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Région

BAsD : légère révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2023

La Banque asiatique de développement (BAsD) a publié en décembre ses dernières prévisions de croissance pour 2022 et 2023. Concernant l'Asie du Sud-Est, elle a révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour 2022, de 5,1% à 5,5% (+ 0,4 points), en raison de la bonne reprise de la consommation et du tourisme en Malaisie, aux Philippines, en Thaïlande et au Vietnam. Ses prévisions pour 2023 sont en revanche revues à la baisse, de 5,0% à à 4,7% (-0,3 pts), en raison de l'affaiblissement de la demande extérieure. La prévision d'inflation pour l'Asie du Sud-Est en 2022 est par ailleurs légèrement révisée à la baisse (+5,1%, -0,1 pt) tandis que celle en 2023 est révisée à la hausse (+4,5%, +0,4 pts) - l'inflation importée devant rester importante pendant un certain temps. Selon l’institution internationale, les trois vents contraires entravant la reprise sont : i) les blocages liés à la situation sanitaire en Chine, ii) le conflit russe en Ukraine ainsi que iii) le ralentissement anticipé de la demande mondiale.

DBS : résilience de l’ASEAN-6 mise en avant face à la conjoncture mondiale

La banque DBS a publié le 13 décembre une nouvelle étude mettant en avant la résilience des économies régionales face à la conjoncture mondiale. Selon cette dernière, les économies de l'ASEAN-6 (IDN, MYS, PHL, SGP, THA, VNM) poursuivraient leur dynamique de réouverture en 2023 et verraient leurs termes de l'échange s’améliorer, notamment pour les pays importateurs d'énergie. Ces facteurs, ainsi que le probable afaiblissement du dollar américain, devraient compenser les effets négatifs de la hausse des taux et de la faiblesse de la demande extérieure. Selon DBS, les économies  de la zone orientées vers leur marché intérieur bénéficieraient d’une résilience supplémentaire (Indonésie, Philippines) tandis que celles dépendantes du commerce extérieur (Singapour, Vietnam, Malaisie, Thaïlande) risqueraient d'être plus touchées. Sur l’inflation, DBS prévoit qu’elle sera en moyenne plus faible dans la plupart des pays de l'ASEAN-6 en 2023, sauf à Singapour et au Vietnam. Enfin, l'impact de la réouverture de l'économie chinoise sera à surveiller, au regard de ses liens étroits avec la région.

a

Sommet UE-ASEAN : 10 Mds EUR mobilisés dans le cadre de Global Gateway

Lors du sommet EU-ASEAN qui s’est déroulé le 14 décembre, les dirigeants de l'UE et de l'ASEAN ont réaffirmé leur partenariat fondé sur des valeurs et des principes communs tels que l'ordre international fondé sur des règles, le respect de l'intégrité territoriale et un multilatéralisme efficace et durable. Les dirigeants ont discuté des réalisations passées et des efforts à mener dans un large éventail de domaines de leur partenariat stratégique. À cette occasion, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la mobilisation de 10 milliards d'euros dans le cadre de Global Gateway pour accélérer les investissements dans les infrastructures des pays de l'ASEAN, en mettant l'accent sur la transition verte et la connectivité en Asie du Sud-Est.

Indonésie 

Fitch : confirmation de la note souveraine de BBB avec perspective stable

Le 14 décembre, Fitch Ratings a confirmé la note de crédit souveraine de l’Indonésie à BBB (long terme) avec une perspective stable. L’agence de notation prévoit une croissance de 5,2% en 2022 (contre +5,6% dans ses prévisions de juillet) et de 4,8% en 2023 (+5,8%), ainsi qu’un léger déficit de la balance courante (-0,4% du PIB en 2022 et 1% du PIB en 2023). Concernant l’inflation, Fitch maintient que le resserrement de la politique monétaire devrait la ramener dans la fourchette de 2-4% à la fin de 2023. Fitch estime que le gouvernement parviendra à rétablir le plafond de 3% de déficit budgétaire en 2023, estimant qu’il sera de 3,4% en 2022 et 2,9% en 2023. L’agence de notation considère que plusieurs mesures visant à augmenter les recettes publiques, notamment une hausse du taux de TVA en avril 2022, ont soutenu la reprise de l’exécution budgétaire. Et qu’en conséquence, la dette publique diminuera graduellement, passant de 41,1% en 2023, un niveau inférieur à celui des pays pairs de la catégorie « BBB » (55,6%). Sur le secteur extérieur, après avoir enregistré des excédents courants en 2021 et 2022, le compte courant devrait afficher un déficit de 0,8% du PIB en 2023. Parmi les facteurs de risque, l’agence cite une éventuelle augmentation de l’endettement des entités publiques et une poursuite du financement monétaire du déficit public.

Bons résultats économiques selon la Banque mondiale
Le 15 décembre, la Banque Mondiale (BM) a publié un rapport sur les perspectives économiques de l’Indonésie, alors que le pays a atteint son rythme de croissance le plus rapide depuis plus d’un an (+5,72% en ga au T3 2022). La Banque mondiale a légèrement relevé ses perspectives de croissance pour 2022 (de 0,1%) mais a revu à la baisse celles des années suivantes. La BM a rectifié à la hausse ses prévisions pour une inflation de 4,2% pour 2022, et 4,5% pour 2023, mais anticipe un déficit public inférieur à 3% dès 2022 (-2,7%) bien en deçà des prévisions gouvernementales (le budget 2022 prévoyait un déficit de 3,7%). La BM anticipe également une diminution du ratio de dette publique dès 2022.

bm

Adoption d’une loi élargissant le mandat de la banque centrale et permettant le financement monétaire en situation de crise

Le 15 décembre 2022, le Parlement a voté la loi « Développement et renforcement du secteur financier ». Cette loi (plus de 500 pages, 27 chapitres, 341 articles), qui n’est pas encore promulguée par le Président, souligne que Bank Indonesia est une entité indépendante (ne permettant pas la nomination de personnalités politiques dans ses organes de gouvernance contrairement à des propositions de députés) et étend son mandat, en incluant le soutien à une croissance économique durable au mandat actuel de soutien à la stabilité (interne et externe) de la roupie. La BI a également reçu l'autorisation d'acheter des obligations d'État sur le marché primaire si le président déclare une situation de crise, officialisant ainsi les opérations d'achat d'obligations de la banque pendant le Covid. Cette disposition a suscité des inquiétudes sur les marchés financiers quant au risque que le gouvernement fasse pression sur la banque centrale pour qu'elle finance partiellement le déficit public.

Malaisie

Signature d’un accord de partenariat et de coopération avec l'UE

Un accord de partenariat et de coopération (APC) a été signé le 14 décembre entre la Malaisie et l'Union européenne pour renforcer la coopération dans plusieurs domaines, parmi lesquels l’environnement, l'énergie, les changements climatiques, les transports, les échanges commerciaux, les investissements, l'agriculture, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Cela marque la clôture des négociations entamées en 2010. L’accord entrera en vigueur une fois ratifié par les Etats membres et la Malaisie.

Près de 28 Mds USD d'IDE approuvés entre janvier-septembre 2022

Un total de 2 786 projets d’investissements a été approuvés de janvier à septembre 2022, pour un montant de 41,7 Mds USD (193,7 Mds MYR) en hausse de 2,5% par rapport à la même période en 2021, et permettront de générer 98 414 emplois en Malaisie. Les investissements sont réalisés pour 58,5% dans les services (24,4 Mds USD), devant les secteurs manufacturier (14 Mds USD) et primaires (3,3 Mds USD). Les investissements directs étrangers, qui augmentent de 15% sur un an (28,1 Mds USD), représentent 67,5% du total. La Chine reste le premier investisseur (10,6 Mds USD), suivi des États-Unis (3,6 Mds USD), des Pays-Bas (3,6 Mds USD), de l'Allemagne (2 Mds USD) et Singapour (1,9 Md USD).

Signature d’un MoU avec Dassault Systèmes pour préparer les PME malaisiennes à l’industrie 4.0

Un protocole d’accord a été signé par l'Autorité malaisienne de développement des investissements (MIDA) et le Centre malaisien de recherche collaborative en ingénierie, science et technologie (CREST) avec Dassault Systèmes afin de préparer les PME malaisiennes à l'Industrie 4.0. L’accord, qui prévoit la création d’un comité de pilotage, vise au développement d’un programme afin d’améliorer la compétitivité des entreprises par l’adoption de solutions de planification des ressources d'entreprise (ERP), en s'appuyant sur la plate-forme 3DEXPERIENCE conçu par Dassault Systèmes, qui permettront de renforcer une collaboration basée sur le cloud.

Singapour

Deuxième mois de baisse consécutive des exportations hors pétrole

Selon Entreprise Singapour, les exportations non pétrolières sont en baisse en novembre (-14,6% g.a. après -6,1% en octobre) pour le deuxième mois consécutif. La chute a été plus marquée qu’anticipée par le panel d’économistes sondés par Bloomberg, qui tablait sur une chute plus limitée de l’ordre de -7,4%. Par secteur, l’électronique a été le plus touché (-20,2%) tandis que par pays, Hong-Kong (-41,0%) et la Chine (-31,2%) sont les marchés ayant le plus souffert. En contraste, les exportations vers les États-Unis ont augmenté de 0,5% et celles vers le Japon de 6,6%. Les exportations vers l’UE ont connu la plus forte croissance (+7,3% en novembre).

e

Enquête MAS : consensus sur le ralentissement de la croissance en 2023

Le 14 décembre, les projections de croissance pour 2023 ont été revues à la baisse à 1,8% (2,8% projeté en septembre) dans l'enquête trimestrielle publiée par l'Autorité monétaire de Singapour (MAS). Les économistes ont également relevé leurs prévisions d'inflation pour 2022 et 2023, car les pressions sur les prix restent préoccupantes. Ces prévisions s'inscrivent dans un contexte de tensions géopolitiques, craintes de récession en Europe et aux États-Unis ainsi que de perspectives de croissance lente et continue en Chine - tous des partenaires commerciaux importants de Singapour. Dans le même temps, une croissance plus robuste en Chine - soutenue par la baisse des taux et l'assouplissement des restrictions Covid - est le facteur le plus fréquemment cité pouvant stimuler la croissance de Singapour au-delà des prévisions. Pour mémoire, le ministère du Commerce et de l'industrie avait déclaré en novembre prévoir une croissance du PIB d'environ 3,5% en 2022 et entre 0,5% et 2,5% en 2023.

Conclusion d’un accord sur le numérique entre Singapour et l’UE

L’UE et Singapour ont annoncé le 14 décembre la conclusion d'un nouveau partenariat numérique. Ce partenariat a pour vocation de faire progresser la coopération sur toute la gamme des questions numériques, notamment la facilitation des échanges, les flux de données fiables et l'innovation en matière de données, la confiance numérique, les normes, les compétences numériques des travailleurs et la transformation numérique des entreprises et des services publics. Il facilitera les efforts conjoints pour rendre les chaînes d'approvisionnement plus résilientes et faire progresser les domaines nouveaux et émergents tels que la 5G/6G, l'intelligence artificielle et les identités numériques. L'UE et Singapour ont également convenu d'un ensemble de principes commerciaux numériques. Ces engagements prospectifs en matière de commerce numérique compléteront et soutiendront les négociations en cours à l'OMC visant à mettre en place des règles mondiales sur le commerce électronique. La signature officielle et le lancement du partenariat aura lieu au début de l'année prochaine.

 

Vietnam

Hausse des créances douteuses sur les 3 premiers trimestres de 2022

Le montant des créances douteuses s’élève à 5,5 Mds USD, d’après une analyse réalisée sur 27 banques, soit une hausse de 28% depuis le début de l’année. Environ 55% du total de ces dettes sont classifiées comme des dettes potentiellement irrécouvrables, en hausse de 11,8% par rapport à janvier. Pour anticiper des défauts de paiements, 14 des 27 banques ont augmenté leurs provisions pour créances douteuses. Parmi ces banques, Vietcombank a augmenté son taux de provision à 402%, soit le plus haut niveau du système bancaire, suivi par VietinBank (250%), BIDV (214%) et Military Bank (208%).

Proposition de révision du décret 65 régulant le marché des obligations

Le gouvernement étudie des pistes pour faciliter l’accès aux capitaux et éviter des potentielles situations de défauts de paiement au cours des deux années à venir, en raison des montants importants d’obligations arrivant à échéance, notamment pour le secteur immobilier pendant cette période. Dans un contexte de hausse des taux d’intérêts et de ralentissement du marché obligataire, certains groupes peinent en effet à trouver les liquidités nécessaires au paiement de ces obligations. Le ministère des Finances propose par conséquent une révision du décret 65, adopté en septembre dernier. Parmi les suggestions phares figure la possibilité de prolonger l’échéance de paiement des obligations d’une durée de 2 ans. La notation de crédit imposée aux émetteurs pourrait également être reportée d’un an, au 1er janvier 2024, tout comme la proposition de limiter l’accès au marché obligataire aux investisseurs professionnels. Enfin, le ministère envisage également de retarder d'un an la diminution de la période de distribution des obligations de 3 à 1 mois.

Accord sur un Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP)

Le 14 décembre, en marge du Sommet UE-ASEAN se déroulant à Bruxelles, le Vietnam, le G7, ainsi que l’Union européenne, la Norvège et le Danemark, se sont accordés pour mettre en place un partenariat pour soutenir le Vietnam dans sa transition écologique. Ce partenariat mobilisera un montant initial de 15,5 Mds USD de financements publics et privés au cours des trois à cinq prochaines années afin d’aider le Vietnam à atteindre son objectif de neutralité climatique à horizon 2050 (engagement pris en 2021 lors de la COP26). Le Vietnam est le troisième pays ayant conclu un tel partenariat après l’Afrique du Sud (COP26, 2021) et l’Indonésie (G20, 2022).

Thaïlande

Le Premier ministre souhaite une intensification de la coopération avec l’UE

Dans le cadre du sommet UE-ASEAN qui s’est tenu à Bruxelles le 14 décembre, le Premier ministre (PM) Prayut Chan-o-Cha a insisté sur trois axes de coopération avec l’UE : le développement des infrastructures, des véhicules électriques et de l’économie verte et l’amélioration des normes/standards en matière commerciale. Sur le premier point, le PM a invité l’UE à investir davantage dans les infrastructures en Thaïlande, notamment dans l’énergie en insistant sur la coopération dans l’approvisionnement et le stockage de GNL. Concernant le deuxième axe, le PM a rappelé l’intérêt du développement des véhicules électriques en Thaïlande (incitations fiscales). Plus globalement, en matière d’économie BCG (bio circulaire et verte), il a indiqué que la Thaïlande souhaitait développer une coopération dans la production d’hydrogène vert et a demandé à l’UE d’encourager l’accès au marché des produits et de technologies contribuant directement au développement de l’économie verte. S’agissant du commerce, il s’est dit ouvert à l’assistance technique que l’UE pouvait proposer en vue d’améliorer les standards/normes de la Thaïlande en matière commerciale (protection environnementale, droit du travail, respect de la propriété intellectuelle…), ce qui permettrait aussi d’avancer dans les négociations de l’ALE avec l’UE.

Banque mondiale : croissance revue à hausse pour 2022 et à la baisse pour 2023

Dans son dernier rapport économique sur la Thaïlande (« Thailand Economic Monitor »), la Banque mondiale (BM) a révisé à la hausse sa prévision de croissance du PIB à 3,4% en 2022 (contre 2,9% prévu en juin dernier) sous l’effet du rebond de la consommation et des ventes de services stimulées par la reprise des entrées touristiques.  Pour 2023, les prévisions de la BM se montrent néanmoins moins optimistes, tablant sur une croissance économique à +3,6%, en baisse de 0,7 points par rapport à la précédente anticipation (+4,3% en juin). Bien que le tourisme et la consommation devraient continuer à stimuler l’activité, le ralentissement économique mondial viendrait affecter les exportations de biens (prévision de croissance à -2,1% après +8,1% anticipé en 2022), reflétant l’affaiblissement anticipé de la demande aux Etats-Unis, dans l’UE et en Chine. Cette détérioration affecterait de manière moins prononcée les résultats économiques en 2024 (taux de croissance revu à 3,7% contre 3,9% auparavant) en lien avec un léger rebond attendu des exportations (+1%).

Philippines

BAsD : les Philippines, 2ème économie à la croissance la plus rapide cette année

Dans sa mise à jour des perspectives de développement en Asie pour 2022 publiée mercredi, la BAsD a révisé à la hausse ses prévisions de croissance du PIB des Philippines à 7,4% cette année, soit un niveau supérieur à l'estimation de 6,5% donnée en septembre. Ces dernières prévisions du PIB se situent dans les limites de l'objectif du gouvernement de 6,5 à 7,5% pour l'année 2022. Cette prévision est également supérieure aux perspectives de croissance de 5,5% de la BAsD pour l’ensemble de la région, qui ont été relevées (5,1% en septembre). Par ailleurs, pour 2023, la BAsD a abaissé ses prévisions de croissance du PIB à 6%, contre 6,3% précédemment tenant compte des risques à la baisse qui pèsent sur la croissance en 2023, notamment la rigidité de l'inflation, de nouvelles hausses des taux d'intérêt et un ralentissement plus marqué que prévu de la croissance du PIB dans les pays avancés.

Cambodge

Renforcement de la présence coréenne avec environ 2 Mds USD de prêts

Le Cambodge et la Corée du Sud ont conclu le 9 décembre des accords de prêts d’une valeur d’environ 2 Mds USD pour soutenir le développement du pays. Le premier document signé porte sur l'accord-cadre entre les deux gouvernements concernant les prêts du Fonds de coopération au développement économique (EDCF) d’un montant de 1,5 Md USD pour les années 2022-2026. Deux autres accords de prêts ont été signés pour le projet de renforcement du réseau de transport d’électricité à Sihanoukville (70 M USD) et le projet de construction d’un pont de l’amitié Cambodge-Corée à Phnom-Penh (246 M USD). Pour mémoire, la dette publique du Cambodge s’élevait à 9,5 Mds USD au 30 septembre, la dette extérieure en représentant à peu près l’intégralité. Au cours de 9 premiers mois de l’année, le gouvernement a signé près de 1,22 Md USD de nouveaux prêts concessionnels avec des partenaires de développements pour financer des projets d'investissement publics.

Soutien de la BAsD à la transition énergétique du Cambodge

La Banque asiatique de développement (BAsD) a approuvé un programme de développement en faveur de la transition énergétique au Cambodge pour un montant de 73 M USD. Le programme comprendra des réformes politiques (50 M USD). Le premier ensemble de réformes politiques pour le secteur de l’énergie sera financé par un prêt concessionnel de 40 M USD, complété d’un prêt de 10 M USD du Fonds d’infrastructure de l’ASEAN. Un deuxième paquet de 23 M USD sera consacré aux infrastructures. Les investissements réalisés dans ce cadre seront destinés à promouvoir de nouvelles technologies, notamment le développement de capacités de production supplémentaires en énergie solaire, comprenant des systèmes de stockage d’énergie sur batterie (BESS), pour créer une inertie synthétique favorisant la stabilité du réseau électrique. Il est également prévu le développement d’un éclairage public plus efficace et économe dans les villes. Au total, ce programme devrait permettre à la production d'électricité renouvelable d’augmenter de 25% d'ici 2027 par rapport à un niveau de référence de 4 672 GWh en 2021.

Vers un renforcement des chaînes de valeur du bétail et la pêche marine durables

La Banque asiatique de développement (BAsD) a également approuvé deux autres projets pour soutenir le secteur agricole du Cambodge. Le premier porte sur la santé animal et l’amélioration des chaînes de valeur du bétail, qui sera financé par la BAsD (62 M USD de prêt et de subvention) et 43 M USD de prêt en provenance de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB). L’autre projet concerne la pêche côtière et marine durable. Il sera financé par un prêt de 41 M USD et une subvention de 22 M USD de la BAsD, ainsi qu’un prêt de 10 M USD du Fonds d'infrastructure de l'ASEAN. L'Agence française de développement apportera également un cofinancement équivalent à 20 M USD. Ce projet vise à soutenir la pratique durable de la mariculture, améliorer les infrastructures pour les rendre résilientes au changement climatique et soutenir l’incubation et les capacités de commercialisation des entreprises marines durables.

Laos

L’intégration régionale, facteur de développement du Laos

La Banque asiatique de développement (BAsD) estime, dans un rapport récemment public (“Leveraging Benefits of Regional Economic Integration”, décembre 2022), que le Laos pourrait tirer parti de son positionnement régional pour développer son économie et améliorer sa résilience. Aujourd’hui, le Laos n’échange que des produits de base et à faible valeur ajoutée avec un nombre limité de partenaires commerciaux de proximité. La BAsD fait le pari que l’amélioration de l’intégration économique régionale pourrait favoriser la diffusion des savoirs, des capacités de production et des technologies et donc la croissance. La BAsD pointe l’intérêt du GMS Economic Cooperation Program Strategic Framework 2030 comme outil devant permettre de développer compétitivité, connectivité et urbanisation au sein et entre pays de la sous-région du Grand Mékong. Dans ce contexte, le Laos pourrait tirer parti de son positionnement au cœur de la sous-région, sous réserve que les politiques publiques adaptées soit mises en place - non seulement au Laos mais aussi dans la reste de la région. Ce rapport est donc autant un acte de foi en l’avenir qu’un plan de développement assuré ; il donne néanmoins des pistes de réformes.

La lutte contre l’inflation au cœur des préoccupations laotiennes

La Banque du Laos a reçu mandat de lutter contre la dépréciation du kip et l’inflation, la première favorisant l’inflation puisqu’un tiers des biens consommés au Laos sont importés. L’inflation a d’ailleurs atteint près de 38,5% en novembre en glissement annuel (alors que le gouverneur a fixé un objectif de 9% pour 2023). Son gouverneur a d’ailleurs regretté que la coopération entre les acteurs chargés de la réglementation monétaire ne soit pas efficace, ne permettant pas le dépôt dans le système bancaire de recettes en devises liées aux opérations de commerce extérieur. La Banque estime qu’un tiers de ces recettes restent à l’étranger. Elle envisage donc le durcissement des conditions d’exercice des bureaux de change qui pourraient, nouveau tour de vis pour les contrôler, n’être autorisés qu’adossés à des banques, des hôtels, des aéroports et des postes frontaliers. Pour mémoire, la banque centrale a récemment relevé son taux directeur à 6,1% (LAK, une semaine), son niveau le plus élevé depuis 2008.

Un bilan économique favorable pour 2022 ?

Sonexay Siphandone, vice-premier ministre a annoncé devant l’Assemblée nationale que la croissance devrait atteindre 4,4% en 2022, dépassant l’objectif d’au moins 4% des autorités. Les recettes collectées par le gouvernement devraient atteindre environ 1,8 Md USD (15,3% du PIB pour objectif de 15%) et le déficit budgétaire se limiterait à environ 1% du PIB (pour un objectif de moins de 2%). En revanche, les réserves de change restent faibles (couvrant à peine plus de trois mois d’importations) et le commerce extérieur est déficitaire, malgré des exportations agricoles en hausse de 15% en 2022 et des exportations d’électricité représentant près de 1,8 Md USD. La situation économique reste donc tendue et l’année 2023 sera, au Laos comme dans de nombreux pays de la région, complexe à gérer.

Birmanie

Nouvelles sanctions du Royaume-Uni et du Canada

Le 9 décembre, journée internationale de lutte contre la corruption et journée des droits de l’homme, le Royaume-Uni a adopté des sanctions à l’encontre de l’Office of the Chief of Military Security Affairs, l’auteur d’actes de tortures lors d’interrogatoire, et de deux divisions d’infanterie légère des forces armées birmanes (33 et 99), considéré comme étant responsable des exactions à l’encontre de la communauté Rohingya en 2017. Le Canada a par ailleurs adopté le 7 décembre des sanctions à l’encontre des 11 individus - 6 Ministres (Information, Affaires frontalières, Ressources naturelles, Energie, Electricité, Plan), 3 vice-ministres (Intérieur, Information, Industrie), et deux trafiquants d’armes - ainsi que 3 entités.

 

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