Le service économique de Budapest propose une veille mensuelle sur le secteur numérique.

Secteur public

 

Négociations sur le financement de l'UE pour la Hongrie

Les nouveaux fonds du Conseil européen pour la Hongrie restent gelés

Dans le cadre du Fonds REPowerEU doté de quelques 20 Mds EUR, la Hongrie a un droit potentiel de tirage estimé à 700 M EUR. Mais ce montant reste théorique tant que le pays n’a pas satisfait aux attentes de l'UE quant au renforcement de son cadre de lutte contre la corruption et la restauration de l'indépendance de son système judiciaire. Le fonds REPowerEU vise à renforcer l'autonomie stratégique de l'UE par la diversification de son approvisionnement énergétique et la réduction de sa dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles russes.

 

Affaire Erasmus : démission en chaine de ministres et secrétaire d’Etat hongrois pour tenter de favoriser le déblocage de fonds européen

Les ministres et les secrétaires d'État hongrois qui siégeaient aux conseils d’administration d'universités ont démissionné en nombre depuis le 15 février dernier afin d'obtenir un déblocage des fonds européens pour le programme d'échange Erasmus et celui consacré à la recherche, Horizon Europe. Ces fonds sont gelés en raison de craintes de potentiels conflits d'intérêts. Confrontés à la problématique de soit conserver leur poste au sein des conseils d'administration des fondations qui gèrent les universités ou leur mandat politique, quatre commissaires ministériels (Bedros J. Róbert, Guller Zoltánm Katalin Szili et György Wáberer) ont opté pour la première solution.

Entre-temps, leurs déclarations officielles de patrimoine pour 2022 révèlent que la plupart des ministres (notamment celui de l'énergie Csaba Lantos, celle de la justice Judit Varga, le ministre des finances Mihály Varga, et le ministre des affaires étrangères Péter Szijjártó) qui occupaient des sièges aux conseils d'administration d’universités percevaient de 1 à 5 M HUF (2674 à˛13367 EUR) par mois. Le ministre de l'agriculture István Nagy et son collègue de la construction János, Lázár, ont déclaré, quant à eux, des revenus de 500 000 à 1 M HUF (1337 à 2674 EUR) pour la même activité. Le ministre du développement régional Tibor Navracsics ne recevait pour sa part aucune rémunération pour son mandat de président du conseil d'administration de la Fondation de l'université de Pannon.

Pour rappel, la Commission européenne a fait état de son « inquiétude » devant « l'implication de hauts responsables politiques » dans les conseils d'administration d'universités, et a exclu une vingtaine des institutions de deux programmes européens mentionnés.

 

Affaire Pegasus

Une délégation de dix membres, chargée d'enquêter sur l'affaire Pégasus, est arrivée en Hongrie pour une visite de deux jours le 20 février. La ministre de la justice, Judit Varga a confirmé ne pas avoir rencontré la commission Pégase du Parlement européen (PEGA) car, à son avis, les questions de sécurité nationale relèvent de la responsabilité des États membres et le mandat de la commission PEGA dépasse donc les compétences de l'UE. Les députés ont été reçus par des membres de la commission parlementaire de la sécurité nationale et par le chef de l'Autorité nationale pour la protection des données et la liberté d'information (NAIH) Attila Péterfalvi, ainsi que des journalistes et des représentants d'ONG. Selon le chef de la délégation, Jeroen Lenaers du Parti populaire européen (centre-droit), les réunions avec Péterfalvi ont été constructives, mais de nombreuses questions sont restées sans réponse. « Tout porte à croire que le logiciel espion a été gravement utilisé à mauvais escient en Hongrie », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que « la sécurité nationale est utilisée comme une excuse vide de sens pour cibler ceux qui ont des opinions différentes de l'agenda du cabinet. »

Pour rappel, en juillet 2021, il a été révélé que plus de 300 militants politiques, journalistes, et avocats avaient vu leur téléphone piraté à l'aide du logiciel espion. Après l'éclatement du scandale, l’Autorité nationale pour la protection des données et la liberté d'information (NAIH) avait lancé une enquête qui n'a révélé aucune activité illégale. Le rapporteur de la commission spéciale du Parlement recommande aux autorités hongroises de rétablir des organes de contrôle indépendants et d'appliquer l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme, qui a jugé que la NAIH n'est pas en mesure d'effectuer un contrôle indépendant par rapport à l'utilisation des logiciels espions.

 

Le cabinet prolonge à nouveau l'état d'urgence

Le cabinet a prolongé « l'état d'urgence dû à l'immigration massive » jusqu'au 7 septembre 2023 selon un décret gouvernemental publié dans la Gazette hongroise. Le précédent décret, qui emportait des effets similaires, expire le 7 mars.

L'année dernière, le gouvernement a publié 267 décrets qui invoquaient diverses situations d'urgence, soit 18,5 % de l'ensemble de la législation et 41,5 % des décrets gouvernementaux.

 

Secteur privé

 

4iG autorisé à augmenter sa participation à 20 % dans Spacecom

La société informatique hongroise cotée 4iG a reçu l'autorisation du ministère israélien des Communications de faire passer sa participation dans la société israélienne de satellites Space Communications de 9,538 % à 20 % grâce à une augmentation de capital. Selon un accord signé en septembre dernier, 4iG peut faire monter progressivement sa participation à 51 % dans Spacecom, étalée sur une période de plusieurs années. L'accord prévoit l'acquisition par 4iG d'une participation de 20% au sein de Spacecom dans le cadre d'offres publiques ou de placements privés comme première étape. Trois ans après l'acquisition de cette participation de 20 %, 4iG pourra porter sa part au sein de Spacecom à 31 % supplémentaires, sous réserve de l'approbation des actionnaires et de l'autorisation du ministère des communications. 4iG a acquis sa participation de 9,538 % dans Spacecom en octobre 2022. Spacecom exploite la flotte AMOS de quatre satellites géosynchrones, et offre des services de diffusion et de bande large. Le satellite AMOS 3 de Spacecom loue l'orbite géostationnaire détenue par la Hongrie en vertu d'un accord qui expirera en 2024. CarpathiaSat, membre du groupe 4iG, détient les droits sur cette orbite pour une période de 20 ans à compter de 2024.

 

Le trafic de données mobiles est le moteur de la croissance des revenus de Magyar Telekom

Selon le PDG Tibor Rékasi, le trafic de données mobiles a été le « moteur de la croissance » de Magyar Telekom l'année dernière. Il a noté que les abonnés avaient utilisé en moyenne 9,7 Go de données mobiles par mois l'année dernière, contre 7,6 Go en 2021. Selon le rapport sur les résultats de la société, le bénéfice net de Magyar Telekom a augmenté de 7 % pour atteindre 63 Mds HUF (166,7 M EUR) l'année dernière, tandis que le chiffre d'affaires a augmenté de 8 % pour atteindre 746,7 Mds HUF (2 Mds EUR). Dans ses prévisions, Magyar Telekom estime que la croissance du chiffre d'affaires en 2023 sera de 5 à 10 % et prévoit une croissance modérée du revenu net ajusté.

 

La plateforme de commerce en ligne Wish accepte d'indemniser les utilisateurs hongrois

D’après l'Office de la concurrence (GVH), la plateforme de commerce en ligne américaine Wish a accepté d'indemniser 100 000 à 150 000 consommateurs hongrois au lieu de payer une amende. Wish offrira à tous les consommateurs hongrois qui ont effectué des achats sur la plateforme en 2021 en cliquant sur le bouton « offre instantanée » un crédit de 1 500 HUF. Ce crédit devrait représenter entre 150 et 225 M HUF (401 000 à 601 000 EUR). GVH a enquêté contre Wish car elle soupçonnait certains prix sur la plateforme d'être fictifs, tandis que certains produits étaient annoncés avec des remises irréalistes et avec de fausses allégations. Wish a accepté de cesser sa pratique consistant à montrer aux consommateurs le bouton « offre instantanée » avec un compte à rebours, suggérant qu'ils peuvent verrouiller les rabais.

 

Corvex achève son projet de carte bancaire virtuelle

Le développeur de logiciels hongrois Corvex a conclu un projet de 275 M HUF (735 000 EUR) qui visait à développer une plateforme de paiement flexible et sécurisée basée sur une carte bancaire virtuelle. Le projet SafetyCard qui a duré de trois ans, avait bénéficié d'une subvention de 152 M HUF (407 000 EUR) du Fonds national de recherche, de développement et d'innovation. La plateforme permet aux utilisateurs d'effectuer des transactions de paiement en utilisant seulement deux téléphones mobiles, dont l'un représente la carte bancaire virtualisée et l'autre un terminal POS virtuel. Corvex a réalisé un chiffre d'affaires net de 614 M HUF (1,6 M EUR) en 2021, selon les archives publiques. L'effectif de l'entreprise était de 35 personnes.

 

Delta Technologies remporte un appel d'offres européen

La société informatique Delta Technologies, cotée en bourse, a déclaré qu'un consortium dirigé par son unité Delta Systems avait remporté un appel d'offres européen annoncé par la société de services publics de Budapest, BKM Budapesti Közművek, pour la fourniture et la maintenance d'imprimantes. La valeur du contrat s'élève à 892 M HUF (2,4 M EUR) nets.