La France en excédent commercial avec la zone AEOI qui atteint cependant un point bas en 2021

En 2021, la zone Afrique de l’Est et Océan Indien (AEOI) comptait pour 0,3 % des exportations mondiales de la France et pour 16,8 % de ses exportations vers l’Afrique Subsaharienne. De son côté, la part de l’AEOI dans nos importations est plus faible (0,2 %) et représente 14,3 % de nos importations en provenance de l’Afrique Subsaharienne. Nos principaux partenaires à l’export y sont l’Ethiopie (407,5 MEUR) du fait de la taille de son marché, et deux pays de l’Océan Indien, Madagascar (353,9 MEUR) et Maurice (334,5 MEUR), témoignant du lien fort entre nos pays. Ce lien historique est d’autant plus marqué à l’importation, avec trois de nos principaux fournisseurs de l’AEOI dans l’Océan Indien : Madagascar (521,0 MEUR), Maurice (209,5 MEUR), le Kenya (134,5 MEUR) et les Seychelles (129,0 MEUR). En raison d’exportations à forte valeur ajoutée et à des importations à faible valeur ajoutée, la France est, historiquement, en excédent commercial avec l’AEOI (609,6 MEUR en moyenne depuis 2010). En 2021, cet excédent commercial diminue et atteint un point bas depuis 2014 en s’établissant à 502,1 MEUR, sous le double effet de la baisse de nos exportations (-3,6 %) à 1,7 Mds EUR et de la hausse de nos importations (+7,1 %) à 1,2 Mds EUR.

Une baisse de nos exportations vers l’Afrique de l’Est et l’Océan Indien pour la 2ème année consécutive

Selon les données des Douanes françaises, la zone de l’Afrique de l’Est et de l’Océan Indien (AEOI) reste un client marginal pour la France : en 2021, la zone était destinataire de 16,8 % des exportations françaises en direction de l’Afrique Subsaharienne (ASS), bien en deçà de la moyenne 2016-2020 qui s’élevait à 19,9 %. Au niveau mondial, la zone ne représente que 0,3 % de nos exportations. Les principaux clients en AEOI sont l’Ethiopie (24,3 % des exportations vers l’AEOI ; 407,5 MEUR), Madagascar (21,1 % ; 353,9 MEUR) et Maurice (19,9 % ; 334,5 MEUR).

En 2021, les exportations françaises vers l’AEOI se sont élevées à 1,68 Mds EUR, en baisse pour la seconde année consécutive après 1,74 Mds EUR en 2020 et 2,2 Mds EUR en 2019. Cette diminution de -3,6 % de nos exportations vers la zone s’inscrit dans une contre-tendance : ces dernières ont augmenté de +8,8 % en Afrique Subsaharienne et +16,6 % dans le monde en 2021. Cette tendance se retrouve dans la majeure partie des pays de l’AEOI, seuls Madagascar (+12,5 % à 353,9 MEUR), Maurice (stable à 334,5 MEUR), le Kenya (+6,6 % à 160,0 MEUR), les Comores (+24,4 % à 47,0 MEUR) et le Burundi (+17,6 % à 8,7 MEUR) voient leurs importations en provenance de France augmenter. Les exportations et leur composition sont volatiles en raison de leur montant limité, qui est fortement influencé par les quelques gros contrats, comme la vente d’avion (Ouganda, Rwanda, Ethiopie, Maurice…).

Nos principaux postes d’exportations vers l’AEOI sont en ligne avec la structure de nos exportations globales :

  • Le matériel de transport, qui représente 25,6 % de nos exportations vers l’AEOI (23,9 % en moyenne depuis 2013), en particulier à destination de l’Ethiopie (70,0 %) et de l’Ouganda (19,5 %) ;
  • Les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique, 18,8 % (19,9 % en moyenne depuis 2013), en particulier vers Maurice (25,3 %), Madagascar (23,1 %) et le Kenya (12,2 %) ;
  • Les produits des industries agroalimentaires (IAA), 13,6 % et 13,6 % en moyenne depuis 2013, notamment en direction de Maurice (27,8 %) et de Madagascar (20,5 %) ;
  • Les produits chimiques, parfums et cosmétiques, 10,7 % contre une moyenne de 9,2 % depuis 2013, en particulier à destination de Maurice (25,8 %), de l’Ethiopie (20,5 %) et du Kenya (19,9 %).
Tandis que nos importations augmentent à nouveau, après 3 années de baisse

L’AEOI en tant que tel reste un fournisseur marginal pour la France : en 2021, la zone a fourni 14,3 % des importations françaises en provenance de l’Afrique Subsaharienne, légèrement inférieure à la moyenne 2016-2020 de 14,8 %. Au niveau mondial, la zone ne représente que 0,2 % des importations françaises. Nos principaux fournisseurs en AEOI sont Madagascar (44,3 % de nos importations depuis l’AEOI), Maurice (17,8 %), le Kenya (11,4 %) et les Seychelles (11,0 %).

En 2021, les importations françaises en provenance de l’AEOI se sont établies à 1,2 Md EUR, en hausse de +7,1 % après trois années de baisse. Cette augmentation des importations depuis la zone AEOI reste inférieure à celles observées depuis l’ASS (+22,2 %) et le monde (+19,2 %). Cette hausse de +78,1 MEUR s’explique par la hausse de nos importations en provenance de Madagascar (+30,2 MEUR ; + 6,2 %), de l’Ethiopie (+21,9 MEUR ; +50,8 %), et des Seychelles (+19,1 MEUR ; +17,4 %) et malgré la diminution de celles en provenance du Soudan (-6,5 MEUR ; -13,3 %).

Compte tenu des caractéristiques productives des pays de l’AEOI, la structure de nos importations depuis la zone est relativement éloignée de la structure globale de nos importations. Nos principaux items importés depuis l’AEOI sont :

  • Les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture, qui représentent 34,5 % de nos importations (30,4 % en moyenne depuis 2013), en particulier en provenance de Madagascar (40,8 %) et du Kenya (21,0 %) ;
  • Les produits des industries agroalimentaires (IAA) avec 29,2 % de nos importations (29,8 %), essentiellement en provenance de Madagascar (41,4 %) et des Seychelles (32,2 %) ;
  • Le textile, l’habillement, cuir et chaussures, avec 19,8 % (23,5 %), pour exclusivité en provenance de Madagascar (71,3 %) et de Maurice (24,3 %).
En résulte une baisse de notre excédent vis-à-vis de la zone, qui atteint un point bas depuis 2014

Historiquement, la France connait un déficit commercial avec seulement deux pays de la zone : Madagascar où il s’établit à -130,3 MEUR en moyenne depuis 2010 et les Seychelles, à -45,1 MEUR sur la même période.

L’excédent commercial français vis-à-vis de l’AEOI s’établit à 502,1 MEUR, en baisse de -140,1 MEUR par rapport à 2020 et de -480,3 MEUR depuis 2019. Cette dégradation de la balance commerciale est particulièrement marquée en Ethiopie, où l’excédent diminue de -72,9 MEUR en 1 an à 342,5 MEUR et aux Seychelles, où le déficit commercial français se creuse de -43,2 MEUR pour s’établir à -83,7 MEUR.

L’UE, 2ème fournisseur et 1er client de la zone

Sur la décennie 2010-2020[1], l’Union Européenne (UE) a exporté en moyenne annuelle 8,3 Mds USD de marchandises vers l’AEOI et importé pour un montant de 4,9 Mds USD, constituant le 2ème fournisseur de l’AEOI (12,8 % des importations de la zone, derrière la Chine à 18,6 % et devant l’Inde à 12,1 %) et son 1er client (18,5 % des exportations de la zone, devant la Chine à 10,3 % et les Emirats Arabes Unis à 7,9 %). L’Allemagne (2,2 % des échanges de l’AEOI), la France (2,0 %), l’Italie (1,5 %), la Suisse (1,4 %) et la Belgique (0,9 %) sont les principaux Etats-membres de l’UE partenaires de l’AEOI sur la période.

Sur la période, la France est le premier fournisseur européen de 3 pays de l’AEOI (Comores, où la France est le 2ème fournisseur mondial ; Madagascar, 3ème et Maurice, 3ème), et le premier client européen de 5 pays de l’AEOI (Comores, où la France est le 1er client mondial ; Madagascar, 1er ; Maurice, 1er ; Seychelles, 2ème et Somalie, 9ème).



[1] Par soucis de comparabilité des données, la décennie 2010-2020 a été retenue, les données pour l’année 2021 n’étant pas disponibles pour certains pays. Pour le Rwanda, la moyenne est celle de la période 2009-2019. Pour le Soudan, la moyenne est celle de la période 2012-2018. Les données utilisées (TradeMap), ne comprennent pas le Royaume-Uni.