Membre de la zone euro, la Slovaquie bénéficie d’un cadre macroéconomique stable, d’un flux régulier de capitaux et d’investissements directs étrangers tout en ayant des exportations compétitives. Toutefois, selon l’agence de notation, le pays recèle certaines vulnérabilités à moyen terme.

Membre de la zone euro, la Slovaquie bénéficie d’un cadre macroéconomique stable, d’un flux régulier de capitaux et d’investissements directs étrangers tout en ayant des exportations compétitives. Toutefois, selon l’agence de notation, le pays recèle des vulnérabilités à moyen terme du fait de la dépendance de son industrie au secteur automobile et d’indicateurs macroéconomiques structurels en retrait par rapport à ses concurrents, notamment quant à sa dette extérieure. Aux yeux de l’agence, la perspective négative reflète l'incertitude persistante quant à l'impact budgétaire et macroéconomique de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, aggravée par la dépendance encore considérable de la Slovaquie aux sources d’énergies russes, ainsi que des risques découlant d'un cadre politique incertain à l’issue des élections législatives de septembre prochain.

L’agence anticipe un déficit budgétaire à 5,6 % du PIB en 2023 (contre un objectif de déficit de 6,5 %), après un déficit estimé à 3,3 % en 2022. La performance budgétaire de 2022 qui a bénéficié d’une croissance des recettes plus forte que prévu, sera plus difficilement reconductible en 2023 du fait de l’impact de diverses mesures exceptionnelles : soutien aux ménages et entreprises face à la hausse des prix de l’énergie (5,5 Mds EUR), hausse des dépenses récurrentes et politique salariale et sociale (notamment introduction du paquet familial égal à 1% du PIB). L’agence considère que des revenus exceptionnels et les fonds européens ne devraient compenser que partiellement ces dépenses supplémentaires observant toutefois que tous les investissements publics projetées ne seront pas tous réalisés allégeant d’autant le déficit.

Dans ce contexte, l’agence anticipe une croissance du PIB de 1,3 % en 2023, soit une décélération modeste par rapport à 2022 (estimée à 1,8 %) et bien supérieure à celle de la zone euro.  L'investissement public sera un moteur essentiel de la croissance, soutenu par les fonds européens (financement pluriannuel et plan de relance et de résilience). À moyen terme, la consommation privée des ménages devrait reprendre son élan, aidée par la stabilité du marché du travail et la baisse de l'inflation. Enfin, la dette publique devrait diminuer légèrement pour atteindre 56,5 % du PIB en 2024 (contre 59,1 % en 2022).