Le service économique de Budapest propose une veille mensuelle sur le secteur de la santé.

Secteur public

La Hongrie durcit les règles d'avortement

Signé par le ministre de l'Intérieur et chargé de la santé M. Sándor Pintér, un nouveau décret prévoit que les femmes enceintes qui souhaitent avorter en Hongrie devront au préalable être confrontées « d'une manière clairement identifiable » par leur obstétricien aux fonctions vitales du fœtus. Le parti au pouvoir Fidesz a ainsi adopté la proposition du parti d'extrême droite Notre Patrie (Mi Hazánk), dont la Présidente, Mme Dóra Dúró a déjà présenté, d'abord en 2016, puis en 2018, un amendement au contenu identique à celui du nouveau règlement.

La Chambre médicale a indiqué qu'elle soutenait le changement, tant dans l'intérêt du patient que d'un point de vue éthique. De son côté, l'ONG Amnesty International parle d'un « recul inquiétant » à propos de cette décision prise « sans aucune consultation », qui va rendre « plus ardu l'accès à l'avortement » et « traumatisera davantage de femmes déjà en situation difficile ».

Pour rappel, l'IVG est légale en Hongrie depuis les années 1950 jusqu'à la douzième semaine de grossesse dans la plupart des cas.

 

Sérieuse pénurie de médecins à Budapest

Selon les données publiées par la Direction médicale nationale (OKFŐ), il y a une pénurie de médecins dans un total de 843 cabinets médicaux à l'échelle nationale au 1er septembre 2022. 607 postes restent non pourvus par les médecins de famille et 236 par les dentistes au niveau national, alors qu’une pénurie de 92 médecins de famille et de 81 dentistes est constatée à Budapest. La prise en charge médicale des patients ne peut être résolue que par le remplacement dans ces cabinets.

 

Les parties prenantes continuent d'attendre un plan global de réforme de la santé

Péter Takács, secrétaire d'État à la santé au ministère de l'intérieur, a promis au ministre Sándor Pintér une proposition de réforme globale du secteur de la santé pour la fin du mois d'août.

Néanmoins, la proposition de réforme est encore à venir, alors que le système de santé hongrois se dégrade en termes de continuité et d'accessibilité aux soins : selon l'économiste de la santé Zsombor Kunetz, 280 services hospitaliers ou de soins spécialisés ont déjà été temporairement arrêtés cette année, et un médecin généraliste de Monor (agglomération de Budapest) s'est récemment plaint que les patients ne pourraient pas prendre rendez-vous pour une échographie abdominale dans l’hôpital local avant 2023.

Vu cette situation critique, la Chambre médicale hongroise (MOK) a demandé à nouveau l'intervention de l'État et a souligné la nécessité d'une consultation professionnelle.

 

Les Hongrois sont devenus des patients numériques pendant l'épidémie

En Hongrie, l'épidémie de coronavirus a entraîné une révolution numérique dans le domaine des soins de santé. En effet, les patients ne se contentent plus d'utiliser l'internet pour rechercher des symptômes et des remèdes possibles, mais recourent désormais à leur ordinateur et portable comme partie intégrante de leurs soins. Les résultats d'une enquête, menée par L’Hebdomadaire Médicale (Orvosi Hetilap) par téléphone auprès de 1500 personnes, montrent que la prescription numérique et la prise de rendez-vous en ligne sont les plus populaires auprès des patients, tandis que près de la moitié des personnes interrogées aimeraient également essayer la télésanté et souhaiteraient que leur médecin leur recommande des sites web, des applications et des capteurs crédibles (tels que des montres intelligentes). Au cours de la première année de la pandémie, 71 % des Hongrois ont consulté un médecin en ligne ou par téléphone pour demander une ordonnance, soit un taux supérieur à celui de l'UE dans son ensemble (53 %).

Mais la numérisation a aussi ses inconvénients, et les patients le ressentent. À cet égard, les personnes interrogées s'inquiètent surtout de la dépersonnalisation des soins (76,1 %) et de la mauvaise interprétation des données qu'elles partagent sur leur santé (72,3 %). Un risque sérieux est le potentiel d'une technologie défectueuse qui pourrait compromettre le rétablissement du patient (68,5 %).

techniques numériques

Toutefois, plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que les médias sociaux et la médecine ne font pas bon ménage : 64 % ont indiqué qu'elles n'utiliseraient pas les médias sociaux pour communiquer avec leur médecin. Il existe également une forte réticence à partager une photo avec un médecin via les canaux numériques et à permettre à un médecin de suivre la santé d'un patient sur son smartphone.

solution numérique

 Les auteurs de l'enquête notent que l'une des étapes les plus importantes de la transformation numérique de la Hongrie est l'espace de services de santé électroniques (E-HESS) : l'adoption et l'utilisation des ordonnances électroniques sont remarquables, même par rapport aux normes européennes. En moyenne, 800 000 ordonnances sont enregistrées dans le système chaque jour. En outre, 75 millions d'enregistrements, de dossiers de patients externes, de rapports finaux et près de 180 millions de rencontres entre médecins et patients sont enregistrés en ligne chaque année.

 

Le vaccin contre la variole du singe arrive en Hongrie

D’après le Centre national de santé publique (NNK), la Hongrie a reçu 2 560 doses de vaccin contre la variole du singe, soit suffisamment pour vacciner 1 280 personnes. Les vaccins seront recommandés aux groupes à haut risque d'infection. Le nombre total des cas confirmés se chiffre à plus que 70. Toutes les personnes infectées sont des hommes âgés de 23 à 50 ans, dont la plupart réside à Budapest. La Hongrie a signalé son premier cas de variole du singe à la fin du mois de mai.

 

Les tests rapides Covid ne seront plus disponibles qu'en pharmacie à partir d'octobre

D’après l'Institut national de la pharmacie et de la nutrition (OGYEI), les détaillants qui ne sont pas des pharmacies autorisées ne seront plus autorisés à vendre les tests de diagnostic rapide Covid antigène à partir d'octobre.

Pour rappel, selon le décret sur la fin de l'état d'urgence pandémique entré en vigueur le 1er juin, les pharmacies, les magasins de détail et les stations-service autorisés à vendre des tests rapides antigènes Covid peuvent les vendre jusqu'au dernier jour du troisième mois suivant celui de la fin de l'état d'urgence, soit le 30 septembre.

 

Secteur privé

 

L'Office de la concurrence fait fermer des sites web Elf Bar

L'Office hongrois de la concurrence (GVH) a ordonné la fermeture temporaire de deux boutiques en ligne qui opèrent à partir d'une adresse slovaque, et qui font de la publicité pour les produits de vapotage Elf Bar, jusqu'à ce qu'il termine une enquête approfondie sur leurs activités. GVH a lancé l'enquête sur les deux boutiques en ligne, soupçonnées de faire de la publicité déloyale pour des produits de vapotage, tels que l’Elf Bar, au cours de l'été. En raison de l'ordonnance de la GVH, l'une des boutiques n'est plus accessible en ligne. L'autre site reste accessible en raison d'un manquement de l'opérateur Bensons Europe. GVH a déclaré qu'elle infligerait des amendes quotidiennes à Bensons Europe et à son directeur général jusqu'à ce qu'ils se conforment à l'ordonnance. GVH a noté que les produits de vapotage Elf Bar sont « particulièrement nocifs » en raison de leur popularité auprès des consommateurs mineurs.

 

L'université Semmelweis et ses partenaires développent un logiciel de diagnostic du cancer

Le projet de l'université Semmelweis, la plus grande école de médecine de Hongrie, la société informatique Ulyssys et l'Institut d'informatique et de contrôle (SZTAKI) du réseau de recherche Eötvös Loránd (ELKH) vise à développer un logiciel qui utilise l'intelligence artificielle pour diagnostiquer le cancer du poumon sur la base de scanners. Le logiciel pourrait être mis en service à partir du second semestre 2023, après des tests cliniques. Le gouvernement a accordé au projet un financement de l'Union européenne de plus de 1,4 Md HUF (3,3 M EUR).

Rédacteur: Magdolna Gucsa