Les échanges commerciaux entre la France et Singapour en 2022

I. En 2022, nos exportations vers Singapour (+24,6%, 9,0 Mds EUR) dépassent leurs niveaux d’avant crise et atteignent un nouveau palier historique

Comme en 2021, Singapour se place au 12^ème rang des clients de la France en 2022 (soit 1,6% des ventes françaises sur l’année), derrière la Turquie mais devant le Japon, l’Irlande et le Portugal. Avec une hausse de 24,6% en 2022, les exportations françaises vers Singapour sont en forte hausse par rapport aux deux années précédentes (faible rebond de 3,4% en 2021, chute de 18,8% en 2020 sur fond de ralentissement de l’activité liée à la crise sanitaire) mais en ligne avec notre performance moyenne vis-à-vis de l’ASEAN (+18,7%). Par pays, nos performances à l’export dans la région sont contrastées : +4,3% vers la Thaïlande, -6,3% vers le Vietnam et +65,5% vers la Malaisie, qui sont respectivement nos 2^ème, 3^ème et 4^ème marchés. Les flux d’échanges avec Singapour ne sont cependant pas totalement représentatifs du fait de son rôle de plateforme de réexportation (53,6% des exportations totales de la cité-État en 2022), ce qui implique qu’une partie de nos exportations vers Singapour sont à destination des autres pays d’Asie du Sud-Est, sans qu’il soit possible de mesurer l’ampleur exacte de ce phénomène.

En 2022, nos principaux postes d’exportation vers Singapour sont les produits chimiques, parfums et cosmétiques (23,2%), le textile et l’habillement (21,5%) ainsi que les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (18,2%). Ces trois postes sont suivis des produits des industries agroalimentaires (12,4%) et des matériels de transport (10,8%), composés à plus de 90% d’aéronefs et engins spatiaux (10,8%).  Selon une autre nomenclature dite « agrégée », le cuir, bagages et chaussures (17,2% du total) ainsi que les parfums, cosmétiques et produits d’entretien (15,6%) sont les deux premiers produits exportés vers à Singapour, témoignant de l’importance du secteur du luxe.

• Premier poste à l’export, nos ventes de produits chimiques, parfums et cosmétiques progressent de 20,1% en 2022, atteignant le niveau record de 2,1 Mds EUR (23,2% du total). Le montant exporté a plus que doublé depuis 2016. Les parfums, cosmétiques, et produits d’entretien composent pour environ deux tiers cette catégorie.
• Deuxième poste à l’export, le textile et l’habillement affiche une progression significative de 55,0%, portant le montant exporté au niveau record de 1,9 Md EUR (17,4% du total). Ce secteur est composé à 80% de chaussures, articles de voyage, maroquinerie, sellerie et bourrellerie.  
• Ces deux postes sont suivis des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique - dont les ventes s’accroissent de 29,0% (1,6 Md EUR, 18,2% du total) - ainsi que des produits des industries agroalimentaires (1,1 Md EUR, 12,4% du total) – dont les ventes progressent de 7,9% et sont principalement composées de boissons alcoolisées distillées et vins.
• Les ventes de matériels de transport, bien qu’en hausse (+11,2%), ne représentent encore « que » 43% des niveaux de 2019 (0,9 Md EUR, 10,8% du total). D’après les douanes, l’évolution des ventes d’Airbus en Asie (-6,3% en valeur) reste en 2022 à contre-courant de celle à l’échelle globale (+15,4%), probablement en lien avec la sortie décalée de la pandémie, mais aussi à la fin des livraisons des avions gros-porteurs issues des campagnes commerciales précédentes.

II. Malgré la hausse de nos achats pétroliers, nos importations (+16,1%, 2,4 Mds EUR) restent inférieures à nos exportations, générant un excédent commercial record

En recul de 4 places par rapport à 2021, la cité-Etat est en 2022 le 46^ème fournisseur de la France dans le monde (0,3% des achats), et le 5^ème dans l’ASEAN (10,7% des importations depuis la région), derrière le Vietnam (30,2%), la Malaisie (18,0%), la Thaïlande (16,4%) et l’Indonésie (10,8%).

• En hausse de 16,6%, les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique sont de loin le premier poste à l’import (0,9 Md EUR, 39,6% du total). Ordinateurs, composants électroniques et assimilés sont comptés dans cette catégorie.
• Deuxième poste à l’import, les produits pharmaceutiques sont en hausse de 5,4% (0,6 Md EUR, 26,2% du total), après une hausse plus nette de 12,1% en 2021 du fait de la situation sanitaire.
• Reflétant le conflit en Ukraine, la facture énergétique (produits pétroliers raffinés) quadruple en 2022 (0,4 Md EUR, 16,7% du total vs 5,0% l’année passée), une évolution à relier à un effet prix important (prix moyen du Brent en hausse de 43%). Cela étant, nos importations n’égalent pas leur précédent pic en 2019 (0,8 Md EUR). Près des deux tiers de nos importations de pétrole dans la région proviennent de Malaisie (0,7 Md EUR, +49,3%) contre un tiers pour la cité-État. Par ailleurs, depuis 2021, la Malaisie est notre 1^er fournisseur dans l’ASEAN, au détriment de Singapour. Ces derniers sont respectivement les 14^ème et 19^ème fournisseurs de pétrole raffiné de la France.
• Comme à l’export, les achats de matériels de transport sont loin d’atteindre leurs niveaux d’avant crise (0,09 Md EUR, soit 3,6% du total vs 32,0% en 2019) et diminuent même de 47,1%, ramenant les importations dans ce secteur à un niveau historiquement bas.

Au total, Singapour est notre 5^ème partenaire commercial en Asie, derrière la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud mais devant Taïwan et le Vietnam. La cité-État fait également partie des quelques pays avec lesquels nous entretenons une balance commerciale positive. Celle-ci est même, en 2022, notre 1^er excédent commercial dans le monde (+6,6 Mds EUR), devant le Royaume-Uni (+5,5 Mds EUR) et Hong-Kong (+4,8 Mds EUR) – également un hub commercial pour desservir l’Asie du Nord-Est.

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