Au regard des énormes défis auxquels l'économie slovaque est confrontée, l’activité économique en Slovaquie reste solide. Après un premier semestre résilient, l'économie a enregistré une nouvelle séquence de croissance au troisième trimestre, associée à de bons chiffres sur le marché du travail. La demande intérieure reste une nouvelle fois le moteur de la croissance, de même que la demande extérieure qui a tiré les exportations slovaques.

La croissance du PIB se contracte, mais en bon ordre

L’Office des statistiques a publié le 6 décembre dernier les données macroéconomiques portant sur le troisième trimestre 2022 confirmant que l’économie slovaque maintient un rythme positif de croissance à 1,4 % en glissement annuel, soit une augmentation de + 0,4 % par rapport au trimestre précédent. Cette donnée témoigne toutefois du progressif ralentissement de l’activité, après une performance annuelle de + 2,9% à la fin du 1er trimestre et + 1,3% à l’issue du premier semestre.

Du côté de l’offre, la performance globale des différents secteurs économiques a dépassé le niveau d’avant crise (troisième trimestre 2019) de 1,1 % en glissement annuel. L’Office relève que l’industrie, principal secteur économique avec 1/4 de la valeur ajoutée totale, a progressé de 3,7 % en g.a. au troisième trimestre. Cette bonne performance résulte de la hausse observée dans la production de véhicules (+19,5 %), la production des machines et d’appareils électriques et électroniques a également connu un fort rebond avec +24,6 %. Le second secteur économique de par son importance (commerce de gros et de détail, transport et logistique, hébergement et restauration) est par contre en fort ralentissement avec une croissance de 1,8 % en g.a. après une croissance de 15,2 % au premier trimestre et de 8,3 % au deuxième. Point positif, le secteur de la construction est parvenu à conserver son élan avec +5,1 % en g.a.

Du côté de la demande, la performance positive au troisième trimestre résulte surtout de la demande extérieure, la demande domestique étant à la peine. La consommation des ménages connait un fort recul tout en restant positive à +3% en g.a. (du fait d’un large recours à l’épargne dont le taux est désormais inférieur à 5% du PIB) contre +9,1 % au premier trimestre et +4,3 % au second alors que la consommation des administrations reste dans le rouge à -2,1%. Comme indiqué précédemment, les exportations slovaques ont progressé au 3ème trimestre de 8,8 % avec en corollaire une reprise des importations à +6,9%. Cette bonne performance permet sur les 9 neuf premiers mois de l’année une reprise des exportations et importations (+0,4 % et +1,2 %). L’évolution des investissements reste plus incertaine et reste fortement tributaire de la capacité du gouvernement à absorber rapidement les fonds européens qui contribuent substantiellement à la formation brute du capital fixe (+8,2% en glissement annuel).

L’inflation reste suspendue à l’annonce des mesures tarifaires sur l’énergie.

Les annonces gouvernementales du gel des prix de l’électricité et d’une hausse contenue à 15% des prix du gaz et de la chaleur urbaine sont à terme de bonnes nouvelles. L'inflation s'est accélérée, en effet, au cours des derniers mois, approchant les 15 % en glissement annuel, sous l'effet de la très forte hausse des prix alimentaires et de l'impact indirect des prix de l'énergie. Le pic de l’inflation est désormais escompté en début d'année prochaine.

Le chômage continue de se contracter.

L’évolution de l’emploi est toujours bien orientée, avec 2 616 000 de personnes employées au troisième trimestre, en hausse de 1 % en g.a. pour le cinquième trimestre consécutif. En conséquence, le taux d’emploi a progressé de 1,5 point pour s’établir à 77 %, celui de la région de Bratislava dépassant 85 %. Dans ce contexte, le nombre de chômeurs a atteint 168 000 de personnes en baisse de 20 000 chômeurs au 3ème trimestre, soit -10,6% en glissement annuel. Le nombre de chômeurs diminue ainsi pour le cinquième trimestre consécutif. Le taux de chômage est désormais à 6 %, soit une baisse de 0,7 point par rapport au troisième trimestre 2021.

Les évolutions salariales sont dynamiques.

Le salaire nominal brut s’est établi à 1 296 €, en très forte augmentation de 9,4 % en glissement annuel. Malgré cette dynamique, le salaire réel, négativement impacté par l’inflation élevée, s’est contracté (-4 %), pour le troisième trimestre consécutif. La diminution du salaire réel est observée au troisième trimestre dans tous les secteurs économiques. Sans surprise les salaires les plus élevés sont dans le secteur des TIC (2 185 €, en hausse de 5,3 %) et des activités financières et d’assurance (2 069 €, en hausse de 6 %), les salaires les plus faibles étant observés dans les services d’hébergement et de restauration (842 €, en hausse de 5,4 %) et la construction (927 €, en hausse de 12,5 %).