Toute l'actualité économique et financière hebdomadaire de l'Arabie Saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis, du Koweit, d'Oman, du Qatar et du Yémen.

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 Edito - L’or vert au pays de l’or noir

A l’approche de la COP28, le sujet de la finance verte prend une importance croissante dans le Golfe.

Cette semaine à Washington, aux côtés de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Climat, Mark Carney, Sultan Al Jaber le président désigné de la COP28 a lancé un appel en faveur d’une accélération de la finance verte, indispensable pour atteindre les objectifs de transition énergétique. “Capital and finance are among the most important enablers of climate action and sustainable economic development, but not enough is getting to the people and places that need it most“, a-t-il déclaré.

Les planètes sont alignées pour que la région joue un rôle déterminant dans ce domaine. Les actifs des fonds souverains sont au plus haut après une année record sur les marchés des hydrocarbures. La COP aura lieu à Dubaï, principal centre financier de la péninsule arabique. Enfin, la prise de conscience des enjeux climatiques est de plus en plus diffuse localement parmi les gouvernements, les entreprises et la société civile.

Après Masdar fin février, TAQA, l’autre énergéticien d’Abu Dhabi, a ainsi présenté cette semaine son cadre financier vert. Ces cadres vont permettre à ces deux entreprises d’émettre des obligations vertes sur les marchés et de capitaliser sur l’appétit croissant des investisseurs pour ce segment.

Mi-mars, le Fonds monétaire arabe a publié de son côté une note d’orientation sur le sujet à destination des gouvernements. Le Fonds note l’intérêt des émetteurs souverains de la région pour les produits de dette durable et propose des réponses aux obstacles auxquels ils font face. A ce jour, seule l’Egypte a émis une obligation souveraine verte; c’était en 2020. Plus de 92 % des montants de dettes durables émis dans la région l’ont été par des institutions financières ou des entreprises.

Le contexte est donc propice aux annonces ; par exemple à l’occasion Sommet de juin sur le nouveau pacte financier mondial, voulu par notre président et auquel participeront plusieurs Etats du Golfe.

Au-delà de l’engouement, quels seront les enjeux à suivre dans la région en matière de finance verte dans les mois à venir d’ici la COP?

Il y aura la question du “Combien”. Quels montants les acteurs du CCEAG vont-ils allouer ou lever ? Compte tenu de leurs capacités de frappe financière, la crédibilité de leurs engagements sera jugée à l’aune des milliards qu’ils mettront sur la table.

Celle du “Comment”. Quels instruments financiers et quelles incitations vont se développer ? les outils sont nombreux : crédit vert, obligation verte, obligation durable, obligation liée au développement durable, sukuk vert…

Et enfin celle du “Quoi”. Que met-on dans le vert ? Quels secteurs et quelles géographies? Les pays du Golfe accepteront-ils de participer au financement de l’adaptation, des pertes et des dommages dans la pays du Sud? Faut-il qu’ils incluent les investissements des compagnies pétrolières dans la réduction de leurs émissions? Quid du nucléaire émirien?

Le cadre publié par TAQA permet par exemple de financer des projets dans l’hydrogène vert mais pas celui de Masdar; curieusement.

Beaucoup de points sont donc encore à arbitrer dans ce secteur important et qui n’en est, manifestement, qu’à ses balbutiements.

 

Graphique de la semaine - Emission de dette durable dans le monde arabe

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Sources: Fonds monétaire arabe, SER

NB: prêts verts, obligations vertes et obligations liées au développement durable. 

 

Pétrole et gaz 

Brent à 10h GST, 14/04/2023 : 86,3 USD 

Succès de l’OPEP+ mais probable retour de la volatilité à venir.

Deux semaines après, la coupe de production décidée par certains membres de l’OPEP+ semble avoir atteint son objectif en réhaussant à court terme le prix du baril au-dessus du seuil de 80 USD. Le Brent s’est, en effet, maintenu autour de 85 USD pendant la semaine écoulée, s’échappant même au-delà des 87 USD mercredi et jeudi.

Les prévisions parues cette semaine révèlent néanmoins de profondes divergences d’anticipations ce qui devrait conduire à un retour de la volatilité.

Dans son rapport mensuel sorti le 13 avril, l’OPEP n’a pas infléchi ses prévisions de croissance de la demande pour cette année (+2.3Mb/j à 101,9 Mb/j), ni de production hors OPEP, suggérant un déficit important à l’horizon du second semestre (potentiellement supérieur à 2 Mb/j (toute chose égale par ailleurs). Les chiffres parus dans la semaine indiquent d’ailleurs que la demande en Inde a dépassé son niveau prépandémique.

L’Agence américaine de l’énergie (EIA) estime à l’inverse que la hausse de production d’or noir en Amérique du Nord et du Sud devrait compenser les coupes des membres de l’OPEP+.

Il reste les prévisions de l’IEA qui devraient être mis à jour dans la journée, pour la première fois depuis l’annonce de coupe du 2 avril.

 

Brèves économiques 

Région

Le FMI a publié son rapport semi-annuel World Economic Outlook (WEO) et a mis à jour ses principaux agrégats économiques. Au niveau international, l'organisation de Washington a revu à la baisse ses estimations publiées en janvier, prévoyant finalement 2,8% de croissance en 2023, du fait de la persévérance des niveaux d’inflation et des vulnérabilités du secteur financier. A l’échelle régionale, le FMI se montre toutefois plus optimiste. La croissance économique moyenne des six pays du CCG est anticipée en 2023 à 2,4%, contre 5,2% en Chine, 1,6% aux Etats-Unis et 0,8% pour la zone Euro. Les pays du CCG bénéficient de la conjoncture des marchés pétroliers qui améliore à la fois leurs finances publiques et leurs positions extérieures.

Le Qatar et Bahreïn ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues depuis 2017. Cette année-là, le Bahreïn, l'Arabie saoudite, les EAU et l'Égypte ont imposé un blocus aérien, terrestre et maritime au Qatar, accusé de soutenir des organisations terroristes dans la région. En janvier 2021, les pays du Golfe ont mis fin à ce blocus en signant la déclaration d'Al-Ula. Alors que Doha rétablissait progressivement ses relations avec ses voisins, le processus s’est avéré plus difficile auprès du royaume de Bahreïn, principalement à cause de différends concernant leurs frontières maritimes, théâtre d'incidents répétés entre décembre 2020 et janvier 2021. La reprise du dialogue entre les deux pays du Golfe a été initié par un appel téléphonique entre le prince héritier de Bahreïn, Hamad Al Khalifa, et l'émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani. Quelques jours plus tard, les ministres des Affaires étrangères qatari et bahreïni se sont rencontrés à Riyad, afin d’établir formellement les processus de discussions bilatérales. Cette médiation saoudienne intervient dans un contexte de détente diplomatique à l’échelle régionale, après la reprise des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran en mars.

Le ministère de l’investissement Saoudien signe un accord avec la société Omanaise Al Aflaj pour la production d’engrais liquides organiques. Le MoU prévoit l’établissement d’une usine de production en Arabie Saoudite financée par la société privée omanaise Al Aflaj international company for investissement and trade (AIC). Selon le ministère de l’Investissement, les engrais liquides produits seront destinés au marché saoudien en forte expansion – avec un objectif fixé à 44 Md USD de productions agricoles dans le cadre de la vision 2030, mais également aux marchés omanais et africains.

Le quatrième lot de produits pétroliers dérivés offerts par l'Arabie saoudite au Yémen, composé de 150 000 tonnes de diesel et de 100 000 tonnes de mazout, est arrivé au port d'Aden. Cette initiative s'inscrit en réponse à une demande du gouvernement yéménite d'aider à fournir des dérivés du pétrole pour faire fonctionner plus de 70 centrales électriques à travers le Yémen.

 

Arabie saoudite

L'indice de production industrielle (IPI) saoudien enregistre un taux de croissance positif en février 2023, tirée par la croissance de la production des industries extractives, de l'activité manufacturière et de l'approvisionnement en électricité et en gaz. Celles-ci représentent respectivement 74%, 23% et 3% de la production industrielle saoudienne globale, qui a augmenté de 6% par rapport à février 2022. La production globale a été soutenue par la croissance de l’activité manufacturière, qui a bondi de presque 17%, tandis que la production des industries extractives a augmenté de 2% et l’approvisionnement en électricité et en gaz a augmenté de 12,9% en glissement annuel. 

L'indice des prix à la consommation (IPC) saoudien a ralenti à 2,7% en mars, contre 3% enregistré en février, principalement en raison d’une légère baisse des prix des aliments et des boissons. Le taux d’inflation dans le Royaume a diminué par rapport aux mois précédents, atteignant 3,4% janvier 2023 et 3,3% en décembre 2022. Sur une base annuelle, le taux d’inflation continue toutefois d’augmenter, conformément à la tendance mondiale (2% en mars 2022).

Huawei Technologies envisage de transférer son siège social moyen-oriental à Riyad, servant les ambitions de la capitale à devenir le centre d’affaires régional du Golfe. Huawei Technologies, qui possède déjà un siège à Dubaï et un autre à Bahreïn, n’a pas encore pris de décision définitive.

A partir de juin 2023, la Saudi Arabian Airlines (SAUDIA) ajoutera 56 vols vers 14 destinations mondiales à ses 144 vols hebdomadaires.

Selon la Banque centrale saoudienne (SAMA), les envois de fonds des expatriés en Arabie saoudite ont enregistré leur plus bas niveau depuis juin 2019, atteignant 2,6 Md USD en février 2023. Les envois de fonds ont diminué de 13% en glissement annuel et 7% en glissement mensuel. D’autre part, les envois de fonds des ressortissants saoudiens ont chuté de 18 % en glissement annuel pour atteindre 1,19 Md USD en février, leur plus bas niveau depuis plus d'un an et demi.

La Social Development Bank (SDB) a soutenu plus de 35 000 petites entreprises et entreprises émergentes, ainsi que des propriétaires d'entreprises indépendantes, pour une valeur dépassant 773 Md USD au cours du T1 2023. La banque a réparti 267M USD de financement entre 2000 petites entreprises et start-ups, au cours du T1 2023. Par ailleurs, la SAMA a réparti 143M USD entre 9000 personnes, pour qu’elles bénéficient d’un financement social, tandis que 23000 propriétaires d’entreprises indépendantes et familles productives se sont réparties 373M USD de prêts.

La Saudi Water Partnerships Company a accordé à ACWA Power Company un certificat d'exploitation commerciale pour la Jazlah Water Desalination Company à Jubail. Le projet a une capacité d'exploitation annuelle de 600 000 mètres cubes d'eau dessalée. ACWA Power détient une participation majoritaire de 40,2% dans Jazlah Water Desalination.

La Saudi Agricultural and Livestock Investment Company (SALIC) a fourni 20% des approvisionnements annuels en blé du pays en 2022. Ces achats interviennent après l’obtention par le SALIC des appels d’offres lancés par l’Autorité générale de la sécurité alimentaire, encourageant la diversification des sources d’achat de blé. Filiale du PIF, le fonds souverains saoudien, le SALIC est un acteur essentiel au renforcement des besoins de sécurité alimentaire dans le Royaume. Pour suivre cette politique, la société investie à l’étranger ; elle a récemment achevé l’acquisition de 9,2% de l’indien LT Food, de 30% du producteur de viande brésilien Minerva Foods et de 100% du producteur de viande d’agneau australien ALC (+35,4% d’Olam Agricultural Holding).

 

Bahreïn

Le budget du royaume de Bahreïn pour la période 2023-2024 a été présenté lors d’une réunion entre la Chambre des représentants et du Conseil de la Choura (ou Conseil consultatif, la chambre haute de l'Assemblée nationale bahreïnie). Le nouveau budget vise à réduire considérablement le déficit public de 2,3 Md BD (6,1 Md USD) en 2021-22 et à 570M BD (1,5 Md USD) en 2023-2024 ; -3 % du PIB en 2023 et -0,4 % en 2024. L’objectif du gouvernement est de retrouvé un équilibre budgétaire, en limitant les dépenses publiques et en diversifiant les sources de revenus de l’Etat. De ce fait, le budget 2023-2024 prévoit une diminution des dépenses publiques jusqu’en 2024, une baisse de la part des revenus pétroliers et une augmentation de 11% par an des recettes non-pétrolières. 

Le royaume de Bahrein a émis un sukuk de 1 Md USD à 7 ans à 6,25% et une obligation de 1 Md à 12 ans à 7,75%. Il s’agissait de la première émission publique de titres depuis 2021.

L'indice des prix à la consommation bahreïni a augmenté de 1,1% en mars 2023, un rythme moins rapide que l’année dernière. En glissement mensuel, on note une hausse de 0,4% de l’IPC, soutenu par la hausse des prix des transports et des denrées alimentaires, après quatre mois de baisse consécutive. En 2022, l'inflation moyenne est estimée à 3,6 %, tirée par l'augmentation de 5 points de pourcentage (pp) de la TVA.

Les flux d'investissements directs étrangers entrants à Bahreïn ont atteint 734 M BHD (1,9 Md USD) en 2022,  portant le stock total à 13,3 Md BD (34,5 Md USD) en 2022. Les IDE en provenance du Koweït ont représenté 66% des IDE totaux entrant, soit 1,3Md USD du total.

Investcorp, l'un des principaux gestionnaires d’actifs alternatifs du Golfe, a acquis une participation majoritaire dans Shearer Supply, un distributeur d’équipements de chauffage, de ventilation et de climatisation pour les propriétés résidentielles et commerciales aux États-Unis. Investcorp n’a pas divulgué la valeur totale de la transaction. La société, qui compte Mubadala Investment Company comme principal actionnaire, investi dans des entreprises du marché intermédiaire nord-américain depuis plus de 40 ans et enregistre, à ce jour, environ 70 transactions pour une valeur totale de 22Md USD. A l’échelle mondiale, la société bahreïnie possède 14 bureaux et comptabilise 50 Md USD d’actifs – en comprenant ses actifs gérés par des tiers.

 

EAU

Le président émirien Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan a été accueilli par le président égyptien Abdel Fattah Al Sisi au Caire dans le cadre d'une visite officielle. Pour rappel, entre janvier et novembre 2022, les échanges commerciaux bilatéraux entre les EAU et l’Egypte ont atteint 4,5Md USD (+6,5% en g.a). Les importations des EAU ont bondi de 15% en g.a (1,8 Md USD) tandis que les exportations ont augmenté de 1,9% en g.a (2,8Md USD).

Dr Sultan bin Ahmed Al Jaber, président désigné de la COP28, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, et Mark Carney, envoyé spécial des Nations Unies pour l’action et les finances climatiques, ont coprésidé une table ronde pour discuter des mesures nécessaires aux défis macroéconomiques et financiers causés par le réchauffement climatique. Organisé par le FMI dans le cadre de ses asssemblées annuelles, cet échange s’est finalisé par la promesse des différents partis de continuer à collaborer d’ici la COP28 à Dubaï, et au-delà, dans le domaine de la finance verte. En marge de cette réunion, Dr Sultan Al Jaber a souligné la nécessité de réformer les institutions financières internationales et les banques multilatérales de développement, en encourageant les partenariats avec le secteur privé pour débloquer des milliards de dollars destinés à financer l'action climatique.

Les EAU et le Vietnam se sont accordés pour ouvrir des négociations en vue d’un accord de partenariat économique global (CEPA). En 2022, leurs échanges bilatéraux non pétrolier a totalisé 8Md USD. Pour rappel, les EAU ont déjà signé des accords CEPA avec l’Inde, Israël, l’Indonésie et la Turquie dernièrement, et sont sur le point de finaliser des accords avec le Cambodge, le Kenya, et la Géorgie, tandis que des pourparlers avec le Costa Rica a été entamés en mars 2023.

Les EAU ont annoncé une série de mesures visant à alléger la fiscalité des sociétés. Cette semaine, le ministère des Finances a publié la liste des organisations des secteurs public et privé qui sont exemptées du nouvel impôt sur les sociétés, adopté l’an dernier et qui rentrera en vigueur le 1er juin prochain. La semaine dernière, le ministre des Finances a déclaré que les petites entreprises (aux chiffres d’affaires inférieur ou égal à 820 000 USD) bénéficieront également d’un nouveau programme d’allégement de l’impôt sur les sociétés.

Le Dubai Financial Market (DFM) et la Chambre de commerce de Dubaï ont dévoilé le « IPO Accelerator Programme ». D’après Hamed Ali, PDG de DFM et de Nasdaq Dubaï, ce dispositif « doit fournir aux entreprises la formation, le soutien et les conseils nécessaires » à leurs IPO. Pour rappel, 5 entreprises ont effectué une IPO à Dubai Financial Market (DFM), levant plus de 8,5 Md USD, en 2022 (dont 6 Md USD a été levé par DEWA, l’Autorité de l'électricité et de l'eau de Dubaï).

L’application Careem, détenue par Uber depuis 2020, a levé 400M USD auprès d’e& Group – anciennement Etisalat. Suite à un accord signé entre le géant américain et l’opérateur téléphonique basé à Abu Dhabi, Careem sera scindée en deux sociétés : Careem Rides et Careem Technologies. La première, gérée par Uber, est en charge du service de VTC, tandis que Careem Technologies, détenu à 50,03% par e&, gérera le développement de l’application, qui comprend une douzaines d’autres services tels que ; la livraison de courses et de services de restauration, la réservation de tests PCR, les paiements numériques et les transferts de fonds, la location de vélos, les services de blanchisserie et de nettoyage ou encore la réservation de billets d'entrée à des évènements culturels.

Abu Dhabi National Energy Company (TAQA) a présenté son cadre financier vert, proposant, parmi d’autres instruments, l’émission de sukuks verts. La société a déclaré que ses recettes seraient réinvesties dans des projets verts (énergies renouvelables, gestion durable de l’eau, transports propres…). Cette initiative fait suite à l’annonce de sa stratégie « ESG 2030 », lancée fin 2022, qui comprend des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. 

La société émirienne Masdar a finalisé l'acquisition d'une participation de 50% auprès d'EDF Renewables North America pour le projet Big Beau en Californie, qui comprend une centrale solaire photovoltaïque de 128MW et un système de stockage de l'énergie par batterie. Le montant de l'opération n'a pas été divulgué. Il s'agit de l'un des huit projets dans lesquels Masdar et le français EDF Renewables ont convenu de s'associer conjointement.

La centrale photovoltaïque d'Al-Dhafra sera mise en service au cours de l’année 2023 dans l’émirat d’Abu Dhabi. Les principaux actionnaires de la société développant le projet, Dhafrah PV2 Energy Company, sont Abu Dhabi National Energy Company (Taqa), qui détient une participation de 40% et Masdar -- et la société d’énergie verte d’Abu Dhabi, ainsi que le français EDF et le chinois Jinko Power, qui détiennent respectivement une participation de 20%.

 

Koweït

Un décret de l’émir Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement, pour la quatrième fois en huit mois. Le Premier ministre Cheikh Ahmad Nawaf Al-Sabah, fils aîné de l’émir du Koweït, dirige la nouvelle formation, qui comprend Manaf Al-Hajeri en tant que cinquième ministre des Finances du pays depuis 2020. Ancien chef du Centre financier du Koweït, Al-Hajeri remplace Abdulwahab Al-Rasheed, qui a servi pendant moins de 18 mois. Le ministre du Pétrole, Bader Al-Mulla, a conservé son poste dans le nouveau gouvernement. Ces changements successifs de gouvernement donnent peu de possibilités à l’adoption de nouvelles réformes, retardant les politiques de diversification économique et décourageant les investissements étrangers. Pour mémoire, l’ancien gouvernement a démissionné en janvier dernier, moins de quatre mois après sa nomination.

Selon la Banque mondiale, l’économie koweïtienne devrait ralentir et atteindre 2,5% en 2023, contre 7,9% en 2022. L'excédent budgétaire est estimé à 2,2% du PIB pour la période 2022-2023, tiré par la hausse de la production et des prix du pétrole. Le secteur bancaire demeure capitalisé et liquide. La Kuwait Investment Authority, le fonds souverain koweïtien gérant les excédents budgétaires de l'État koweïtien, continue de soutenir la résilience économique du pays grâce à l’augmentation des recettes pétrolières de 2022. Enfin, le marché du travail rebondit depuis la crise du Coid-19, même si la plupart des indicateurs concernant l’emploi n’ont toujours pas retrouvé leur niveau prépandémique. Le ralentissement de la croissance en 2023 s’explique par la diminution de l'activité économique mondiale et la prudence du programme de production des membres de l'OPEP+ sur cette période. En parallèle, d’autres risques favorisent la baisse du taux de croissance, à savoir ; la volatilité du prix du pétrole, auquel les recettes publiques dépendent particulièrement, et le prolongement de l’instabilité politique du pays.

 

Oman

La banque Al Ahli d’Oman a rejeté le projet de fusion de la Bank Dhofar, le deuxième plus grand prêteur d’Oman en termes d’actifs (11,2 Md USD). Bank Dhofar, basée à Mascate, a déjà tenté de fusionner avec d’autres banques locales le passé, tel que la Banque nationale d’Oman en 2019, mais sans succès jusqu’à ce jour. Plus tôt cette semaine, Bank Dhofar a soumis une proposition de fusion à Ahli United Bank de Bahreïn.

L’agence de notation Fitch Ratings a révisé à la hausse la perspective associée à la note souveraine du Sultanat d’Oman (« BB »), passant de neutre à positive.

 

Qatar

QatarEnergy vend à Sinopec 5% des parts dans l'un des trains de liquéfaction de gaz naturel liquéfié (GNL) du projet North Field East (NFE). Sinopec acquiert, par ce biais, 1,25% de l'ensemble de NFE. Pour mémoire, North Field est un gisement de gaz parmi les plus important au monde, que le Qatar partage avec l’Iran. La participation au capital fait suite à la signature d’un contrat de vente et d’achat de 27 ans entre Sinopec et QatarEnergy en novembre 2022, pour 4 M de tonnes par an de GNL, à fournir à partir du projet d’expansion North Field East. Par ailleurs, cet accord correspond au 6ème contrat signé par QatarEnergy pour North Field East depuis début 2022. Son expansion comprend un total de six trains de GNL qui augmenteront la capacité de liquéfaction du Qatar à 126M de tonnes par an d’ici 2027, contre 77M de tonnes aujourd’hui.

Fitch révise les perspectives de 7 banques qatariennes de stable à positive, après avoir fait de même pour la perspective de note de défaut émetteur du pays fin mars.

La joint-venture de UrbaCon Trading & Contracting Qatar et Al-Suwaidi Electric Egypt vont construire une centrale électrique au gaz en Libye, d’une capacité de 1,044 mégawatts. Le contrat, d'un montant de 2,1 Md USD pour une mise en œuvre sur 26 mois, a été accordé par GECOL, la compagnie nationale d’électricité de la Lybie. GECOL a également annoncé que la centrale « de secours » sera équipée de 6 turbines à gaz fournies par l’allemand Siemens Energy.

Seules les 300 meilleures universités au monde pourront ouvrir une succursale au Qatar. Les classements pris en compte sont : le Times Higher Education World University Rankings, le QS ranking et le Shanghai Jiao Tong Ranking. Les succursales doivent également proposer le(s) même(s) programme(s) que dans les universités mères, délivrer les mêmes certificats et adopter les mêmes conditions d'admission, en plus d'être associées à un investisseur ou partenaire qatarien. Le ministère de l’éducation supérieure a annoncé que la loi à ce sujet serait prochainement publiée.