant de la conjoncture de pays tiers.  

Accord conclu pour la construction de la zone portuaire à Kampot

China Harbour Engineering Company a signé le 5 mai un contrat avec Kampot Logistics and Port Company Limited pour assurer la construction d’un port maritime polyvalent à Kampot (sud du pays), après une année de travaux de préparation du terrain. Le projet comportera trois phases, pour un investissement total d’environ 1,5 Md USD. La première phase 2022-2025 devrait coûter environ 200 M USD. Ce port en eau profonde de 15 mètres aurait une capacité de 300 000 EVP dès 2025 et 600 000 EVP à partir de 2030. Il deviendrait le deuxième port maritime en eau profonde du pays. La nouvelle infrastructure portuaire devrait renforcer le secteur des transports et de la logistique du pays et rendre le Cambodge plus compétitif.

Projet d’un parc agro-industriel

L’Australie s’engage à soutenir le Cambodge pour établir un parc agro-industriel pour la transformation des produits agricoles. Selon une étude de faisabilité menée en 2022, le projet devrait apporter 5,1 Mds USD à l'économie cambodgienne d'ici 2045 et créer jusqu'à 100 000 nouveaux emplois. La province de Battambang a été identifiée comme une des zones prioritaires pour la mise en place de cette infrastructure. Pourtant, le projet n’est pas encore finalisé, le financement n’étant pas assuré pour l’heure. Par ailleurs, le Conseil pour le développement du Cambodge a récemment approuvé un nouveau projet chinois de 26 M USD pour construire des installations de transformation de mangues dans la province de Kampong Speu (sud-ouest du pays). À ce jour, environ 95% des produits agricoles exportés le sont sous forme brute aux pays voisins, en raison d’un manque de capacité de transformation. Cela représente un manque à gagner de millions de dollars pour le Cambodge.

Laos

L’inflation, révélatrice de difficultés structurelles

Malgré un léger repli, l’inflation tutoie encore les 40% au Laos. Sa réduction reste la priorité principale des autorités qui, via la banque centrale, adoptent de nombreuses mesures. La Banque du Laos a ainsi augmenté le taux d’intérêt sur les dépôts de 3 à 7,5%, ainsi qu’émis des obligations d’épargne pour réduire la masse monétaire en circulation (la dernière en cours porte sur 115 M USD, pour 6 mois et 15%). Mais, l’essentiel de l’inflation étant importée du fait de la forte dépréciation du kip, ces mesures n’ont que des effets limités. Réduire l’endettement, en restructurant la dette extérieure dans la transparence, redonnerait sans doute plus confiance aux marchés et investisseurs. Dans le même temps, la Banque mondiale – face à la situation difficile des ménages les plus modestes – suggère une rédaction du taux de la TVA. Certes, sous réserve que les autorités accroissent d’autres recettes fiscales sur les contribuables - entreprises et particuliers – les plus riches… sauf à accroître le déficit et l’endettement.

Où sont passés les touristes chinois ?

Les arrivées de touristes internationaux se sont élevées à 831 248 personnes au premier trimestre, au-delà des prévisions de 1,4 million pour l’année. Thaïlande (344 405), Vietnam (179 885) et Chine (143 312) contribuent le plus, suivis de la Corée du Sud (45 756). Ils se confirme donc que, malgré l’inscription par les autorités chinoises du Laos sur la liste des 20 pays ouverts au tourisme chinois de groupe, les touristes chinois reviennent très progressivement. À titre d’explication, on évoque la volonté chinoise d’encourager le tourisme intérieur pour soutenir l’activité économique. Le tourisme intra-ASEAN devient donc central pour soutenir le secteur. Dans le même temps, avec la mise en œuvre de la liaison directe entre Kunming et Luang Prabang, de nombreuses voix s’élèvent pour estimer que les infrastructures existantes – de nombreux hôtels et services ayant fermé définitivement pendant la crise sanitaire – ne permettraient pas de faire face à un afflux trop rapide de touristes.

Birmanie

Adoption par le gouvernement d’une loi de planification

Pour la nouvelle année fiscale 2023-24, le gouvernement militaire a adopté la loi de planification nationale (« national planning law ») qui fixe les objectifs de croissance pour les 12 mois à venir. Ainsi, d’après les prévisions des autorités, le PIB devrait progresser de 4,1%, soutenu notamment par le développement des industries extractives (17,0%), forestières (15,9%), de l’électricité (8.8%) et des transports (7.3%). La loi prévoit par ailleurs un léger excédent commercial de 500 M USD, avec des exportations attendues à 16,5 Mds USD et des importations à 16 Mds USD. L’investissement public devrait, quant à lui, atteindre 4 Mds USD.

Retrait du groupe indien Adani d’un important projet portuaire à Rangoun

Le groupe indien Adani Ports a annoncé la revente au groupe Solar Energy de ses parts dans le projet de construction de terminal portuaire à Rangoun à un prix cassé de 30 M USD (pour un investissement initial de 127 M USD). Ce retrait intervient après que la compagnie ait été vivement critiquée par la communauté internationale pour vouloir bâtir ce terminal sur un terrain appartenant au conglomérat militaire Myanmar Economic Corporation (MEC).

Réalisation de la partie navigable du projet Kaladan reliant l’Inde et la Birmanie

Dans le cadre du projet Kaladan Multimodal Transit Transport (KMTTP), une cérémonie d’ouverture du port de Sittwe dans l’Etat Rakhine en Birmanie a été organisée le 9 mai par les autorités birmanes et indiennes, célébrant l’arrivée d’un premier bateau d’essai de marchandise du port de Calcutta parti le 4 mai. Le développement du port Sittwe est une des composantes de ce projet d’envergure dont le montant total atteint 484 M USD. Financé par le gouvernement indien, il est destiné à connecter Calcutta, situé sur la côte est de l’Inde aux Etats indiens du nord-est via le port de Sittwe, la connexion s’opérant ensuite par voie navigable entre Sittwe à Paletwa en Birmanie et enfin, par la route, entre Paletwa et Zorinpui dans le Mizoram en Inde.

 

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