La Suède se distingue certes traditionnellement par un haut niveau des prélèvements obligatoires en comparaison internationale, mais cette pression fiscale s’est nettement réduite au cours des 20 dernières années (le ratio des recettes rapporté au PIB a diminué d’environ 7 points).

La Suède se distingue certes traditionnellement par un haut niveau des prélèvements obligatoires en comparaison internationale, mais cette pression fiscale s’est nettement réduite au cours des 20 dernières années (le ratio des recettes rapporté au PIB a diminué d’environ 7 points). Surtout, la fiscalité suédoise pèse avant tout sur les ménages. L’essentiel des recettes des administrations publiques provient en effet :
i/ de la fiscalité indirecte (taux de TVA à 25%, droits d’accises élevés sur l’alcool) ;
ii/ de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui finance en grande partie les collectivités locales et dont le taux marginal dépasse 50% pour les tranches supérieures.
Dans un souci de préserver la compétitivité économique du pays, les réformes fiscales successives (1991, début des années 2000) ont par ailleurs poursuivi de manière constante un objectif de réduction des taux et d’élargissement de l’assiette fiscale, en particulier pour les entreprises. Le taux de l’impôt sur les sociétés (IS) a ainsi été progressivement ramené à 20,6%, soit un niveau équivalent à celui de la moyenne européenne, et les niches largement éliminées.
La pression fiscale est par ailleurs atténuée par le fait que le régime de retraites repose en partie sur la capitalisation (le premier pilier, par répartition, mais qui comprend aussi un volet par capitalisation, assure en moyenne 70% des versements des retraites, cette part se réduisant progressivement). De fait, la contribution nette des cotisations sociales aux recettes budgétaires est sensiblement inférieure à la moyenne de l’UE. Outre le rôle de la capitalisation dans le système des retraites, ce ratio moindre s’explique aussi par le fait i/ d’un financement par le budget de l’État de la retraite garantie (pour les faibles revenus) et ii/ de la défiscalisation quasi-complète des cotisations salariales pour les retraites.
Ce moindre niveau de cotisations sociales ne se traduit cependant pas par une moindre taxation du facteur travail. Cette dernière est en effet alourdie par une spécificité suédoise, à savoir la taxe sur les salaires (et par le fait que les cotisations retraites, au-delà d’un certain plafond, abondent le budget sans ouvrir de droits supplémentaires et n’est donc pas compté comme une cotisation). La taxe sur les salaires est prélevée sous la forme d’une cotisation générale (11,62% du salaire brut) mais abonde directement le budget de l’État (à hauteur de 5,2% du PIB). Afin de stimuler l’offre de travail, un crédit d’impôt pour l’emploi a toutefois été instauré en 2007 qui permet de compléter les revenus du travail jusqu’à un maximum d’environ 270 euros par mois (le coût budgétaire de cette mesure est important, de l’ordre de 2,4 points de PIB).
Enfin, si les revenus du capital sont en principe taxés au taux forfaitaire de 30% (dividendes, plus-values, certains revenus fonciers…), l’imposition du patrimoine apparaît comme faible : l’impôt sur les successions et les donations a été supprimé en 2005, l’impôt sur la fortune en 2007, et les taxes foncières pour les particuliers sont plafonnées à des niveaux très modestes.