Mobilisation financière pour faire face à la reconstruction. Effets économiques des inondations.

Mobilisation financière pour faire face à la reconstruction :

Entretien entre le Président français et le Premier ministre pakistanais: la France pourrait organiser une conférence d’aide à la reconstruction suite aux inondations destructrices des dernières semaines.

Le Président de la République a annoncé mardi 20 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, la disponibilité de la France à poursuivre le soutien humanitaire et matériel apporté dès les premiers jours de la catastrophe. Les deux dirigeants ont dit leur souhait de renouer la relation bilatérale entre la France et le Pakistan. Ils ont salué la nomination d’un ambassadeur du Pakistan en France comme une première étape importante vers la relance de la relation et sont convenus de la renforcer, notamment dans le domaine du développement agricole.

Afin de réunir les partenaires financiers internationaux et les acteurs du développement concernés, le Président a indiqué que la France accueillera une conférence internationale avant la fin de l'année visant à la réhabilitation et la reconstruction des zones touchées par les inondations au Pakistan et, grâce à des financements en faveur de la résilience climatique, à accélérer la transition vers les énergies renouvelables.

La cheffe de la mission résidente du FMI à Islamabad annonce que le Fonds contribuera à soutenir les efforts de secours et de reconstruction suite aux inondations catastrophiques.

La directrice-pays du FMI au Pakistan, a déclaré que, « tout en garantissant des politiques durables et la stabilité macroéconomique », le Fonds "travaillera avec d'autres membres de la communauté internationale pour soutenir, dans le cadre du programme actuel, les efforts de secours et de reconstruction des autorités et en particulier leurs efforts continus pour aider les populations touchées par les inondations".

Le ministre des Affaires économiques annonce le calendrier des échéances avec les IFIs d’ici la fin de l’année et la façon dont elles s’articulent avec le plan d’urgence post-inondations.

M. Ayaz Sadiq, le ministre des Affaires économiques, annonce :

(i) que l’équipe formée de l’UNDP, de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de Développement, qui a été constituée le 16 septembre, rendra son premier rapport évaluation des dommages causés par les inondations à la mi-octobre, le rapport final étant prévu pour la mi-décembre ;

(ii) que les Services du FMI en charge de la 9ème revue de la Facilité élargie de crédit du FMI sera à Islamabad dès la deuxième semaine d’octobre jusqu’à la première semaine de novembre. Les Services devraient donc le cas échéant intégrer dans ses interactions avec les officiels pakistanais des éléments tirés de ce premier rapport ;

(iii) qu’au niveau budgétaire, le gouvernement a réaffecté la somme de 370 MUSD figurant sur la ligne budgétaire consacrée aux projet (dite « PSDP ») à de l’aide d’urgence.

Effets économiques des inondations :

Les prévisions de croissance de l’exercice budgétaire 2022-2023 pourraient être revues à la baisse pour s’établir entre 1 et 1,5 % (contre 4,7% prévu au moment du vote de la Loi de Finances).

Alors que le ministère des Finances a révisé ses prévisions de croissance entre 1,2 % et 1,7% pour l’exercice budgétaire 2022-2023 (contre une croissance prévue à 4,7% au moment du vote du budget en juin dernier) et que la Banque mondiale prévoit une croissance entre 1,4 et 2,4%, l’équipe d’économistes travaillant auprès du patronat considère que la perte de croissance sera d’au moins 10 Mds USD.

Selon ces économistes, l’effet des inondations sur la croissance devrait s’établir entre -3,2 et -3,7 points de pourcentage par rapport aux estimations de juin 2022, soit une croissance du PIB qui serait située entre 1 et 1,5%.

De son côté, la Banque asiatique de développement table sur une croissance de 3,5% du PIB pour l’exercice budgétaire 2022-2023 dans son dernier Asian Development Outlook.

Selon le ministre des Finances et du Budget M. Miftah Ismaël, le Pakistan ne fera pas défaut en dépit des effets économiques produits par les inondations catastrophiques.

Selon le ministre des Finances et du Budget, les inondations pourraient entrainer un déficit de la balance commerciale de 4 Mds USD, mais le déficit de la balance courante devrait rester sous contrôle en restant contenu à 2 Mds USD.

Le ministre des finances reconnait que le risque de défaut de paiement a augmenté et que le prix des obligations et bons du Trésor ont chuté sur le second marché, mais il pense que « d’ici octobre, les tensions sur le marché tomberont car celui-ci comprendra que le gouvernement pakistanais est déterminé à prendre des mesures prudentes. M. Miftah Ismael se dit par ailleurs convaincu que le gouvernement parviendra à lever un emprunt international de 1Md USD en décembre pour rembourser une partie de sa dette.

Le FBR annonce le dépassement des objectifs de collectes des impôts fixés dans la loi de finance pour juillet et aout et une mauvaise performance de -150 à -200 Mds PKR du fait des inondations en septembre.

Au cours des deux premiers mois de juillet et août 2022-23, le FBR (administration fiscale) a collecté 948 Mds PKR par rapport à l'objectif de collecte de recettes assigné de 926 Mds PKR. Le FBR annonce une augmentation en aout 2022 (en année glissante) de +38% des recettes de l’impôt sur le revenu.

Les revenus générés par le FBR, et la forte augmentation de la collecte de l’IR, dépassent donc l’engagement du gouvernement pakistanais auprès des Services du FMI lors de la mission de la Facilité étendue de crédit de juillet dernier.

En revanche, le FBR annonce que du les inondations catastrophiques de l’été devraient entrainer une baisse des revenus fiscaux pour septembre. Au 19 septembre, la collecte ne s’élevait qu’à 385 Mds PKR.

Autres point :

Le Fonds de Développement saoudien confirme qu’il va continuer à aider la Banque centrale

Le Fonds de Développement saoudien (FSD) a indiqué qu’il allait réapprovisionner à la date anniversaire, le capital de la Banque centrale (la SBP) de 3 Mds USD avec un taux d’intérêt de 3,8% qu’il avait mis en place en novembre 2022.