Détérioration du solde commercial français avec le Pakistan

Le volume des échanges entre la France et le Pakistan a progressé de 21,54%, de 1,53 Md EUR en 2021 à un peu moins de 2 Mds EUR (1,95 Md EUR) en 2022. Le Pakistan se classe au 73ème rang de nos clients (72ème en 2021) et est notre 57ème fournisseur (52ème en 2021). Notre déficit commercial avec le Pakistan en 2022 se détériore de 27,7% et s’élève désormais à 977,8 MEUR, contre 700,2 MEUR en 2021. Notre balance commerciale est désormais notre 40ème déficit au niveau mondial. La plupart de nos exportations (cosmétiques, produits pharmaceutiques, machines industrielles et agricoles) ont été impactées par les mesures douanières, puis par les restrictions mises en place par la banque centrale pakistanaise. De leur côté, les exportations pakistanaises restent dynamiques (+31,7%) et bénéficient pleinement de l’effet du GSP+.

Le vote de la loi de finance rectificative rapproche le Pakistan d’un accord avec les services du FMI concernant la 9ème revue de la Facilité élargie de crédit (EFF).

Les deux chambres du parlement ont adopté lundi 20 février la loi de finances rectificative augmentant les recettes de 170 Mds PKR (cf. veille économique du service économique du 16 février). Ce mini-budget prévoit des augmentations de TVA, des taxes générales et spéciales sur les vols en première classe et en classe affaire, sujet qui a concentré une partie des débats étant donné que les taxes portent sur un montant s’échelonnant en fonction de la destination entre 275 USD et 950 USD.

En marge de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, la directrice générale du FMI, Mme Kristalina Georgieva, appelait le Pakistan à « taxer les plus riches et accorder des subventions aux plus pauvres ».

La taxe sur les billets de classes affaire et de première classe, ainsi que l’augmentation des taxes jusqu’à 25% sur les produits de luxe, deviennent ainsi les symboles de l’application de ce principe – alors que dans l’esprit du FMI, la réforme fiscale portait sur la généralisation de l’impôt sur le revenu ou l’introduction d’une taxe sur la succession.

On rappellera que le gouvernement du Pakistan attend de la 9ème revue de la Facilité élargie de crédit (EFF) le versement d’environ 1,150 Md USD (894 M de DTS) qui doit être effectué à l’issue d’un Conseil d’administration, lequel se réunit traditionnellement environ un mois après l’annonce d’un accord technique (« staff level agreement »). Il convient par ailleurs de noter que le FMI poursuit actuellement des discussions techniques avec la Banque centrale afin de mettre au point avec elle une stratégie de rétablissement de la confiance des investisseurs internationaux grâce à une forte augmentation du taux directeur (fixé actuellement à 17%), d’au moins 300 points de base.

On rappellera par ailleurs que, pour sortir de l’ornière, le Pakistan devra utiliser l’accord technique avec les services du FMI comme effet de levier pour lever 7 Mds USD de prêts (3 Mds USD saoudien, 3 Mds USD chinois et 1 Md USD des Emirats arabes unis) afin de consolider ses réserves de change.

Le déficit du compte courant a diminué de 90 % en g.a. en janvier.

Le déficit du compte courant est tombé à 242 MUSD contre 2467 Mds USD en janvier 2022, soit une contraction de près de 90%. Le déficit du compte courant au cours des 7 premiers mois de l’année est le plus bas en 25 mois, malgré la baisse des transferts des Pakistanais de l’étranger. (Au cours des sept premiers mois de 2022/2023, les envois de fonds des Pakistanais de l’étranger se sont montés à 16 Mds USD, en baisse de 12% par rapport à la même période de 2021/2022 (18 Mds USD).

Les TIC pakistanais auront du mal à atteindre l’objectif de 5Mds USD d’exportations en 2022/2023.

Les exportations de services informatiques et des centres d’appels sont en augmentation de 2,4 %, au cours des sept premiers mois de l’année budgétaire 2022-23. Ils s’établissent à 1,523 Mds USD contre 1,488 Mds USD en 2021/2022 et représentent le deuxième poste excédentaire du pays, après l’industrie textile.

En janvier 2023, les exportations du secteur connaissent une légère augmentation de 2 % en g.a., en diminution de 23 % par rapport aux 246 MUSD de décembre 2022. L’année budgétaire 2022/2023 apparaît donc comme beaucoup moins dynamique que 2021/2022 qui avait connu une croissance de +47,43%.

 Malgré ces résultats, le ministre des technologies de l'information et des télécommunications a toutefois averti que le secteur des télécommunications devrait être moins performant que ce qui était prévu ,du fait de la non-application de mesures de défiscalisation et de la difficulté d’accès aux devises.

Baisse de 1,22 Md USD des IDE au cours des sept premiers mois de 2022/2023, mais doublement des IDE en g.a. en janvier 2023

Les flux entrants d'IDE ont plongé de 44,2% à 683,5 MUSD au cours des sept premiers mois de cet exercice budgétaire, contre 1,22 Md USD pour la même période de 2021/2022. A la faveur d’investissements provenant de Chine (68,4 MUSD) et du Japon (59,7 MUSD), les IDE se sont portés à 222 MUSD en janvier 2023, contre 110 MUSD en janvier 2022.

Echec d’une opération test de levée d’obligations islamiques (« Ijara Sukuk »)

 Le gouvernement fédéral a levé un premier emprunt à un an sous forme de « Ijara Sukuk » pour 21,2 MUSD (5,5 Mds PKR). Cette levée de fond destinée au marché intérieur qui était menée par la Banque centrale (SBP) a remporté un faible succès (55 % de taux de souscription par rapport à l’objectif initial de la SBP). Il s’agissait d’une opération pilote destinée à tester la réaction du marché par rapport à une alternative aux bons du Trésor et à se mettre en conformité avec l’arrêt de la Cour fédérale de la Sharia du 27 avril 2022 qui rappelait que les taux d’usure étaient contraires à la loi islamique.