Brèves de l'ASEAN semaine 3 (2023)
Région
Révision à la baisse des prévisions de croissance de l’AMRO pour l’ASEAN+3
Dans sa mise à jour trimestrielle de juillet, le Bureau de recherche macroéconomique de l'ASEAN+3 (AMRO) revoit globalement à la baisse ses prévisions pour les dix pays de l’ASEAN, la Chine, la Corée du Sud et le Japon, compte tenu de la situation en Chine, de l’inflation et du resserrement de la politique monétaire américaine induits par le conflit russo-ukrainien. L’AMRO anticipe ainsi une croissance du PIB de l’ASEAN+3 de 3,3% en 2022 (contre 3,7% dans ses prévisions d’octobre) et 4,3% en 2023 (4,6% en octobre). Les prévisions de la croissance de l’ASEAN sont relevées en 2022 à 5,6% (contre 5,3% en octobre) et revues à la baisse en 2023 à 4,8% (contre 4,9%). Par ailleurs, l’AMRO laisse quasi-inchangée sa prévision d'inflation pour la région à 6,3% en 2022 (7,7% pour l’ASEAN-10) et prévoit un retour à 4,5% en 2023 (+5,4% pour l’ASEAN-10 du fait de l’inclusion de la Birmanie, où l’inflation est de +14,0% - hors Bimanie, la prévision est de +3,5%).
Livraison alimentaire : ralentissement de la croissance du secteur en 2022
D’après un rapport de Momentum Works, la valeur marchande des plateformes de livraison de nourriture en Asie du Sud-Est en 2022 a augmenté de 5% pour atteindre 16,3 Mds USD, après un essor fulgurant pendant la pandémie (+30% en 2021 et +183% en 2020). Ce ralentissement est attribuable à plusieurs facteurs, parmi lesquels l’exigence accrue des investisseurs qui privilégient désormais la profitabilité (alors que la plupart des super-applications locales proposant ces services ne sont pas toujours rentables), la réouverture des frontières, ainsi que la réouverture des établissements de restauration qui accueillent à nouveau les consommateurs en physique. Les trois plus grands marchés, à savoir l'Indonésie, la Thaïlande et Singapour, ont enregistré une baisse de la valeur marchande du secteur, tandis que la Malaisie, les Philippines et le Vietnam ont vu une progression. Grab garde sa position de leader dans la région, avec une valeur marchande passée de 5,9 Mds USD en 2020 à 7,6 Mds USD en 2021 et 8,8 Mds USD l’année dernière.
Indonésie
Hausse du taux directeur de 25 pdb
Sur l’année 2022, l’inflation moyenne a été de 4,21% en g.a, confirmant les prévisions de la Banque mondiale et de la Banque Asiatique de développement (4,2%). L’inflation s’est établie à 5,51% en g.a en décembre, avec un IPC de 113,59, après avoir atteint son plus haut niveau depuis 7 ans en septembre (5,95%). Mais derrière cette décélération en fin d’année, l’inflation de base (qui exclut les prix administrés, en hausse de 13,34% en ga, et les prix de certains produits alimentaires (+5,61%)) reste élevée. Sa moyenne annuelle s’établit à 2,76% en ga (contre 1,39% en ga en 2021) avec son plus haut niveau en décembre (+3,36% en ga). Pour limiter les conséquences de cette inflation, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 25 points de base en décembre et à nouveau en janvier. Ce dernier atteint désormais 5,75%, contre 3,5% en juillet 2022. La hausse cumulée de 225 pdb, jugée « suffisante » par le conseil des gouverneurs, vise à maintenir l’inflation sous-jacente dans la fourchette cible de 2%-4% au S1 2023 et renforcer la politique de stabilisation de la roupie. En effet, le 21 décembre 2022, la roupie indonésienne s’est dépréciée de 8,56% par rapport au niveau enregistré fin 2021, soit davantage que la prévision de 6,9% sur l’année de la Banque mondiale. Cependant, grâce à des entrées de capitaux étrangers, l’Indonésie bénéficie d’une appréciation de la roupie en ce début d’année (+3,18%).
Constance du taux d’inégalité
En septembre 2022, le taux d'inégalité des dépenses en Indonésie, mesuré par le ratio de Gini était de 0,381, en diminution en glissement annuel (de 0,003). Le ratio de Gini est de 0,402 dans les zones urbaines et de 0,313 dans les zones rurales. Aussi, selon la mesure de l'inégalité de la Banque mondiale, les 40% les plus pauvres de la population représentent 18,24% des dépenses, contre 17,97% en septembre 2021. En septembre 2022, cette population pauvre représentait 9,57% des Indonésiens, soit 26,36 millions de personnes selon Statistics Indonesia, avec un seuil de 535 547 roupies par habitant par mois, soit 30,2 USD. Pour rappel, la cible du gouvernement est 7,5% pour 2023. Et si ce pourcentage est en baisse de 0,14% par rapport à septembre 2021, il a progressé de 0,03% par rapport à mars 2022, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, lesquelles représentent 74,15% des dépenses totales de la population pauvre. La population pauvre est surreprésentée dans les zones rurales, où elle totalise 12,36% des habitants contre 7,53% dans les zones urbaines.
Malaisie
Ralentissement des échanges commerciaux au 4ème trimestre 2022
La dynamique de croissance des échanges commerciaux ralentit au 4ème trimestre avec des montants d’exportation et d’importation qui enregistrent des hausses respectives de 12% et de 19% (contre 38% et 46,5% au T2). L’excédent commercial s’établit à 255,1 Mds MYR pour 2022 (59 Mds USD ; +0,6% par rapport à 2021) avec 1 551,7 Mds MYR d’exportations (359,4 Mds USD) et 1 296,6 Mds MYR d’importations (300,4 Mds USD), montants en hausse de 25% et 31% respectivement. Les échanges de produits électriques et électroniques (38,2% des exportations et 25,2% des importations), en particulier, augmentent en valeur de 30,2% à l’export et de +25,2% à l’import. D’un point de vue géographique, les principales destinations des exportations malaisiennes demeurent Singapour (15% des exportations), la Chine (13,6%), les Etats-Unis (10,8%) et l’Union européenne (8,1%). Les principaux fournisseurs sont la Chine (21,3% des importations), Singapour (10,5%), Taïwan (8,2%) et les Etats-Unis (7,7%) qui dépassent l’Union européenne (7,0%).
Le ton monte à nouveau sur la question de l’huile de palme vis-à-vis de l’UE
Dans la suite de la visite du Premier ministre malaisien en Indonésie au cours de laquelle les deux pays ont convenu de coopérer pour lutter contre la discrimination à l’encontre de l’huile de palme, le vice-Premier ministre et ministre en charge des Plantations et des « commodities », Fadillah Yusof, dénonce, dans son communiqué du 23 décembre, le projet de règlement européen de lutte contre la déforestation importée considéré comme un acte délibéré de blocage d’accès au marché pour protéger le marché domestique des oléagineux.
Perspectives positives pour le GNL malaisien
Pour l’agence de notation Fitch, les importations malaisiennes de GNL augmenteront jusqu’à 7 millions de tonnes par an (mtpa) d’ici 2030 en lien avec les objectifs de mix énergétique de la Malaisie. En dépit de la croissance de la demande interne, les exportations malaisiennes de GNL se maintiendraient à un niveau élevé sur le court et moyen terme grâce aux projets en cours. Le projet de GNL flottant dit ZLNG, JV entre Petronas et Sabah Oil & Gas Corp, en particulier, doit permettre d’augmenter la capacité de production de la Malaisie de 32 mtpa en 2022 à 34 mtpa en 2027.
Singapour
Ralentissement de la croissance des échanges de biens sur l’année 2022
En 2022, les échanges de biens ont progressé de 17,7%, après la hausse de 19,7% en 2021 suivant la contraction de 5,2% en 2020. Les exportations totales progressent de 15,6% (+19,1% en 2021). Hors réexportations et pétrole, ces dernières n’augmentent que de 3,0% (+12,1% en 2021). La chute des exportations est particulièrement visible sur le mois de décembre, qui a marqué une baisse des ventes pour le troisième mois consécutif (-20,6% en glissement annuel, contre -16,8% anticipé par Bloomberg). En cause, l’affaiblissement de la demande mondiale ainsi que le retournement de cycle dans la tech qui pèse sur les exportations de produits électroniques. Au total, Singapour dégage un excédent commercial pour les biens de 40 Mds USD en 2022 (après +51 Mds en 2021), un niveau proche de sa moyenne sur 10 ans. Hors ASEAN, le 1er fournisseur de la cité-État reste la Chine (Hong-Kong compris) à 14% du total. L’UE est son 5ème fournisseur (9,0% du total). Parmi les pays européens, la France s’en sort mieux que l’Allemagne (2,1%), le Royaume-Uni (1,7%) et l’Italie (1,1%) avec une part de marché à 2,7% en 2022.
Trafic portuaire : deuxième plus grand volume de conteneurs traités en 2022
Malgré la baisse du commerce mondial de conteneurs (de 3 à 4%), le port de Singapour a accueilli le 2ème plus grand volume de containers en 2022 (37,3 M d’unités de 20 pieds, juste en dessous du record de 37,6 M d’unités traitées en 2021), d’après les données de l'Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA). Cela représente un total de 577,7 M de tonnes de fret sur une capacité totale de 2,83 Mds tonneaux bruts des navires. Les entreprises de la logistique figurent ainsi parmi les entreprises les plus performantes à Singapour, avec celles opérant dans l’énergie et les services publics, la Fintech, le e-commerce et la technologie, d’après Statista et The Straits Times - qui ont récemment publié la liste des 100 entreprises locales ayant enregistré une forte croissance entre 2018 et 2021.
Forte reprise de l’activité touristique en 2022
D’après le Singapore Tourism Board, Singapour aurait accueilli 6,3 millions de visiteurs internationaux en 2022, un chiffre supérieur aux prévisions initiales de l’agence (4-6 millions) mais toujours inférieur aux 19 millions de touristes accueillis en 2019. Les revenus du secteur auraient atteint 13,8 à 14,8 Mds SGD (10 à 11 Mds USD), près de la moitié des niveaux pré-Covid. STB anticipe un véritable retour à la normale d'ici 2024, en avance sur sa prévision précédente, grâce à une augmentation de la connectivité et de la capacité des vols, ainsi qu'à la réouverture de la Chine. Cette année, la reprise de l’activité touristique devrait se poursuivre pour accueillir 12 à 14 millions de visiteurs et rapporter 18 à 21 Mds SGD de recettes (13 à 16 Mds USD, environ deux tiers à trois quarts des niveaux de 2019).
Vers un métro transfrontalier entre Johor Bahru et Singapour en 2026
Le système de transport rapide Johor Bahru-Singapore (RTS) est sur la bonne voie pour être terminé à la fin de 2026, selon les ministres des Affaires étrangères de Singapour et de la Malaisie. La liaison de transport rapide de 4 km permettra aux passagers de voyager de Woodlands à Bukit Chagar à Johor Bahru ou dans l'autre sens en cinq minutes. Il pourra servir jusqu'à 10 000 passagers par heure dans les deux sens. Les deux ministres ont également discuté de l'expansion de la collaboration bilatérale, en particulier dans de nouveaux domaines tels que l'économie numérique et verte.
Vietnam
Réserves de change à moins de 3 mois d’importations de biens et services
Selon VNDirect Securities Corporation, les réserves de change du pays, dont le niveau ne fait pas l’objet d’annonces régulières, s’élevaient à 89 Mds USD fin 2022, soit 2,85 mois d’importations de biens et services. Elles avaient atteint leur niveau record en mars 2022 à 110 Mds USD mais s’étaient réduites en raison d’interventions, largement inefficaces, de la banque centrale sur le marché des changes pour stabiliser la devise locale.
Baisse de 33% de la capitalisation de la bourse vietnamienne en 2022
La capitalisation de la bourse de Hô Chi Minh-Ville est ainsi passée de 256 Mds USD fin 2021 à 138 Mds USD fin 2022, la baisse du VND par rapport à l’USD au cours de l’année ayant accentué le repli dans cette devise. Les secteurs ont évolué en ordre dispersé avec une hausse dans l’énergie, la santé et le secteur financier, mais une baisse des valeurs immobilières et de celles dans les biens de consommation et l’industrie. Malgré ces mauvais résultats, la bourse attire de plus en plus d’investisseurs vietnamiens. Leur nombre est passé de 4,2 millions fin 2021 à 6,8 millions fin 2022.
Résolution sur la productivité et la qualification de la main d’œuvre
L'Assemblée nationale a approuvé une résolution sur le développement de la main-d'œuvre. Elle souligne l'importance d'améliorer la productivité et de développer un marché du travail équitable et durable dans le pays. L'Assemblée a fixé comme objectif au gouvernement de porter à 30% le nombre de travailleurs qualifiés dans le pays d'ici à la fin de 2025, de maintenir un taux d'augmentation de la productivité de 6,5% par an et de maintenir le taux de chômage en dessous de 3% à l'échelle nationale.
Partenariat Vietnam – Japon
Lors d’une rencontre du Premier Ministre avec le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, le 13 janvier à Hanoi, le Premier Ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, a demandé au Japon d’assister le Vietnam à étudier et construire la ligne ferroviaire à grande vitesse Nord-Sud (1 545 km de long, budget prévisionnel de 64,8 Mds USD). La Chine fait également partie des pays souhaitant se positionner sur le projet. Le Premier Ministre vietnamien a également émis le souhait de voir la restructuration du capital de la raffinerie et du projet pétrochimique de Nghi Son, plus grande raffinerie de pétrole du Vietnam (200 000 barils par jour) être menée à bien. La raffinerie est détenue à 35,1% par la société japonaise Idemitsu Kosan, à 35,1% par Kuwait Petroleum, à 25,1% par la société pétrolière d'État vietnamienne PetroVietnam et à 4,7% par Mitsui Chemicals. La raffinerie avait réduit sa production au début 2022 suite à un désaccord entre les actionnaires. Enfin le dernier, les deux Premier Ministre ont discuté d’une assistance dans la gestion et la transformation numérique dans le secteur financier (douanes, obligations d’entreprises et valeurs mobilières). Première source d'aide publique au développement et troisième source d'investissements directs étrangers du Vietnam, le Japon et le Vietnam sont liés par un « partenariat stratégique étendu » depuis 2014.
Thaïlande
Hausse anticipée des investissements publics
Sur l’année fiscale 2023 (oct. 2022 à sept. 2023), le gouvernement thaïlandais anticipe d’augmenter les investissements publics dans les infrastructures pour soutenir la croissance économique (attendue entre 3 et 4% selon le ministère des Finances en 2023). Les dépenses en capital ont ainsi été revues à la hausse (+12,6% g.a. par rapport à l’année précédente) pour atteindre un montant de 664 Mds THB (20 Mds USD), soit environ 21% du total des dépenses d’Etat, avec un taux de déboursement ciblé à 93%. Sur le total des budgets d’investissement prévu, 49,2 Mds TH (1,5 Mds USD) sont alloués à l’opérateur ferroviaire « State Railway of Thailand », 31,5 Mds THB (1 Md USD) au producteur d’électricité EGAT («Electricity Generating Authority of Thailand »), 14,2 Mds THB (400 M USD) à la MRTA (« Mass Rapid Transit Authority of Thailand ») responsable de l’opération des métros, 12 Mds THB (360 M USD) pour « Airports of Thailand » ou encore 11,2 Mds THB (340 M USD) à l’ « Expressway Authority of Thailand ». Le gouvernement ambitionne également d’investir dans les infrastructures digitales pour accroître la couverture internet, notamment du réseau 5G, à l’ensemble du territoire. Pour mémoire, la capacité à engager l’investissement public programmé reste structurellement un défi pour l’administration thaïlandaise (investissement public prévu en contraction à -2,0% en 2022), en raison notamment de faibles taux de déboursement (projet d’amendement en cours de la loi sur les marchés publics pour les accélérer) et plus généralement de l’insuffisance des recettes fiscales (16,5% du PIB, soit un niveau très inférieur à la moyenne de l’OCDE à 33%) que le gouvernement espère notamment augmenter grâce à la mise en place récente d’une taxe sur les transactions boursières pour les investisseurs particuliers.
Philippines
Des prévisions d’inflation revues à la hausse pour 2023
Dans un communiqué du 12 janvier, la Banque Centrale des Philippines (BSP) annonce des prévisions en hausse en matière d’inflation pour l’année 2023. Sur la base d’une enquête auprès des économistes du secteur privé, la BSP évalue l’inflation 2023 à 5,1% (contre 4,9% précédemment). Sur la base de son modèle de prévision économétrique, la BSP estime l’inflation moyenne 2023 à 4,5% (contre 4,3% précédemment). Cette révision s’explique par une inflation plus importante que prévue en décembre 2022 et des augmentations approuvées des tarifs de l'eau à partir de 2023, partiellement compensées par l'hypothèse d'une baisse du prix du pétrole brut et par l'appréciation du peso. Au-delà de la conjoncture mondiale, la BSP explique ses prévisions par les perspectives intérieures en matière de restrictions commerciales, de hausse des prix des fruits, des légumes, du sucre, des tarifs de transport, ainsi que par les ajustements salariaux potentiels en 2023 et par les perturbations météorologiques qui affectent le territoire philippin.
Annonce de la création d’un fonds souverain à Davos
Lors du Forum Economique Mondial, le président Philippin a mis en avant l’initiative de création d’un fonds souverain (Maharlika Investment Fund) destiné à diversifier le portefeuille financier du pays tout en mettant les ressources des banques publiques et commerciales au service du développement national dans les domaines de l'énergie, de l'agriculture et des infrastructures. Le secrétaire d'État aux Finances Benjamin Diokno a évoqué lors du forum la possibilité d’orienter les gains potentiels liés à la réouverture de l'industrie minière vers le financement de ce projet. Le projet de loi à l’origine du MIF stipule qu'il serait financé par les ressources des 2 banques publiques de développement, la Landbank of the Philippines (50 Mds PHP, soit 0,9 Md USD), et la Development Bank of the Philippines (25 Mds PHP, soit 0,5 Md USD) et des revenus de la Bangko Sentral ng Pilipinas. Le projet de loi a été approuvé en troisième et dernière lecture par la Chambre des représentants le 15 décembre et a été transmis au Sénat pour examen le 19 décembre.
Crispation nationale autour du prix des oignons
Depuis début janvier, les oignons rouges et blancs sont vendus jusqu'à 600 PHP/kg (10,88 USD/kg) (supérieur au salaire journalier minimum). Cette flambée des prix des oignons, qui coûtent désormais 25% à 50% plus cher que le bœuf, est attribuée à la convergence d'un déficit de production et de la contrebande. Les autorités agricoles ont annoncé ce week-end que le pays allait libérer des marchandises de contrebande et recourir à l'importation d'environ 22 000 tonnes d’oignons d'ici le mois de mars, afin de compenser l'offre nationale en baisse et d'enrayer la hausse des coûts. L’opposition au pouvoir en place a souligné le risque que ces mesures pouvaient représenter pour les exploitations locales de petite taille.
Cambodge
Nouveau projet d’aéroport international sur l'île de Koh Rong
Royal Group a annoncé un projet de construction d’un aéroport international sur l’île de Koh Rong (province de Sihanoukville). Il a signé un accord avec le Secrétariat d’Etat à l’aviation civile en vue de réaliser le schéma directeur de cette nouvelle infrastructure. La construction prendrait 5 ans pour un coût d’environ 300 M USD. Ce nouvel aéroport s’inscrit dans la concession de 99 ans obtenue en 2008 par Royal Group pour développer l’île en tant que zone commerciale et station d’écotourisme. Aujourd’hui, le Cambodge compte 3 aéroports internationaux, exploités en concession par Vinci (Phnom Penh, Siem Reap et Sihanoukville). 4 nouveaux aéroports internationaux sont prévus ou en cours de construction. Outre celui de Koh Rong, des aéroports sont prévus à Siem Reap (Yunnan Investment Holdings), Phnom-Penh (groupe OCIC) et Dara Sakor (Tianjin Union Development Group).
Emission d’obligations souveraines pour 200 M USD
Le gouvernement prévoit d’émettre des obligations souveraines en riels pour une valeur de 200 M USD cette année. Aujourd’hui, le Cambodge reste très dépendant de l’aide publique au développement pour la construction de ses infrastructures. Cette APD représente environ 20 % de ses ressources budgétaires. Le budget adopté pour 2023 prévoit une augmentation des dépenses de 13 % (à 9,8 Md USD), ce qui devrait maintenir un déficit budgétaire à plus de 6 %. Les autorités cambodgiennes, outre attirer des investissements directs étrangers facteur de croissance et de montée en gamme, souhaitent solliciter les marchés financiers pour financer leurs investissements. Elles le font progressivement (elles avaient même prévu initialement d’émettre 300 M USD en 2022).
Laos
Des investissements vietnamiens en forte progression
Les investissements vietnamiens au Laos ont atteint 180 M USD en 2022, en hausse de 52,5% par rapport à 2021. Par comparaison, les investissements laotiens n’étaient que de 71 M USD au Vietnam alors que l’écart de population est de 1 à 13,5. A l’occasion d’une récente conférence bilatérale sur les investissements croisés, le gouvernement laotien s’est engagé à améliorer le climat et l’environnement des affaires pour les entreprises investissant dans des zones à potentiel. Le Vietnam est le 3ème investisseur étranger au Laos, derrière la Chine et la Thaïlande, avec un stock de 5,34 Mds USD. Ces investissements se font dans l’hydroélectricité, les mines, l’exploitation forestière… les autorités souhaiteraient plus d’investissements dans l’agriculture durable, les technologies et la manufacture de biens de consommation. Pour mémoire, le Vietnam est également le 3ème partenaire commercial du Laos, derrière la Chine et la Thaïlande, avec des échanges bilatéraux de 1,5 Md USD l’an dernier.
Un signe supplémentaire de retour des touristes ?
Air Asia prévoit de reprendre 3 vols hebdomadaire directs entre Kuala Lumpur et Vientiane à compter du mois de mars. Cette liaison avait été interrompue en 2018, soit avant la pandémie, faute… d’une fréquentation suffisante. En mai dernier, Air Asia, première compagnie à bas-coûts d’Asie – elle exploitait une flotte composée de 325 Airbus avant crise – a déjà remis en place des vols entre Bangkok et Luang Prabang et entre Bangkok et Vientiane. Avec la réouverture des frontières chinoises suite à l’abandon de la politique zéro-COVID, Lao Airlines remet également en place des vols vers plusieurs villes de Chine. Pour autant, les compagnies aériennes comme les aéroports risquent de ne pas pouvoir retrouver leurs capacités d’avant la crise dans l’immédiat, faute de personnels formés et disponibles à court terme.
Birmanie
Nouvelles mesures de facilitation du commerce transfrontalier Birmanie-Chine et Birmanie-Thaïlande
Les paiements en Yuan et en dollars US pour les échanges de certains produits agricoles (légumineuses, maïs et sésame) sont maintenant autorisés pour le commerce transfrontalier avec la Chine. S’agissant du commerce transfrontalier avec la Thaïlande, la banque centrale de Birmanie a publié le 30 décembre 2022 les nouvelles règles en vigueur portant sur les mécanismes de paiement direct entre le Baht et le Kyat. Davantage de banques birmanes privées sont dorénavant autorisées à participer à ce type de transaction en partenariat avec des banques thaïlandaises, notamment : CB Bank et AYA Bank en partenaire avec Bangkok Bank, Yoma Bank et MAB avec Siam Commercial Bank et UAB avec Krung Thai. Pour rappel, la Birmanie a mis en place un système de transaction de deux monnaies Kyats/Yuans et Kyats/Bahts pour les échanges commerciaux frontaliers avec la Chine et la Thaïlande respectivement en décembre 2021 et en mars 2022. Par ailleurs, De nouvelles zones de sud du pays (Myeik, Kawthoung et Mawtaung) ont le droit d’utiliser ce mécanisme en plus de Myawaddy, Tachileik ainsi que d’autres zones commerciales frontalières agrées.