Le 5 octobre 2022, les membres de l'alliance OPEP+ réunis à Vienne ont décidé d’une forte réduction de la production de pétrole de 2 millions de barils par jour (Mb/j), équivalent à 2% de la consommation mondiale. Une décision de baisse de production était anticipée dans le contexte de la baisse continue des cours du brut depuis le début du mois de juin. La réduction attendue était estimée entre 500 000 et 1 Mb/j par la plupart des analystes.

L’Arabie saoudite, qui a joué un rôle déterminant dans la décision OPEP+ du 5 octobre, se trouve aujourd’hui dans une position de leader incontesté du marché pétrolier mondial. En juin, le pays avait répondu favorablement aux appels d’approvisionnement additionnel de la part pays occidentaux, en impulsant une décision d’augmentation de la production de l’OPEP+ plus rapide que celle prévue dans les accords.

L’Arabie saoudite préserve sa collaboration avec la Russie au sein de l’alliance. Pour l’Arabie, cette collaboration est indispensable pour garantir un bon approvisionnement des marchés à des cours très rémunérateurs. Elle a permis une remontée quasi continue des prix du pétrole depuis l’effondrement du marché en avril 2020.

Les décisions que l’Arabie saoudite « impose » à l’OPEP+ apparaissent avant tout guidées par l’intérêt national. Le pays bénéficie aujourd’hui d’une situation économique particulièrement favorable : croissance attendue à près de 8% en 2022, inflation contenue et capacités de financement considérables pour mettre en œuvre les programmes de diversification économique extrêmement ambitieux de la Saudi Vision 2030.