Au 1er semestre 2022, les échanges de biens (hors matériel militaire) entre la France et l’Arabie saoudite s’élèvent à 4,1 Md€, en hausse de 38% en glissement annuel. Nos exportations vers l’Arabie enregistrent une hausse de 28% à 1,9 Md€, principalement du fait des « Matériels de transport » (secteur aéronautique) qui contribue pour plus des 2/3 de l’augmentation de nos exportations, mais aussi grâce aux postes « produits chimiques, parfums et cosmétiques » et « produits agroalimentaires ».

  • Les échanges commerciaux s’intensifient au premier semestre 2022, sous l’effet de la flambée des prix des hydrocarbures et des livraisons aéronautiques.

Selon les données des douanes françaises, les échanges de biens (hors matériel militaire) entre la France et l’Arabie saoudite s’élèvent à 4,1 Md€ au premier semestre 2022, en hausse de 38% (g.a.), illustrant l’interdépendance des relations commerciales bilatérales, dans un contexte de reprise économique postpandémique mais également de hausse du prix des hydrocarbures suite à l’invasion de l’Ukraine et de ses conséquences d’ordre mondial.

Ces échanges se soldent par un déficit de 226 M€ pour la France, témoignant d’une nette détérioration par rapport au 1er semestre 2021 (excédent de 45 M€). Toutefois, depuis 2011, nos échanges commerciaux bilatéraux sont structurellement déficitaires, à l’exception de 2016 et 2017 où la facture énergétique avait fortement baissé dans un contexte de baisse mondiale des prix pétroliers. Au 1er semestre 2022, l’Arabie saoudite a été notre 30ème client, en hausse de 3 places par rapport au premier semestre 2021, et notre 33ème fournisseur, en hausse de 4 places du fait principalement de la hausse des prix des hydrocarbures, devenant notre 46ème déficit commercial, alors qu’elle était notre 53ème excédent au 1er semestre 2021.

  • Les exportations françaises vers l’Arabie saoudite décollent majoritairement grâce au secteur aéronautique.

Au premier semestre 2022, les exportations françaises de biens vers l’Arabie saoudite enregistrent une hausse de 28,3% en g.a. à 1,91 Md€ (cf. annexes). Cette hausse des exportations est pour l’essentiel imputable au poste « matériels de transport » qui s’élève à 865 M€ (contribution : +20,3 pts). Ce poste est constitué pour l’essentiel de livraisons de matériels aéronautiques, notamment des appareils de la famille A320 avec des livraisons échelonnées jusqu’à 2026. Le calendrier des livraisons et l’origine de l’assemblage final des appareils (Toulouse ou Hambourg) font fluctuer nos exportations de manière importante.

Hors poste « matériels de transport », les exportations françaises augmentent également à 1,05 Md€ (+13%), du fait principalement des postes « produits chimiques, parfums et cosmétiques » et « produits agroalimentaires » :

  • Les exportations de produits chimiques, parfums et cosmétiques s’élèvent à 199 M€ (+16,5%, 1,9 pt), majoritairement dû aux produits de beauté ou de maquillage, eaux de toilette/parfums et aux réactifs chimiques utilisés dans différents secteurs (pétrochimie, laboratoires…).
  • Les exportations de produits agroalimentaires s’élèvent à 180 M€ (18,8%, 1,9 pts), due principalement à la hausse des exportations de viandes de poulets, conséquence probable d’un appel d’air lié aux difficultés d’approvisionnements de l’Arabie auprès de ses fournisseurs classiques (l’Ukraine était son 2ème fournisseur en 2021, après le Brésil), et ce malgré l’épisode Influenza touchant la France fin 2021.

Les exportations de « produits pharmaceutiques » sont en hausse de 9,5% (0,8 pt) à 138 M€ au 1er semestre 2022, ainsi que les « produits informatiques, électroniques et optiques », en hausse de 10% (0,8 pt) à 131 M€, et les « produits pétroliers raffinés et coke », qui augmentent de 33% (1 pt) à 62 M€.

  • Les importations en provenance d’Arabie saoudite grimpent fortement sous l’effet de la hausse des hydrocarbures naturels.

Au premier semestre 2022, les importations françaises en provenance d’Arabie saoudite atteignent 2,14 Md€, en hausse de 48% (en g.a.). Les « hydrocarbures naturels » représentent 48% de nos importations (1,03 Md€) contre 29% au premier semestre 2021, soit une contribution de 42,2 points et une hausse en valeur de 144%. Les « produits pétroliers raffinés » représentent 46% du total de nos achats (981 M€), soit une légère contribution de 3,7 points et une augmentation de 6% de nos achats. Ces augmentations sont davantage attribuables à un effet valeur plutôt qu’à un effet volume.

Les autres biens importés sont les « produits chimiques » qui s’élèvent à 82 M€ (+33%, 1,4 pt) et les « produits métallurgiques et métalliques » à 22 M€ (+32%, 0,4 pt), notamment de l’aluminium brut.

Les produits pétroliers (bruts et raffinés) ont représenté 94% du total de nos achats à la mi-année 2022, quasiment identique au premier semestre de l’année précédente. Après avoir fortement baissé entre 2014 et 2016, ces importations ont rebondi en 2017 et fortement augmenté en 2018 (+55%) à 6,5 Mds€, contre 4,2 Mds€ en 2017. Ces fortes variations en valeur de nos achats de pétrole reflètent l’évolution des cours du pétrole au niveau mondial.